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11 mai 2009 1 11 /05 /mai /2009 23:10
Le 14ème Mécanisé est issu de la planète Argentorate, un système isolé dans un secteur qui ne l'est pas moins aux abords du système Calixis. Argentorate a été colonisée il y a un peu plus de 2000 ans, par des vétérans du 28ème Argonnien. Ils reçurent le droit de colonisation après que leurs faits d'armes lors de la reconquête de Malarbaal durant les Croisades de Pyra (453M39) aient permis d'achever la campagne plusieurs années avant la date initialement prévue.

Argentorate est un monde encore en développement, recouvert d'étendue de roches volcaniques pourpres. Néanmoins, son environnement reste assez inhospitalier car les anciens volcans restent actifs même si l'activité sismique s'est considérablement réduite, ce qui permit l'installation des colons. L'air est particulièrement chargé en gaz toxiques mais non corrosifs, ce qui oblige au port de masque à gaz en permanence lorsque l'on se déplace. Toutefois, la longue exposition du peuple d'Argentorate à ces gaz a développé chez eux une forme d'immunisation jugée intéressante par les magos biologis des équipes de recherches attachées aux forges. Les unités d'Argentorate sont donc plus fréquemment utilisées en milieux pollués que la moyenne.

Ses métaux sont de bonne qualité, et un grand nombre de forges du Mechanicus commencent à s'implanter. Alors que jusqu'aux alentours de 897M41 la planète ne payait sa dîme qu'en recrues et formait essentiellement des régiments d'infanterie et d'artillerie, la récente industrialisation due à la mise en exploitation de mines de métaux plus prolifiques et à des procédés d'extraction, d'alliage et de fonte plus productifs a permis à Argentorate de mettre sur pied des unités blindés, en particulier mécanisée. Cependant, certains véhicules plus lourds commencent à sortir de ses forges. Toutefois, les secrets de fabrications de certains modèles restent particulièrement bien gardés, et des chars comme les Leman Russ Vanquisher restent des objets d'importation. Pour remédier à ces problèmes, les autorités militaires d'Argentorate ont développé des chasseurs de chars similaires aux modèles "Destroyers" homologués par Mars, construits sous la dénomination M-10 et surnommés par les soldats "les bas de plafonds" à cause de leur profil très bas.

Le 14ème Mécanisé a été levé en 937M41. Il a combattu sur de nombreux fronts et s'est aguerri au fur et à mesure. Son plus grand triomphe reste connu comme "La prise de Nostradamus", lors de la croisade de Sphax, lorsqu'il perça les défenses établies par les World Bearers autour du QG de l'Apôtre Noir qui les commandait, Nostradamus. La destruction de son repaire était déjà un exploit en soit mais ce fut surtout la capture de l'hérétique qui lui apporta la gloire (au prix d'une quarantaine d'homme dont le Seigneur Commissaire Peter Craspek). Il se trouve aujourd'hui (976M41) engagé avec le 3ème Régiment Blindé d'Argentorate dans le système Gelmiro, situé aux confins du Secteur Calixis dans le sous-secteur des marches de Markayn. Le système a connu une invasion ork qui a ravagé en 974M41 Platiris Minor, et s'est vite avérée difficile à jugulée. L'extension de la zone de guerre aux planètes voisines à engendré une révolte sur Haral, et chose plus grave un culte du chaos a plongé la moitié de la population d'Erakleia dans les ténèbres de l'Hérésie.

Le 14ème Mécanisé est organisé comme suit :

Un QG de Cie (Colonel Storp). De ce QG dépendent directement l'artillerie régimentaire du 14ème Méca, et la Compagnie d'Assaut du régiment. L'artillerie régimentaire comprend deux batteries de 3 chars Basilisks et une de 3 Medusa, ainsi qu'un QG de compagnie monté dans un Salamander. La Compagnie d'Assaut compte elle-aussi un QG de compagnie sur Salamander, et compte un escadron de Hellhounds, un autre de Devil Dogs et un dernier de Bane Wolves, respectivement de trois chars chacun.

Six compagnies, de 1 à 6, dont la première est exclusivement formée d'escouades de vétérans (une par compagnie) ainsi que d'une seule et unique escouade de fantassins de choc. La première compagnie est sous les ordres directs du Colonel Storp et est surnommée pour cela "Compagnie Prétorienne".

Les Compagnies 2 à 6 comptent un échelon de commandement et trois pelotons. Chaque Capitaine a également la responsabilité d'une batterie autoportée composée de trois mortiers lourds Griffons et d'un échelon anti-aérien (un char hydre).

Les pelotons sont dirigées par un Lieutenant secondé par un groupe de commandement, de trois escouades d'infanterie mécanisée et deux escouades d'appui feu. Toutes les escouades sont théoriquement dotées de VAB Chimères mais les rigueurs des opérations sur Erakleia, planète sur laquelle se trouve déployée le 14ème Mécanisé, ont dans la pratique réservé les Chimères aux seules escouades d'infanterie. Les escouades d'appui feu sont par conséquent transportées dans de simples camions non-blindées, et déployées en soutien des formations blindés sitôt que le contact de l'ennemi est pris.

Enfin, dernière innovation, les formations du 14ème Méca incorporent bon gré mal gré des levées de nouvelles recrues, des unités de miliciens ou de paramilitaires, voire dans le meilleur des cas des FDP. En effet les pertes restent raisonnables, mais Argentorate étant située sur le bord oriental du secteur Calixis, les renforts ont parfois du mal à arriver et il est alors nécessaire de combler les trous. Cependant, les troupes d'Argentorate font preuve d'un certain mépris pour ces "bouche-trous" et ne les intègrent qu'après une période probatoire dans les rangs d'une unité de "recrues", généralement le temps d'une ou deux missions.

Le 14ème Méca suit rigoureusement les préceptes impériaux des catégories régimentaires. Ainsi le régiment ne dispose-t-il que de peu de pièces d'artillerie, et ne comprend aucun chars. Il compte pour ces derniers sur sa coopération avec le 3ème Régiment Blindé d'Argentorate. De même, il ne dispose que du soutien aérien que lui procure la flotte impériale. Sur Erakleia, il collabore avec le 7ème Groupe Aérien (basé sur le croiseur de combat de classe Mars "Solaris") qui fournit essentiellement les chasseurs et intercepteurs stratosphériques, ainsi que le 37ème Elysien pour l'appui opérationnel.

2ème Peloton de la 4ème Compagnie

Le deuxième peloton de la 4ème Compagnie est sous le commandement du Lieutenant Kellerman, promu récemment et encore placé sous l'observation du Seigneur Commissaire Abel Ecaïn. Kellerman avait été remarqué par feu le Lieutenant Gallois, qui l'avait pris sous son aile jusqu'à ce qu'il soit tué par un éclat d'obus lors de l'opération Archon il y a six mois. Ci joint, la liste des effectifs aux ordres de Kellerman lors de la dernière mission effectuée (Opération Magelan, percé et raid en profondeur à l'intérieur des lignes ennemies).

QG

Seigneur Commissaire Abel Ecaïn (90pts)
arme énergétique, armure carapace, bombe à fusion

Troupes

2ème Peloton d'infanterie de la 4ème Compagnie (795pts)

* Groupe de commandement du 2ème Peloton :
-Lieutenant Kellerman, arme énergétique
-Médic
-fuseur
-fuseur
->Chimère, lame de bulldo

* Escouade d'infanterie Alpha
-Lance-grenades
->Chimère, lame de bulldo

* Escouade d'infanterie Bêta
-Lance-grenades
->Chimère, lame de bulldo

* Escouade d'infanterie Gamma
-Lance-flammes
->Chimère, lame de bulldo

* Escouade d'appui-feu Delta
-2 bolters lourds
-1 mortier

* Escouade d'appui feu Epsilon
- 3 canons laser

* Escouade de recrues Dzêta
-20 conscrits

4ème Escouade de la 1ère Compagnie (Pio) (210)
-Sgt Tanhauser, arme énergétique
-fusils
-2 lance-flammes
-1 lance-flammes lourd
N.B : dans la dénomination du régiment, (Pio) indique une unité de Sapeurs.
->Chimère, Lance-flammes lourd de tourelle, blindage renforcé, lame de bulldo

Attaque Rapide

7ème ELAT (Escadrille de Lutte Anti-Tank du 37ème Elysien) (130)
1 Vendetta

Soutien

Batterie de la 4ème Compagnie (75)
- 1 Griffon

1er Escadron de la 3ème Cie du 3ème Blindé d'Argentorate (200)
-Leman Russ
CL, BL, blindage renforcé

(1500pts)

-MFT-
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9 mai 2009 6 09 /05 /mai /2009 15:42
Gabriel remontait patiemment et minutieusement, pièce par pièce, les composants de son épée tronçonneuse. Il aurait pu confier cette tâche à un serviteur, qui ne manquaient pas à bord, mais c’était sa façon à lui d’honorer son équipement, sa façon à lui d’entretenir le lien qui s’était forgé entre son arme et lui. A présent qu’il avait exécuté sa cinquante-cinquième mission de combat depuis son intronisation au sein de la confrérie des frères de batailles, il y avait de cela trente-trois ans, il comprenait vraiment ce que le vieux Severian voulait dire lorsqu’il appelait le bolter et l’épée tronçonneuse « les auxiliaires de l’Astartes ». Il acheva de nettoyer la chaîne de la terrible chose, puis la réinséra dans son logement en la glissant entre les deux roues crantées. Il assembla ensuite les pièces du moteur, connecta les différentes parties puis, jugeant qu’il avait effectué toutes les phases du rituel correctement, referma le boîtier du moteur. Il se releva et saisit délicatement l’épée. Il dégagea la sécurité, et démarra la chaîne. Elle se mit à vrombir, ses terribles dents défilant à grande vitesse, fendant l’air avec un sifflement lorsqu’il faisait décrire quelques moulinets à son poignet. Son arme était impatiente de retourner au combat.

Pourtant, son arme et lui pouvaient être fiers des combats menés, et ils avaient été nombreux. Gabriel arrêta la course de la chaîne, et posa l’arme sur le râtelier, qui composait avec la paillasse le seul ameublement de sa cellule. Lui-même s’assit sur ce qui constituait son lit. Son escouade et lui avaient encore quartier libre pour une demie heure. Il songea à la campagne qui venait de s’achever.

La Troisième Compagnie de Combat avait été envoyée par le Grand Maître Suprême à l’assaut de Tartarus parce qu’elle avait fait sédition de l’Imperium. Mais Maître Bélial n’était pas parti seul. Le déploiement de forces était impressionnant. Huit escouades de la Deathwing, trois Dreadnought de la Première Compagnie, cinq escadrons de la Ravenwing menés par maître Sammael lui-même. Jamais Gabriel n’avait vu autant de guerriers aussi mythiques rassemblés pour une seule et même campagne. Sans doute, s’était-il dit alors, que le défi serait de taille.

Les premiers affrontements ne l’avaient pas déçu sur ce point. Malgré sa taille, Tartarus s’était dotée d’une flotte de guerre en bardant d’armes en tous genres des navires réquisitionnés lors de leurs accostages aux docks orbitaux de la planète. Tartarus était en effet un point de passage obligé du Segmentum pour les navires qui reliaient Hydrapur à Scintilla. Ses riches gisements de carburants et ses productions manufacturées étaient des ressources de prix en vue d’être échangées sur des marchés lointains. Le carburant lui-même alimentait plusieurs mondes en guerre du secteur Calixis, à l’orée de l’Occularis Terribus, ou Œil de la Terreur en bas gothique. Elle disposait ainsi de quelques frégates qui faisaient office de défense active, et de deux stations spatiales de défense. Celles-ci n’avaient guère été un problème pour le Croiseur d’Attaque et les escorteurs que les Dark Angels avaient dépêchés. Les navires de défenses, des petites frégates aux cargos transformés en batterie d’armes, avaient été réduits à l’état d’épave et certains dérivaient encore vers le soleil du système. Les bases orbitales, elles, étaient plus précieuses, et Sammael et Bélial avaient convenus de les prendre assaut.

Il fut chronométré, rapide, précis, sanglant. Expédiés à l’abordage à l’aide de torpilles de combat, les Astartes avaient percés les défenses et neutralisés les boucliers, une station après l’autre. Dans le même temps, les principaux éléments de défense longue portée étaient mis hors d’usages. Téléportant alors les quarante Terminators dont ils disposaient, le Winged Vengeance porta le coup décisif. Les guerriers de la Première Compagnie coupèrent les centres d’énergie de la station, rendant tous ses armements inoffensifs. La résistance avait alors été totalement écrasée. Les deux stations tombèrent sans coups férir deux heures après l’arrivée des Dark Angels, mais les combats furent rudes. Une dizaine d’Astartes avaient rejoints la droite de l’Empereur, et le triple au moins étaient soignés dans les ponts-infirmerie du navire de ligne.

Pour autant, malgré ce grave revers, Tartarus refusa de céder et de livrer les coupables. Alors ce fut le début de la fin. Les Impardonnés lancèrent leur offensive au sol.

Comptes tenus de l’importance stratégique de la planète, à commencer par ses gisements pétrolifères, il fallait se concentrer sur sa tête et la décapiter. La Ravenwing traqua sans relâche pendant ses reconnaissances toutes les installations qui pouvaient menacer la flotte de l’Astartes si elle descendait en orbite basse afin de larguer ses modules d’assaut. Tous les silos de missiles et les batteries de lasers de défense qui protégeaient la capitale furent ainsi successivement découverts par la Seconde Compagnie puis détruits par la Première, qui se téléportait directement dans les installations et éliminait tous ceux qui servaient les terribles pièces.

Une fois ceci fait, les choses sérieuses commencèrent et le Croiseur d’attaque et son escorte pilonnèrent l’orgueilleuse capitale. La Troisième Compagnie fut larguée par Drop Pods afin de prendre le contrôle d’une drop zone à l’intérieur de ce qui restait de la ville. Le soutien lourd débarqua aussitôt après, et les Dark Angels encerclèrent le palais gouvernemental. Soumis à un intense bombardement, les boucliers de ce dernier cédèrent et la Deathwing fut à nouveau téléportée à l’intérieur. A l’extérieur, les contre-attaques se succédaient pour dégager le siège de l’autorité rebelle mais elles échouaient toutes sans exception. Le mur dressé par la volonté inflexible et obstinée des Fils du Lion était tout simplement impossible à abattre. L’ensemble du gouvernement séditieux fut pris et interné dans les prisons du Winged Vengeance. Vaincus, les rebelles déposèrent les armes et Sammael les soumis à la sentence de la décimation. Trois-cent milles soldats rebelles furent crucifiés un peu partout, leurs croix plantées en des centres névralgiques de Tartarus.

A présent, la flotte repartait vers le Roc. L’opération avait été courte : à peine une semaine. Gabriel appréciait ce genre de raid : rapide, efficace, l’incarnation même de ce pourquoi les Space Marines avaient été créés. En bien des occasions, il avait participé à des campagnes plus longues, qui atteignaient parfois plusieurs années. Mais si les occasions de combattre étaient nombreuses alors, il affectionnait pourtant les assauts éclairs, rapides et mortels. Cela économisait beaucoup les forces du Roc, et les rendaient très vite disponibles pour d’autres missions. Le Dark Angel avait tout affronté. Il n’avait que la cinquantaine, ce qui pour beaucoup d’humains était un âge éminemment respectable, mais pour un Astartes c’était à peine l’âge adulte. Il se sentait à la fois jeune et fougueux et pourtant plus réfléchi, plus prudent et plus avisé. Il s’était surtout forgé une solide réputation d’épéiste au gré des combats. Peu nombreux étaient ceux qui pouvaient soutenir un duel face à lui, et encore moins nombreux étaient ceux qui arrivaient à le vaincre au sein de sa compagnie. Seuls Maître Bélial, le Champion de Compagnie Julius Aelius Lex et Frère Espertas, son propre sergent, y parvenaient encore.

Le temps cependant filait et arrivait l’heure de l’office. Gabriel s’en rendit compte, se leva d’un bond et sortit hors de sa cellule. Il rabattit la capuche de sa bure brune sur ses yeux, puis se dirigea silencieusement vers la chapelle du Winged Vengeance. Il parcouru rapidement les quelques coursives qui le séparait du lieu de prière. Celui-ci était situé au centre du navire, comme si tout gravitait autour de lui. Il en était véritablement le cœur, plus encore que la passerelle de commandement ou la chambre des machines.

Par petits groupes, ses compagnons arrivaient également. Il pénétra avec l’un d’eux dans le saint édifice. Une nef d’une assez grande longueur étirait ses trois allées jusqu’au chœur, qui s’agrandissait légèrement et donnait sur une abside. Au fond de cette dernière était suspendue la bannière de la Troisième Compagnie des Dark Angels. Devant elle, majestueuse, trônait une statue de l’Empereur. Il était représenté dans une robe de bure aux plis rigides, le visage serein, la capuche sur les épaules. Il tenait dans le poing droit la poignée d’une épée dont la pointe touchait terre, son autre main reposait sur le bord supérieur d’un long bouclier de forme triangulaire. Elle exprimait une force tranquille, elle dégageait la sérénité. 

En tant que premier officiant du culte, le Chapelain Investigateur Severian avait revêtu son armure toute entière, jusqu’à son effrayant heaume. Le Chapelain Abraxas le secondait dans la célébration et lui aussi était entièrement armé. Ils préparaient la cérémonie.

Peu à peu, la nef se remplit. Bélial apparu accompagné de son escouade de commandement. Eux aussi avaient passés leurs armures énergétiques. Tous arboraient la Crux Terminatus à l’épaule droite, Bethor et Lex portaient également les lauriers impériaux qui tressaient une couronne d’or autour de la croix frappée d’un crâne d’ivoire. Ils s’installèrent derrière l’autel, le long du bord de l’abside. Les premiers rangs se garnirent et les vétérans de la Deathwing y prirent place. Les guerriers de la Seconde Compagnie s’assirent derrière eux. Enfin, toute la Troisième Compagnie se partagea les places vides des trois travées. Les novices de la Dixième Compagnie servaient la cérémonie en tant qu’auxiliaire du culte. Severian puis Abraxas se levèrent. Le silence aussitôt se fit. Deux novices se mirent en devoir de sanctifier l’autel au moyen d’encensoirs, puis tandis que Severian ouvrait la célébration, ils remontèrent les allées latérales de la nef afin de purifier les Frères de Bataille.

-Frères, nous voici tous réunis pour célébrer la fin victorieuse d’une campagne faite en Son glorieux nom. Loué soit-Il !

Tous les Marines inclinèrent la tête vers l’autel.

-Rendons grâce à l’Empereur pour nous avoir donné l’occasion d’accomplir son service ! lança le vieux Chapelain.

D’une même voix sourde, l’assemblée chanta un cantique dont les basses mélopées résonnaient comme un roulement de tambours de guerres antiques.

-Voici les trophées pris en Son nom ! Ô Immortel Empereur de l’Humanité, notre Père à tous, vois les symboles de tes ennemis jetés à terre ! Contemple les restes de leur puissance abattue par Tes fils ! Nous te les offrons !

Abraxas s’avança le long de l’allée centrale, suivit des deux novices qui portaient les précieux encensoirs. Derrière venait en procession les autres novices, qui amenaient les étendards pris à l’ennemi sur Tartarus. Ils les jetèrent un à un sur l’autel, puis Severian se saisit d’une torche et mit le feu aux tentures. Les bannières capturées s’embrasèrent en un rien de temps. Lorsqu’elles se furent consumées, il lança une poignée d’huile sacrée, et une douce odeur se répandit dans la chapelle tandis que la flamme prenait un aspect bleuté.

-Ô Père Bienveillant, pour honorer leurs serments qu’ils t’avaient fait, certains de Tes fils ont fait le sacrifice de leurs vies. Daigne les prendre à Ta droite et les associer aux justes louanges qui Te sont dues. Pour nous, nous inscrirons les noms que voici dans les pages bénies du Liber Honorificorum.

Abraxas égrena une liste d’une quinzaine de noms, pour la plupart tués lors de l’assaut des stations orbitales. C’étaient des tâches toujours risquées, et le tribut qu’elles prélevaient était souvent élevé. Parmi les morts figuraient trois membres de la Deathwing. Deux Frères de la 7ème Escouade de la Troisième Compagnie, à laquelle appartenait Gabriel, avaient également donnés leurs vies pour Son service.

Lorsqu’Abraxas replia le rouleau sur lequel était inscrite la liste obituaire, Severian conclut :

-Souvenons-nous toujours de ces Frères car par nous ils seront immortels et leurs faits d’armes brilleront toujours au firmament de l’Astartes. Que le Thrène de la Gloire soit chanté en leur honneur !

Le chant s’éleva le long des murs de la chapelle. Ses tonalités graves et son rythme lent marquaient l’affliction, mais ses paroles exprimaient la gratitude pour ceux qui avaient fait le sacrifice suprême. Elles exaltaient leur foi et leur courage, et magnifiaient leurs vertus par les louanges qu’elles exprimaient. Le chant s’acheva sur une note d’espoir.

-Honorons aussi ceux qui ont mérités par leurs actions d’ajouter un nouveau titre de gloire à ceux qu’ils possèdent déjà ! Frères ! Le temps est venu de remettre leurs récompenses à ceux qui s’en sont montrés dignes durant cette campagne !

Bélial se leva et rejoignit Severian au centre du chœur. Abraxas lui aussi vint y prendre place ainsi qu’une paire de serviteurs porteurs de coussins d’un rouge carmin aux bordures d’or. Le Chapelain de la Troisième Compagnie déroula un autre cylindre, et appela :

-Frère Julius Aelius Vrtus !

Le champion de Compagnie s’avança et vint se placer face au trio.

-Frère Virtus, dit Bélial, tu as été jugé digne de rejoindre la Deathwing. Voici la marque de ta nouvelle place au sein de la Confrérie des Dark Angels, ajouta-t-il en prenant une décoration sur l’un des coussins. Sois-en digne.

Il lui passa autour du cou une chaîne d’argent auquel était suspendu un pendentif. Celui-ci était en fait l’épée ailée des Dark Angels, dont la belle couleur rubis resplendissait. La lame était barrée d’un éclair blanc de part en part. Severian lui posa la main sur le crâne et, en un geste presque paternel, le bénit de quelques paroles. Puis il prononça d’une voix forte :

-Va t’asseoir parmi les tiens, à présent.

-Une ovation pour le Frère Virtus ! lança Abraxas.

Un tonnerre d’applaudissement éclata dans la chapelle du Winged Vengeance. Le Chapelain leva une main et le silence revint.

-Frère Antonin Espertas !

Le sergent sortit des rangs et vint à son tour se présenter devant les officiers.

-Frère Espertas, fit Bélial, tes actions de gloire tant durant tes cent cinquante ans de service que durant la campagne de Tartarus te rendent digne de recevoir la prestigieuse Crux Terminatus.

Ce faisant, il prit la croix dorée ornée du crâne d’ivoire et la lui remit. C’était la plus fameuse récompense qui exista dans tout l’Adeptus Astartes. Rares étaient ceux qui la portaient dans un Chapitre, et elles récompensaient toujours un Space Marine digne de figurer aux rangs des héros de l’Imperium. On disait que le crâne renfermait un fragment de l’armure de l’Empereur.

-Frère Espertas, tu étais déjà lauréat des Lauriers Impériaux pour le courage et le talent que tu démontras jadis dans les déserts de cendres de Sépulcra. En cette qualité, tu intégreras mon escouade de commandement et prendra la place que Frère Virtus a laissé vacante.

Espertas inclina la tête, reçu la bénédiction de Severian et fut salué d’un autre concert d’applaudissement tandis qu’il rejoignait les élus de Bélial de l’autre côté du chœur.

-Frère Ekar !

Le vétéran sortit des rangs de la première escouade de la Troisième Compagnie.

-Frère Ekar, tu as manifesté un grand sens tactique et tes talents martiaux t’ont déjà valu plusieurs récompenses. Aujourd’hui, reçois ce Crâne de Fer. Je te nomme à la tête de la 7ème Escouade. Tu l’as bien mérité.

Ekar vint prendre la place d’Espertas après avoir été béni lui aussi par l’Investigateur, sous un déluge d’applaudissement.

-Frère Arpeus !

Le Dark Angel remonta la travée à son tour.

-Frère Arpeus, pour ton magistral tir de fuseur qui détruisit ce Malcador renégat, tu as sauvé bien des Frères de ta Compagnie que ce monstre hérétique allait faucher de ses bolts impies. Pour ton adresse et ton courage qui te fit te lever seul face à lui, nous te décernons l’Honneur Balistique.

Bélial prit un bolt d’or posé sur le second coussin. Il l’accrocha à la bure du Frère de Bataille. Puis le Dark Angel suivit le même protocole que ses Frères et retourna s’assoir avec les membres de la 3ème Escouade.

-Frère Gabriel !

Gabriel fut surpris, mais mû par un automatisme il sortit lui aussi des rangs et rejoignit Bélial, Severian et Abraxas devant l’autel. Il ne pensait pas devoir recevoir quelque récompense que ce fut. Bien sûr il avait donné son maximum, comme il se devait de le faire à chaque fois que l’Empereur l’appelait à Son service, mais cette fois-ci il ne lui semblait pas s’être distingué plus que tout autre.

-Frère Gabriel, en cinquante-cinq missions, tu as abattu un nombre impressionnant d’ennemis. Jadis tu défis un Seigneur de Guerre Ork à toi seul alors que tu étais à peine sortit du noviciat. Toujours tu as été au premier rang, toujours tu as lutté avec l’acharnement et l’obstination qui fait de nous les dignes Fils de Lion El’ Jonson. En quelque occasion que ce soit, tu démontres ta vaillance et ton talent au combat. Encore cette fois-ci, lorsqu’il fallu monter à l’abordage de ces stations orbitales, toi le premier tu posais le pied sur leurs sols, et tu fus un exemple pour tes Frères. Reçois donc ce crâne d’ivoire avec la devise « Primus », afin qu’il commémore ton courage et ta valeur.

Bélial prit le dernier insigne sur le coussin, et le lui remit.

-Tu le feras installé à l’endroit qui te conviendra sur ton armure par le Frère Harridan, prononça Bélial à voix plus basse tout en lui serrant la main.

Puis, Gabriel se présenta devant Severian. Ce dernier lui apposa sa main sur la tête, et prononça quelques mots de bénédiction. Puis il recula, pivota sur lui-même et regagna sa place sous une dernière ovation.

Bélial s’avança alors que les serviteurs se retiraient, et déclama :

-Puissent ces Dark Angels être des exemples pour vous tous ! Trouvez en eux une source d’inspiration, afin qu’à votre tour vous ajoutiez un paragraphe à la liste de vos hauts faits !

Puis à son tour il revint à sa place, suivit d’Abraxas, et seuls restèrent Severian et un serviteur qui portait un épais livre relié d’une couverture d’un noir d’ébène.

-Lecture des Versets 36 à 42 du Livre de la Haine.

Le Chapelain Investigateur fit la lecture des saints écrits d’une voix de stentor. A chaque fois qu’elle résonnait, elle faisait vibrer en chaque Astartes leurs deux cœurs d’une sainte colère contre le Xénos, le Mutant et l’Hérétique. Il finit par conclure d’un sermon dans lequel il rappelait la gloire du Chapitre, celle de l’Imperium, et les valeurs fondamentales des Dark Angels : foi, zèle, honneur, obstination. Il termina sur ces paroles :

-Souvenez-vous toujours que de la désunion naît l’Hérésie, elle qui retourna l’archihérétique Horus contre notre Père, et que l’Hérésie entraîne anathème et déshonneur. Ne vous divisez jamais, restez soudez et rien ne pourra jamais ternir la gloire du Chapitre. Frères ! Donnez-vous le signe de la Concorde et de l’Unité.

Tous les voisins s’échangèrent des poignées de main, des félicitations et des congratulations. Puis en quelques instants, le calme revint aussi vite qu’il avait disparu.

-Frères ! reprit Severian, l’Empereur est fier de vous ! Vous avez ramenés Ses brebis égarées dans le droit chemin, et ramenés Sa lumière là où les ténèbres de l’Hérésie avaient submergés Ses domaines. Par ma parole, recevez Sa bénédiction. Louons-le ! Chantons le chant du Juste.

Près de deux cents Astartes reprirent les strophes sacrées. La mélodie était belle, et chacun des hommes présents alors étaient éblouis par la beauté chorale de l’air qui emplissait les murs de la chapelle. Elle avait le don de chasser le doute dans les cœurs et de réconforter les esprits blessés. Ses rimes étaient apaisantes. Lorsque les dernières notes retombèrent, Severian étendit les mains devant lui, bénissant une dernière fois l’assemblée qui lui faisait face :

-Frères, allez en paix à Son service.

-MFT-
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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 08:59

Les deux acolytes restèrent impressionnés par le spectacle qui s’offrait à leurs yeux. Lacrise avait toujours aimé les navires, et l’Apothéose était le genre de bâtiment qui forçait l’admiration. Il ressemblait plutôt à un amalgame de différents vaisseaux qui auraient fusionné entre eux, et son âge canonique se déduisait de ses décorations les plus baroques. Si le gigantesque assemblage qu’était l’Apothéose en imposait déjà par lui-même, plus surprenant encore était le fait qu’il ait réussi à tenir jusqu’ici en un seul morceau ! Des salissures de rouilles pendaient de chaque rivet, suintait de chaque plaque, des morceaux de tôles semblaient ne rester en place que par l’action d’une volonté supérieure. Mais malgré son mauvais état de conservation, la majesté qu’il irradiait était tout simplement bluffante. Sans doute avait-il connu des jours meilleurs, mais ces jours étaient tellement anciens que le respect dû à ses vieilles bordées s’imposait comme une évidence. Peut être avait-il connu le temps où l’Empereur marchait encore parmi les siens ? Peut être même avait-il connu les temps reculés du moyen-âge technologique, peut être même ces temps perdus de l’âge d’or de l’Humanité quand cette dernière s’était répandue à travers les étoiles ? L’aspect vénérable de l’Apothéose autorisait à le penser...

 

Grendl quant à elle était soufflée par la démesure et l’incroyable magnificence du navire. Cette... chose... avait la taille d’une cathédrale, ou même de deux cathédrales, et était capable de voyager à travers l’espace ! Elle était capable d’atteindre des vitesses qui jouxtaient avec celle de la lumière ! Jamais elle n’avait cru possible qu’une telle machine, qu’une telle création humaine puisse jamais voir le jour ou fonctionner. Elle s’était toujours imaginé les nefs spatiales de ses récits comme des tubes oblongs, droits, symétriques et profilés à l’extrême. L’Apothéose était à cent lieus de répondre à ces mythes ! Quant à sa taille... elle qui jusque là avait pensé que les kilomètres de pont que décrivaient les légendes n’étaient que pure exagération, voilà qu’elle n’en était plus autant persuadée...

 

Comme s’il avait deviné l’objet de ses réflexions, Lacrise se tourna vers elle et lui dit d’un air connaisseur :

 

-Et celui-ci n’est qu’un cargo. Et d’une taille modeste encore. Attend donc que nous croisions un cuirassé de classe Emperor ou un « Retribution », tu verras que celui-ci n’est qu’une coquille de noix, le Dieu-machine m’excuse de m’exprimer ainsi !

 

Et comme il la voyait toujours plongée dans sa rêverie, il la prit par le bras et l’entraîna avec lui.

 

-Nous devons trouver le capitaine, ajouta-t-il. Ca n’est pas le moment de traîner, si ce navire part dans deux heures et demie, nous y mettre maintenant ne sera pas du temps perdu.

 

Heureusement pour eux, la capitaine était justement en train de superviser le chargement de sa cargaison. Des chariots entraient les uns après les autres poussés par des dizaines de dockers ou de serviteurs décérébrés par une ouverture de grande dimension pratiquée dans le flanc du vaisseau. Deux pans d’une trappe étaient relevés sur le dos du colosse, et des grues y descendaient des conteneurs d’une taille respectable après s’en être saisi sur le quai. Surveillant l’ensemble de ces opérations, un homme de haute taille, un pull over bleu à col roulé et aux manches retroussées passé sur le dos, un pantalon noir passé de mode lui couvrant les jambes, une casquette noire ceinturée de deux bandes d’or et frappée à son sommet d’un médaillon doré arborant un drôle d’objet, cet homme donc qui paraissait être le capitaine aspirait quelques bouffées de sa pipe tout en  promenant un œil attentif sur ce qu’il se passait devant lui.

 

Lacrise s’approcha de lui et, s’excusant de le déranger, lui demanda s’il était bien Rudolph Gebrakt, le commandant de ce magnifique vaisseau.

 

L’autre se retourna et leur fit face. Il avait le nez fort, un barbe noire lui cerclait le visage et lui noyait le menton, la bouche et jusqu’à son nez. Le même symbole que sur sa casquette était reproduit sur son vieux pull-over. Un objet très étrange : une croix centrale dont la barre horizontale se trouvait très proche du sommet de la barre verticale, sommet qui était surmonté d’un cercle évidé en son centre. A l’autre bout de cette crois, un arc de cercle étirait ses pointes triangulaires vers le haut de la figure, sans toutefois remonté bien haut. Aucun des deux de l’Arbites ou du Technoprêtre n’avait vu une telle chose. Il les dévisagea, puis dit simplement :

 

-C’est bien moi. Que puis-je pour vous ?

 

-Eh bien, nous souhaiterions... rejoindre la colonie 228. Nous avons décidé d’émigrer une fois pour toute, l’air vicié de Scintilla ne nous convient plus.

 

-Immigré sur 228 ? Ou vous avez perdu l’esprit, ou vous devez avoir de solides raisons de vouloir quitter Scintilla, fit-il d’un air soupçonneux en mâchonnant le tuyau de sa pipe.

 

-Non, nous n’avons rien à voir avec des trafiquants si c’est ce que vous sous-entendez, le reprit Grendl.

 

-Excusez moi cher mademoiselle, mais il bien rare que quiconque prétende le contraire... ce sont vos affaires, pas les miennes, et je ne veux pas d’ennui pour mon navire. J’ai déjà bien assez de mal à l’entretenir comme ça, si en plus je devais avoir des démêlés avec la justice ou pire, que deviendrai-je !

 

Il n’était pas besoin d’un être géni pour savoir que pire signifiait simplement l’Inquisition. Mais ils souhaitaient accomplir leur mission avec discrétion, du moins sans faire comprendre qu’ils faisaient partie de cette terrible organisation.

 

-Justement, nous sommes prêts à payer notre voyage... en trônes comme en service, lança le technoprêtre.

 

Il touchait un point sensible. L’homme à ce qu’il semblait, comme tout capitaine de navire d’ailleurs, était profondément attaché à son vaisseau, probablement plus qu’à sa propre mère disait-on même. L’argument fit mouche. Jugeant la robe du culte de Mars comme une potentielle source de réparations bien faites à l’œil, Gebrakt prit un air songeur et répondit à voix basse :

 

-Soit. Venez dans ma cabine.

 

Il abandonna à son second la tâche de veiller au bon déroulement du chargement, et pénétra suivi de Grendl et Lacrise dans les flancs du mastodonte par une passerelle de fer. Le premier lieutenant, un homme de forte carrure aux biceps disproportionnés et sur lesquels étaient tatoués le même symbole qu’arborait le capitaine sur sa casquette, et qui pour comble fumait aussi la pipe, opina simplement du chef pour acquiescer.

 

Ils parcoururent des dizaines de coursives, empruntèrent au moins autant d’escaliers et d’ascenseurs, et arrivèrent comme par enchantement dans les appartements du capitaine. La décoration, qui avait du être somptueuse, était sérieusement défraîchie, voire tombait carrément en lambeaux. Elle était bien à l’image de l’Apothéose lui-même : une oeuvre de temps meilleurs.

 

Le capitaine les pria de s’asseoir dans deux fauteuils cabossés, alla chercher dans une console une petite bouteille d’Amasec, en servit trois verres et revint vers eux. Il leur tendit les verres, puis s’assit lui-même dans un fauteuil mieux conservé que les autres.

 

-Alors qu’est-ce qui vous amène sur 228 exactement ?

 

-Je vous l’ai dit, répondit Grendl, nous souhaitons simplement changer d’air.

 

-Et vous avez choisi 228 pour le faire ? Je n’arrive pas à le croire !

 

-Paraît-il qu’il y a des troubles là-bas. Votre qualité de marchand itinérant vous aura peut être permis d’en savoir un peu plus sur le sujet ?

 

-Oh, vous savez, voilà des décennies que moi-même ne me suit plus rendu à sa surface, et mon dernier accostage en orbite de 228 remonte à trois ans. C’est le temps que je mets à peu près pour boucler mon tour. Mes informations ne seront pas de la dernière fraîcheur.

 

-Certes certes, fit le Technoprêtre, mais vous devez tout de même bien savoir quelque chose, des bribes d’informations... vous comprenez, nous souhaitons aller là bas pour ouvrir une boutique de réparateurs, voir une petite échoppe ou un estaminet, et nous connaissons très mal 228. Toute précision serait la bienvenue !

 

-C’est ce que je vois en effet. On vous a mal renseigné. 228 est sous la coupe d’un cartel industriel qui contrôle tout, depuis la vente des semences et du matériel agricole jusqu’à l’achat de la production et son expédition, en passant par la réparation des machines et la gestion administrative de la planète. Pour preuve, la dîme est récoltée par ses soins et payée par lui à l’Adeptus Terra. Forcément, vous pensez bien qu’ils en profitent. En plus j’ai entendu dire que les colons avaient été roulés dans la farine par le Cartel.

 

-C’est à dire ?

 

-Ecouter, je veux bien vous en parler, mais j’estime qu’en contrepartie, une petite compensation financière ne serait pas injustifiée, non ? Je vous aide, vous m’aidez, correct ?

 

-Attendez, capitaine Gebrakt, nous nous sommes déjà proposé pour vous aider durant notre voyage, vous pouvez bien nous offrir vos renseignements, non ?

 

-Justement, je vous embarque à mon bord, vous me rendez quelques services. Là nous parlons d’autre chose, n’est-ce pas ?

 

Lacrise se renfrogna.

 

-Comme vous le voyez, poursuivit le capitaine, mon bâtiment n’est pas dans le meilleur état qui soit, et je suis très attaché à lui. Je n’espère plus depuis longtemps lui rendre sa splendeur d’antan, mais enfin, si je pouvais parvenir à lui rendre un peu de la majesté qui lui est due ! Considérez donc votre participation comme un don charitable à un beau navire qui mérite mieux que le sort qui lui est fait !

 

Gebrakt était malin. Il savait que le Technoprêtre ne serait pas insensible à cet argument.

 

-Soit, fit enfin ce dernier. Qu’en penses-tu ? ajouta-t-il en se tournant vers l’Arbites.

 

-Ma foi... c’est d’accord, conclut-elle.

 

-Bien. En échange de cinquante Trônes, je vous révèlerai ce que je sais.

 

Les deux acolytes firent la grimace. C’était une sacrée somme ! Ils la payèrent tout de même. Gebrakt empocha les pièces et se mit à parler.

 

-En fait, la base du problème remonte à près de deux siècles. A l’époque, 228 n’était pas colonisée, et certaines firmes industrielles mandatèrent une expertise géologique afin de déterminer le potentiel minier ou agricole de la planète. Les résultats étaient favorables, et les firmes déployèrent leurs moyens au sol. Mais elles furent très vite déçues. La planète ne valait rien et les études avaient été falsifiées. Le Cartel trouva donc un autre moyen de rentabiliser les prix exorbitants qu’il avait du payer pour s’approprier les droits de concessions. Ils ont à leur tour utilisé un rapport truqué, et ont sans doute usé de corruption dans le personnel politique de Scintilla. Après une campagne de publicité, huit mille familles sont parties s’installer là bas, bercées d’espoirs d’une vie meilleure. Ils payèrent à leurs tours très cher les actes de propriété. Et ce fut une cruelle désillusion. Depuis le Cartel les exploite, puisque tout ce qui est nécessaire aux colons est sous sa dépendance. Forcément, le ressentiment est fort là bas, à la fois contre le Cartel mais aussi contre l’Imperium qui est de connivence. Tant que la dîme est payée, peu lui importe. Et vous pensez bien que le Cartel se sert aussi sur la bête, en prenant plus que la dîme au passage.

 

-Hmm ceci expliquerait donc cela. Avez-vous une idée de qui mène le jeu de la rébellion ?

 

-Oui mais ça ne sera pas gratuit non plus, fit Gebrakt d’un air malicieux. Vingt Trônes de mieux.

 

-Alors ? interrogea Grendl tout en donnant la somme convenue au capitaine.

 

-Eh bien, d’un côté évidemment il y a la pègre de 228, qui entretient un climat terrible de terreur. Racket, vol, contrebande, et plus encore, vous voyez ce que je veux dire. Je me suis d’ailleurs laissé dire que le principal objet d’exportation, le haricot gavoir, rentre dans la composition de certaines drogues. Pas étonnant donc que la pègre soit si active. 

 

-C’est étrange, car sur toutes les planètes de l’Imperium existe une pègre. Faut-il que ce haricot soit si important pour les réseaux parallèles pour que le désordre augmente à ce point ?

 

-C’est probable, mais la misère et la pauvreté n’arrange rien à l’affaire. Et puis il y a un deuxième contestataire organisé : la Coopérative Agricole. Ces gens se sont mis dans la tête de résister au Cartel en se regroupant et en se débrouillant seuls. Ils ne sont pas ouvertement violents mais comme ils attirent forcément la sympathie, la violence qui peut leur être faite entraîne souvent des réactions intenses dans la population et le Cartel a bien du mal à maintenir l’ordre avec ses milices. De fait il évite de s’en prendre trop ouvertement à eux.

 

-Connaissez-vous le nom des meneurs ? dit Lacrise.

 

Gebrakt sembla hésiter. Il fait la moue, tritura sa pipe et ses yeux paraissaient refléter un débat intérieur qui aurait secoué son âme.

 

-Je suis prêt à y mettre le prix, ajouta le Technoprêtre.

 

-Vous comprenez ce sont des amis, surtout le directeur de la Coop’, je ne veux pas les livrer à l’Inquisition.

 

Lacrise joua le jeu et fit tomber le masque.

 

-Comme je suppose vous n’aimeriez pas qu’elle vienne mettre son nez dans vos affaires à vous, n’est-ce pas ?

 

Gebrakt ne répondit pas. Manifestement aucune des deux alternatives ne lui plaisait et la conversation prenait un tour qui n’était pas prévu et qui ne lui convenait pas du tout. Finalement, dut-il se dire, de deux maux on prend le moindre.

 

-Donnez-moi cent trente Trônes et je vous donne leurs noms.

 

-Eyh ! fit Grendl estomaquée, c’est cher ! Ne pourrions-nous pas trouvé un arrangement plus... appréciable ? ajouta-t-elle en dénudant savamment son épaule.

 

-Pas du tout ! Je trahis déjà mes amis, et j’aime encore mieux vous dire que centre trente Trônes ça n’est rien comparé à ce que cela me coûte ! Quant à votre proposition, sachez que j’ai une femme, deux enfants, et que j’y tiens !

 

-Très bien, coupa Lacrise, voici cent trente Trônes.

 

Gebrakt les empocha et dit simplement :

 

-Abraham « Irritatus » Deca et Torvaeus Scheldron. Le premier dirige la pègre, le second la Coop’.

 

Il dit cela dans un souffle, effondré au fond de son fauteuil. Effectivement, cela lui avait coûté beaucoup, et probablement donnait-il là les bonnes informations. De toute façon, il serait nécessaire de les recouper par une enquête menée au sein de l’équipage.

 

-Bien, fit Lacrise. Voilà qui est satisfaisant. Et que pouvons-nous faire pour vous aider, alors, cher capitaine Gebrakt ?

 

L’autre ne répondit pas tout de suite.

 

-Comme vous pouvez-vous en douter, adepte de Mars, mon navire aura bien besoin de vos services. Vous pourrez déjà commencer par réparer la batterie d’ascenseur Jaune 3. La plupart du temps, ils vous envoient là où ils veulent et non pas là où vous le souhaiteriez, quand ils ne tombent pas en panne tout simplement et refusent de vous laisser sortir. Je pense que vos compétences seraient bien utiles pour dialoguer avec l’esprit de la machine et comprendre pourquoi il est aussi réticent.

 

-Et moi ? dit Grendl.

 

-Quant à vous, je n’ai personne pour servir le mess des officiers. Présentez-vous à onze heures auprès de l’officier d’intendance du mess, il vous remettra l’uniforme approprié et vous donnera vos consignes. Venez avec moi, conclut-il, je vais vous montrer votre cabine.

 

-MFT-

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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 19:12
L'Aquila Crusade au secours de la Golden Spoon
Débrief du Mesnil en Equipe 2009
Caius Pertinax (capitaine), Chanoinesse Aesta, Petrus Ruberus, -MFT-




Embarqué dans l'aventure un peu comme roue de secours début 2009 par le phénoménal Caius Pertinax, je rejoins la Croisade Aquila qui se forme autour de lui et de sa femme la chanoinesse Aesta, notre sister préférée, pour la première fois pour ma part (j'avais cependant déjà participer avec eux au tournoi de Nantes en équipe en juillet 2008) et pour la seconde participation de l'équipe au tournoi. Composée des soeurs de batailles de Aesta et de la Troisième Unité d'assaut Planétaire du Frère Caius Pertinax, Grand Maître Dark Angel, la Croisade Aquila reçoit donc le renfort de la 3ème Compagnie de Combat du même Chapitre, menée par le jeune Grand Maître Gabriel,  et celui de la mythique Première Compagnie Deathwing menée par Frère Belial lui-même !


 Petrus Ruberus alias Belial, Caius Pertinax alias lui-même, Aesta alias Aesta et votre serviteur alias Gabriel.

Le but de la Croisade est simple : protéger le Saint Artefact nommé "Golden Spoon" par d'antiques traités ésotériques.





Pour télécharger le livret de l'équipe et tout savoir sur le fluff bâti par l'équipe (et c'est important, vous verrez par la suite pourquoi !), suivez le lien ! Vous y trouverez également les effectifs des quatre détachements de l'Aquila Crusade. http://tycho.avenger.free.fr/WH40K/Le%20Mesnil%202009/Aquila_Crusade_2.pdf

Pour l'occasion, nous ressortons tous les bures que déjà, Caius Aesta et moi-même avions utilisés pour le tournoi par équipe de Nantes l'été dernier. J'ai aussi bricolé un encensoir afin d'aller plus loin dans le costume !

Premier jour :

Notre équipe se retrouve (mes trois compères venant tout droit de Lille) le vendredi matin afin de se préparer à meuler du lourd dès le départ ! Notre croisade avait en effet été défiée par les Broyeurs de Chimère, une équipe de quatre joueurs cultistes du chaos aux quatres armées monothéistes. Leur note de compo étant inférieure à la notre qui est de 5.65 (nous étions l'équipe la plus molle des 16, moi-même étant noté 4.43 sur une échelle de 7), nous obtenons grâce à la différence de + de 3.5pts d'écart le choix total des appariements : l'adversaire pose une de ses listes sur chacune des 4 tables et nous décidons d'attribuer les joueurs. En l'occurrence, la Deathwing affrontera les World Eaters, les soeurs de bataille les Thousands Sons, la 3ème Compagnie les Emperor's Children et enfin la 3ème UAP sera confrontée aux Plague Marines de la Death Guard.




Le scénario consiste à tuer le plus d'unités adverses, en ne commençant qu'avec 2 unités de Troupes et une unité QG, tout le reste arrivant en réserve automatiquement au tour 1.

Les Emperor's Children commencent la partie. Quelques tirs épars fusent, et les réservent rentrent au premier tour. Un de mes canons lasers immobilisent le Vindicator. Le deuxième tour ne se passent pas sans grand chose de plus, mes rhinos et razorback avancent en s'écrantant, couverts par les armes lourdes du Prédator, des Tactiques et du Vénérable Abannias. Sur le flanc gauche, mon razorback chasseur de char contourne l'armée adverse. Quelques tirs ricochent sur mes blindages, en revanche mon canon laser démolit le Vindicator. Le tour suivant, du Land Raider débarquent 5 terminators cultistes pleins d'armes diverses, tandis que les transports Dark Angels et hérétiques s'entrecroisent dans un grand ballet. Les terminators ratent leur charge sur Abannias à un centimètre près, et ce dernier rigole bien puisqu'il va pouvoir les incinérer dans la joie et la bonne humeur (surtout pour lui d'ailleurs). Aidé par le Lance-flammes des 5 marines tactiques de l'escouade Aeniol, il déverse un torrent de prométhéum et transforme en passoire tout ce qui ne se consume pas comme il faut. Puis il écrase dans son poing de combat le dernier qui faisait de la résistance : Sprouitch !! L'escouade Kandaran malgré ses efforts ne parvient pas à renvoyer dans le Warp la Princesse Démoniaque, qui avait utilisé son fouet de soumission sur l'escouade Saariel et Gabriel le tour précédent, se rapprochant alors dangereusement (pour elle), et rapprochant aussi dangereusement le Grand Maître de ses escouades de tirs : mais loin de périr, Gabriel et les siens encaissent sans broncher, et se précipitent sur l'escouade dans la deuxième forêt !!

L'escouade Kandaran se fait décimer par une escouade de Noise Marines qui descend de son rhino, puis est achevée par la Princesse. Le Land Raider lance une attaque de char sur Abannias, qui décide de lui céder le passage dans un élan de grand seigneurisme. L'autre se montre ingrat et lui balance un tir de laser jumelé au passage. Offusqué par tant de mesquinerie, Abannias esquive avec habileté le tir, puis se venge en allant massacrer quelques Noise Marines qui devaient passer par là. Severian et son escouade, qui ont assistés impuissant au massacre de Kandaran, décide alors de faire payer les hérétiques et descend accompagné de ses hommes pour s'expliquer avec les fautifs. Leurs réponses n'étant pas satisfaisantes, il extermine tout le monde. Gabriel pour sa part rase l'escouade, encaisse une charge de démonettes et une de noise marines, tue encore quelques Emperor's Childrens et la cavalerie arrive à la rescousse sous la forme d'un Dreadnought pas très content de l'indélicatesse de l'adversaire et du sergent Aeniol accompagné par ses hommes. Le combat dégénère, l'escouade hérétique disparaît emportée par la fureur des Dark Angels et en tout premier lieu de Gabriel lui-même, qui démontre pourquoi il est renommé pour ses talents d'épéiste...  Devant un tel carnage, la Princesse du Plaisir décide de prendre un peu de recul, et doit finir massacrer par mes tirs combinés. L'escouade Clostermann, emmenée par Galdius Virtatis à toute vitesse abat une bonne part du travail. Severian et l'escouade Kardiel viennent tirer les oreilles des noises marines planqués dans la forêt qui leur fait face. En désespoir de cause, les trois Obliterator chargent Gabriel, qui met en pièce le premier et éventre le second ! Le dernier tente enfin de porter ses attaques, Gabriel esquive par deux fois mais la dernière porte ... jusqu'à ce qu'elle rebondisse sur le halo de fer de l'officier... Au dernier tour, je fais des kill points en vaporisant ses rhinos. La victoire est sans appel, et la 3ème Compagnie rapporte 4pts sur 4 à l'Aquila Crusade.

Malheureusement je suis l'exception paraît-il : les modules d'atterissage de Caius se posent au compte goûte et il se fait lentement massacrer par la Death Guard, le combat urbain mené par Petrus Ruberus tourne à sa défaveur, et Aesta a bien du mal à résister aux coups de Tzeentch. De fait l'équipe perd la rencontre...

La deuxième partie du vendredi nous amène à rencontrer : les Black Templars ! La croisade Semper Fidelis en effet s'est dressée face à la corruption qui menace d'envahir la planète de Mesnilius, mais dans leur délire fanatique les Templiers finissent par considérer que tout ce qui n'est pas noir est hérétique, et s'en prennent à leurs alliés Dark Angels (sous le prétexte fallacieux qu'ils auraient une soi-disant Croisade de l'Ophidium Gulf à venger...).
(on aperçoit encore derrière, en bure, la Deathwing, puis en jaune l'équipe de Suédois, et enfin derrière l'équipe French Waagh avec leurs casques Palymobil). La mission consiste à récupérer 9 objectifs disséminés vers le centre de la table.

Weerk, capitaine de l'équipe, lance le dé pour décider des appariements et fait 1, Caius lance le sien et fait à peine mieux , 2 ! Petrus affrontera donc le maître des Templiers Noirs, quand Caius ira discuter macramé avec Talinius. Aesta se retrouve confronté au Sénéchal Alaric, et moi-même me met en position pour recevoir l'abominable Mr Patate ! C'est en effet Weerk qui se trouve au commande, puisque le sinistre individu qui les menait l'année dernière, et que nous ne nommerons pas de peur d'attirer la malédiction sur plusieurs générations de jets de dés, avait choisi de coorganiser la manifestation cette année (et donc de trouver une meilleure façon de faire gagner son équipe, ce qui explique leur place à la fin du tournoi, mais n'anticipons pas) !

Merci d'ailleurs à toi Tharga de t'être prêté si bien au jeu difficile de l'organisation !

Je me retrouve donc face à un gros paté de 20 Templiers déployé au centre de la ligne adverse, soutenu par un autre Vindicator, quelques rhinos avec champion de l'Empereur dans l'un et Sénéchal dans l'autre, le tout accompagné de fils de Dorn. Deux minidevs sécurisent ses flancs, avec sur le côté droit un Vénérable à lasers jumelés et un Predator Annihilator. Pour ma part, je masse mes véhicules sur le gauche, afin d'attaquer le point le plus faible de sa ligne, en ne laissant en opposition que les ecouades de combat avec canon laser des escouades Clostermann et Aeniol. Clostermann embarqué dans son razorback attitré se place à droite avec la ferme intention de distraire l'Annihilator et peut être même le Vénérable.

L'ennemi commence, j'ai droit à une phase de tir plutôt molle ou deux marines tactiques périssent suite à un tir de Vindicator, tandis que le prédator arrache le canon laser jumelé de Gladius Virtatis. Ses rhinos avancent et fument, son pavé aussi. J'entame mon plan comme prévu, tout se déroule comme prévu et je le déborde aux deux ailes. Mes tirs de lasers touchent rarement mais les rares qui passent démolissent  un véhicule. Explosent ainsi successivement le Vindic puis un des deux rhinos (celui du champignon de l'Empereur).  Il ne se passe rien de spécialement notable pendant son propre tour, ses tirs ricochant comme ils le feront tout le long du tournoi. Kandaran, en élément de choc de l'armée, débarque avec ses Marines et mitraille une minidev mais avec peu de succès, toutefeois les marines fuient. Kandaran est alors annihilé par une contre-charge du Sénéchal et de ses accolytes, qui débarquent de leur rhino. Ils seront payés de retour par Abannias qui broie l'officier, et Severian puis Gabriel suivit par leurs hommes et qui laminent les Templiers, malgré quelques pertes. Le corps à corps se déroule trop loin, le gros pavé hésite et finallement avance vers mes escouades de combat statiques.  Le prédator se transforme en courant d'air quand le fuseur de l'escouade Clostermann lui fait un dégât.  Je prends l'un des objectifs. Pendant que lui arrose mes escouades de tirs qui finissent par périr, je l'encercle complètement et massacre ses escouades isolées, prenant à la course certains objectifs. Severian arrive à temps pour sauver la mise de Closterman qui se trouve être bien mal engagé au close par une simple escouade de templiers de tir, et Gabriel et Abannias pulvérise tout ce qui se trouve en face d'eux. Caliban's Blade, mon prédator, expédie un tir de laser jumelé entre les tuyères du vénérable, ce que ce dernier n'apprécie pas du tout et il explose (de colère sans doute). Son champignon massacre un pauvre porteur de canon laser qui venait de faire un gros trou dans son rhino juste pour rire, puis part contester un objectif.
Au final, je gagne assez largement au points de victoires, n'ayant eu que très peu de pertes, mais je ne parviens à prendre que deux objectifs quand lui en tient trois (et encore, j'en contestai deux que son gros pavé tenait). Ma stratégie de concentration escouade par escouade et de débordement par les flancs s'avère payante, puisque j'ai évité et fait courrir dans toutes les directions le paté de 20 sans que celui puisse tuer autre chose que 5 Tactiques (et encore, c'était  à force de tirer dessus au pisto-bolter...).

Pour le reste de l'équipe, les choses ne sont pas au mieux : Aesta se fait massacrer par le Sénéchal Alaric, dont la liste étonnament peut dure est maniée de main de maître et fera des résultats inespérés pendant tout le tournoi. Caius est (presque) vaincu par la chance de Talinius (les deux adversaires étant de force à peu près égale) mais termine sur une égalité en faisant faire à ses Marines une grande ribambelle pour tenir plusieurs objectifs et Petrus finit par prendre le dessus sur Weerk (me semble-t-il, mais dans la confusion des combats je ne suis pas sûr de moi). Du coup, deuxième défaite, mineure mais quand même. 

Le vendredi soir, nous laissons nos ignobles adversaires et néanmoins amis pour venir prendre nos quartiers chez moi. Fatigués tant par la journée que par le voyage (surtout pour les trois Lillois), nous ne faisons pas long feu et si nous faisons honneur à la cuisine de la maîtresse de maison, tout le monde se retrouve au lit très vite. Personnellement je passe une très mauvaise nuit, ayant accumulé une certaine tension à force d'avoir trop torturé mon cerveau en cherchant les pires fourberies toute la journée. J'ai bien du mal à la décharger, et c'est un MFT pas très frais qui lance les préparatifs du petit déjeuner. Cependant j'arrive à trouver pire que moi, puisque Frère Ruberus écrase son réveil au petit matin et se rendort dans la foulée... sans entraîner de grands retards :D

Deuxième jour

Comme la veille nous avions appris que nous affronterions la French Waagh, la soirée avait été passée à échafauder des techniques machiavéliques afin de maximiser les appariements. Il nous avait semblé clair que la Deathwing serait à même d'aller défier  à 15 contre 192 les orks de PTL, que Caius pourrait se charger du joueur Tau et restait donc les armées suivantes : Bruno Grelier et ses orks sublimes, et un autre joueur dont j'ai encore oublié le nom mais qui jouait une liste de démon de khorne. Ces derniers étant horriblement balaises au corps à corps, et arrivant en Frappe en Profondeur, Aesta craint (et je crois que c'était avec raison) de les affronter, et si pour ma part je sais que je vais avoir du mal, je jugule l'envie irrésistible de rencontrer Bruno Grelier (moins pour la liste que pour l'estéthique d'armée), et accepte donc de me charger du Chaos. Caius se retrouve à jouer sur une table style "viet nâm" (au moment de la photo, occupée alors par les Black Templars).

Aesta qui possède une superbe armée elle aussi a eu la gentillesse de faire quelques photos de sa rencontre.

Et enconre, il est malheureux  que mon appareil photo ne soit plus très jeune, car les images ne rendent pas l'hommage qui est dû aux deux peintres !

A moi les démons du chaos, donc. Je choisis d'opter pour une occupation de mon quart de table, le but étant d'aller chercher un objectif chez l'adversaire dans sa zone de déploiement. Tout en tenant le sien bien évidemment. L'équipe fait le choix de laisser l'ennemi commencer, et pour moi je fais le choix de laisser l'initiative (à quoi me servirait-elle ? il n'y a personne sur la table !). Les démons arrivent donc dans le quart gauche supérieur, et tentent de me rouler dessus. Il y a là 8 équarisseurs, des machines à tuer, 6 escouades de 8 sanguinaires, deux de Chiens de Khorne, deux buveurs de sang. Peut être encore autre chose, mais je ne m'en souviens plus. Je tiens vaille que vaille, privilégiant la défense active en redéployant constamment mes escouades, puis en allant menacer son objectif (un Black Templar isolé). Les combats sont acharnés, je vends chèrement ma peau, et l'oblige à séparer ses forces sous peine pour lui de perdre son objectif. Kandaran localise le Black Templar et comme ce dernier est toujours en vie, il n'a pas besoin qu'on s'occupe de lui. Aussi la masse hurlante des démons arrivant, les Dark Angels rembarquent et le laisse se débrouiller seul. On va bien voir si ces Astartes qui hurlent à qui veulent (ou pas) entendre qu'ils sont les meilleurs sont réellement ce qu'ils prétendent être...
Dans ce bazar, je parviens à abattre un buveur de sang, et après mes charges successives, amoindris le deuxième. Gabriel puis Severian se distinguent parmi les leurs en massacrant bon nombre de démons. Mon objectif est très disputé, mais mes Dark Angels qui sont notoirement obstinés n'abandonnent pas aussi facilement, et suite à plusieurs assauts dévastateurs, reprennent le contrôle total du bâtiment. Closterman s'installe avec le reste de son escouade sur l'objectif, et les restes des escouades Kardiel et Saariel, toujours accompagnées de Severian et Gabriel, forment un cordon d'inviolabilité tout autour, face au buveur de sang. Comme le Black Templar fait beaucoup moins le malin face aux 8 équarisseurs et au 8 sanguinaires, Kandaran revient à la charge et nettoie une bonne partie des émissaires du Dieu du Sang, avant de se prendre une charge d'équarriseurs. Toute l'escouade y passe, je perds le contrôle du Croisé mais dans mon propre bâtiment, le Buveur de sang charge Gabriel et Saariel, se rate, mais Gabriel lui ne le rate pas et lui inflige de profondes blessures. La ligne tient, et les Dark Angels entourent maintenant le buveur. Severian entraîne son dernier vétéran à la charge et tandis que toutes mes armes lourdes, à commencer par les bolters lourds de mes chars, volatilisent les derniers sanguinaires autour du Black Templar, qu'un rhino était venu récupérer de toute façon afin de contester la possession, le Buveur de Sang ne fait pas de dégâts particuliers car le halo de fer de Gabriel encaisse une nouvelle attaque, et la charge de l'Investigateur malmène le démon. La partei s'arrête sur ce résultat là ! Au final, j'ai un objectif quand lui n'a plus rien pour en prendre, son buveur de sang n'a plus q'un PV et nous sommes dans un mouchoir de poche en terme de points de victoire, à 28pts près. Je l'emporte donc 3 à 1 !

L'Aquila Crusade dans son ensemble se distingue avec brio, Caius Pertinax et sa 3ème Unité d'Assaut Planétaire extermine les Tau dans les rizières, Aesta massacre les orks de Mr Grellier au fur et à mesure qu'ils avancent (avec le soutien discret mais efficace de Frère Abannias). Seule la Deathwing a bien du mal à tenir à 15 contre 192 quand les pinces commencent à ouvrir les Land Raiders, et Petrus finit par concéder la défaite.

Première victoire de la journée pour l'Aquila Crusade !

La deuxième partie nous fait rencontrer une équipe composée d'un tyranide très dur, d'un ork, d'un Déchu qui joue ses marines déguisés en Dark Angels en count as avec le codex Space Marine, et d'une dernière armée dont je ne sais plus de quoi elle était composée au juste. Aesta se charge du tyty, moi-même vait me mesurer aux orks, et Petrus est appareillé par Caius contre le vil et faux Dark Angel blindé au plasma et plasma lourd, qui n'a que deux canons lasers à opposer aux Land Raiders de la Deathwing. Caius prend le dernier. Pour mar part, l'ennemi aligne deux chariots de guerre, l'un bardé de lance-rokett, l'autre muni d'un gros kanon, les deux fourrés avec vingt fling' boyz et un nob avec pinc'. Un boss à moto et des motonobz, un boss en truck et des trucknobz. Ils sont garnis d'armures lourdes et de corps cybork, de pinces et incorporent forcément un médiko. Enfin, 2 Buggy avec karbonizator et vingt shokboyz. Notre but est de prendre 4 objectifs, que je place pour ma part dans deux éléments de terrain (une forêt à gauche, une structure haute à droite). Lui place les siens devant sa ligne de déploiement. Le déploiement lui-même est un brouillard de guerre, il pose simplement ses motonobz et son boss, moi-même place les escouades de combat laser Clostermann et Aeniol ainsi que l'escouade Bethor, comme à mon habitude. Les deux tactiques prennent l'objectif, Bethor renforce la droite. Je lui laisse l'initiative (première décision machiavélique). Ses réserves rentrent pour leur majorité à droite, en particulier les trucknobz et le charriot de guerre, à l'autre extrême rentrent les shokboyz et le second charriot de guerre. Profitant du brouillard, qui gêne considérablement les lignes de vue, ses motonobz avancent sans turbobooster au centre. Il ne se passe rien, puisqu'il n'a de possibilité de tir sur rien du tout. L'ensemble de mes réserves rentrent à leur tour, et je prends ma deuxième décision machiavélique : je place l'escouade Aeniol dans le razorback de commandement et fait foncer leur rhino désormais vide droit vers les nobs afin de s'en rapprocher le plus possible et pouvoir y balancer un grand coup de projecteur. J'abandonne délibéremment le flanc droit ou presque, mettant simplement mes chasseurs de tank de l'escouade Clostermann pour calmer le charriot. Avec tout ce qu'il balance là bas, mieux vaut se concentrer sur ce qui est faisable. Les motonobz menacent également l'un et l'autre point, je renforce ma gauche pour les attirer à droite et tout en les criblant de projectiles, j'essaie de les forcer à se déporter et perdre un ou deux tours précieux une fois que l'adversaire aura compris le vrai danger. Ma tactique marche, en particulier le coup de projecteur, mais mes tirs sont décevants, autant par manque de réussite global que parce qu'il encaisse drôlement bien les pertes. Je retire quand même un nob... trop la classe avec tout ce que j'ai pu mettre dessus en terme de tir.

Ses troupes se rapprochent, mais pas assez pour pouvoir me charger. Les motonobz foncent dans mes lignes et se déportent comme prévu à droite en turboboostant. Je me prépare à recevoir la charge. A droite, si le laser jumelé secoue le charriot de guerre (de mémoire), le canon laser de l'escouade Aeniol immobilise le truck, ce qui est en fait le meilleur résultat possible. Les nobz devront continuer à pied ! J'évite de trop me concentrer sur les nobz, même si je débarque dans une forêt au centre gauche l'escouade Kandaran qui les arrose de plomb. Bilan : un autre nob tué, et quelques PVs enlevés ici ou là. L'adversaire ayant eu soin de faire de multiples sous groupes dans son armée, il contourne ainsi la règle d'attributions des touches et au lieu de retirer des nobz au fur et à mesure puis de tester son (faible) moral, garde tous ses nobz ultra résistants avec un PV à chaque fois. Tactique fourbe mais un jour tout se paye... A gauche, un buggy part en fumée grâce à un tir bien ajusté de l'escouade laser Aeniol. Au troisième tour, les choses se corsent : les orks chargent ! Les nobz à pied avancent et lancent une Waagh afin de gagner quelques précieux pas pour monter à l'assaut de l'objectif de droite, le charriot de guerre avance de 12ps et débarque sa cargaison d'ork afin de mtirailler l'escouade laser Clostermann, l'autre fait de même pour mitrailler l'escouade Kandaran, et les shokboyz se préparent à lancer un assaut sur l'escouade laser Aeniol. Le buggy avec karbonizator tente de faire des morts mais ça n'est guère couronner de succès, les Flingboyz tirent sur Kandaran et mettent hors de combat trois Dark Angels, le Razorback Gladius Virtatis est immbolisé par des tirs de motonobz dans son dos mais c'est tout, et les nobz à patte chargent et laminent l'escouade de combat. Les shokboyz font de même et malgré quelques pertes infligées en retour, ma seconde escouade combat laser disparaît aussi. Les boyz consolident et avancent vers le centre... les Flingboyz au centre ratent leur charge sur Kandaran en terrain difficile... Les motonobz détruisent mon prédator.

La riposte est terrible ! Je me désintéresse totalement des motonobz qui sont tombés dans mon piège, et fait débarquer Aeniol et son escouade de combat avec lance-flammes face aux shokboyz. Frère Abannias fait de même et se place devant le buggy, avec la ferme intention de faire un carton. Dans quelques instants, ça va sentir le roussi pour les orks... Gabriel se place avec l'escouade Saariel de manière à pouvoir charger les shokboyz ou les fling' boyz, et Severian débarque en chantant des hymes de vengeance hors de son rhino, se rapprochant très très près des peaux vertes. Je fais un mur de rhino afin d'empêcher tout retour des motonoz. A droite, Clostermann débarque hors de Gladius Virtatis et se charge du charriot, l'escouade Bethor jallit et crible de bolts les fling'boyz avant de foncer dessus . Je sonne le charriot, je massacre les orks de drotie à la pelle mais perd quatre homme sur cinq. Kandaran et les siens ouvrent le feu sur leurs opposants et moissonnent fort. A gauche, des torrents de flammes s'abattent sur les orks, et l'escouade Aeniol doit tuer 8 orks à elle seule. Abannias transforme le buggy en passoire. Gabriel prend bien garde de ne tirer sur personne, afin de se ménager une charge. Et c'est l'halalli. Puisqu'elle n'est plus à portée des shokboyz, l'escouade Saariel tombe sur les flingboyz au centre, Severian aussi. Et là, mon adversaire s'apperçoit qu'il a peut être fait une erreur de jugement... les orks n'ont qu'une init de 2, et c'est par chapelet que les peaux vertes se font démembrés par un Gabriel et un Severian très remontés. L'escouade est transformée en pièce détachée avant même qu'aucun ork ne puisse taper. Severian consolide dans la forêt où déjà Kandaran a pris position, Gabriel se rapproche des shokboyz. Les motonobz font demi tour et tentent de revenir au centre mais c'est déjà trop tard. Comme mon flanc droit fait de la résistance, le bosse se désolidarise et va mettre hors jeu le Razorback. Les nobz se jettent sur bethor, qui plante sa bannière dans l'oeil d'un xenos avant d'être mis KO. Clostermann et ses hommes transforment à coups de gantelet et de grenades AT le charriot de guerre en bois de chauffage. Au centre, le charriot de guerre, effrayé par mon fuseur, recule très très loin de lui... A gauche, les shockboyz se jettent sur Aeniol, mais bien ramassés tous ne peuvent taper et en plus, ses jets sont mauvais et survivent à la charge Aeniol et frère Prometheus, le porteur du lance-flammes. Gork et Mork regardent sans doute ailleurs...

C'est donc mon quatrième tour. Tandis que Kandaran rembarque dans son rhino avec son escouade et se lance à la poursuite du charriot survivant, Abannias et Gabriel décident d'aller faire joujou avec les shockboyz. Severian et les siens assurent le centre, bien grouper dans la forêt, des fois que des motonobz aient l'idée de venir me chercher... ils sauront à qui parler... et risquent fort de se retirer la queue entre les pattes. Bref une position quasi inexpugnable (troisième décision machiavélique). Mon mur de rhino se recule, se disloque et offre le maximum d'opportunité de tirs sur les motonobz qui n'ont pas turboboosté. Jugeant que son canon d'assaut sera plus utile que son poing de combat, Abannias se joint à la tuerie. Je parviens à faire sauter quelques pv, mais si tous les nobz se retrouvent à 1 PV chacun, aucun ne part. Bilan mitigé donc. Gabriel charge les orks et le massacre recommence, j'en tue à la pelle. Cependant Frère Prometheus meurt à son tour, et Aeniol lui même doit faire deux sauvegardes ! S'il meurt, je n'ai plus qu'une troupe donc je ne pourrais prendre qu'un objectif. Les flingboyz de mon adversaire campant sur l'autre, et étant dans l'impossibilité de le lui reprendre, je ne pourrais faire qu'égalité (au mieux) au vu des points de victoire tués. L'instant est fatidique... et Aeniol réussit avec Brio ses sauvegardes ! Gabriel pare deux attaques de pinc' et la troisième rebondit sur le halo de fer.

Comprenant que son charriot de guerre a besoin d'aide, poursuivi qu'il est par Kandaran, les motnobz turboboostent et remontent au centre de la table, tandis que l'engin orkoïde enclenche la marche arrière et tente de protéger un objectif en se positionnant dessus. Les nobz avancent vers mon centre, mais c'est peine perdue, ils sont trop loins. Le bigboss massacre quand même Clostermann et ses hommes. Les shockboyz meurent à la volée mais Aeniol fait de la résistance et survit un tour de plus !!

C'est donc mon cinquième tour. Abannias vient prêter son aide à l'extermination des shockboyz, qui refusent de céder, Kandaran et son escouade descendent dans un crissement de chenilles devant le charriot de guerre qui a une peur bleue de mon gantelet et contestent l'objectif. C'est alors que je prends ma dernière décision machiavélique : Severian entraîne Kardiel et ses vétérans à la charge et jaillissent de la forêt comme des diables d'une boîte, se ruant sur les motonobz avec l'idée bien arrêtée de leur faire payer le prix qu'il faut pour se livrer à de telles bassesses réglementaires. Les shockboyz sont éradiqués et Aeniol, le héros de la partie, s'installe de pied ferme sur l'objectif tant contesté. Le charriot de guerre est transformé en allumettes suite à un magistral tir de fuseur de l'escouade Kandaran (pourquoi craindre autant un gantelet quand il y a un fuseur dans une escouade, je vous jure !) et Severian se jette à l'assaut des motonobz. Ces derniers sont balayés par la charge et lorsque vient leur tour de frapper, il ne reste plus qu'un nob avec une griffe, qui, effrayé par le vieil Investigateur et son Rosarius qui arrête une autre attaque, fuit comme une baignoire. Ivre de vengeance, l'escouade le rattrape dans sa fuite éhontée et l'éparpille aux quatre vents. Je tiens deux objectifs incontestables, et les orks n'en tiennent plus qu'un seul. Le jet du destin donne un deux, et c'est sur une magistrale victoire des Dark Angels que la partie s'arrête. Nous faisons les comptes et l'ennemi est horrifé d'apprendre qu'il n'a tué que 750pts de victoire. La perte de ses motonobz lui coûte très cher et je prends le dessus aux points de victoire... 4-0 !

Le reste de l'équipe s'en tire très bien aussi. Caius bat (presque) son adversaire (en fait un vil eldar), Petrus massacre les faux Dark Angels qui se jettent littéralement sous ses chars pour demander la rédemption des mains de la Première Compagnie. La seule perte qu'il encaisse est celle d'une chenille de Land Raider (et aussi un peu parce qu'un dénommé MFT a eu la bonne idée de faire s'arrêter la partie sur un autre 2, évitant un déluge attendu de plasma sur cinq Terminators). La seule difficulté est pour Aesta, qui vend chèrement sa peau face à une liste tyty super crade. Elle profite des conseils avisés des Grands Maîtres Pertinax et Gabriel, mais la chance ne lui sourit pas (et ce fut vrai pour l'ensemble du tournoi en général) et l'adversaire gagne 3-1 à l'arraché. Cependant cela ne suffit plus à l'équipe adverse pour remonter la pente et l'Aquila Crusade l'emporte pour la deuxième fois de la journée !!

La troisième partie nous fait rencontrer la Da Xenos Powa Team. Alors que Caius ira purifier à nouveau la rizière de la présence des infâmes Tau (à croire que les marais sont leurs lieux de reproduction, comme les moustiques), Aesta choisit d'affronter sans ciller la liste ultra dure de Mosquito, qui sort 3 prismes avec holochamp, 2 escouades de dragons de feu en serpent, des motojets, un prophète sur motojet, quelques gardiens et chose plus atypique des gardes fantômes. Petrus ira se confronter à une liste Tau mécanisée mais faiblement dotée en AT lourd. Moi-même me charge d'un second culte de la vitesse ork : du motard, du motar, rien que du motard ! Ah si pardon, trois kopters aussi ! El Grot aux commandes : ça va blaster ! Déploiement en quart de table

El Grot choisi à ma grande surprise de déployer une seule et unique escouade de motard sur la table, de placer le reste en réserve et ses trois kopters en attaque de flanc (logique, avec des rokett jumelées). Pour ma part je prends ma formation de combat ouverte, plaçant mes trois rhinos au centre, mes razorback sur les flancs, mon prédator en soutien à droite, mes deux escouades de combat laser à couvert afin de couvrir de bons angles de tirs sur les flancs. Gabriel prend position au milieu du dispositif. Je lui laisse bien évidemment l'initiative : dans la mesure où il faut aller chercher des objectifs, je préfère jouer en dernier. De plus sa troupe est bien trop loin : je vois mal ce que j'en ferais. Enfin, puisque tout est en réserve ou presque, attendons que ça sorte et payons-nous une phase de tir digne de ce nom.

Il ne se passe pas grand chose au premier tour. Au second, toutes ses réserves menées par Wazzdaka mais pas par le Big Boss qui a mal lu sa carte michelin entrent en jeu. Ses trois kopters aussi, ce qui ne l'arrange pas. Les motos avancent et son acceuillis par un déluge de feu, la casse déjà est tangible. Wazzdaka mène son escouade le long de son bord de table afin de me contourner. Ses rokettes bien que tirées de dos explosent en un magnifique feu d'artifice aussi multicolore et bruyant que peu efficace. Ils sont exterminés par mes canons lasers puis par Gabriel qui décapite d'un revers d'Absolution le dernier pilote. Ses motos continuent d'avancer et harcèelent mes troupes, mais ne peuvent pas faire grand chose face à ma multitude de transports. Severian et l'escouade Kardiel massacrent une escouade qui s'était trop approchée. Aeniol et Kandaran font de même au centre. Mais le vent de la chance tourne en ma défaveur. Je tiens les flancs mais lui prends les objectifs, que j'essaie d'aller chercher ou contester, or au centre, là où se situe l'objectif le plus important, malgré une vaste charge l'ennemi résiste et ce sont mes escouades qui fuient ! Un tour de tir à vide plus tard (plus de munitions sans doute, il faut dire que mes hommes depuis deux jours n'ont pas chômés), Wazzdaka tient toujours son objectif, et si Gabriel à lui seul parvient à tuer le Big  Boss et fait fuir les deux derniers motards, mes tactiques n'ont pas pu se rallier et ne tiennent plus l'objectif. J'ai le pressentiment que la partie va s'arrêter si je lance le dé du destin, me dit que la chance a peut être fini de s'acharner sur moi et qu'un tour de plus va se jouer, auquel cas je prendrais les 4pts sans coups férir : le dé fait 2 et nous terminons sur une égalité. El Grot revient de loin... Pour ma part, je n'ai pas le sentiment de m'être fait voler la victoire, loin de là, mais un arrière goût d'amertume pusque la chance est venue tout gâcher à elle seule... enfin c'est le jeu ma pauvre lucette, et si je voulais éliminer le facteur chance, je ferais mieux de reprendre les échecs...

La journée se termine par une panse pantagruellique dans un resto japonais que nous prenons presque d'assaut, bien que le Thunderhawk qui abritait les 1ere et 3ème Cie se soit un peu perdu en route et soit arrivé un peu après l'assaut initial (heureusement ces dingues de Black Templars n'étaient pas là pour faire leur habituelle analogie avec la défense du palais de l'Empereur). Fatigués, nous rentrons chez moi, et finissons la soirée en nous racontant nos hauts faits d'armes. Je me décroche la mâchoire en écoutant Marc raconter ce qu'il faut désormais appeler la Geste de "Butcher" Lex, avec force gestuelle scénique et bruitages ! Ca valait vraiment Hollywood !

Le lendemain, nous nous levons pour entamer dans la joie des bons résultats de la veille la dernière journée du tournoi. Mais nous avons bien conscience que la tâche va être rude. Affronter une horde de démons du chaos avec des liste de grobills ne va pas être de la tarte. Toutefois, confiant, nous nous pointons au mesnil et nous apprêtons à en découdre ! Caius nous attribue nos adversaires et place Aesta face aux démons de Tzeentch, Petrus face à ceux de Nurgle, lui-même face à Saleon et ses Slaaneshi, et enfin votre serviteur remange du Khorne. Décidément !

Au vue de la liste, la partie va être sans issue avant même le déploiement. J'ai déjà eu bien du mal à gérer 8 équarisseurs la veille, alors 16 ! Sans compter 2 buveurs (encore !) 2 broyeurs dingues et des pelletées de 8 sanguinaires. Ca va être ma fête... Comme il arrive en réserve, je me place presque entièrement en réserve, comptant le laisser apparaître dans mes lignes et encaisser le minimum de pertes, puis me placer où il faudra en fonction. A l'occasion, jouer l'objectif, qui consiste à aller récupérer un objectif chez l'adversaire.

Ses démons apparaissent un peu partout, et les Equarisseurs en plein milieu de mes lignes. C'est alors que je fais tout rentrer ou presque, et fait s'abattre un déluge de tirs sur l'adversaire. Severian, Gabriel, Bethor et leurs escouades s'élancent à l'assaut et fauchent tous les démons ! Et ce sera ainsi toute la partie, je charge et je charge sans relâche afin d'éviter de me prendre les siennes dans les dents. Et mine de rien, il lui faut se mobiliser les méninges tant je refuse de me laisser faire. Il lui faut six tours pour m'anéantir, après que j'ai failli emporter le nul aux objos. A la fin de la partie ne restent plus que les deux buveurs dont un à moitié mort, un broyeur d'âme immobilisé avec une arme en moins, 8 équarisseurs et seulement 2 sanguinaires !!! Malheureusement il reste donc ces deux infâmes sanguinaires et j'encaisse 4-0. Même si je n'ai plus d'armée, j'ai la satisfaction d'avoir tout donné et de lui avoir fait très mal quand même ! Sans compter que face à une telle liste, je ne pouvais pas faire grand chose.

L'équipe est défaite, Nemo est très sympa face à Aesta et fait vraiment tout pour qu'elle s'amuse malgré qu'elle se fasse broyer, Petrus échoue face aux 4 gros démons de nurgle (2 Démons majeurs, 2 princes démons) qui ouvrent ses Land Raiders comme des boîtes à sardines, et Caius dispute une partie d'anthologie face à Saleon qui restera gravée dans les annales de 40K (surtout celles de Saleon d'ailleurs).

Enfin dernière partie face à Cypher_11, qui a troquer ses eldars noirs pour de l'eldar tout court. Le scénario est une vraie boucherie : annihilation en face à face. Je pense que Tharga aura souhaité offrir un scénario décontraction à ses joueurs ! Caius se chargera des eldars noirs de l'équipe, nous collons Petrus face à Mr Patatrak qui joue CdD avec pleins de Land Raiders aussi, et pleins de totors chevaliers gris aussi, et Anais affronte donc une autre armée SdB mélangeant des soeurs et des gardes impériaux, à ceci près qu'Aesta a une liste bien plus molle.

C'est une liste eldar équilibrée à laquelle je dois faire face. Equilibrée mais pas gentillette pour autant. 2 escouades de vengeurs, 1 de faucheurs, un Avatar, un conseil d'archonte avec un prophète en serpent, des guerriers mirages, une escouade de scorpions, une de dragons de feu, un falcon, un prisme bien sûr tous deux avec holochamp, et enfin les bonnes vieilles escouades de motojets (2x3). Bref que du gentil, et ça va roxer sévère pour mes pauvres transports.

Ca commence mal pour moi, j'a trois tours pendant laquelle j'ai pas de chance mais lui n'en manque pas, ce qui fait qu'il finit par être désolé de me faire des dégâts ! Dans une partie où le but du jeu est de tuer l'autre le plus possible, ne rien faire pendant les trois premiers tours revient généralement à perdre beaucoup de sa puissance de feu sans pouvoir faire quoi que ce soit à l'adversaire. C'est donc prendre un sérieuse option sur la défaite, et la poisse est tellement infernale que je pense au troisème tour à arrêter les frais. Mais...

Mais un Dark Angel n'abdique jamais, c'est bien connu. Ils sont mêmes réputés pour leur obstination, et mon entêtement est récompensé : l'oeil de l'Empereur se braque sur moi ! Lentement je le grignotte, revient au score, et la partie bascule quand je sacrifie Bethor et ses vétérans pour qu'ils allouent toutes leurs attaques sur le prophète eldar : celui-ci malgré ses relances de sauvegarde se fait déchiquetter par les épées tronçonneuses de mes hommes ! Du coup, son conseil prend très cher, et perd en une phase 4 archonte et le prophète sur les 8 figurines qui le composait ! Même si l'avatar vient m'anéantir, il se trouve maintenant trop loin pour revenir dans la partie, et je massacre successivement sa droite et son centre, ne laissant que des cadavres dans le sillage de mes escouades. Severian est à la fête. Finalement à force de faire des dégâts armes détruites et immobilisés sur le prisme je parviens à le détruire. Je lui passe devant au tour 6 et prend l'avatange. La partie s'arrête : il lui reste un serpent, l'avatar et 6 guerriers mirages. De mon côté, ont survécus beaucoup trop de Dark Angels et le décompte des points lui est fatal : j'ai de loin fait un carnage dans ses rangs supérieur aux pertes qu'il m'a infligé. Cette fois-ci, c'est moi qui revient de loin, et la partie n'était pas gagnée d'avance, loin de là. Mon sympathique adverse est maintenant tendu comme une corde de violon !

Nénamoins mon dernier 4-0 n'est pas suffisant : Caius ne fait pas un bon résultat face aux eldars, Petrus passe une partie ultra sympa et ultra rapide mais croyant les choses assurées fait une charge aussi héroïque que suicidaire et perde 3-1, et Aesta pour qui la chance n'était vraiment pas une alliée ce Week end ne parvient pas à réussir quoiqu'elle tente...

L'équipe s'incline donc...

Nous rangeons, et attendons le classement général. Avant tout, un grand merci aux orgas qui organisèrent un tel évènement, et qui firent que totu se déroula sans aucuns couacs ! Comptez dores et déjà sur nous pour l'année prochaine !

L'Aquila Crusade était venue pour remettre en jeu sa cuillère de bois gagnée de haute lutte l'année précédente, et avec la ferme intention de la gagnée : avec 4 défaites et 3 victoires, score que nous ne pensions jamais atteindre, la cuillère déjà s'éloigne de nous. Nous avions eu envie de nous éclater autour d'un fluff, d'une équipe soudée et très présente scéniquement et esthétiquement parlant : nous avons réussi ! Et si (sans fausse modestie) nous attendions à remporter le prix du charisme, quelle ne fut pas notre surprise de prendre la quatrième place au classement général ! Accrocher le top five quand nous étions venu pour garder la cuillère ne bois, c'était totalement inespéré ! Les Suédois qui avaient fait le déplacement depuis le grand Nord repartent avec le sabre en bois des premiers et le prix de la poutre, et nous transmettons à la French Waaagh la fameuse Golden Spoon, après une procession solennelle qui a fait rire beaucoup de monde !


Le tournoi s'achève, et il faut bien le dire qu'après trois jours aussi fantastiques, nous avons un peu mal à nous quitter. Toutes les bonnes choses ont une fin (sauf la banane qui en a deux comme on dit en Afrique). Pour remercier ma Grand-mère d'avoir acceuilli l'équipe, Caius m'offre la bouteille du Crusader 2009 (rebaptisée Aquila Crusader 2009) que nous ouvrons le soit à la santée de la Croisade ! Et il faut bien le dire, je vous en ramènerai une autre parce que les amis, faut vraiment que vous goûtiez ça : une pure merveille ! Au final des finals, donc, je rentre chez moi avec l'impression très nette que ce fut le meilleur tournoi qui m'ait été donné de faire jusqu'à présent, et qu'il n'y a pas assez de superlatifs pour  décrire le week end que nous venons de passer.

Gloire à L'Aquila Crusade !

-MFT-


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27 avril 2009 1 27 /04 /avril /2009 09:39
Dans le courant du mois de Septembre 1944, les Alliés doivent brider leur offensive car leurs lignes de communication s'étirent dangereusement. Pour soutenir la bataille d'Aachen, les Américains envoient un convoi de renfort afin de relever les effectifs qui combattent durement dans les ruines de l'ancienne capitale carolingienne. Or, sur leur chemin, des éléments motorisés allemands ont dressés une embuscade...

La bataille met aux prises 5000pts de part et d'autres avec les listes suivantes :

Peloton de PanzerGrenadiere (Standard) : Leutnant Andreas Kellerman
-Groupe de commandement (Sdkfz 250/3), tank hunter : 330pts (Ltnt Kellerman)
-Squad A, RPzB 54 : 490pts (Feldwebel Jäger)
-Squad B, 2 StG 44, 1 Panzerfaust : 500pts (Fw Kruz)
-Squad C, (Opel Blitz) 2 MG42 : 330pts (Fw Köpfel)
-Sdkfz 2 Kettenkrad (Oberfeldwebel Mörger)
-Sdkfz 251/9 : 320pts Fw Glopke

Total : 2040pts

En soutien du Peloton PanzerGrenadiere :

Peloton de Pionnier(1) : Fw Hans Ingemau
-Squad A (Sdkfz 251-7), 1 satchel Charge, 1 HGr43, 1 lance-flammes léger, 2 StG 44, 1 Panzerfaust : 450pts

Peloton de mortier motorisé (1) : Fw Peter Magdälen
-1 Sdkfz 251/2 : 280pts

peloton de chars moyens (2) : Ltnt Kurt Liebe, commandant en chef du détachement
- 1 Panther de commandement, shürzen, zimmerit, AA MG34 : 1280pts

En soutien du peloton de chars moyens :

Peloton de canons d'assaut (2) : Ltnt Manfred von Kartoffeln
- 1 StuG IV auf C de commandement, blindage moyen, schürzen, zimmerit, camouflage d'embuscade 940pts

TOTAL 5000pts

En face de quoi, Thierry mon frangin aligne :

Peloton d'infanterie motorisé (standard):
-Section QG
-2 esc d'infanterie avec 2 BAR, 1 sniper et toutes deux "chasseuses de chars"
-Escouade de mitrailleuses motorisée

En soutien du peloton motorisé(2):

Peloton de chars moyens
Sherman Jumbo, canon de 76mm
M4-76
M4 avec système Wet

En soutien du peloton de chars (1)

Peloton reco
2 jeeps avec cal 30

Plus un camion sans rien pour répondre aux besoin du scénario.

Le but de la partie pour Thierry est de faire sortir 3 camions/half-track sur les 5 qu'il compte. Le mien est de l'en empêcher. Ses troupes sont déployées en colonne sur une route (tracée imaginairement sur la table car nous n'avions pas de sections correspondantes), la moitié de mes unités est déployée en U à 50cm de lui, l'autre moitié arrivant en réserve (5+ sur 1d10 décroissant à partir du second tour, puis sur un nouveau 5+ je les place sur le bord de table de mon choix, sur 1 Thierry s'en charge, de 2 à 4 sur un des trois bords de ma zone de déploiement).

Un aperçu de la table et du déploiement (thierry prie très fort et médite afin de se concentrer au maximum pour faire les meilleurs jets de dés possibles):

L'allée centrale fait office de route.

J'ai l'initiative au premier tour. Mon Panther se déplace sur le flanc de la colonne afin de de se ménager un bon angle de tir sur le Jumbo. Celui-ci réagit plus vite qu'attendu et pivote sur lui-même afin d'ouvrir le feu avant que le Panther, qui ne dispose de système de visée gyro-stabilisé, ne le fasse. Pour sauver la situation, le Sdkfz 251/9 surgit de derrière sa coline, tire sur le Sherman mais son canon court est inefficace et son obus ricoche sur le blindage (faire 11 sur 1d10, c'est pas facile). Les deux géants lâchent leurs bordées mais les blindages sont trop épais de part et d'autres et le match se solde par une égalité. Le Sherman M4 se rapproche alors du second attaquant et s'apprête à faire feu. Malheureusement son tir, précipité, est mal ajusté et ne parvient qu'à démolir le train de roulement gauche du véhicule. Les Jeeps américaines accèlèrent pendant que les escouades d'infanteries allemandes foncent prendre position dans les bosquets bordant la route, afin de fomer un goulot d'étranglement. Mon Sdkfz 251/2 reçoit les coordonnées de tir pour placer son obus en plein sur le M3 de commandement, mais ce dernier se déporte ainsi que tous les autres semis-chenillés sur le bas côté. L'obus rate de toute manière sa cible et atterit sur le camion de transport de munition !! Plus précisément juste à côté, et l'explosion crève l'un des pneus. Paniqués ( on les comprend vu leurs chargement...), les conducteurs sautent du véhicule et vont se réfugier dans le fossé...

La situation à la fin du tour 1 :


Au tour deux, toutes les réserves allemandes surgissent (à l'exception notable des Sturmpionniere qui se sont trompés de route) mais surgissent d'absolument n'importe où et pas tellement comme prévu... mention spéciale pour la Kettenkrad, qui va avoir du mal à assumer son rôle d'estafette vu qu'elle se retrouve déployée au milieu de nulle part par Thierry (on voit d'ailleurs qu'il est très content de sa fourberie :D )...

Les duels de tirs reprennent, et à la surprise générale, sile StuG se met à couvert tout en prenant pour cible en vain le M4-76, le 251/9 d'un tir magistral fait un gros trou dans le tank allié un rien trop près de lui !
Et la soirée n'est pas finie : nouvelle surprise ! Le Panther expédie un obus chargé à la peinture droit sur la tourelle du Jumbo, qui riposte en tirant un projectile du même genre et éclabousse l'énorme carapace du Panzer ! Alors que l'escouade tueuse de tanks débarque de son M3 pour se servir de son bazooka contre le terrible engin qui joue au painball avec son collègue depuis deux tours, elle est fauchée par une salve bien ajustée de mitrailleuse 42 que lui expédie l'escouade Panzergrenadier C, débarquée de son Opel Blitz le tour précédant. Malgré quelques pertes, l'unité ne panique pas. Elle ajuste le char, la roquette part mais est déviée par le blindage incliné !
Pendant ce temps là, l'escouade A des PanzerGrenadier débarque à son tour dans des couverts épais.
Comprenant que le chemin va se bloquer, Thierry commence à lancer ses semis-chenillés à toute allure sur la route, couverte par les cal 30 de ses Jeeps avec plus ou moins de bonheur. Le second 251/1 progresse à vive allure mais à couvert afin de compléter le dispositif.

Et c'est alors qu'un obus de mortier s'abat avec fracas sur l'escouade américaine qui menace le Panther ! Le coup décime encore un peu plus l'escouade, et n'en pouvant plus, ses hommes paniquent et se jettent à couvert !
Le Sherman M4 décide de venger son frère et tout en se mettant à couvert face aux tirs du StuG, expédie un gros pruneau au 251/9. Les dégâts sont lourds : plus de transmissions, plus d'armement, et un équipage paniqué qui a préféré évacué à totue vitesse le véhicule avant que tout le bazar n'explose.


Le 250/3 sort de son embuscade et malgré une salve assez imprécise force pourtant les occupants de la première jeep à se jeter eux aussi hors de leur voiture. C'est alors que les deux derniers M3 accélèrent, et se jettent à corps perdus droit devant eux. L'escouade mitrailleuse en profite pour arroser avec force les positions de l'escouade C, qui perd plusieurs hommes et panique !

La situation à la fin du tour 2 :

Début du tour 3 : les Sturmpionnier entrent en scène, mais leur utilité va être des plus restreintes à présent. En tous cas, l'escouade B joue parfaitement son rôle en débarquant sur les hauteurs plantées de sapin, et tendent une embuscade à l'escouade de mitrailleuses en employant de gros moyens : deux Panzerfaust !Le résultat est sans appel :

Mais le sacrifice de l'escouade mitrailleuse n'est pas vain, car le second half track, profitant de ce que les mitrailleuses attirent le feu, accélère encore et déverse un torrent de balles sur les positions allemandes et gagne encore du terrain ! Paniquée, l'escouade C ne peut rien faire d'autre que de regarder passer le véhicule. Mais ... C'était sans compter la Kettenkrad, qui attendait patiemment son heure de gloire ! Dans un bruit d'enfer, le pilote lance son moteur à fond les manettes et se rapproche au maximum du transport blindé. Son coéquipier arme sa grenade en une fraction de secondes, la balance à bout de bras sur le véhicule et l'étrange machine hybride s'enfuit aussi vite que possible !! Dans une terrible explosion, l'engin de mort explose et tue l'opérateur radio, mais par miracle n'endomage pas le M3 ! Donnerweter !

De l'autre côté de la route, dans l'entrelac de massifs, l'escouade QG américaine tente de s'ouvrir un chemin à grand renfort de mitrailleuses, passant sous les moustaches du Leutnant Von Kartoffeln que la menace du M4 obnubile. La seconde jeep est prise à partie par le 250/3 qui force les occupants à l'abandonner suite à plusieurs coups au but dans le moteur.


A l'autre bout du secteur, le Panther fait prudemment machine arrière afin de se mettre à couvert derrière un amas rocheux. Il en profite pour effectuer un tir de couverture sur une escouade américaine déjà bien amoindrie. Cette dernière ne panique pas mais est forcée de se replier dans son M3.

L'escouade A allemande met en joue de son Panzerschreck le M3 de commandement mais la vitesse de ce dernier cumulé à son tir de suppression a raison de la précision de la fusée lancée par la terrible arme anti-char.


Début du tour 4 (et dernier tour, il se fait tard).

Le M3 de commandement continue sa ruée alors que déjà le premier M3 qui venait d'échapper à une grenade meutrière parvient à sortir de la zone dangereuse et file droit vers Aachen. Et c'est à un nouveau miracle auquel on assiste ! Les Américains évitent une seconde roquette et passent à travers un déluge de grenades qui saluent son passage dans une débauche d'explosions, mais le half-track s'en sort indemne ! Pour protéger la fuite de leurs commandants, l'équipage de la jeep se jette même héroïquement à l'assaut des positions allemandes mais les Pioniere débarquent et criblent de balles et de flammes dévastatrices les malheureux GIs...

La situation menace pourtant d'échapper aux allemands. Kurt Liebe est toujours empêtré dans un duel de tir inefficace avec le Jumbo, le Leutnant Von Kartoffeln dans son StuG vient d'échapper de peu à la mort grâce à son profil bas, qui le sauve d'un obus vindicateur tiré par un M4 décidément bien plus efficace que ses versions plus puissantes et bien plus onéreuses...

Ce que voyant, le Leutnant Kellerman donne l'ordre de foncer tout droit à son conducteur. Il le fait piler sur place dans un crissement effroyable et saute avec le reste de son groupe de commandement du 250/3. Les Grenadiere Klaus et Zimmerman, froidement, comme à l'exercice, en bon Panzerjäger qu'ils sont, alignent dans leurs mires le M3 QG.   
Et c'est le drame !


Le M3 explose avec violence et avec lui toute la section QG du peloton américain...

Ce dernier acte clot la partie. Il se fait tard, Thierry et moi nous sommes bien amusés dans une partie qui ne manqua pas de rebondissements. Ses chars ont bien joués leurs rôles de retardement à la perfection, il lui reste encore deux véhicules mobiles et je laisse la victoire à mon frangin, qui réussit à faire sortir un M3 emportant une escouade d'infanterie fort éclopée, et un camion de munitions avec une roue à plat...

Ce fut une belle partie !

Je remercie tous ceux qui se sont attardés à notre table pour regarder ce jeu atypique puisque pas pratiqué d'ordinaire au club ! J'espère que cela leur aura plus et qu'ils auront été un peu intéressés !

-MFT-
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13 avril 2009 1 13 /04 /avril /2009 11:44

Après un réveil très matinal, Grendl et « Lacrise » déjeunèrent d’une façon très succincte et cherchèrent à gagner les docks attenants aux entrepôts démesurés de la Main d’Or, la bourse à la fois de Tarsus et de Scintilla toute entière. Là bas s’échangeaient les ressources, les actions, les obligations, les masses d’argent et de marchandises. Là bas se faisaient et se défaisaient les fortunes, les royaumes du commerce et les empires de la finance. Là bas mourraient à leurs tâches les traders, que ce soit par inanition ou par la main d’un assassin d’une maison rivale. A proximité immédiate de ce cœur économique de Scintilla se trouvait les entrepôts où les marchandises échangées étaient stockées en attendant qu’on vienne les chercher. Autant dire que dans les profondeurs de ses rayons, certaines dormaient là depuis des siècles, attendant que leurs défunts possesseurs viennent les réclamer...

 

Nos deux acolytes se présentèrent donc aux docks qui faisaient transiter toutes ces cargaisons depuis les immenses cargos en orbite, accostés aux quais orbitaux, et qui déchargeaient sur des navettes atmosphériques leurs contenus. Ceux-ci filaient alors droit au port de Tarsus et étaient mis à l’abri dans les entrepôts.

 

Résolument, « Lacrise » se dirigea vers le quai de départ des navettes qui effectuaient les transports de passagers. Grendl le suivit. Le technoprêtre aborda alors un homme, qui semblait être le pilote d’un des vaisseaux en partance. Il ne fallut pas beaucoup de temps pour qu’il acceptât de prendre ses interlocuteurs à son bord. Il dévisagea rapidement l’adepte du clergé de Mars, puis jugeant qu’il n’avait rien à lui dire, se tourna vers l’Arbites.

 

-Avez-vous déjà pris une navette atmosphérique, mademoiselle ? questionna-t-il.

 

Elle répondit par la négative.

 

-Les premières fois sont toujours très désagréables. Ca secoue dans tous les sens, et ceux qui n’y sont pas habitués sont souvent... malades... si vous voyez ce que je veux dire ?

 

-Malade dans le genre ... malade ?

 

-Exactement.

 

-Et y’a-t-il quelque chose pour éviter ce genre de désagrément ?

 

-Avalez ce cachet. Attention ! Ca fonctionne, mais ça peut avoir des effets secondaires.

 

-Dans quel style ?

 

-Un abrutissement temporaire... compter quelques heures vu votre corpulence...

 

-Intéressant. Ok, donnez-moi votre cachet.

 

Grendl prit la pastille rose, la porta à la bouche et l’avala tant bien que mal.

 

-Ca fera effet dans une dizaine de minutes, prévint le pilote. Installez-vous, décollage dans quinze minutes !

 

A l’heure dite, après avoir préchauffé les moteurs et fait les vérifications d’usage, l’homme poussa les commandes et lança les réacteurs à pleine puissance. Ils rugirent avec force, et la navette s’éleva vers l’immensité étoilée.

 

Grendl ne bougeait plus, ne répondait plus aux questions, avait l’œil glauque et bavait légèrement. « Lacrise » lui paraissait supporter les secousses et les chocs de la montée en orbite avec patience et stoïcisme. Enfin, les chocs prirent fin et le noir sidéral emplit tous les hublots.

 

Il fallu une bonne heure et demie avant que le pilote ne posa son engin sur la plate-forme d’atterrissage 442. Les acolytes sortirent et se dirigèrent vers la capitainerie. S’il y avait un navire en partance pour 228, le plus sûr moyen de le savoir serait sans doute d’aller se renseigner par là-bas. Ils mirent un certain temps à trouver le bâtiment mais finirent tout de même par découvrir les locaux. Ils entrèrent. Des adeptes, des serviteurs, allaient et venaient comme des insectes fous, franchissant des portes, parcourant des couloirs, arpentant d’innombrables kilomètres de sols. Un adepte à la peau parcheminée par la vieillesse se trouvait seul dans cet intarissable mouvement perpétuel à rester de marbre, immobile, comme un phare au beau milieu d’une tempête, dans la houle des fonctionnaires plus ou moins cybernétisés. Comme guidés par une balise, un aimant surpuissant, « Lacrise » et Grendl s’avancèrent vers lui. Ils découvrirent vite qu’il se trouvait derrière un guichet, ce qui expliquait son immobilisme si singulier. L’Arbites le salua, imitée en cela par le Technoprêtre. L’autre écarquilla les yeux devant l’apparence étrange de ses interlocuteurs, mais daigna répondre à leur salut. Immédiatement, Grendl entama la conversation.

 

-Je cherche le prochain navire en partance pour la colonie 228, déclara-t-elle.

 

-La colonie 228 ? Laissez-moi regarder quelques instants, répondit-il simplement.

 

Il pianota sur son moniteur de contrôle, puis releva les yeux.

 

-Vous avez de la chance, le prochain cargo part dans trois heures du quai C37. Son nom est : l’Apothéose, capitaine Rudolph Gebrakt.

 

-Comment accèdes-t-on au quai ? interrogea le Technoprêtre.

 

L’adepte leur indiqua le chemin le plus court. Par chance, le quai n’était guère éloigné.

 

-Une petite question, messieurs dames : pourquoi cherchez-vous à rejoindre 228 exactement ?

 

L’adepte de Mars sembla maugréer quelque chose qui ressemblait vaguement à « ça te regarde ? » mais Grendl répondit délibérément et sur l’air le plus innocent du monde : 

 

-Nous partons nous installer là-bas, voyez-vous. Scintilla ne nous convient plus. Pourquoi ? Auriez-vous quelques renseignements ?

 

-Oh, très peu, par l’Empereur ! Mais je sais que les choses vont mal là-bas.

 

-En quoi ? fit l’Arbites d’un air intéressé.

 

-Il paraîtrait que le crime soit féroce là bas, et que les colons rongent leurs freins. Le climat est tendu, aux dires des marins. M’enfin vous savez moi... j’en ai juste des retours par quelques matelots qui débarquent, et vous savez, un voyage marchand prend plusieurs années. Mes renseignements ne sont pas des plus frais si je puis dire...

 

-Merci à vous, toutefois, répondit poliment Grendl. L’Empereur soit avec vous.

 

L’autre lança en écho la même formule consacrée. Les Acolytes s’éloignèrent. Grâce aux indications du vieil homme, ils ne mirent pas longtemps avant de rejoindre le quai C37. Lorsqu’au détour d’un hangar ils débouchèrent sur le quai, le spectacle qu’ils contemplèrent était proprement stupéfiant. Long d’environ cinq cent mètres, haut comme une des cheminées des manufactoria de Sibelius, l’Apothéose étirait ses flancs étrangement taillés le long du quai, sa proue touchait presque le champ de confinement. Derrière le voile bleu électrique parcouru de reflets mauves qui s’étendait de part en part de la baie d’envol brillaient les millions d’étoiles qui constellaient les ténèbres de l’espace infini.

 

-MFT-

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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 11:27

Le Dark Angel se tenait debout sur le pont de commandement de son navire. A travers la vitre blindée, il observait les étoiles scintiller. Un peu plus bas que lui, à plusieurs kilomètres sur sa droite, dérivait parallèle au croiseur d’attaque une frégate de classe Gladius. Sur sa gauche, une autre Gladius quittait la sienne et piquait en accélérant rapidement vers une orbite de beaucoup plus basse que celles des deux premiers bâtiments. Elle se dirigea droit vers une petite planète anonyme d’un système qui n’avait jamais été répertorié nulle part ailleurs que dans quelque carte d’astronavigation d’un Rogue Trader ou d’un contrebandier. Elle se dirigeait droit vers la dernière des planètes qui n’avait pas encore été ravagée par la colère des Impardonnés.

 

L’officier enleva son heaume dans un sifflement d’air comprimé. Un visage jeune et élégant mais néanmoins parcouru de quelques cicatrices se refléta sur le verre blindé. Ses yeux bleus scrutèrent une dernière fois les étoiles, puis il se retourna pour faire face à un Astartes en armure noire, au visage si balafré qu’il semblait avoir été cousu de toute pièce. Les intenses couleurs rayonnant des moniteurs de contrôle du pont de commandement s’accrochaient aux quatre clous d’argent plantés dans son crâne. Derrière lui se tenaient cinq Frères de batailles qui portaient de lourdes bures blanches.

 

-L’Isiah se met en position d’attaque. Nous lancerons l’assaut dans trente-neuf minutes à partir de maintenant. Embarquement dans vingt-cinq minutes. Je ne veux laisser aucune chance à ces Xenos. Leur arsenal nous a déjà mis hors de combat assez monde ainsi.

 

-Ne vous en faites pas, Gabriel. L’office que j’ai célébré tout à l’heure a porté la sainte haine de nos frères à son paroxysme. Rien ne nous arrêtera.

 

-Je n’en doute pas, Frère Severian. Je connais suffisamment bien vos talents en matière de prêches et de harangues pour cela.

 

Gabriel se dirigea vers les écrans luminescents. Il regarda une dernière fois la liste des unités et l’état des effectifs de celles-ci. Il la connaissait par cœur et pourtant la compulsait une nouvelle fois. Lui aussi était nerveux, lui aussi voulait en découvre et cette attente était pesante. Il pressa un bouton et au centre de la plate-forme s’afficha l’hologramme de la planète. Ils avaient décidé de l'appeler simplement "Quatre" puisqu'elle se trouvait être la quatrième et dernière planète du système. Plusieurs agglomérations de diverse importance en couvrait la surface. La capitale, de loin la plus peuplée, occupait un dixième à elle seule de la superficie habitable. Gabriel zooma. Au centre de celle-ci se dressait l’objectif principal de la mission : le Palais Doré, l’ultime refuge de la fantomatique Voix de l’Empereur. Plus au nord, une large esplanade d’une bonne centaine de milliers de mètres carrés était cerclée de rouge sur l’affichage verdâtre qui tournait sur lui-même à la même vitesse que la vraie planète en contrebas. Voilà l’objectif que les Dark Angels devaient prendre, en guise en quelque sorte de préliminaire à l’action finale. Cette vaste étendue dégagée en plein milieu de la ville était une véritable opportunité offerte aux Fils du Lion. Elle assurerait un camp de base facile à défendre, totalement hermétique et tout à fait capable d’accueillir le matériel lourd que le croiseur d’attaque Winged Vengeance transportait dans ses cales. Et elle n’était qu’à deux kilomètres à peine du temple de la Voix, dont les défenses allaient être pilonnées par les torpilles et l’artillerie lourde du croiseur, afin de donner le temps à l’Isiah de bombarder copieusement la zone de saut et neutraliser tous moyens de lutte anti-aérienne. Les modules d’atterrissage qui transporteraient les Dark Angels se poseraient aussitôt ce dernier finit, pendant que l’Isiah laminerait dans le même passage les tourelles du Palais Doré qui pourraient encore être en état de servir. Une fois la zone de débarquement sous contrôle, la seconde phase du plan pourrait commencer.

 

-Escouade Bethor, je place en vous toute ma confiance pour mener nos forces à la victoire, ainsi qu’en vous Frère Severian. Je suivrai depuis le Redemption avec l’escouade Saariel en réserve, afin d’intervenir au moment opportun ou si vous rencontrez un problème. Le Thunderhawk vous appuiera si nécessaire. Notre procédure standard, en somme... conclut-il avec un petit sourire.

 

Ses compagnons sourirent à leur tour. Revoir une dernière fois le plan de bataille était une dernière précaution utile en même temps qu'un moyen de tromper cette attente alors qu'ils contenaient mal la colère qui bouillonnait en eux. Ils avaient bien des morts à venger, et surtout un objectif suprême à atteindre : capturer le pire des Déchus que la galaxie abritait. Cypher !

 

-Ce plan est certainement plus long qu’un assaut direct et frontal sur le Palais Doré, mais je ne veux pas affronter le même scénario que la dernière fois.

 

En effet, la planète précédente s’était trouvée doté d’un complexe fortifié d’envergure, et les Dark Angels optèrent pour un débarquement orbital par module directement sur le fort, comptant sur la surprise et la vitesse d’exécution pour l’investir et le prendre avant qu’une opposition réelle ne se mette en place. Malheureusement, la technologie avancée des extraterrestres était telle qu’un système de contre-mesures efficace avait brouillé les coordonnées de saut et envoyé au diable vauvert les différentes escouades. S’en était suivit une pagaille infernale dans les premiers instants de l’attaque et un long regroupement, puis un siège en règle qui avait levé un lourd tribut dans les rangs du détachement. Il était hors de question qu’un tel évènement se reproduise à nouveau, et Gabriel, se doutant bien que le temple de la Voix de l’Empereur était au moins autant protégé que ce bastion conquit de haute lutte, mit au point un plan plus long mais cent fois plus sûr.

 

-Messieurs, encore quinze minutes avant l’embarquement. Allez-vous apprêter.

 

Les Astartes saluèrent leur officier, qui leur rendit leur salut, puis quittèrent la passerelle de commandement.

 

Gabriel lui-même après avoir donné ses dernières instructions à l’équipe de quart sortit et se dirigea vers les ascenseurs. Après en avoir emprunté plusieurs il rejoignit ses propres quartiers. Il passa la porte de sa cellule et continua vers les grilles de sa petite chapelle. Il se mit à genou devant la statuette de l’Empereur qui se trouvait dans une petite niche, puis croisa ses poignets sur son buste afin de faire le signe de l’Aquila. Il adressa une petite prière au maître de l’Humanité, lui demandant de veiller sur ses hommes dans la difficile mission qu’ils allaient avoir à accomplir, puis se recueillit. Il songea au sillage de mort et de destruction que laissait derrière elle l’escadre des Impardonnés. Les quelques mondes habités par ces extra-terrestres inconnus des magos biologis ou de l’ordo xenos avaient été dévastés par l’implacable haine des Dark Angels. Rien d’autre ne subsistait plus désormais que la planète-mère, que Gabriel avait délibérément isolée, au moins autant pour tester les défenses aliens que pour ne laisser aucune échappatoire à Un-zéro-zéro. Le dénouement était proche. Malgré leur technologie avancée et leurs armes à énergie multiphase qui causèrent bien du tort aux Astartes, la volonté d’adamantium qui animait les Fils du Lion finissait par l'emporter. L’acte final se jouaierait dans quelques instants.

 

Localiser ce système perdu dans la région du Voile, encore inexplorée, ne fut pas une mince affaire. De nombreuses épaves de vaisseaux de Rogue Traders flottaient maintenant à la dérive dans l’immensité vide et froide de l’espace, leurs occupants exécutés par Severian après qu’il leur eu soutiré les renseignements qu’il souhaitait avoir. L’existence de Un-zéro-zéro devait rester secrète, pour tous. Combien encore d’explorateurs allaient périr pour avoir potentiellement été en contact avec la Voix ? Gabriel n’en avait pas idée, mais garder le secret avait un prix et le jeune Maître était disposé plus que jamais à le payer. Il avait juré en ce sens lors de son intronisation au sein du Cercle Intérieur et il respecterait à jamais ce serment, aussi lourd fut-il à porter.

 

Il se releva, sortit du lieu saint et referma la grille sur ses pas. Il enfila son casque, se saisit d’Absolution et de son bolter-fuseur, puis consulta le temps qu’il restait. Plus que cinq minutes.

 

Il rejoignit en hâte les ponts d’envol. Il devinait ses hommes prendre place dans les modules d’atterrissage du Winged Vengeance, il imaginait les modules immobiles, engoncés dans les rails de lancement, à l’arrêt. Dans une poignée de minutes ils allaient être projetés avec une force incroyable hors des baies du croiseur, piquant en une effroyable pluie avec toute la vitesse de leurs propulseurs vers l’esplanade désignée par leur Grand Maître comme l’objectif. Plusieurs secousses ébranlèrent le bâtiment lorsque le grand vaisseau ouvrit le feu sur le Palais Doré. Bien plus bas, l’Isiah à son tour devait faire s’abattre une tempête de mort sur la zone.

 

Une dernière porte s’ouvrit et il pénétra sur le long pont d’envol tribord. Les sept membres de l’escouade Saariel l’attendait devant la rampe de l’énorme engin bardé d’armes qu’était le Thunderhawk. Gabriel se dirigea vers eux tandis que des serviteurs s’avançaient, porteurs de ses chers réacteurs dorsaux. Il fit le tour des ses sept frères de bataille et leur adressa quelques mots bienveillants ou l’une ou l’autre plaisanterie tout en laissant les cyborgs installer les précieux moteurs. Ceux du Redemption chauffaient déjà. Gabriel vérifia que les systèmes fonctionnaient normalement, puis donna l’ordre d’embarquer. Il ne restait plus que deux minutes. Lui-même monta à bord. La rampe se releva sur ses talons.

 

Les cloisons tremblèrent quand l’engin d’assaut s’arracha du sol d’acier. Il décrivit une rotation lente afin de se présenter face à l’ouverture qui donnait sur le vide spatial. Le pilote prévint tous ses passagers de s’accrocher fermement. Gabriel, debout à ses côtés, agrippa une poignée. Subitement, les moteurs rugirent et propulsèrent le Thunderhawk droit devant lui, traversant comme une balle les champs de confinement. Il vira sur sa droite sitôt dans l’espace et s’inclina sur l’aile afin de piquer vers l’atmosphère en contrebas. Gabriel observait les flancs de son navire. Une centaine de modules jaillissaient des baies de lancement réparties sur toute la longueur de la coque. Le spectacle était magnifique. Le Winged Vengeance déversait une véritable cascade de tir depuis les batteries d’armes des entreponts. La Mort arrivait...

 

-MFT-

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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 17:21

Après avoir erré pendant plus d’une heure dans les couloirs tortueux du Tricorne, les deux acolytes trouvèrent enfin le guichet qu’Otto von Didakt leur avait indiqué. Derrière le comptoir, un vieil adepte racorni, à la peau jaunâtre et au regard mauvais, les observait du coin de l’oeil, espérant sans doute que les deux intrus rebroussent chemin ou filent vers un autre guichet. Malheureusement, il était seul. Le Technoprêtre le premier s’avança. Son allure très particulière rebuta le fonctionnaire, et ce fut d’une voix encore plus aigre qu’à l’accoutumée qu’il se força à lui adresser la parole.

 

-Qu’est-ce que vous voulez ? couina-t-il.

 

-Matricule OVD051, énonça-t-il comme on lui avait pris à le faire lors de son entrée au sein de l’institution. Je viens retirer ma solde.

 

L’autre maugréa quelque chose, tapa le numéro de son interlocuteur et le fit patienter une ou deux minutes de plus, pour lui faire sentir qu’il n’était qu’un importun.

 

-« Lacrise » numéro-matricule OVD051. 150 trônes.

 

Il se pencha, ouvrit un petit coffre et lui donna la somme annoncée.

 

-Suivant, grinça-t-il.

 

La jeune Arbites se présenta à lui.

 

-Matricule OVD052. Je veux moi aussi ma solde.

 

A nouveau, le même cinéma. Puis :

 

-« Grendl » numéro-matricule OVD052. 70 trônes.

 

Il les lui remit. Il allait les congédier quand la jeune femme lui demanda :

 

-Nous devons rejoindre la colonie 228. Comment y arrive-t-on ?

 

L’autre explosa :

 

-Je suis un guichetier, pas un bureau de renseignements ! Si votre Inquisiteur vous l’a pas dit, c’est qu’il veut que vous vous débrouillez vous-même, c’est quand même pas compliqué à comprendre non ?  Laissez-moi faire mon boulot, chacun ses emmerdes !

 

Les doigts de « Lacrise » commencèrent à s’agiter nerveusement. Grendl, passablement énervée par l’heure passée à chercher leurs chemins dans ce dédale, lui planta son regard bleu acier droit dans les yeux. Elle sortit un épais gourdin de son rangement derrière son dos. La masse eut un effet persuasif sur l’adepte.

 

-Faudra rejoindre les docks orbitaux de la ruche Tarsus. Pour ça, y’a pas trente-six solutions, faut embarquer dans un des véhicules qui font la liaison entre le Tricorne et la cathédrale de l’Illumination.

 

L’indication avait l’air de lui avoir arraché les entrailles. « Lacrise » sortit sans rien dire. Grendl lui lança un « merci » sarcastique, et rejoignit le Technoprêtre dehors.


-Avec tout ça, nous ne sommes guère plus avancés. Nous ne savons même pas où se trouvent les garages, conclut-elle.

 

L’autre acquiesça en silence.

 

La chance voulut qu’ils trouvèrent plus vite les hangars que le guichet. Un gigantesque hall s’étendait devant eux. Touchant la surface de Scintilla, loin dans les racines du Tricorne, des alignements de quais desservaient des véhicules de toutes les tailles et de toutes les formes. Ils avisèrent des engins anti-grav, à la silhouette fine et racée. Sans doute de rapides engins. De plus, ceux-ci arboraient le sceau de l’Inquisition. Sans hésiter, Grendl et « Lacrise » s’avancèrent vers ceux-ci. Un homme armé marcha à leur rencontre.

 

-Où allez-vous, vous deux ? les interpella-t-il.

 

-Nous devons rejoindre Tarsus au plus vite, répondit Grendl.

 

Le garde partit d’un grand éclat de rire.

 

-Et est-ce que vous disposez de la rosette inquisitoriale ? Non n’est-ce pas ? Pas de rosette, pas de speeder mes agneaux ! Ces engins sont réservés aux Inquisiteurs en mission, fit-il d’un ton plus neutre. Il m’est totalement interdit de vous en confier un.

 

-Comment voulez-vous que nous rejoignions Tarsus alors, par l’Empereur ?

 

-Vous voyez ces tas de cambouis ? Ce sont les transporteurs qu’utilisent les sous-traitant qui ravitaillent en vivres le Tricorne. L’un d’eux pourra s’en doute vous emmener, mais ne vous attendez pas à ce que ça soit gratuit.

 

-Merci du renseignement.

 

Résignés, Grendl et « Lacrise » firent demi-tour. Après un bon quart d’heure de recherches, ils parvinrent à se faire accepter contre quelques trônes dans la cale d’un cargo. Le véhicule était assez étrange, une énorme caisse simplement supportée par quatre trains de roulements chenillés s’étirait sur une cinquantaine de mètre de long et au moins quinze de haut. Ils allaient devoir voyager douze heures durant enfermés dans la chose, entourés de caisses contenant divers matériaux mécaniques, et traverser le désert de Tarsus. Ce ne serait pas une mince affaire, la chaleur allait être étouffante et les chaos de la route n’allaient rien arranger à l’inconfort.

 

Et cela ne manqua pas d’arriver. Au bout de six heures de routes, les convoyeurs firent une pause afin de déjeuner. Ils firent sortir deux passagers perclus de courbatures, les vêtements collés au corps par la sueur (à la plus grande joie des deux conducteurs lorsqu’ils regardèrent vers l’Arbites). A l’ombre précaire du véhicule, la chaleur atteignait malgré tout des températures infernales. Grendl et « Lacrise » s’approchèrent des deux hommes, et leurs demandèrent s’ils pouvaient se joindre à eux. Les deux autres se regardèrent.

 

-Pour sûr, fit l’un d’eux, mais ça fera douze trônes.

 

-Quoi, vous voulez rire ? Rien que pour l’un de nous, tout ce que vous avez à proposer dépasse pas deux trônes !

-Peut être, mais c’est vous qui n’avez rien à grailler !

 

-Et essayez pas de nous menacer de mort avec votre artillerie, renchérit le second, vous seriez pas capable de faire fonctionner ce foutu bahut !

 

« Lacrise » émit un grognement mauvais alors qu’il ressentait comme une insulte personnelle que l’on déprécia une oeuvre habitée par l’Esprit de la Machine.

 

-Bien, fit Grendl. Et contre une pleine bouteille d’Amasec ?

 

-Désolé, mais le frangin et moi on a déjà tout ce qu’il faut de ce côté là. La maison rigole pas avec ce genre de choses. La qualité sinon rien !

 

-Ok, alors disons trois trônes chacun et je ne révèlerai pas votre conduite à l’Inquisiteur Otto von Didakt.

 

Le premier s’étrangla avec le morceau de viande qu’il mâchouillait. L’autre recracha avec force la lampée d’Amasec qu’il s’envoyait derrière le foulard. Visiblement, le nom et le titre de von Didakt avaient produit un certain effet... désagréable.

 

-Ce serait dommage que la maison perde son contrat n’est-ce pas ? insista Grendl.

 

-Ben ça pour sûr... on rigolait mam’zelle ! s’excusa le premier maladroitement.

 

-Ouais, on vous cède le tout pour un trône chaque ! Parole.

 

Grendl se demanda d’un coup si c’était le titre ou le nom de leur maître qui avait  autant impressionné les deux andouilles. « Lacrise » comme elle semblait tout ignorer de l’Inquisiteur, mais ça n’était apparemment pas le cas de tout le monde. Il serait peut être bien de tirer ça au clair, mais ça nes serait sûrement pas ni de Von Didakt lui-même, ni des convoyeurs qu’elle apprendrait quelque chose, ces derniers s’étant littéralement retranchés dans leur cabine.

 

Le repas rapidement expédié, ils remontèrent dans le véhicule et le trajet, long, suant, éreintant et par dessus tout inconfortable reprit pour six heures de plus. Finalement, le bahut arriva à bon port. Les deux envoyés de l’Inquisition ne s’attardèrent pas. Ils allèrent droit à l’immense auberge qui accordait l’hospitalité aux pèlerins désireux de visiter la cathédrale de l'Illumination. Le sait lieu était tellement gigantesque qu’aucun superlatif ne pourrait jamais en rendre toute la majesté. C’était le plus grand bâtiment de l’Ecclésiarchie de tout le secteur. Ses dômes étaient supportés par des statues humaines d’une centaine de mètres de haut, et ce au sein même de la cité ruche de Tarsus ! Un flot ininterrompu de pèlerins y entrait et en ressortait pour adorer les reliques de St Drusus. Les plus riches parvenaient à s’installer pour une nuit ou deux dans l’auberge tenue par une cohorte de serviteurs et de prêtres. Ce fut là que se posèrent Grendl et « Lacrise », après avoir réussi à s’extraire difficilement de la lente procession. Ce fut non sans mal qu’ils purent enfin gravir les marches et trouver une cellule qui les accepta.

 

Après avoir avalé un maigre bol de soupe en guise de dîner, ils quittèrent le réfectoire. « Lacrise » était tout de même parvenu à refiler une gousse d’ail en échange d’un croûton de pain supplémentaire à bonhomme attablé plus loin. L’autre n’avait pas gagné au change, mais avait accepté pour que l’étrange chose à la peau bleue, bardé de fils électriques et de câbles d’énergie et vêtu d’une lourde robe rouge dont la capuche lui tombait sur les yeux, et qui lui fichait la trouille, le laissa le plus vite possible tranquille.

 

Grendl s’assit sur sa paillasse face au Technoprètre. Ce dernier retira ses bottes, se mit à genou et sortit de sous sa robe un encensoir de cuivre. Interloquée, l’Arbites regarda l’autre enfumé la pièce de vapeurs sacrées tout en marmonnant des psaumes à travers son respirateur. Puis, tandis que Grendl toussait comme une tuberculeuse, il prit sa carabine et son pistolet laser, les enduisit d’huiles sacrées et apposa ses mains tendues sur ses armes. Il récita encore quelques versets, puis il se retourna vers la jeune femme :

 

-Veux-tu que je bénisse tes armes également ?

 

L’esprit trop embrumé pour répondre, elle lui donna son fusil ainsi que sa boîte de cartouches. Il réitéra le rituel, puis les lui rendit. Enfin, il s’assit à son tour sur son lit.

 

-Bien, fit il de sa voix au ton métallique, maintenant que l’Esprit de la Machine est contenté, nous pouvons dormir.

 

-Eyh, attend un peu « Lacrise », et si nous parlions un peu d’un plan d’action.

 

L’autre tiqua lorsqu’elle l’appela par son nom. Il résolu dans faire autant.

 

-Je dois reconnaître qu’il y a du bon sens là-dedans, « Grendl ».

 

Elle feignit de ne pas remarquer l’accent péjoratif.

 

-Il faut nous trouver un navire en partance pour 228 le plus vite. Je ne sais pas situ as remarqué mais notre maître à l’air passablement connu, et pas en bien. Je ne pense pas que nous ayons intérêt à le décevoir. Tu sais comment on peut quitter cette planète ?

 

-Il faut rejoindre les docks orbitaux de Tarsus. A partir de là, trouver un capitaine en partance pour 228 en se renseignant à la capitainerie ou dans les tripots.

 

-Et comment rejoint-on ces fameux docks ?

 

-On empruntera l’une des navettes de liaison qui font le transit entre les entrepôts de Tarsus et les docks. Il y a des départs à toute heure, mais le plus tôt nous serons parti, le mieux ce sera. Je déteste poser les pieds sur un sol.

 

-Comment sais-tu tout ça toi ? lâcha une Grendl surprise.

 

-Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, je ne suis pas originaire de cette planète. Il a bien fallu que j’y atterrisse. Dormons à présent, conclut le Technoprêtre.

 

-MFT-

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20 mars 2009 5 20 /03 /mars /2009 12:10

Une sirène stridente sortit l’escouade Espertas de son sommeil. La sirène de proximité ! Les procédures d’urgence de leurs relais énergétiques se lancèrent, coupant automatiquement les systèmes d’alimentation et déconnectant tous les câbles énergétiques.

 

Se remettant en un éclair sur leurs pieds, les Dark Angels coururent aux râteliers se saisir de leurs armes. Leurs serviteurs apportaient leurs réacteurs dorsaux. Ils les passèrent en un tour de main, puis sortir rapidement mais avec discipline de la cellule. Autour d’eux, dans les couloirs, dans les grandes salles, des frères en armure rejoignaient les places qui leur avaient été assignée dans le plan de défense de l’édifice mis au point par Maître Bélial. Alors que Gabriel pénétrait dans le grand hall d’entrée, des boules de bio-plasma vinrent s’écraser sur le toit déjà meurtri. D’épais blocs de plast-béton chutèrent au sol. Par un heureux coup du sort, le bombardement ne tua pas un des Astartes. Au dehors rugissaient les détonations incessantes des bolters lourds des systèmes Tarentule. Quelque chose approchait.

 

Dans les ténèbres de la nuit de Durganion, il n’était guère évident de distinguer quelque chose, même avec les sens et systèmes optiques d’un Space Marine. Des cendres et des miasmes toxiques émis par la lente digestion de la planète par les Xenos empêchait d’y voir bien loin. Le jour était à peine meilleur. De puissants projecteurs trouaient la nuit pour rechercher des cibles potentielles, mais la configuration urbaine du lieu, malgré les immeubles abattus afin de dégager un périmètre de sécurité, ne permettait pas de faire porter très loin les puissants jets de lumière. Les échos des départs de coups des Tarentules faiblirent puis disparurent. L’ennemi avait réussi à traverser les deux premières défenses, le champ de mines et les systèmes automatisés. Les choses sérieuses allaient vraiment débuter.

 

Bientôt, les projecteurs repèrent une horde grouillante qui avançait à une vitesse fulgurante vers la station de recrutement. Les escouades dévastator postées sur le haut des remparts ouvrirent le feu depuis leurs embrasures de tirs, fauchant net la première vague. Les derniers reliquats de soldats humains décérébrés, sans doute possédés par quelque symbiote alien, et qui avaient ouvert la voie à travers les défenses des Dark Angels, disparurent tous dans un ouragan de destruction. Mais il en fallait bien plus pour arrêter la vague xenos.

 

Le portail d’entrée avait depuis longtemps été enfoncé par la bio-artillerie des Tyranides, et ce fut par là comme par des dizaines de trous béants dans le mur d’enceinte que la masse des hormagaunts et des genestealers se ruèrent. Une tempête de bolt les accueillit. Les premiers extraterrestres s’écoulèrent au sol, leurs viscères éclatés répandant des mares de fluides visqueux et jaunâtres. L’escouade Espertas se joignit au déluge de tirs. Gabriel faisait feu sur tout ce qui entrait de son pisto-bolter.

 

Sans s’arrêter un instant, les Tyranides escaladèrent les carcasses de leurs congénères et furent cueillis par une nouvelle rafale de projectiles explosifs. La première vague s’écrasa littéralement sur la muraille de feu et de discipline élevée par les fils du Lion. Mais dans l’embrasure des impacts et de la porte presque arrachée apparurent des cibles plus imposantes. Les guerriers Tyranides à leurs tours s’avancèrent, tirant de mortelles projections d’acides ou de munitions vivantes. Quelques frères furent touchés et certains d’entre eux tombèrent à terre. Le novice Quintus se portait aussitôt à leur aide.

 

Les premiers guerriers furent abattus en quelques instants, et le flot se ralentit quelque peu afin que les rangs suivant se fraient un passage dans les cadavres déchiquetés. Les Dark Angels en profitèrent pour recharger leurs armes. Là haut, sur les remparts, la fusillade ne s’interrompait pas.

 

Soudain, une escouade de la Deathwing se matérialisa au milieu de la ligne de bataille. Ses armures d’un blanc d’os s’illuminèrent  des flammes vindicatives des départs de coup des bolters, des fulgurants et du canon d’assaut que les vétérans avaient amenés en renfort. Tout près d’eux, l’escouade de commandement Amadeus, que commandait pour l’occasion le Chapelain Abraxas exhortait les escouades des Dark Angels à tenir la ligne. Bélial, suivant le plan établi, avait pris le commandement d’une rapide force de contre-attaque, destinée à fondre sur les arrières des xenos et massacrer leurs soutiens. Et en effet, les tirs de bio-artillerie s’affaiblissaient considérablement.

 

-Escouade Espertas, intervention urgente requise au niveau supérieur. Je répète, intervention urgente requise au niveau supérieur.

 

La voix d’Abraxas retentit dans les casques de la septième escouade. Sans attendre, le sergent ordonna à ses hommes de cesser le feu et de s’envoler à travers les nombreuses déchirures qui balafraient le toit du hall.

 

Gabriel s’exécuta, tandis que les Dark Angels en contrebas, menés par Abraxas, s’avancèrent accompagnés des vétérans de la première compagnie afin de pousser leur avantage. Il les perdit bientôt de vue, pour envisager un spectacle d’horreur. Les bolts traçants zébraient le ciel, illuminant des dizaines de xenos ailés grimaçants, pulvérisant tout ce qu’ils touchaient, fauchant de larges sillons dans les essaims volants. Les aliens répliquaient à l’aide de bio-armes, D’autres attaquaient en piqué et tentaient d’arracher leurs membres aux Space Marines, et déjà une demie douzaine de Frères gisait au sol.  L’escouade d’assaut ajouta ses tirs à ceux des dévastators et engagèrent les gargouilles dans un féroce corps à corps. Les épées tronçonneuses équarrissaient sans finir. Comme un furieux, Gabriel enchaîna les coups, attaquant à outrance ses adversaires. Le nombre était tel qu’aucun de ses coups ne manquait. Les marines d’assaut s’interposèrent entre les Tyranides et leurs frères dévastators, de sorte que ceux-ci purent à nouveau se concentrer sur ceux dotés d’armes de tir. Leur puissance de feu était-elle qu’ils furent vite balayés.

 

Abraxas leur annonça que le niveau inférieur était nettoyé, à quoi Espertas répondit que le niveau supérieur ne tarderait pas à l’être à son tour. Et effectivement, toute opposition fut éradiquée à peine quelques instants plus tard. Leur intervention n’avait duré qu’une poignée de minutes.

 

Les Tyranides survivant se regroupaient certainement, terrés dans les ténèbres, afin de lancer une autre attaque. Sans hâte, méthodiquement, les Dark Angels se mirent en position pour les recevoir, armes rechargées et prêtes à cracher la mort une nouvelle fois.  

 

__________________________________________

 

Les aliens avaient renouvelé leurs assauts toute la nuit, en vain. La fine ligne verte des fils du Lion n’avait pas lâché un pouce de terrain, et toutes les tentatives s’étaient écrasées sur le mur de feu et de volonté qu’avaient dressé en face d’eux les Dark Angels.

 

Au matin, Bélial ordonna une contre-offensive pour éradiquer toute présence extra-terrestre de la ville. Les rhinos vert sombre frappés de l’épée ailée du Chapitre se mirent à sillonner les rues, traquant toute trace de xenos. Chaque bâtiment qui en abritait ne fut-ce qu’un seul était consciencieusement nettoyé à grand renfort de Prométhéum.

 

Scindés en petits détachements, les Astartes de la Troisième Compagnie arpentaient donc les artères de Durganion, seule cité qui existasse à la surface de la planète homonyme. Durganion était un agri-monde, ou plus exactement un pisci-monde, dédié à l’élevage d’une faune maritime capable de nourrir les planètes avoisinantes. Hormis un continent de la taille d’une grosse île, le reste de la planète n’était couvert que d’océans à perte de vue, sur la surface desquels se répartissaient des fermes hydroponiques. Les travaux de purge n’en étaient que facilités, mais restaient à mener à bien et avec zèle.

 

La planète hébergeait néanmoins plusieurs millions d’âmes, ce qui avait justifié l’installation d’un centre de recrutement. Les marchandises transitaient via un petit astroport situé sur une île de faible superficie et étaient transportés en orbite jusqu’à de vastes entrepôts et docks, d’où ils partaient pour des destinations variées. Ces deux structures étaient aux mains de l’Imperium, les choses étaient donc bien engagées et prenaient bonne tournure. Cependant, le conflit s’éternisait. Les milices de Durganion n’étaient pas à la hauteur de la tâche, et l’ampleur de l’infestation genestealer en avait désagréablement surpris plus d’un. Sans l’intervention in extremis de la flottille menée par le Winged Vengeance, qui avait détruit au prix d’un combat acharné la bio-flotte adverse, la planète aurait été ingérée sans coup férir. La victoire était assurée, mais la résistance des Tyranides en surface montrait par les ressources qu’ils déployaient que l’Adeptus Astartes était arrivé à temps. En dépit des réseaux de fortifications aménagés dans la cité et mis à disposition des milices, il était manifeste que seul vrai point de résistance était la station transformée en camp retranché par les Dark Angels.

 

__________________________________


Le rôle dévolu à l’escouade Espertas était de protéger de toute agression les véhicules qui convoyaient de carrefours en carrefours la Deuxième Escouade Tactique du Sergent Bethor et l’escouade de commandement de Belial, emmenée par Frère Amadeus. La petite patrouille avançait avec précaution dans ce canyon urbain, flanquée à droite comme à gauche par de hauts immeubles plus ou moins en ruines.

 

Soudain, Gabriel repéra un mouvement derrière la corniche d’un toit. Il prévint aussitôt Espertas, qui relaya aussitôt à Belial. La colonne stoppa. L’escouade d’assaut alluma ses réacteurs et s’envola vers le toit suspect tandis que les frères de bataille au sol se déployaient.

 

Les marines tombèrent à bras raccourcis sur une dizaine d’hormagaunts tapis derrière le parapet. A bout portant, Gabriel fit exploser un premier xenos et déchira de son épée tronçonneuse un second. Les hormagaunts essayèrent de se défendre, mais c’état peine perdue face à la colère des Astartes. Espertas et ses hommes étaient tout simplement trop fort pour eux. Un combat facile.

 

Une explosion fit trembler le sol, puis une seconde, puis une troisième et tout d’un coup, la voix de Bethor cria dans le com-link :

 

-La bannière est à terre ! Couvrez-moi !

 

Gabriel se pencha pour regarder en contrebas. Il vit les escouades Belial et Bethor cernées de toutes part par une marée de xenos qui sortaient de chaque fenêtre, de chaque porte, de chaque embrasure. Le bolter lourd du Razorback de commandement crachait la mort à coups redoublés, de grands chapelets d’ogives explosives balayaient les alentours afin d’essayer de contenir les assaillants. Quelques cratères avaient éclos autour de la patrouille. Gabriel aperçut enfin Bethor.

 

-Empereur tout-puissant ! lâcha-t-il.

 

Le sergent vétéran s’était élancé droit devant lui, s’enfonçant dans une véritable marée de genestealers ! Là bas, une vingtaine de mètres plus loin, gisait la bannière de la Troisième Compagnie et le corps démantibulé d'Amadeus. Autant dire vingt kilomètres ! Et le miracle s’accomplit.

 

Bethor, comme une dague dans un corps, perçait à travers les rangs compacts des terribles aliens. Vidant littéralement son pisto-bolter en une rafale continue dans la masse de ses ennemis, son épée énergétique lui ouvrant le chemin à grands moulinets bleutés, Bethor traversa de part en part l’essaim. L’Empereur le veillait. Pas un seul ne l’arrêta, et c’est au terme d’un sillon balisé de fluides infâmes qu’il se saisit du précieux étendard.

 

-Par l’Empereur, mais qu’est-ce que vous attendez pour descendre ! Allez aider Bethor ! rugit Espertas en se lançant dans le vide.

 

De toute la puissance de ses moteurs, le rhino s’élança dans la direction du vétéran, écrasant sans vergogne tous les xenos qui se trouvaient en travers de sa route. Dans un crissement de chenille, le pilote fit dérapé son engin et abattit la rampe arrière. Bethor s’engouffra dedans, tenant toujours la bannière miraculée.

 

-Abritez-vous dans ce bâtiment ! hurla Belial. Et il demanda aussitôt des renforts de toute urgence.

 

Alors que les Frères abattaient de leurs bolters tous les xenos qui s’avançaient, le porteur du lance-flamme de l’escouade Bethor incinéra les quelques extra-terrestres qui barraient la voie jusqu’à l’immeuble que leur avait désigné Belial. Décrochant avec discipline, se couvrant les uns les autres, les Dark Angels prirent position dans le rez-de-chaussée défoncé sous le couvert de leurs véhicules. Bethor les y rejoignit. De temps à autres, des salves de bio-plasma s’abattaient sur le champ de bataille, mais elles furent si mal ajustées qu’elles ne parvinrent qu’à ralentir la masse grouillante des Tyranides.

 

-Espertas, faites taire ces saloperies !

 

Le commandement de Belial était impératif, et l’escouade d’assaut s’éleva à nouveau dans les cieux à la recherche des biovores qui menaçaient gravement leurs Frères.

 

-A deux heures ! fit remarquer Frère Nathan.

 

L’escouade obliqua, et de son champ de vision disparu l’affrontement féroce qui se déroulait plus bas.

 

Une trentaine de secondes plus tard, les Space Marines aperçurent les extra-terrestres qui se préparaient visiblement à lancer une nouvelle salve. En appui sur leurs quatre pattes courtaudes mais robustes, les monstres avaient le dos parcourus de frémissements à mesure que le bio-plasma montait le long du lanceur, situé entre ce qui leur tenait lieu « d’épaules ». Par bonheur pour Belial et ses hommes, ses extra-terrestres n’avaient pas encore subit d’altérations. Les derniers rapports des magos biologis à ce sujet parlaient de cracheurs de « spore-mines », munitions vaguement intelligentes et dangereusement plus destructrices.

 

Espertas répartit les trois cibles entre ses hommes, et les Dark Angels atterrirent en quelques secondes. Ils chargèrent les abominations dans la foulée. Les xenos étaient résistants mais extrêmement lents, et ce fut sans grand mal qu’ils se débarrassèrent des biovores. Ce danger là mis hors de nuire, Espertas relança son escouade vers le ciel et se précipita vers le combat qui opposait toujours leurs Frères et les Tyranides quelques blocs plus loin. Revenant à toute vitesse vers le lieu, ils notèrent une lourde et grasse colonne de fumée qui montait par dessus les toits. C’était mauvais signe.

 

Belial et les siens tenaient toujours, faisant feu sans discontinuer depuis chaque ouverture de tirs. « Pietas », le Razorback de commandement, brûlait au milieu de la rue. Des carcasses de xenos jonchaient chaque mètre carré du terrain, les unes sur les autres, s’entassant en d’ignobles tas. Une vingtaine de Guerriers porteurs d’armes de tirs et de longues griffes acérées s’avançaient vers la position retranchée des Dark Angels.

 

Toujours en vol, les Dark Angels se saisirent de leurs grenades à fragmentation, les armèrent et les lancèrent en direction de la masse insectoïde. Les explosions mutilèrent quelques créatures et Espertas fondit sur elles, sa lame crépitante d’énergie. Il n’avait pas fait la moitié du chemin qu’une série de terribles détonations éclatèrent dans un déchaînement de shrapnells, fauchant une poignée de xenos dès les premiers instants. Au loin, Frère Makarios, un des deux Dreadnought de la Troisième Compagnie, remontait la rue aussi vite qu’il le pouvait, ses doubles autocanons jumelés libérant des dizaines d’obus de 37mm hautement explosifs. Ceux-ci ravageaient les guerriers, les fauchant dans des gerbes de liquides bleus ou verts. En quelques instants, l’essaim se retrouva réduit de plus de la moitié de ses membres. Gabriel, Espertas et tous les marines d’assaut se jetèrent à corps perdus dans la mêlée, et Belial, sentant le moment venu, lança les ses hommes dans une contre-attaque.

 

Gabriel esquiva un revers de griffes en passant sous celles-ci et lança la grenade qu’il tenait à la main d’un geste adroit directement dans la gueule du monstre. Dans un déchirement cauchemardesque, le Tyranide explosa et projeta des viscères dans toutes les directions. Le Dark Angel n’y prêta pas attention, abattant plutôt avec une force terrible sa lame tronçonneuse sur un autre guerrier. La chaîne mordit affreusement la chitine et équarrit dans un geyser de fluides corporels le xenos.

 

Quelques minutes plus tard, tout était fini.

 

Les Dark Angels se dispersèrent à la recherche des corps des leurs. Gabriel se mit à inspecter les ruines de l’immeuble avec quelques autres. Soudain, il vit dépasser une botte noire d’un fatras de décombres.

 

-Par ici ! appela-t-il.

 

Bethor et Nathan se portèrent à l’aide. Ils déblayèrent aussitôt les blocs de plast-béton et découvrirent Quintus. Du moins l’identifièrent-ils grâce à son armure de scout. Son visage avait été ravagé par un tir de bio-plasma et son corps enseveli sous le pan de mur qui s’était effondré par dessus. Dans ses doigts crispés, il tenait encore une flasque de plasma sanguin, criblée de multiples petits éclats. Non loin de lui, ils sortirent Frère Gadès, blessé à mort par une large et profonde plaie à l’abdomen. Sand doute Quintus avait-il été frappé par un tir alors qu’il tentait de lui venir en aide. Comme Frère Gidéon était toujours retenu sur les ponts-infirmeries du Winged Vengeance, le novice avait été autorisé à prendre sa place temporairement au sein de l’escouade Belial. Il avait payé cet insigne honneur de sa vie. La tristesse s’abattit sur les visages des Astartes à sa découverte. Tous l’aimaient bien. Gidéon lui aussi allait ressentir cette perte lorsqu’il apprendrait la nouvelle.

 

Les Dark Angels emportèrent les deux corps et retournèrent vers le rhino survivant, toujours couverts par Makarios. Ils firent le compte de leurs pertes : cinq morts et six blessés graves, tous les autres souffrant de coupures plus ou moins bénignes. En silence, ils installèrent les morts et les blessés dans le véhicule , et repartirent vers leur base à marche forcée afin de transporter au plus vite les blessés à bord du croiseur d’attaque.

 

Les Dark Angels avaient tenus envers et contre tout, mais le prix de leur obstination était élevé...

 

-MFT-

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19 mars 2009 4 19 /03 /mars /2009 11:49
Bonjour à tous !

La fameuse limite des trente pages m'a obligé à remanié la disposition de mon blog. En conséquence, j'ai du basculé l'ensemble des vingt récits des aventures de Gabriel en une suite d'articles, que j'ai ensuite regroupé dans une page de sommaire.

Vous pourrez tous les retrouver ici : L'Ange Gabriel : Sommaire

Restez attentifs ! D'autres suivront bientôt !

-MFT-
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