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11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 12:34

EPILOGUE

La salle de briefing de « la colère du juste » était calme. Quelques cierges brulaient maintenant depuis une bonne heure. Au bout de la table, au centre, le capitaine Barnard caressait du doigt un ouvrage relié de cuir, l’air soucieux. Il leva tranquillement la tête, voyant arriver son homologue de la troisième compagnie.
« Salutations maître Bélial. Le temps de se dire au revoir est arrivé, semble-t-il.
-En effet mon ami. J’ai fait embarquer les déchus capturés et vais les présenter aux grand-maître Azrael dès que possible. La dépouille de Séverin fera le voyage. Il est malheureux qu’on n’ait pas pu lui faire abjurer ses fautes.
-Peut-être, l’a-t-il déjà fait.
-Nous ne le saurons jamais. J’ai appris que l’inquisition n’avait pas prévu de faire de purge massive et de se contenter de déporter les « manifestants » de Flavia.
-Ils ont considérés que le secret de l’un des leurs se transformant en démon valait la peine de composer plus subtilement avec le peuple d’Adelphe III.
-Vous vieillissez Barnard. Est-ce suffisamment prudent ?
-Oui. Qui plus est, il était normal que veillions à ce que rien de plus ne soit demandé à ce monde. Après tout, il s’agit de notre guerre.
-Fort bien. Je vous laisse terminer d’investir les dédales xénos à la recherche de nos frères déchus mais la salle de téléportation me laisse à penser qu’ils ont du filer comme des lâches. Azrael n’aura sans doute pas plus à recevoir que ce que je lui apporterai.
-Et il vous en sera reconnaissant, à juste titre. Bon retour Bélial, mes vœux vous accompagnent.
-Vous avez autant mérité que moi, Barnard. L’Empereur vous garde! » Apparemment, pleinement satisfait, Bélial serra la main de son compagnon et sortit rejoindre sa compagnie.

Mariel entra alors pour se présenter devant son supérieur comme on le lui avait demandé.
« Frère Mariel, vétéran de la quatrième compagnie, à vos ordres.
-Ne soyez-pas si cérémoniel. Conformément aux procédures face aux batailles démoniaques de type 4, il a fallut vous soumettre à un lavage de cerveau vous effaçant vos souvenirs proches afin d’éviter toutes contaminations.
-Je comprends.
-Bien. Je tenais à ce que vous sachiez que vos actions et votre attitude ont fait honneur au chapitre tout au long de cette campagne. Je suis personnellement très fier de vous avoir eu sous mes ordres.
-Merci beaucoup maître.
-Malheureusement… malheureusement, cet évênement remet en question la possibilité pour vous d’accéder à de plus hautes fonctions, comme celle de prendre ma suite si je venais à tomber.
-Alors je ferais en sorte que vous ne tombiez jamais. »
Barnard ne sourit pas à cette preuve de modestie et d’estime.
« Vous pouvez rejoindre les autres et aider aux préparatifs de départ. Pour le Lion.
-Pour le Lion ! »
Barnard crut voir un instant Mariel avec un regard hésitant mais ce fut trop bref pour qu’il en fût sûr. Le vétéran était déjà sortit.

*

Le capitaine Dark-Angel resta pensif un moment puis ramena son attention à l’ouvrage devant lui. Un certain Conrad l’avait écrit. Celui-ci fut fait prisonnier aux abords des ruines d’Axia, attendant un complice près d’un navire furtif. Le chapelain investigateur l’avait soumis à un interrogatoire et avait appris l’existence d’un sorcier nommé Noss. On avait retrouvé ce document dans les appartements d’un fonctionnaire du nom de Télias dont l’agent du chaos avait usurpé l’identité. Ce dernier ayant disparu on ne savait où. Les agents d’Astérios avaient, par miracle, réussit à devancer les autorités locales et récupérer le document. Il y était fait mention des Dark-Angels mais surtout d’un en particulier. Un fils de Caliban que les siens considéraient comme mort. Cette Astartes se nommait Martinien…

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11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 12:33

Flavia
Malgré la frénésie ambiante, presque tous virent dans le ciel, trois cent mètres au-dessus du buveur de sang, la formation d’une bulle d’énergie bleu crépitant d’éclairs. Répondant à l’invitation, le démon bondit du haut du clocher sa hache prête à officier. C’est alors que descendit l’ange noir, porté par des ailes de feu, tenant une longue épée. Le grand-maître Séverin fondit sur la bête, ses réacteurs dorsaux accélérant la vitesse de sa chute. Adelphe retint son souffle les quelques secondes nécessaires au choc. Les deux titans se percutèrent de plein fouet. Le démon ne fut pas le plus à son aise devant batailler tout en maintenant son vol alors que son ennemi vraisemblablement ne s’en souciait guère. Il déploya ses ailes pour planer un maximum et pouvoir se concentrer sur l’action. Le déchu profita de ce laps de temps pour frapper de toutes forces le favori de Khorne d’une série d’attaques verticales qui firent naitre étincelles et flammes à chaque impact. Le démon rugit et tenta plusieurs frappes de sa hache mais son adversaire trop proche, encaissait les attaques pour l’instant mal-adaptées.
Au sol, Abraxas n’en crut pas ses yeux mais se ressaisit très vite ne voulant pas laisser passer une si belle ouverture. Il vit avec plaisir qu’ils avaient tenus ce qu’il fallait et que d’un instant à l’autre, les renforts arriveraient. Il fallait néanmoins plus qu’une force brute pour stopper l’invasion : il devait briser l’élan sanguinaire du dieu des carnages. L’intervention de Séverin tombait à point nommé.
« Frère Bethor ! Allez en haut du clocher et brandissez notre étendard ! Frère Vivien, courrez sous le beffroi et attendez mon signal ! »
A présent, tout dépendait de l’issu de ce duel.

Comme il l’avait craint, Séverin voyait l’effet de surprise passer. Il continua de frapper mais le démon comprit qu’à cette distance sa hache était inutile, il la lâcha et riposta de ses griffes. L’épaulette gauche sauta, teintée de sang et de chair. Le grand-maître ne faiblit pas pour autant et harcela la bête qui ricana de sa voix puissante.
« Pauvre mortel ! Vos efforts sont pathétiques ! » Séverin éclata de rire.
« Oui démon, ris ! Moque-toi ! Chante ma sottise. Dis-moi que je tente l’impossible ! Je suis un serviteur de l’Empereur ! Nulle frontière, nul pont, nul adversaire ne serait trop grand que je ne puisse le défier. »
La réaction déstabilisa le temps d’une pensée le monstre et le déchu s’engouffra dans cette fenêtre. Il dégagea une chaîne qu’il enroula autour du cou du buveur de sang, décrocha son paquetage dorsal qui restait relié aux anneaux de métal et le déclencha à pleine puissance. L’étranglement fut presque immédiat et le réacteur tourna frénétiquement, entrainant le géant écarlate et l’astartes. Séverin resta accroché à l’armure et frappa. Un terrible coup du démon fit sauter son casque, le déséquilibrant. Un second le fit définitivement chuter. Il se rattrapa in-extremis plantant son couteau de combat dans l’aile droite, la déchirant tout du long. Le réacteur dorsal finit par s’arrêter et son poids entraina les deux combattants en chute libre vers les immeubles Ortonius. Séverin put revenir à portée de coups, évitant par miracle un nouveau balayage. Il planta sa lame dans l’entaille qu’avait faite Abraxas et s’y agrippa. De nouveau, le buveur de sang frappa et le bras droit du grand-maître partit au vent. Luttant contre la douleur, il resta à enfoncer son épée toujours plus loin jusqu’à ce que les deux êtres rencontrent le toit d’un haut bâtiment, dans un bruit sourd. L’inertie finit de transpercer la bête. Le choc plongea les combats alentours dans une sorte de stupeur, tout le monde retenant son souffle ne sachant si l’un des adversaires pouvait se relever ou non. Enfin, une forme humaine, estropiée, se dressa sur le démon vaincu.
« Maintenant ! » Cria Abraxas. Vivien fit sonner les cloches de l’église Paule. A son sommet flottait fièrement la bannière des fils du Lion. On entendit au loin, l’arrivée des renforts de la garde accompagnés par des forces de l’adepta sororita stationnées sur Adelphe III qui chantèrent des cantiques sacrés. Le charme rompu, la foule fut plongée dans un désarroi infini et l’énergie qui permettait aux démons de garder pied dans la réalité commençait à se dissiper.
Les dizaines de milliers de citoyens impériaux qui avaient été dominés tombèrent à genoux en pleurs, perdant la raison à mesure que les créatures du Warp disparaissaient essayant malgré tout de perpétuer le carnage jusqu’au dernier instant.
Abraxas fit taire les armes et donna l’ordre à la garde de ne pas entamer d’offensive. La bataille était terminée. L’Administratum réglerait le sort de ces civils. Sans doute, qu’une purge serait décrétée. Ils mouraient en leur temps et il lui apparut inutile de continuer le carnage. Soudain, un tremblement secoua la terre. Tous virent la tour où se trouvait Séverin s’effondrer sur elle-même. Un énorme nuage de poussière engloba les individus alentours.
Le sergent vétéran Saariel de la septième escouade d’assaut se releva péniblement après avoir été soufflé, lui et son unité, par l’effondrement. Ne voyant rien à cause de la poussière, il commença à battre le rappel. Il entendit Abraxas donner les ordres de « cessez-le-feu » et s’accorda un soupir. Il fut rejoint par les membres de son unité. L’astartes Gabriel demanda à ce qu’on aille fouiller les décombres. Evidemment, l’autorisation fut refusée car les non initiés ne devaient toujours pas voir leurs frères maudits. Saariel dut jouer de son autorité et l’escouade d’assaut s’envola rejoindre les leurs loin des ruines. Le calme revint peu à peu, irréel. Le point final de la bataille d’Ortonius venait d’être donné.

*

Au milieu des débris, coincés sous des blocs de béton, le grand-maître Séverin vivait ses derniers instants. Après d’interminables minutes, il vit émerger des ténèbres un astartes encapuchonné, avançant doucement vers lui. Ce dernier s’arrêta devant le déchu agonisant. Le regard du capitaine des anciens temps ne quitta pas l’image face à lui. Du guerrier, on ne pouvait distinguer le regard perdu dans les ombres. Une large épée pendait dans son dos et son armure était recouverte d’os.
Séverin finit par sourire et, l’âme en paix, il rendit son dernier souffle.

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11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 12:30

Axia
Antoine se réveilla emprisonné dans une sorte de cocon pour quelque insecte monstrueux. Son casque lui avait été enlevé et sa tête était entravée par un harnachement répugnant ressemblant plus à des fibres organiques qu’à des machineries. L’endroit empestait d’une odeur acre et pimentée. Une chaleur et des pulsations ressemblant à un cœur lui parvenaient malgré qu’il fût toujours en armure. D’où il était placé, il pouvait voir s’afférer des magos, des techno-adeptes et un techmarine dont l’épaulette lui confirma qu’il s’agissait d’un déchu. Balayant l’endroit autant qu’il le pouvait, il remarqua deux astartes en armures dreadnoughts ainsi que trois autres en armures énergétiques. L’endroit semblait particulièrement vaste, les parois montant trop haut pour qu’il puisse distinguer le plafond. Le tout ressemblait à l’intérieur d’une trachée colorée de vert, d’ocre et de violet. Des filaments luminescents pendaient un peu partout au-dessus d’eux et semblaient parfois être animés de soubresauts. Cette vision inspira un profond dégout au champion de la quatrième compagnie qui ne put réprimer sa rage :
« Misérables parjures ! Non content d’avoir trahi, faut-il que vous frayiez avec ces immondices xénos. Comment osez-vous encore porter ne serait-ce que nos armoiries ! N’y-a-t-il plus aucun honneur en vous ?! »
Un visage sévère apparu face à lui, un sourire malveillant aux lèvres.
« Les chiens de Jonson ne savent qu’aboyer et remuer la queue devant leur maître, c’est bien connu. Rassure-toi, frère, bientôt tu retrouveras ta liberté même si c’est moi qui serait alors aux commandes.
-Que voulez-vous dire ?
-Tu le sauras bien assez tôt.
-Comment se fait-il que vous ne soyez pas à Flavia ? Combien êtes-vous ?
-Vous êtes pathétiques. Nous vous avons amenés là où nous le désirions. Les astartes à Flavia ne sont que des imposteurs : des survivants du chapitre de Praxius. Tu as de la chance Antoine. Tu as réussi là où tes deux capitaines ont échoué. Tu as trouvé les déchus ! »
Il y eu quelques ricanements étouffés et un autre que le prisonnier ne pouvait voir intervint.
« Ca suffit, ne parle pas plus avant. Séverin a été clair là-dessus. » Son complice renifla de mépris, fixant toujours sa victime.
« Fort bien. Je vais me préparer à investir le corps de ce chien. Tu as un dernier mot à dire ?
-Oui. Obscurus. » La balise camouflée dans son paquetage s’activa. Le déchu mit quelques centièmes de secondes pour réaliser. Il dégaina prêt à abattre le Dark-Angel mais il fut stoppé par le techmarine qui lui prit fermement le bras.
« Attention, tu risques d’endommager la machine !
-Imbécile ! Il porte une balise de téléportation ! »
En effet, Barnard avait disposé au fur et à mesure de l’avance de ses troupes des relais pour permettre à Bélial de pouvoir intervenir en renfort. Il avait équipé tous ses hommes de balises camouflées, flairant le piège. Les déchus eurent juste le temps de s’équiper et se positionner un minimum, le temps que les relais s’activent.
Tout à coup, l’air changea de température et l’énergie de la matérialisation créa des arcs électriques qui infligèrent de petites brulures aux parois organiques de la pièce. Les deux unités de la Deathwing menées par le frère capitaine de la troisième compagnie ouvrirent le feu avec leurs fulgurants et leurs canons d’assaut. Ils firent face à pas moins de dix déchus qui ripostèrent aussitôt, enragés d’avoir été ainsi dupés. La salle devint le théâtre d’une bataille rangée acharnée.

*

Anhiel retrouva Séverin dans la salle de contrôle. Ce dernier regardait les différents comptes-rendus des batailles en cours, observant de temps à autres l’écran du local de transfert. Il vit le champion de compagnie Antoine être installé par des serviteurs décérébrés dans la machine. Il tendit un dossier à un adepte du méchanicum dont le visage était à moitié cybernétisé suivant une diagonale. Trainant la patte, celui-ci retourna à sa console pour archiver le document. Le capitaine regarda Anhiel dont le sourire disparu à la vue de l’expression de son chef.
« Maître, les préparatifs sont en cours, dois-je monter une autre expédition pour capturer un Dark-Angel ?
-Non, nous allons voir ce qu’il en est avec celui que vous m’avez apporté. » Anhiel hésita mais voulut en savoir plus sur l’humeur taciturne de Séverin.
« Comment ce passent les combats ?
-Bien. Ici, les soldats humains remplissent leurs rôles. Ils tiennent ce qu’il faut et dispersent l’ennemi tout en le maintenant loin de ce secteur.
-Et Flavia ?
-Comme je le pensais, ils avaient prévu du renfort. Je n’aurais pas cru qu’ils feraient appel à des membres extérieurs. Un chapitre successeur éventuellement. Bref, un régiment de la garde est en route vers la zone des combats. Cela ne changera plus rien, des démons viennent d’apparaitre comme lors de notre combat sur Elteresh. » Le regard de son second se perdit un instant, le temps d’un souvenir lointain, puis revint à ses préoccupations. Si tout se passait comme il le souhaitait où se situait le problème ? Le grand-maître entreprit de refaire le tour des moniteurs tout en regardant le compte-rendu des décryptages des communications.
« Et Martinien ? » Séverin s’arrêta un court instant mais ne regarda pas Anhiel.
« Il est mort.
-Vous l’avez tué ?! Il n’a pas accepté de se rallier à nous ?
-Vous semblez presque déçu Anhiel, fit Séverin d’un ton ironique. Non, je ne l’ai pas tué. Il a mis fin à ses jours lui-même en entrant sous la pyramide. » Il y avait une amertume palpable et même ayant nourri une telle rancœur contre lui, Anhiel regretta aussi que le fils du Lion ne les ait pas suivis. Le grand-maître reprit :
« Nous allons lever le camp et partir laissant notre taupe faire son travail. Allez rejoindre les autres et retrouvons-nous en salle de téléportation. Finisso…
-Par Luther ! » Anhiel désigna un écran. Séverin ramena son regard sur le moniteur où Antoine venait d’être entouré de terminators de couleur ivoire.
« La Deathwing ! Ils ont été plus futés que je ne l’aurais cru et avaient prévu de nous trouver ici plutôt qu’à Flavia.
Ordre donné aux unités de réserve d’aller en point Gamma ! Venez Anhiel, nous pouvons encore obtenir ce que nous voulons si nous anéantissons cette contre-attaque. » Le chef des déchus prit sa lourde épée et son casque mais Anhiel ne disait plus rien. Le visage livide, il fixait un autre écran. Séverin regarda et repéra le poste de surveillance de la pyramide. Le choc le paralysa.
« Martinien… »

 

*

Flavia
Abaraxas continuait de tirer avec son fulgurant, essayant de tenir à distance les assaillants. La foule perdait de son humanité à mesure que le temps passait. Depuis l’apparition des démons, des yeux injectés de sang naissaient dans les rangs des humains dominés. Des créatures à la peau écailleuse, maniant des lames de métal noir fauchaient à tout va leurs alliés, tout en se dirigeant vers les lignes Dark-Angels. Des meutes de chiens monstrueux harcelaient les défenseurs. Il avait fallu du temps avant que la masse des damnés ne reviennent des villes alentour jusqu’à Ortonius mais pas suffisamment longtemps pour permettre aux renforts d’arriver. Cette fois l’assaut ne pourrait être contenu, la folie aveuglait les esprits qui ne craignaient plus la mort. Le chapelain fit reculer ses troupes pour un regroupement qui permettrait de canaliser les flots d’attaquants. Ces derniers ne prenaient même plus la peine de tirer. Ils cherchaient le gout du sang.
Les tanks astartes firent marche arrière tout en tirant, ainsi que leurs escortes jusqu’à pouvoir tenir un dernier carré à l’ancienne techno-église Paule. Les unités d’assaut étaient revenues proches des unités tactiques et les protégeaient des assauts furieux des créatures démoniaques trop proches. Les pertes commençaient à devenir préoccupantes. Les apothicaires de la troisième et quatrième, Gidéon et Gislain, travaillaient sans temps mort pour que tous combattent même blessés. Inébranlables devant la déferlante, les fils du Lion se repliaient en bon ordre, faisant toujours face à leurs ennemis.
Abraxas regarda les runes d’informations que lui projetaient les systèmes de son armure et vit qu’il lui fallait tenir encore au moins trente bonnes minutes. Il faillit ne pas voir venir la charge d’un Sanguinaire monté sur un monstre de muscles et d’acier. Esquivant de justesse le premier assaut, il tourna autour de la bête pour la prendre de court. Le démon donna un coup vertical d’une rapidité inouï malgré la taille de son arme qui fut arrêtée in-extremis par le crozius arcanum du chapelain. Ce dernier profita que son épée soit bloquée pour sauter au coup de la créature du warp. Laissant son fulgurant tomber à terre, il prit la tête du démon et l’empala brutalement sur la corne frontale de sa monture. Le démon commençait déjà à se désagréger que, sans perdre un instant, Abaraxas alors sur le dos du Juggernault, saisit la chaine faisant office de rennes et frappa plusieurs fois de son sceptre sur la gueule du monstre. Ce dernier rugit à en faire trembler le sol, rua furieusement, endurant une dizaine de coups jusqu’à ce qu’enfin, il choit sous l’ire implacable du maître de la foi. Les Dark-Angels proches, galvanisés par l’action héroïque de leur officier, redoublèrent d’efforts et entonnèrent les chants de la colère du juste. Le chapelain reprit rapidement son fulgurant et rejoignit les rangs, chantant de concert avec ses frères. Les anges de la mort ne se laisseraient pas vaincre facilement.
Au loin, l’inquisiteur Terdre avait observé avec attention le duel. Dans un sourire cruel, il jeta sa tête en arrière et poussa un cri inhumain terrifiant. Ses bras devinrent rouges et grandirent jusqu’à dix fois leur taille. De grandes jambes puissamment musclées se terminant par des sabots vinrent remplacer les siennes. Une poitrine comme un rempart, harnachée d’une armure d’airain, déploya dans un craquement monstrueux une paire d’ailes membraneuses noires comme le jais. Le buveur de sang fit apparaitre une hache aussi grande que le plus massif des soldats hérissée de pointes rouillées et tachée de sang séché. L’incarnation du dieu des carnages prit son envol. Un rugissement émergea de la foule, les bras levés, les poings serrés. La malédiction s’abattait sur Adelphe III et résonnait jusque dans les royaumes du Chaos.

*

Axia
« Martinien ? » Mariel venait d’entrer dans la salle de la pyramide. Après avoir été enseveli lors de l’attaque des déchus, il avait traversé le sol avec ses frères, chutant de plusieurs dizaine de mètres. Le hasard avait voulu qu’il survive, l’impact ayant été amorti par les corps de ses camarades. Il avait erré dans le dédale de ce complexe jusqu’à trouver un accès vers le haut qu’il puisse emprunter. Il avait découvert l’édifice attiré par les cris de douleurs des esprits emprisonnés. C’est alors qu’il avait vu Martinien sortir, titubant de sa base, poussant un container de deux mètres de long. Son ancien compagnon qu’il croyait mort se tenait là, apparemment très affecté, un genou à terre, son bras autour du caisson. Ce qui attira surtout le regard de Mariel fut l’armure qu’il portait. Celle d’un déchu. Le souffle coupé, Martinien ne put parler immédiatement quand il entendit son ancien ami l’appeler.
« Martinien, tu es vivant ? Par quel miracle ? Et cette armure ? Ne me dis pas que tu as trahi ?! » Le concerné leva la main pour signifier qu’il avait besoin d’un peu de temps. Enfin, au prix d’un effort conséquent, il se releva et fit face au visage ravagé de son camarade.
« Bonjour Mariel. Non, je ne suis pas mort et non, je n’ai pas trahi mais c’est une longue histoire. Veux-tu l’entendre ? » Le vétéran acquiesça de la tête et l’histoire commença. Martinien coupa court et resta synthétique car la situation restait risquée. Il n’avait aucune idée du temps qu’il avait mis pour aller chercher Erell. Son ami l’écouta calmement d’un air grave. Quand ce fut finit, Mariel s’approcha prudemment de ce revenant du passé. Le regardant dans les yeux comme pour y chercher un signe de tromperie, il finit par mettre ses mains sur les épaules de son frère.
« Bon sang Martinien, je suis heureux de te revoir ! Je devrais sans doute au moins te faire prisonnier ou même t’exécuter mais je dois t’avouer que je suis heureux de te revoir. Toi aussi tu as du composer avec le secret des déchus. » Un peu surpris quand même de cette tournure des évènements, Martinien compris à quel point Mariel avait du être aussi déstabilisé par toutes ces révélations et ce quelles entrainaient. Néanmoins, l’attitude de son frère, lui inspirait un malaise qu’il n’arrivait à définir. Ce n’était pas normal.
« C’est magnifique ! Te rends-tu comptes ?! Par cette action d’éclat, tu viens de mettre à bas l’action de l’ennemi ! Nous allons, de nouveau, être acceptés comme les égaux des initiés ! Tu pourras revenir parmi nous ! Peut-être même qu’ils te laisseront ta mémoire. J’appuierai ta cause.
-Tu t’emballes un peu vite mon ami. Vis-à-vis de ce que j’ai pu voir dernièrement, il n’y a pas de clémence à attendre. Honnêtement, je ne pense même pas qu’il envisage de t’intégrer en tant que tel. Il y a de grandes chances pour qu’ils effacent ta mémoire Mariel. Il faut être réaliste. Quant à moi, on m’exécutera, séance tenante.
-Mais non. Ils m’ont laissé ma chance ! Je dois mériter d’intégrer la Deathwing, c’est normal. Après avoir défait les manigances de nos frères damnés, je serais intronisé. C’est sûr. » Martinien comprit enfin que son frère commençait à perdre pieds. Il n’avait pas supporté la vérité et devenait dangereux. Il allait devoir être prudent.
« Mariel, rien n’est réglé. Séverin peut revenir et replacer Erell dans la pyramide. Il faut la mettre en lieu sûr.
-C’est idiot. Il faut l’éliminer pour ne courir aucun risque.
-Nous n’en sommes pas encore là. Nous pouvons aller nous mettre à l’abri, il est toujours temps. Qui plus est c’est sa mort qui devait déclencher le processus. Il faudrait de toute façon l’éloigner avant de décider quoi que ce soit. »
Les yeux de Mariel reflétaient l’incompréhension. Martinien commença à bouger prudemment, s’interposant devant Erell. Ce dernier changea peu à peu d’expression.
« Pourquoi recules-tu ? Bélial a raison. On ne peut prendre de risque que notre disgrâce soit rendu publique. Il en va de l’honneur et de la survie du chapitre. Elle doit mourir. Ainsi la preuve sera faite que nous sommes dignes de l’élite.
-Mariel, reprends-toi. Tu ne peux pas cautionner les actions qui vont à l’encontre de nos vœux envers l’Empereur. » Martinien reculait toujours.
« Je vois… Je vois. Je me suis trompé. En fait, même si ce n’est que de ton coté, tu as tourné le dos aux tiens. Tu prendrais le risque de détruire les Dark-Angels pour cette fille ?
-Mariel, nous avons fait le vœu de prendre le risque de mourir pour l’humanité. Je la protégerai et s’il n’y a plus d’issu je la tuerai moi-même. Reprends-toi, je t’en pris.
-Tu ne peux pas être neutre Martinien. Tues cette fille ou j’apporterai moi-même ta tête à nos supérieurs. »
Ils dégainèrent leurs épées en même temps.
« Je ferais ce que j’ai à faire, Mariel. Je regrette. »

*

Dès l’arrivée de Bélial et de la Deathwing, les déchus se replièrent en bon ordre à l’extérieur de la salle pour protéger au maximum les installations. Trois d’entre eux étaient tombés aux premiers instants de l’attaque.
Totalement à découverts dans les couloirs, les belligérants se livrèrent un conflit meurtrier. Les lourdes armures des loyalistes leurs donnèrent l’avantage et ils purent pousser leur percée plus avant jusqu’à l’arrivée d’unités d’élites humaines. Mieux équipées pour les combats dans cet espace, elles utilisèrent des armes à fusion pour percer les défenses des Dark-Angels. Faisant fondre le métal comme du beurre, deux membres de la Deathwing succombèrent sous les coups de la contre-attaque. Bientôt les loyalistes se retrouvèrent encerclés et durent se replier dans une salle proche pour tenir un siège, non sans avoir prélevé au préalable un lourd tribut de vies chez l’ennemi.

 

*

Anhiel se sentait impuissant. Le grand-maître Séverin n’avait pas bougé depuis qu’il avait revu Martinien à l’écran. Le visage grave et statufié, il regardait ce qu’il se passait depuis l’arrivée de Mariel. Son second insista de nouveau :
« Maître, il faut intervenir ! Nos unités ne pourront venir à bout seules de la Deathwing. Les autres laquais de Jonson convergent vers la zone des combats. Il est encore temps de rétablir nos chances ! »
A l’écran on voyait Mariel et Martinien se faire face, l’épée à la main. Séverin bougea enfin la tête dans un signe d’abdication.
« Faites donner l’ordre de repli. Dispersez-vous.
-Séverin, non…
-Dispersez-vous !
C’est fini Anhiel. Rejoignez les autres en salle de téléportation et quittez cette planète. » Séverin fit signe aux serviteurs et techniciens de sortir pour de rejoindre les points d’évacuations qu’il avait faits aménager. Il fixa son épée à sa taille, mit son casque et vérifia son arme à plasma. Anhiel ne bougeait plus, il regardait l’écran. Martinien et Mariel venaient de débuter leur combat.
*

Mariel tenta de prendre l'avantage rapidement se mettant à portée de Martinien par un saut spectaculaire. Le vétéran à l’armure verte fit aisément reculer sa proie sous un déluge de coups puissants et rapides. Aussi grands duellistes l’un que l’autre, Mariel avait trente ans d’expérience de plus à son actif et était clairement maître du premier assaut. Martinien tenta néanmoins à plusieurs reprises de casser le rythme en entraînant l’autre épée avec la sienne dans ses esquives. Acculé à l’ouverture de la pyramide, le fils du Lion dût faire le tour de son ennemi pour se sauver. Il parvint à tenir grâce à de nombreuses parades mais devait faire face à un ami qui le connaissait depuis des siècles. Lorsque Martinien tenta de parer de nouveau, son opposant en profita pour détourner violemment sa lame vers le haut, mettant à découvert sa poitrine qu'il frappa rapidement du pied. Propulsé à plusieurs mètres en arrière, le fils du Lion put atterrir néanmoins sur ses jambes et conserver son équilibre. Profitant de ce champ offert, il recula sur une passerelle qui menait à des balcons cerclant la salle.
Le géant au visage ravagé lança un assaut dévastateur basé sur des moulinets visant tour à tour la tête, les côtés et faisant des rotations très vives sur lui même pour accentuer un effet de vitesse. Arrivant sur un pallier qui menait à un balcon appareillé d’instruments exotiques, ils ralentirent un moment.
« Mariel, c’est de la folie ! Nous perdons du temps, les déchus peuvent arriver d’un instant à l’autre !
-Parfait ! Cela me fera plus de trophées à ramener au cercle intérieur ! Essayes de ne pas me rendre la tache trop facile ! »
Décidé à conserver la main, Mariel enchaina de nouveaux moulinets. Malgré une domination aisée de celui-ci, un œil averti pouvait constater que Martinien plaçait quelques instants de stratégies brillantes parées de justesse. Sachant la supériorité de son adversaire, le fils du Lion reculait prudemment en s’économisant et guettait la moindre faille dans l’assaut. Il enchaînait alors une riposte potentiellement mortelle à chaque fois.
Une ouverture dans le mur, au niveau du balcon, les amena dans un petit corridor. La tactique de Mariel évolua vers une série de frappes violentes, faisant jouer de sa puissance physique supérieure. Lames contre lames, il le fit reculer toujours plus loin et l’amena dans ce qui semblait être une salle de réunion. Martinien commença à être un peu plus à l'aise, habitué à la vitesse des coups de son frère. Il bloqua la lame du vétéran sur une table mais celui-ci lui saisit la gorge, le faisant ployer sous sa force. Proche du but, Mariel fut poussé par un coup de pied exécuté dans son dos, le faisant chuter et le désarmant. Roulant sur lui-même pour esquiver, Mariel en profita pour récupérer son arme.
« Quelle joie de te revoir Martinien.
-Tu l’as déjà dit mais ça fait toujours plaisir d’être apprécié à sa juste valeur, n’est-ce-pas ? »
Entamant des frappes simultanées, contrées, déviées et esquivées, les deux astartes partirent dans deux moulinets continus qui finirent par se bloquer. De nouveau lame contre lame, le duel physique se termina par un recul de Martinien, ne voulant pas perdre d’énergie dans cette lutte vaine. Cela risquait d’être long.

*

Flavia
L’enfer était sur eux. Les bolters fumaient de tirer en continu. Les Dark-Angels arrosaient démons comme humains. Aucun bolt ne devait se perdre mais cela ne servait à rien car une dune de corps se formait toujours plus haute alors que les assaillants revenaient sans cesse. A coups de crosses quand ils étaient trop près, les space-marines laissaient leurs frères armés de lance-flammes œuvrer pour rétablir une distance minimum. Tenant chaque entrée de la techno-église Paule, les combats n’avaient pas cessés depuis une bonne vingtaine de minutes et toujours les Dark-Angels résistaient, immuables.
C’est à ce moment que le démon majeur de Khorne décida de s’inviter dans la danse. Tel un obus qui explosa sur la ligne de défense astartes, il atterrit en trombe faisant voler au loin quatre space-marines qui disparurent au milieu de la foule déchainée, tuant nombre de fous au passage. Le sergent vétéran de l’unité ayant échappé au premier assaut tint ses positions et frappa le monstre de son gantelet. Vif au-delà de ce qu’aurait du permettre une telle masse, le démon saisit de son poing le bras du sergent en plein élan. Il le secoua comme fétu de paille avec une telle puissance que le bras finit par être arraché du corps qui termina contre un mur de l’église pour s’effondrer finalement au sol. L’apothicaire Gislain accourut immédiatement. Voyant la scène et voulant à tout prix éviter qu’une brèche ne se forme, Abraxas chargea sans peur. Il courut vers le buveur de sang et profitant d’un monticule de corps proche sauta pour se mettre à sa hauteur et frapper. Le monstre ne put éviter totalement la charge et reçut le crozius en pleine poitrine qui resta coincé dans l’armure. Hurlant plus de rage que de douleur, il saisit le chapelain, dégageant par du même coup son arme, et l’exhiba face à la marée sanguinaire. Cette dernière poussa un grognement de rage primitive comme un signal et le démon lança le maître de la foi à travers les murs du bâtiment religieux de Mars. Gideon s’approcha aussitôt de la brèche, craignant le pire :
« Abraxas !? Abraxas !? Vous m’entendez ? »
Le gantelet de métal du chapelain, tenant son sceptre, émergea de l’obscurité, poussant de coté l’apothicaire. Le fulgurant rugissant contre le démon, il s’avança inflexible malgré le choc et l’armure endommagée.
« Battez-vous ! N’arrêtez-pas ! Purgez ce monde de cette engeance impie. Pour l’Empereur et pour le Lion ! »
Les Dark-Angels se regroupèrent autour du démon dont le rire guttural fit trembler le sol. Il éloigna des ses ailes ses assaillants et prit du champ pour aller se poster au sommet du clocher. De ses cris, il continua à stimuler la haine et l’animosité de ses ouailles. En bas, les astartes comblèrent vite la brèche ouverte. Le chapelain chancela un instant comme prêt à sombrer puis se reprit in-extremis.
« Maudits soient-ils. » Il regarda le buveur de sang en haut de la tour quand il aperçût quelque chose, loin au-dessus.
« Par l’Empereur, qu’est-ce-que c’est ? »

*

Axia
Martinien décida de quitter la salle où il se trouvait pour retourner dans l’espace plus vaste de la pyramide. En effet, Mariel avait changé de style et opté pour des attaques très agressives n’essayant plus de frapper de taille mais d’estoc, pour transpercer son adversaire. Dans un espace exigu où l’esquive était plus problématique, c’était une option logique. Martinien décida donc de se priver d’attaques pour récupérer l’avantage du terrain. Il lui fallut gérer les passages délicats du couloir et de la passerelle, réduisant les possibilités d’éviter un assaut par les cotés. S’économisant, alors que Mariel semblait fatiguer, le fils du Lion se contenta de dévier les coups d’une main et d’esquiver en se baissant ou reculant.
Adoptant des pauses presque nonchalantes, il provoquait l’exaspération de son frère qui bouillait face à lui. Mariel tenta un enchaînement dangereux. Il s’en fallut de peu pour qu’il ne transperce Martinien mais ce dernier put reculer juste à temps laissant son adversaire avec un assaut avorté. Ayant perdu l’effet de surprise, Mariel se retrouvait les bras tendus ne pouvant rien faire de plus et il dut ramener ses bras à lui. Le fils du Lion en profita pour briser l’assaut et retourner l’offensive contre son frère. Cette fois-ci, les choses sérieuses commencèrent pour Martinien qui appuya chacun de ses assauts de ses deux mains. Mariel dut à chaque fois reculer, apparemment plus en état d’esquiver convenablement. Durant l’échange le vétéran tenta un dernier estoc ascendant qu’évita de nouveau Martinien en échangeant sa place. Voyant des signes de fatigues, il put lui faire sauter la lame des mains d’une frappe du pied qui l’envoya à terre du même coup. Il tenait Mariel dos à un mur et totalement vaincu.
« Ce fut long mais c’est terminé. » Le vétéran baissa la tête, abandonnant toute combativité. Martinien alla récupérer l’épée de son frère et parti près du caisson. Il commença à s’éloigner puis s’arrêta regardant une dernière fois son ancien compagnon d’arme.
« Tu pourrais m’accompagner, tu sais. Ils ne te laisseront pas gravir les échelons de l’Ordre, Mariel. Pas plus qu’ils n’avaient prévu de le faire pour moi. Nous n’accepterons jamais d’être des parjures et ils le savent. C’est pour ça que tu es à terre aujourd’hui mais ça ne doit pas être une honte et encore moins une fatalité. Viens avec moi. »
Le vétéran à l’armure vert-sombre, releva la tête, le regard enfin apaisé.
« Adieu Martinien. Que l’Empereur veille sur toi.
-Adieu mon ami. »

*

Les déchus entrèrent dans la salle de téléportation, les loyalistes sur les talons. Ils avaient fait s’effondrer un couloir mais cela ne les retiendraient pas longtemps. Frère Béranger, le techmarine, qui était entré en premier pour préparer l’activation, s’arrêta de stupeur voyant un astartes à terre.
« Anhiel ! » Il se pencha sur son camarade et les autres se mirent en position prêts à recevoir une attaque qui ne vint pas. Béranger fut soulagé de voir que son frère à terre n’était qu’assommé. Ce dernier reprit ses esprits.
« Doucement, mon ami. » Un terminator crut bon de presser un peu les choses.
« Dépêchons, il ne nous reste plus de temps !
-Où est le grand-maître, Anhiel ? » Celui-ci, regarda ses amis le visage grave.
« Il est partit. »

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11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 12:29

La pyramide
Je ne suis nulle part, je suis partout. J’essaye de me concentrer sur mes pas malgré mon esprit fuyant. Au royaume de mes instincts et de mes excès, je ne veux plus me perdre mais comment penser quand les souvenirs reviennent vous étouffer. Je n’avais jamais craint l’obscurité dans mon âme mais je ne voulais pas qu’on la voit aussi ai-je feint de ne pas la voir moi-même. J’avais peur que l’on m’abandonne… encore. J’ai préféré être le premier à partir, à m’enfuir. Comment construire un homme sur une base aussi meuble. Non, je m’égare ! Pourquoi suis-je ici, déjà ? Pour Erell, oui, Erell.

« Du froid je me cache, le cœur blotti dans les nuages. Dans ce miroir la tempête gronde et mes entrailles se tordent de ne pas vouloir. »

Je dois marcher. Tout est si sombre, j’ai l’impression d’être seul dans un vide infini.

« Une bête qui parle et une horloge qui me berce. Je n’ai jamais su qui j’étais car je n’étais personne. Comment peut-on exister ainsi ? N’ai-je que des désirs ? La bête me sourit. »

Je dois marcher. Chaque mouvement est une torture. Mon corps est lourd comme avant. Avant… ?

« Une horloge qui me berce et une bête qui parle. J’ai toujours cru être un autre. On a choisit pour moi, on m’a sculpté alors que l’horloge me berçait. »

Je me perds. Il faut que je pense à elle. Penser… ? Il y a quelqu’un ? Qui est là ?

« Eh bien ! Ne sois-pas si distant. Tu me connais n’est-ce-pas ?
Nous nous tenons si souvent compagnie. Lorsque tu te sens perdu, moi seul partage tes tourments. Gémir à ton chagrin est ma manière de te réconforter. Toi qui ne fais qu’attendre l’aube nouvelle, ta solitude est grande. Je ris de te voir toujours debout et attends d’une excitation sans nom l’instant de ta dernière chute. Celle qui rendra ta vie si vaine et tes attentes si pathétiques. Rejoins mon étreinte et abandonne ce fardeau, ne me crains plus car je suis la fin de ta vie futile. Je suis ta liberté. »


Non ! Encore un pas. Qui d’autre est-là ? Je n’arrive pas à savoir si je bouge… Je me suis égaré.

« Oui mon ami, je le vois bien et je te connais.
Pour qui ne désire que la séparation du monde de nos convictions.
Pour qui ne désire que l’exaltation de ses passions et de son corps.
Pour lui, il n’est nulle distinction entre un sacrifice et une perte.
Suis-je tes pensées ou suis-je ta vanité ?
Peut-être un jour pourras-tu enfin faire la paix avec ton monde intérieur et te pardonner de n’être que toi ? Emprunte mon chemin et apprends. Je suis ta liberté. »


Je ne vois rien. J’ai l’impression de ne pas avancer. C’est comme si le monde se déplaçait alors que je reste sur place… Combien êtes-vous ? Je vais tomber…

« Tu n’as pas à tomber ! Tu sais qui je suis. J’ai toujours été là pour toi. Je t’ai donné plus de liberté et d’exaltation que quiconque ! Je souffle sur les braises qui empêchent tes blessures de se refermer. Rappelle-toi ces grandes messes en mon honneur où tu parcourrais l’univers telle une tempête ! T’ai-je jamais montré du mépris. Tu es mon fils, tu es mon sang. T’insuffler la force de dominer et de ne plus dépendre de personne est mon œuvre. Sans moi, tu ne serais plus depuis longtemps. Qu’importe ces salamalecs, la seule réalité est celle que tu peux détruire. Je suis ta liberté ! »

Je ne veux plus abandonner ma raison. Elle me revient toujours et me déchire plus loin encore... Mes mains brassent du vide, elles n’ont jamais brassé que cela... Je dois rêver. Erell, Lucie…

« Rêve mon ami. Souviens-toi de mon étreinte et de ma griffe si douce. Ton Dieu t’a mutilé comme il s’est mutilé lui-même. Il t’a castré, tu n’es plus un homme. Tant de choses que tu ne pourras connaitre. Pense à l’avenir, pense aux embuches et aux vrais défis. Pas à la vulgarité de la rage mais aux délices des passions. Penses à cette femme et à sa peau. Jamais tu ne pourras être auprès d’elle comme tu le désires. Je les connais bien, tes désirs. Tu n’auras pas de descendance sans moi. Réfléchis que ton passage sera aussi court que sans impact véritable. Tu ne fais même plus parti de la chaîne. Ne veux-tu pas être un homme et jouir véritablement, toi qui fuis sa vie de jadis ? Je suis le plaisir et la passion. Je suis ta liberté. »

Qui êtes-vous tous ?!

« L’âme est comme une pièce dont toi seul a la clef. Nous pouvons la détruire, la consumer ou la torturer. Nous pouvons te séduire, te menacer ou te tromper. Toi-seul peut décider d’ouvrir l’accès à cette pièce. Aujourd’hui tu résistes mais le temps est notre allié. Attendre ta chute est notre délice. »

Je vous entends. Oui, je sais qui vous êtes. Vous êtes moi. Plutôt, une partie de moi. Je ne suis pas venu vous combattre, je sais que cela est vain. Autant me tuer mais ce serait pire encore. Je suis juste venu chercher mon amie. Je vous accepte en moi. Vous êtes ma richesse et mon fardeau. Aujourd’hui je l’assumerai car je devine que plus que ma chute, vous voulez aussi vivre à travers moi. Acceptez ma tyrannie de temps à autre et j’accepterai les vôtres de même.

Brulez-moi ou laissez-moi accomplir ma tâche mais choisissez bien car sans moi, vous ne serez plus.



Vous êtes encore là ?
Je n’en peux plus, je marche depuis si longtemps. Répondez-moi ! Ne me laissez pas seul. Lucie, Erell, ne m’abandonnez pas maintenant... pas encore…


*

Un horizon magnifique, nuancé de bleu et de rose, englobait la terre à la tombé du jour. Deux frères regardaient le futur :
« Tu as de la chance partir avec les dieux, je t’envie.
-Tu as tort mon frère. Pour partir au ciel, il faut le regretter. Il faut craindre ce que cela représente. Je suis à même de partir parce que je regretterai ma vie et le bonheur que j’y avais. Les dieux veulent le préserver. Cette chance qui fut la mienne, c’est une bonne chose que de se battre pour que cela reste possible pour d’autres. Je n’ai pas eu le choix de les suivre mais j’accepte avec joie l’opportunité de servir cette cause. J’en comprends le prix.
-Et moi, je n’en suis pas digne ? C’est ça ?
-Bien sûr. Toi, tu dois apprendre à aimer la vie pour pouvoir enfin la défendre. Tu es fait pour aimer. C’est une tâche bien plus ardue car ainsi tu seras à même de choisir ce qui sera plus que ce je n’aurais jamais eu.
-Ne dis pas ça. Tu es mon frère et j’en suis fier. »
Le vent soufflait doucement comme une chaude caresse sur la peau des jeunes hommes. Tous deux regardaient au loin.
« Il faudrait que tu fasses quelque chose pour moi.
-Quoi donc ?
-Me laisser partir mais ne pas me laisser mourir en ton cœur. Les gens qu’on aime ne disparaissent pas vraiment. J’imagine souvent tante Régia et Edissia à mes cotés, riant avec moi. Elles sont toujours là.
C’est mon vœu, frangin. Laisse-moi partir mais ne me laisse pas mourir. Fais que ma vie ait un sens à travers la tienne. Tu veux bien ?
-Si tu veux, c’est juré mais j’t’le dis gentiment, t’es vraiment con quand tu balances tes tirades.
-C’est certain. »

*

Qu’est-ce-que c’est ? Je t’ai retrouvé! Je t’ai enfin retrouvé…

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11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 12:27

Flavia

Une série d’explosions intervinrent aux alentours d’Ortonius et dans les dômes attenants. Abraxas demanda rapidement leurs rapports à la seconde ligne de Dark-angels autour de la ville-comptoir et, comme il le craignait, des actions de terrorisme avaient été lancées pour soulever la population locale contre les fils du Lion. Des imposteurs grimés en Dark-Angels loyalistes agressaient à tout va une foule en pleine effervescence. La réaction ne se fit pas attendre et déjà des rassemblements en colère commençaient à se former alentour. Le chapelain appela au regroupement autour des fortifications de leurs positions faites avec le matériel amené à cet effet. Ayant prévu un retournement de situation de ce type, les impardonnés avaient construit au fur et à mesure de leur avance dans Ortonius des fortifications et des systèmes de défense pour y tenir un siège. Le défi s’annonçait conséquent car des mouvements de la garde locale et des Arbites indiquaient que les traitres sortaient enfin au grand jour. Cela ne se fit pas sans mal et des conflits internes eurent lieu sans doute avec des individus qui refusèrent de se retourner contre les Astartes. Durant le temps de gestation qui fut nécessaire aux renégats pour se rassembler, les Dark-Angels firent une percée dans la ville pour tenter de la pacifier une bonne fois pour toute. Abraxas voulait éviter autant que possible d’avoir à combattre sur deux fronts à la fois et pour cela il fallait qu’Ortonius soit à eux. En ce sens, il prit plus de risques mais il employa aussi moins de finesse. Le chapelain fit tonner l’artillerie sur le cœur de la ville où se cachaient les déchus sans se soucier de faire plus de prisonniers en l’instant. Les vindicators et les lance-missiles détruisirent rapidement nombre de bâtisses où se tenaient les renégats. L’offensive rapide et massive porta ses fruits. La débâcle chez l’adversaire permis de circonscrire de manière significative les dernières poches de résistance et enfin ils purent approcher leurs frères maudits ensevelis sous les décombres. L’un d’entre eux, encore en vie se débattait faiblement sous plusieurs centaines de kilos de plasbéton. Abraxas arriva sans ménagement et lui comprima la poitrine sous sa botte. Le chapelain ne dit rien et observa l’individu agoniser. Il se rendit compte rapidement que la peinture de son armure n’était pas d’origine et son œil averti lui confirma qu’il s’agissait d’un imposteur. Il lâcha un tir de fulgurant dans la tête du renégat, s’adressant à ses seconds :

« Ce ne sont pas des déchus mais des survivants du chapitre de Praxius, le Fléau des infidèles. Cela évitera les problèmes avec nos frères non initiés. Purgez-moi les environs sans pitié ni retenue. Je veux que ce périmètre soit à nous en moins de dix minutes. »

Il retourna en périphérie de la ville près des premières lignes de défenses. Les frères de la troisième et de la quatrième qui avaient été positionnés en périphérie finissaient d’arriver. Il regarda vers la marée humaine qui se massait au loin. Il n’y avait pas beaucoup de blindés pour l’instant mais cela ne tarderait pas à arriver. Les individus semblaient en transe, prêts à se battre comme des damnés. C’étaient précisément ce qu’ils étaient en train de devenir. Abraxas avait l’expérience qui lui permettait de reconnaitre une foule manipulée par le chaos et déjà, l’Immatérium bouillonnait. Chaque habitant avait été fourni en armes, sans doute résultat du trafic à l’origine de la campagne d’Adelphe III. Un voile rouge recouvrait les visions. Le dieu du sang préparait son banquet et ses râles faisaient trembler la terre. Le chapelain isola un attroupement particulier mené par un individu massif et charismatique. Il zooma et reconnu le sigle inquisitorial sur l’individu. Barnard lui avait déjà présenté l’image de ce dernier : le chasseur de démons Blaise Terdre était passé à l’ennemi. Abraxas se demanda si ce qu’ils avaient prévu serait suffisant. La planète semblait prête à les ensevelir.


*

Axia
Le chapelain investigateur Astérios était équipé d’une armure dreadnought imposante qui, recouverte d’une robe de bure adaptée, semblait plus grande encore. La capuche sur un crâne grimaçant, créait une ombre au milieu de laquelle brulaient intensément deux lueurs rouges. Véritablement terrifiant, il avançait implacable dans les couloirs du complexe xénos, forçant l’allure de son escouade pour que nul n’échappe à la justice de l’Empereur. En vérité, il brulait de capturer des déchus pour qu’il lui soit permis de les soumettre à la purification par la torture et ainsi contribuer à la rédemption du chapitre. Les passages étaient parfois obstrués de barricades montées en vitesse par les soldats humains qui tentaient de leur barrer la route. Armés de fusils laser et de bolters lourds, ils inondaient l’espace de projectiles dès que s’approchaient les Dark-Angels. Ils ne semblaient pas très bien organisés et surtout pas suffisamment prêt à leur faire face. Le seul équipement des Astartes suffisait à faire la différence. L’envoi de quelques grenades, qu’elles fassent mouche ou non, permettait grâce à la réverbération dans des espaces confinés de déstabiliser les renégats. S’ils avaient été simplement équipés de protections contre le bruit et les flashs aveuglants, ils auraient pu résister bien plus longtemps. Qu’un capitaine de la trempe de Séverin, n’y ait pas pensé était absurde et il semblait évident que le grand-maître des déchus sacrifiait ses pions. Malgré cela, ces « pions » étaient très nombreux et les grenades n’étaient pas inépuisables. Astérios savait qu’il ne fallait pas trop présumer de ses forces et garda la prudence à l’esprit préférant économiser au maximum le matériel. Le maître de la foi privilégia le corps à corps en défonçant les cloisons à coup de gantelets ou de marteaux tonnerres pour atteindre les hérétiques. Il était évident que leurs ennemis n’avaient pas encore dévoilé leur jeu.

*

Mariel menait avec le champion de compagnie Antoine, une unité de 5 astartes. Ils durent affronter deux accrochages face à deux dizaines de soldats. La première fois, c’était une embuscade dans un long corridor d’une quarantaine de mètres. Les traitres attendirent que les Dark-angels soient suffisamment avancés dans le couloir pour se révéler. Des panneaux blindés coulissant avec des ouvertures pour permettre des tirs apparurent et l’enfer se déchaina sur les fils du Lion. Antoine avait pris avec lui un large bouclier tempête derrière lequel l’unité put se mettre à l’abri et avancer. Les impacts dus aux ricochets, criblèrent les parois alentours créant un nuage de poussière à mesure que les astartes progressaient. Le feu nourri était tel que le champ de force du bouclier surchargeait parfois et des projectiles passaient. Un des frères y gagna une large blessure à la cuisse droite mais ne broncha pas pour autant. Quand ils furent assez proches, ils envoyèrent une grenade aveuglante qui déstabilisa les soldats humains. Mariel saisit l’ouverture et fonça l’épée à la main. Le marine arriva au cœur du dispositif ennemi. Il massacra sans pitié les pauvres bougres qui, déjà sans être aveugles, n’auraient eu aucune chance. Un sergent armé lui-même d’une lame donna un semblant de riposte qui ne fit qu’attiser un peu plus la violence du vétéran. Les murs furent rougis par le sang. Il y eu un second essai pas plus concluant que le premier. Un missile fut tiré au plafond pour ensevelir les renégats. Ceux qui n’étaient pas morts ainsi étaient de toute façon hors de combat de par l’explosion décuplée. Tous furent achevés à la main par soucis d’économie.
Les interférences énergétiques rendaient difficiles les communications à mesure que les groupes de Dark-angels avançaient. Chaque groupe s’isolait et Mariel s’attendait à tout instant à ce que les choses sérieuses commencent. Ce dernier était dans un état de tension peu commun même pour un astartes. Les dangers de la mission n’en étaient pas la cause mais le fait de ne pas avoir été assigné à la traque des déchus à Flavia, constituait un affront qu’aucun homme et encore moins un space-marines n’aurait pu accepter. A ce moment précis, la seule chose qu’espérait Mariel était d’avoir la chance de tomber face à ces frères ayant trahi le primarque et de pouvoir les livrer à Bélial pour retrouver les bonnes grâces de ses supérieurs. Néanmoins, il ne pensait pas qu’il puisse y en avoir dans ce nid de xénophiles. Son unité passa dans un énorme hall ressemblant à une arène déformée sans aucune symétrie ni aucun élément décoratif redondant. Des ouvertures au plafond, haut de vingt mètres, comprenaient en leurs centres des tubes qui descendaient à mi-hauteur. Des symboles incompréhensibles gravés au sol se tordaient et rendaient la stabilité des marines incertaines. C’est alors qu’ils étaient à mi-parcours, qu’une dizaine d’astartes à la livrée noire émergèrent des murs comme par magie et ouvrèrent le feu. L’escouade loyaliste était encerclée. Antoine se positionna aussitôt et se frères formèrent un cercle pour faire face aux agresseurs. Ils reculèrent calmement pour offrir le moins d’angles de tirs possibles et profiter au maximum de la protection qu’offrait le bouclier du champion de compagnie. Ils comprirent trop tard le piège. Une première explosion propulsa Antoine dix mètres au loin et abattit deux d’entre eux. Ils étaient au milieu d’un champ de mines. Le Dark-angel à coté de Mariel voulut tirer un missile mais un bolt en pleine tête mit fin à ses intentions. Alors que ce dernier tombait, Mariel vit horrifié le projectile antichar tomber à leurs pieds. La réaction en chaîne des charges placées pour eux fit s’effondrer le sol et engloutir tout le reste de l’unité dans les entrailles du complexe. Mariel tira une ultime fois en direction des déchus, l’épée à la main hurlant de rage alors que tout s’achevait ainsi. L’Empereur l’avait abandonné.
Le calme revint, irréel, et le frère Antoine essaya de reprendre pieds quand un terrible choc le ramena dans les ténèbres. Anhiel, alors qu’il était rejoint par ses frères déchus, regarda le champion de la quatrième compagnie à ses pieds.
« Maître Séverin. Ici Anhiel. C’est fait.
-Parfait, nous nous retrouvons en salle de contrôle. Commencez à installer le sujet et démarrez le processus. »

*

« Où croyez-vous aller ?! » La voix forte du grand-maître résonna encore longtemps dans la salle de la pyramide, couvrant un court instant les gémissements des âmes perdues. Il pointait son pistolet à plasma sur Martinien en chemin vers une des ouvertures au pied de l’édifice. Celui-ci tourna doucement la tête et regarda sans broncher le déchu. Séverin vit tout de suite qu’il ne regardait plus le même homme. Il parla d’un ton amer.
« Imbécile, je t’offrais une chance unique de remettre les choses en ordre. De laver notre affront.
-C’est inutile Séverin. J’ai compris vos intentions, n’essayez-pas de les cacher derrière de nobles idéaux. Votre quête n’est qu’une vengeance.
-Justice ! Ce n’est que justice, novice ! Malgré tes siècles de services, tu ne sais rien ! » Martinien se tourna complètement pour lui faire face. Le visage du déchu avait changé. Son maintien noble avait cédé le pas à un regard fou. Le fils du Lion secoua la tête ne quittant pas l’arme qui le menaçait des yeux.
« Je sais que vous êtes un menteur. Vous n’avez jamais eu l’intention de libérer les pauvres bougres prisonniers de cette bâtisse impie, comme vous n’aviez jamais eu l’intention de me faire devenir capitaine ou de reprendre la grande croisade. Cette machine diabolique que vous avez trouvée en ce lieu, vous voulez vous en servir pour tromper mon chapitre en substituant non pas un capitaine mais un officier en second qui aurait pu influencer son supérieur. Un capitaine détient des codes et des habilitations que votre taupe ne peut avoir pour ordonner ce que vous souhaitez. » Le grand-maître tournait doucement autour de Martinien. Il ne disait plus rien, confirmant à sa cible la véracité de ses dires. Le Dark-Angel continua.
« De cette manière, vous espérez attirer ici d’autres compagnies, peut-être même le Roc en prétextant n’importe quoi, comme une demande de renfort. L’assaut qui doit se passer à Flavia a été orchestré en ce sens.
-Comment pouvez-vous être au courant de cela ?
-Je suis sûr que vous avez pensé à un appât magnifique. Une fois assez de monde attiré ici, vous déclencherez le dispositif de la pyramide. Vos ennemis seront engloutis dans l’effondrement de la planète et votre vengeance sera consommée. J’attendais de savoir qui vous étiez et aujourd’hui, je le sais. Ce que j’ignore, par contre, c’est pourquoi vous ne m’avez pas éliminé. Ce ne sont pas les occasions qui ont manquées et Erell pouvait être gérée autrement. Eclairez-moi, maître. Vous me devez bien ça. »
Les deux géants se fixèrent pendant de longues secondes. La mâchoire de Séverin se crispa un instant. Il baissa son arme.
« Je voulais que vous compreniez Martinien. Vous, au moins deviez me donner raison même en cette époque ! Nous avons été trahis il y a dix-mille ans ! L’Empereur savait pour le Chaos et il ne nous a rien dit ! Nos n’étions pas prêts comme s’il avait désiré tout le mal qui est advenu. Il nous a doublement trahis en nous confiant au Lion. Le primarque nous a méprisés. Je voulais que vous le voyiez. Je ne m’attendais pas à ce que les bureaucrates corrompus de cette planète le comprennent mais vous. Nous sommes frères. On nous a désavoués en nous refusant les fonctions qui nous revenaient de droit ! J’avais déjà conquis des systèmes entiers avant Lion El’Jonson. Comment pouvait-on m’infliger une telle disgrâce ! Relégué en arrière-ligne ! Aujourd’hui, il ne reste plus rien des nobles idéaux de jadis. C’est mon devoir de mettre fin à cette hérésie. »
Martinien regarda cet homme et eut pitié. Ce n’était pas du mépris mais une réelle compassion.
« Il reste de l’espoir et je ne vous laisserai pas le détruire. » Il se dirigea de nouveau vers la pyramide mais un jet de plasma passa à quelques centimètres de lui. Il s’arrêta.
« Ne bougez-pas. Qu’espérez-vous faire ? Aller sauver votre amie ? Cette zone est soumise au chaos Martinien. Vous n’y survivrez pas. Je vous l’ai dit, on nous a menti. Il n’y a aucun espoir et je ne vous laisserai pas mettre à bas toutes ces années d’efforts. C’est moi qui en secret, ai transmis les informations qui manipulaient tout ces prétentieux qui se croyaient maîtres de leurs vies, à commencer par cet idiot de Praxius ou l’inquisiteur Terdre. J’ai foulé aux pieds tout ce en quoi je croyais pour qu’enfin justice arrive. J’ai même frayé avec le chaos par l’intermédiaire d’un sorcier qui se cachait sous les traits du fonctionnaire Télias. J’ai tout de suite su qu’il m’avait menti en me parlant de ce complexe. Je connaissais déjà les lieux. Vous voyez, cette planète était déjà condamnée par des enjeux inhumains. Je ne fais que donner un sens à sa destruction. Les valeurs que défendait l’Empereur sont mortes. Il est temps que tout cela finisse Martinien. Accompagnez-moi, il n’y a plus que cette issu pour nous. » Un silence lourd s’ensuivit. Le Dark-Angel tournait toujours le dos au déchu. Aucun d’eux ne fit plus attention aux plaintes d’Axia. Au loin, on entendait des bruits d’explosions et de combats dans les couloirs. Le fils du Lion parla enfin :
« Que m’aviez-vous dit déjà… ? On ne fait pas quelque chose parce qu’on est sûr de son succès mais parce qu’on la croit juste. J’avais trouvé cette phrase magnifique. Il est triste que vous n’y croyiez plus vous-même. Vous deviez être un grand capitaine Séverin et je regrette sincèrement que l’humanité ait pu vous perdre mais je n’abandonnerai pas Erell. » Martinien reprit son avancée et s’engouffra dans les ténèbres de la pyramide. Le grand-maître Séverin resta immobile puis rengaina son pistolet.

Après ce qui lui sembla être une éternité, un message lui parvint :
« Maître Séverin. Ici Anhiel. C’est fait.
-Parfait, nous nous retrouvons en salle de contrôle. Commencez à installer le sujet et démarrez le processus.» Il quitta les lieux sans plus de cérémonie, le regard sombre.

*

Flavia
Des groupes de civils armés de fusils de toutes sortent avançaient maladroitement au milieu des rues dévastées d’Ortonius, essayant de se mettre à couvert. Ils étaient déchainés. Les Dark-Angels avaient aménagé pour chaque artère à protéger, des barricades avec un emplacement pour chars. Des vindicators, des predators et des razorbacks avec bolters lourds jumelés étaient disposés le long de la ligne de front, faisant feu dès qu’une masse trop importante se ressemblait. La foule se dispersait quelques temps de par l’impact traumatisant et dissuasif d’un tel feu nourri. Des marines appuyaient les blindés de leurs bolters, prenant le temps d’ajuster leurs tirs au maximum pour ne rien gâcher de leurs munitions. Des scouts snipers veillaient ici et là pour circonscrire une éventuelle menace antichar. Le dispositif était bien en place et parfaitement fonctionnel mais les cibles étaient bien trop nombreuses. La haine et la soif de sang étaient attisées par quelques personnages devenus leaders d’un instant, se laissant griser par l’importance que leur offrait l’histoire. Des rédemptionnistes, des wyrds et des mutants sortirent des profondeurs de la cité, attirés par la perspective d’aller défier l’Empereur et ses anges. L’inquisiteur Terdre poussait les assauts en continu sur les lignes astartes, comme des vagues sur une falaise. Le chapelain coordonnait les opérations faisant le tour des différents points de contact, haranguant ses frères sans relâche de psaumes de la foi et de chants de batailles. Les unités d’assaut surveillaient les tentatives de débordement par les toits pour bloquer toute avancée et maintenir un anneau défensif impénétrable. Les scouts armés pour le corps à corps patrouillaient sans relâche dans les égouts, les caves ou les maisons qui pouvaient permettre des percées plus sournoises. Abraxas était satisfait et sentait qu’ainsi ils pourraient tenir au maximum de leurs possibilités néanmoins il ne savait pas si ce serait suffisant.
Enfin, il reçut l’appel en priorité qu’il attendait :
« Maître Abraxas, un certain colonel Masini souhaite vous parler.
-Branchez-moi.
-Seigneur Chapelain ?
-Je vous entends colonel. Je suis le maître de la foi Abraxas de la troisième compagnie des Dark-Angels. Sous l’autorité de maître Bélial et de l’Empereur.
-Colonel Masini du 25ème régiment de Carmina sous les ordres du seigneur commandant Jung et de l’Empereur. Je suis chargé de vous transmettre les salutations respectueuses du seigneur commandant qui n’a pas oublié nos frères d’armes Astartes. Il est heureux de pouvoir vous donner assistance sur ce même monde qui vous a fait le rencontrer il y a trente ans.
-Nous acceptons votre aide. Le capitaine Barnard transmet de même ses salutations respectueuses au seigneur commandant. Quelle est votre situation colonel ?
-Grâce à votre contrôle du ciel et de l’espace d’Adelphe III, le 25ème régiment a pu se positionner en orbite et commencer son débarquement dès que votre barge nous a prévenus. Nous sommes actuellement aux portes de la cité ruche conformément aux prévisions. Les soldats de Carmina devraient être en mesure de vous rejoindre d’ici une heure.
-Faites au mieux, nous tiendrons en vous attendant. Ne laissez personnes vous barrer le chemin colonel. Quiconque se montrera hostile à votre avancé devra être considéré comme traitre sans autre forme de procès. Je vous envoie un cantique codé de notre situation et vous tiendrai informé au fur et à mesure. Pour l’Empereur. Abraxas terminé. »
Le chapelain resta un instant perdu dans ses pensées, essayant d’évaluer le temps qu’ils pourraient tenir. Pour l’instant, en les maintenant à distance, la frénésie chaotique était contenue mais le pire les guettait.

*

Ortonius était entouré à un ou deux kilomètres de trois petites villes qui connurent leurs heures de gloire il y a fort longtemps, durant l’expansion industrielle de la cité ruche. Comme beaucoup d’autres depuis, elles étaient devenues des zones surpeuplées de non droit total. Les gangs y faisaient la loi et la violence était le lot quotidien pour les habitants. Les bâtiments de quatre étages pour la plupart étaient dans des états misérables, prêts à s’effondrer. Cela n’avait pas empêché les plus désespérés d’essayer d’y trouver refuge malgré tout.
Ces agglomérations avaient été épargnées par la vague d’actions terroristes des « faux Dark-Angels » visant à soulever la populace. En fait les survivants du chapitre du « fléau des infidèles » que Séverin n’avait eu aucun mal à rallier contre ses frères, avaient épargnés, à dessin, les alentours d’Ortonius. La phase suivante du plan du grand-maître se mit en place pour finaliser l’asservissement la foule courroucée de Flavia aux puissances de la ruine. Les imposteurs menèrent à partir de ces petites cités perdues, des attaques contre la foule qui prenait d’assaut Ortonius et les fils du Lion. Se montrant à découvert, ils provoquèrent la population donnant l’opportunité à l’inquisiteur Terdre de lâcher sa meute sur un os qu’elle pourrait dévorer. Des alliés humains à Séverin, appuyèrent les marines pour donner l’illusion que les villes elles-mêmes s’étaient liguées contre la foule. Il n’en fallait pas plus pour que la boucherie ne débute. La marée humaine submergea ces zones laissant le carnage s’opérer et les esprits exploser. Les fauteurs de troubles s’étaient prévus des points de repli discrets et réitérèrent le processus autant de fois que nécessaire pour rendre les malheureux manipulés, totalement hystériques. Au loin, Abraxas assistait impuissant à l’avènement du Chaos et, déjà, des démons faisaient leurs apparitions ajoutant leurs participations dévotes au bain de sang. L’inquisiteur Terdre était maintenant entouré d’une aura rouge et son corps se déformait peu à peu de façon grotesque. La réalité s’effritait et les morts devenaient légions.

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11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 12:21

Flavia
Afin de rester discrets, les déchus ne prirent pas le risque d’ériger des défenses dans les règles de l’art comme des casemates de béton et d’acier. Sachant qu’ils allaient bientôt être attaqués, les exilés de Caliban et leurs alliés locaux improvisèrent avec ce qu’ils avaient sous la main. Nombre de bâtiments de la ville étaient déjà suffisamment solides pour tenir des assauts et servir d’entrepôts aux matériels. Des techno-adeptes renégats usèrent de charges pour bloquer des intersections et des rues en démolissant les coins d’immeubles. Les débris formèrent de hautes barricades capables d’empêcher la progression de blindés tout en mettant à découvert quiconque aurait l’audace de les escalader. Quand les Dark-Angels s’approchaient d’un carrefour, ils constataient que les édifices de chaque côté étaient détruits, ce qui les empêchait d’accéder à un point de vue surplombant les positions ennemies. Les coins des quatre bâtiments du croisement avaient été aménagés pour que les défenseurs puissent disposer de batteries dont le champ de vision couvrait la rue à l’endroit où devait se déplacer les assaillants. Profitant de ses positions de tirs croisés en hauteur, les déchus installèrent dans les derniers étages des armes antichars pour parer à l’avance des tanks. Certaines barricades et rues dissimulaient elles-aussi des postes de tir s’appuyant mutuellement. Pour optimiser l’efficacité, les déchus s’étaient séparés et opéraient seuls avec les équipes humaines à leur disposition. Abraxas avait prévu le pire et s’attendait à ce que leurs ennemis soient prêts et équipés comme il se devait. Dans cette logique, il allait devoir composer avec les champs de mines dans les méandres d’Ortonius. A mesure que les Dark-Angels s’avançaient dans la ville, les défenses devenaient plus complexes. Elles étaient conçues pour former un réseau serré et pour embourber les attaquants dans une résistance acharnée demandant peu d’hommes. Les mines étaient cachées dans des gravas ainsi que dans des structures à faire s’effondrer pour couvrir un repli ou ensevelir des astartes. Certaines charges pouvaient être activées à distance au bon vouloir des ennemis embusqués. Les chars nécessaires pour pouvoir plus facilement frapper les immeubles ou optimiser les portées de tir, étaient fragilisés par cette configuration et exigeaient une escorte d’infanterie conséquente. En amont les scouts se positionnaient pour appuyer les équipes de déminage. Les parades face à tous ces éléments, Abraxas les connaissaient et la première était la patience. Il ne fallait pas se précipiter. Marcher inexorablement, conquérir et sécuriser les secteurs un par un. Eviter l’encombrement et privilégier la mobilité. Un bâtiment à investir pouvait être un piège redoutable. Feignant de s’enfuir d’une position pour attirer ses adversaires, les déchus faisaient s’effondrer la bâtisse une fois les Dark-Angels entrés. Généralement, dans ce genre de conflits, tout n’était que batailles de traquenards. Un objet, une arme à l’abandon pouvait être un piège mortel. Idem pour une porte qui, du coup, devenait le passage le plus inadéquat pour entrer ou sortir d’un bâtiment. Tout cela impliquait un calme et une rigueur d’exécution sans faille que seul des astartes pouvaient avoir. Malgré la pression constante des déchus pour obliger leurs frères honnis à se précipiter, rien n’y fit.
Les grenades, les armes d’assaut et les lance-flammes rugissaient à travers la ville purifiant impitoyablement les soldats humains. Les déchus pour l’instant ne prenaient pas de risques inconsidérés et, aussi pragmatiques que leurs ennemis, reculaient en bon ordre. Afin d’accélérer la débâcle chez les renégats humains, les chants sacré de purge des fils du Lion étaient diffusées assez fort pour qu’on les entende mais pas trop pour que l’on puisse aussi entendre les cris des soldats qui se faisaient occire.
Les escouades autoportées étaient un atout technologique important car on ne pouvait miner impunément le toit d’un immeuble où l’on se cachait. Malheureusement, les limites des ces sauts qu’autorisent les réacteurs dorsaux se situaient dans la dangerosité intrinsèque du terrain qui rendait hasardeux chaque avancées. Les astartes risquaient de se mettre hors de combat rien qu’en décollant ou atterrissant. Les Land-speeders étaient eux-aussi très appréciés, non pas pour intervenir directement car, dans ce genre d’environnements, ils étaient des cibles faciles mais pour quadriller et repérer les lieux. Dans une guerre urbaine, le deuxième moteur de la victoire après la patience était les renseignements.
Si la progression sur le terrain était satisfaisante, Abraxas n’avait pas oublié les avertissements de Barnard et craignait surtout le piège qui révèlerait la véritable nature de l’ennemi. Il retardait au maximum l’arrivée de maître Bélial et de la Deathwing en téléportation, espérant même ne pas y avoir recours.
Pour l’instant, les pertes étaient acceptables et l’avancé conforme aux prévisions malgré une discipline de fer et une ténacité des autochtones qui ne pouvait que forcer le respect. Leurs snipers étaient de redoutables professionnels mais les scouts arrivaient à les circonscrire. Le chapelain regretta que de tels individus soient ainsi sacrifiés à cette lute fratricide. Il avait assisté parfois Astérios lors de ces interrogatoires et il ne pouvait nier un malaise malgré sa foi et sa détermination. Cette guerre n’était pas la leur et il haït ses frères déchus pour les y avoir mêlés.

*

 

Axia
Alors que le techmarine s’affairait avec des serviteurs à sceller le caisson dans lequel était endormie Erell, le juriste Télias entra dans la salle. Il regarda la scène, n’en perdant pas un instant. Ses yeux brillaient et il s’en voulut d’être à ce point excité mais bientôt, enfin, il serait immortel aux cotés de son dieu. Sans doute que Noss regretterait les frissons que procuraient ses machinations en tant qu’humain avec ses risques et ses délices de victoires d’autant plus grands. Il se rappela l’exécution de ses complices, les nobles d’Adelphe, tués par Séverin. L’expression du gouverneur planétaire Achylle de Coche avait été particulièrement savoureuse. La décharge de plasma avait transpercé son abdomen et élimina du même coup ce pleutre de Gueusquin qui se cachait derrière. La fin des autres complices l’avait moins amusé, ce fut surtout la mise à mort de ces deux là qui lui donna le plus de jubilation. Réfléchissant à la suite des opérations, il se rappela qu’il lui faudrait quitter la planète avant de déclencher le processus qui ouvrirait la capsule au cœur de la pyramide. Normalement, Conrad devait avoir fini les préparatifs de l’appareil furtif avec lequel s’échapper et le système qui permettrait que l’activation se fasse à bonne distance. Les techno-adeptes avaient patiemment posés des runes de protections psychiques pour protéger la « clef » afin qu’elle puisse être conduite au centre du nexus psychique sous l’édifice. Un système de propulsion autonome permettrait d’acheminer la jeune fille au bon endroit sans que personne n’entre à l’intérieur. C’était, en parti, le domaine du Chaos où on ne pouvait s’aventurer impunément. Le sorcier Noss avait au préalable placé sur Erell, l’artefact nécessaire à l’accomplissement du rituel. Ca avait été une cérémonie longue et éreintante pour fournir en énergie noire l’objet en question. Regrouper les connaissances interdites qui permettaient d’activer convenablement la pyramide avait été une quête en soi.
Quand ce fut finit, Télias s’approcha doucement du techmarine :
« Je vais porter le boitier de commande au seigneur Séverin. Merci beaucoup pour ce que vous avez permis de faire, frère Béranger. A présent vous pouvez aller la placer dans l’édifice pour libérer mon peuple. » Sans un mot, le petit objet lui fut remis et l’astartes quitta les lieux. Noss attendit. L’esprit en éveil, il surveilla mentalement l’acheminement d’Erell. Quand il fut sûr qu’elle fut sous l’énorme monument, il s’éclipsa discrètement. Il sentit la présence du psyker ennemi se rapprocher avec les Dark-Angels loyalistes conformément à ses plans. Le sorcier se savait traqué par l’archiviste et s’en était servi pour attirer les ennemis de Séverin sur place. Ils allaient pouvoir retenir ce dernier et ses suivants, le temps nécessaire pour qu’il puisse s’enfuir. Il remarqua que sa main tremblait autour de la commande.

*

Martinien était assis, immobile dans une pièce à coté des machineries de transfert d’esprits. Il hésitait et tentait d’assimiler les informations que lui avait donné le grand-maître des déchus. Devenir capitaine des Dark-Angels à la place de Barnard, par exemple. Quelle folie et quelle tentation. N’avait-il aucune noblesse en lui finalement ? Pourquoi hésitait-il ? Quel était ce devoir auquel il se sentait rattaché ? Comment avait-il pu accepter le sacrifice de la fille de Lucie ? L’ignorait-il vraiment ? Au fond de lui trainait des justifications factices à son ambition. Mais en fait d’ambition, il s’agissait plus d’être de nouveau dans un moule car la vérité était qu’il était terrorisé par son libre arbitre. Ce n’était pas une course vers un idéal mais une fuite de sa vie redécouverte.

« Je ne suis qu’une bulle de savon qui voudrait être un peu plus grande avant de crever. »

Un flash lui apparut un court instant, le faisant se lever brusquement. Des images d’apocalypse, de son enfance avant le chapitre et de Lucie lui vinrent brutalement. Il se prit la tête entre les mains. Il avait déjà subit des attaques mentales et avait été entrainé à y résister mais dans le cas présent ce n’était pas tant une agression, qu’une profusion d’images incontrôlées. Martinien put s’appuyer contre un mur le temps d’un court répit où la fantasmagorie cessa. Il essaya de faire le point mais l’assaut recommença de plus belle. Les mêmes images et les mêmes séquences. Le fils du Lion comprit rapidement qu’on voulait communiquer avec lui et comprit tout de suite qui tentait de le faire : Lucie.
Dire que l’expérience fut agréable aurait été mentir mais Martinien y voyait deux éléments qui lui redonnèrent un court instant le sourire. Son mal de crâne avait disparu et Lucie était toujours là, d’une certaine manière.
Ce fut le silence. Ca n’avait duré que quelques secondes mais cela avait été d’une intensité extraordinaire. Le Dark-Angel fut même surpris de constater à quel point il voyait clairement l’avertissement qu’on lui avait lancé. Il comprit le drame de ses hésitations et ses faiblesses. A présent, il savait que la situation était pire. Erell l’avait pourtant prévenu pour Séverin mais il ne voulait pas y croire. Il voulait des rails sur lesquels reposer sa vie et sous couvert de liberté, il se laissait manipuler. Ne plus penser, ne plus avoir de responsabilités. La jeune fille avait feint de se fâcher avec lui pour le sauver au milieu des déchus qui l’auraient éliminé sans hésitations s’il avait refusé. Martinien se trouva bien pitoyable et l’excuse d’avoir été influencé psychiquement pesait bien peu.
Il se calma et regarda ce qu’il lui restait comme option.

*

« Sa trace a disparue. »
Gatien se tenait derrière Barnard, en tête de la colonne qui avançait dans les boyaux aménagés sous les ruines d’Axia.
« Nous sommes donc repérés si nous n’étions pas déjà attendus. »
Le capitaine fit quelques signes tactiques et les différentes unités se déployèrent comme une mécanique impeccablement entretenue. Devant les sas de décontamination, les lance-missiles se positionnèrent et firent exploser les portes blindées. Des fumigènes et grenades aveuglantes furent lancés et l’assaut commença. Quelques soldats humains sur place se firent tailler en pièce dans les premiers instants par Astérios ouvrant la marche. Comme pour une bataille urbaine, investir un complexe demandait de la patience et de la méthode. Les unités avançaient implacablement purifiant et sécurisant chaque secteur traversé pour prendre le temps de désamorcer les pièges sur le chemin et pour éviter une prise à revers. Apparemment il n’y avait pas de systèmes passifs de sécurité, laissant supposer qu’ils n’étaient pas attendus mais cela ne suffit pas à convaincre Barnard. Le complexe étant vaste et fort de nombreuses intersections, le risque qu’impliquait de se scinder en groupes plus petits était inévitable. Le copiste détermina par psychométrie les couloirs empruntés de ceux abandonnés. Les impardonnés bloquaient avec des mines et des capteurs les sections qu’ils ne suivraient pas et se séparèrent en groupe de cinq pour investir les lieux. Mariel menait l’un d’eux. L’esprit en feu, il marchait dans les couloirs tel un dieu de la guerre courroucé.

*

Le seigneur Noss observa du poste qu’il avait aménagé en secret, les troupes du capitaine Barnard qui investissaient le dédale des souterrains xénos. Il trouva pitoyable et triste la rigidité militaire de ses ennemis. Cela manquait d’un sens artistique évident. Une fois qu’il fut sûr que tous furent rentrés, il se dirigea vers le passage aménagé pour sa fuite. Il pénétra dans un sas de décontamination et revêtit sa combinaison. Quand il eut fini, il se rapprocha pour ouvrir l’autre sas et enfin sortir. Le système d’ouverture se bloqua brusquement et une lumière rouge se déclencha comme lors d’un nettoyage de radiations. Le sorcier comprit tout de suite qu’il était piégé et entreprit de lancer un sort puissant pour défoncer la paroi. Ne cachant plus son aura et délaissant toute prudence, il visa la porte blindée devant lui. Un premier jet de lumière multicolore enfonça partiellement le métal mais pas suffisamment. Le bruit du choc à l’intérieur d’un espace aussi réduit, lui détruisit les tympans et du sang coula de ses oreilles. Malgré la douleur, il recommença à réciter une nouvelle incantation. S’il avait eu la possibilité d’entendre encore quoi que ce soit, le bruit du gaz bactériologique introduit dans le sas lui serait parvenu. Ce détail n’aurait rien changé à la mort atroce qu’il dut subir. Les tissus rongés en quelques secondes, il fut réduit en poussière en ayant à peine le temps de crier sa rage et sa peur. Le serviteur du grand-architecte rejoignait son dieu mais pas tel qu’il l’avait souhaité. Un système de nettoyage de l’air se mit en route et balaya les restes méconnaissables du terrible sorcier. Il fallut quelques minutes avant que la lumière ne s’éteigne et que le niveau de sécurité ne soit rétabli. Le sas d’accès s’ouvrit et le grand-maître Séverin, casqué de son heaume ailé, entra. Il fouilla au sol les objets métalliques comme le masque étrange qui permit à Noss de prendre les traits du juriste Télias. Le déchu trouva ce qu’il cherchait, ramassa la commande du caisson d’Erell et repartit sans un mot.

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8 mai 2010 6 08 /05 /mai /2010 21:22

-Chapitre 1- La chute de l'Aquila 

 

Un spectacle de ruine et de désolation s'offrait aux yeux du Chapelain Severian. La navette Aquila qui s'était écrasée avec à son bord 3 des Space Marines du Chapitre et le dignitaire impérial chargé de remettre de l'ordre sur cette fichue planète s'était littéralement disloquée en plein vol avant de venir creusé de profonds cratères. Dans cette lande désolée, où quelques arbres faméliques s'évertuaient à pousser et croître difficilement, marquée par le rude hiver caractéristique de la contrée, une demie-douzaine de cratères fumants encore avaient éventré le sol de roches rouges de la planète. Rien d'autre ne subsistait et retrouver les corps de l'équipage n'allait pas être évident. Il s'en était déjà fallu de plusieurs heures pour que les escadrons de reconnaissance de la Ravenwing identifient le site du crash, et encore une de plus pour que la colonne de blindés qu'un vol de Thunderhawk avait déposé dans un lieu plus accessible ne parvienne enfin sur place.

 

Severian parcouru d'un bref regard l'endroit, une cuvette flanquée par quatre collines hautes et assez escarpées. L'endroit rêvé pour une embuscade. Le vieil Investigateur n'était pas dupe. Qu'une navette Aquila s'écrase, soit. Cela arrivait malheureusement de temps à autre. Qu'elle se désintègre soudainement en vol, passe encore. On avait déjà vu des explosions de blocs-moteurs réduire à moins que ça des engins plus gros. Mais qu'elle vienne finir sa triste course précisément ici, en une zone aussi adaptée pour un traquenard, n'était décidément pas un malheureux concours de circonstances. Il avait trop manipulé ces dernières pour le savoir.

 

-Faites avancer la colonne sur la zone, en formation d'embuscade.

 

Il remonta dans le rhino dans lequel l'attendait les vétérans de l'escouade Kardiel, qu'il accompagnait traditionnellement dans tous les sales coups. Les chars s'ébranlèrent et se dirigèrent vers le centre du sinistre. Avec le support des escouades Kandaran et Clostermann ainsi que des Frères Abannias et Makarios, ils taillèrent leur chemin et bientôt les chars s'immobilisèrent, leurs passagers surgissant de tous les points de sortie pour se mettre en position et sécuriser le périmètre.

 

-Formation en hérisson. Je n'aime vraiment pas ça. Frères Kandaran et Clostermann, à vous le soin pour rechercher les corps.

 

Ils n'avaient pas aussitôt entamé les recherches que du nord surgirent plusieurs tanks d'un brun sableux, arborant comme insigne un grand scorpion noir. Une paire de rhinos, et surtout, plus inquiétant, un Land Raider.

 

-A couvert ! Feu à volonté ! hurla Severian.

 

Mais avant même Kandaran eu fait traverser à ses hommes l'espace découvert qui le séparait d'une maigre forêt constellée de cratères, il fut pris dans une langue de flammes pendant que de l'énorme véhicule d'assaut débarquaient des Terminators bardés de piques et de symboles blasphématoires. Severian rejoignit aussi vite qu'il put Kardiel et les siens et il mena la charge vers les renégats qui massacraient au corps à corps les hommes de Kandaran. Derrière lui, une déflagration tonna et on entendit Makarios crier sa rage en voyant Abannias se faire mettre hors de combat. Il tira vengeance en déchaînant une tornade d'obus de 37mm sur quelques rapaces en maraude, en tuant près de la moitié. Severian attaqua tout droit vers celui qui ostensiblement revendiquait par ses trophées le titre de chef de ces hérétiques. Kandaran, esseulé, ne lâchait pas un pouce de terrain bien qu'il soit pressé de toute part. Le Chapelain et les vétérans balayèrent les Terminators, dans une irrésistible charge. Il défia ouvertement le champion des puissances de la Ruine, qui n'eut pas le temps de lever son poing-tronçonneur. Déjà, le Crozius Arcanum du Chapelain lui tranchait la main gauche, portant le redoutable gantelet. Surpris, il ne put réagir et la Lame de Raison que portait désormais Severian, cadeau du Grand Maître Suprême pour avoir arrêté le projet dément de Pertinax le félon, perforait son armure comme un film de soie. Les multiples décharges nerveuses eurent raison de lui et le traître s'effondra, sans connaissance pour un bon moment.

 

-Nous avons identifié le corps du dignitaire ! s'exclama Clostermann.

 

-Tenez la position coûte que coûte, nous nous replions vers vous !

 

Alors que les Dark Angels repoussaient assauts après assauts des Space Marines chaotiques, Severian quand il n'était pas en train de massacrer ces derniers tentaient vainement de joindre des renforts. Mais les communications étaient brouillées par des litanies impies entrecoupées de rires démoniaques et sarcastiques, et les informations qui parvenaient à passer étaient toujours lacunaires. C'est pourquoi lorsque les motards du sergent Ardael apparurent à l'Est alors qu'il avait expressément demandé qu'ils engagent l'escouade Havoc qui les pilonnait depuis la hauteur Ouest, il en fut extrêmement agacé mais pas tellement surpris. Ces derniers parvinrent dans une action d'une témérité folle à poser tandis qu'ils roulaient à pleine vitesse une dangereuse bombe à fusion sur la coque du Land Raider, lequel se volatilisa tout bonnement lorsque la charge terrifiante explosa. Cependant un feu d'enfer cueillit les héroïques motards et les désarçonnèrent. S'il ne devait en survivre qu'un seul, pensa Severian, les lauriers impériaux ne seraient pas à la hauteur de son action...

 

Une nouvelle action fut stoppée nette avant même que les assaillants ne puissent gravir les versants du cratère depuis lequel les Dark Angels menait une résistance acharnée. Makarios et ses redoutables autocanons étaient hors de combat depuis un certain temps quand enfin un Land Speeder Typhoon fit son entrée, expédiant une volée de missile qui força une dizaine de renégats à s'abriter. L'avant-garde !

 

Soudain, plusieurs escouades Terminator à la livrée ivoire et à l'épaulière frappée de l'épée ailée brisée se matérialisèrent tout autour d'eux. Les traîtres décontenancés furent noyés dans un torrent de flammes et de bolts de différents calibres, et battirent en retraite précipitamment. Certains encore furent abattus dans leur fuite, mais bientôt ne restèrent plus que des épaves de véhicules calcinées au milieu desquelles les Dark Angels établirent un nouveau périmètre de sécurité. Bon nombre de corps jonchaient le sol rouge gorgé de sang à présent. Les Dark Angels soignèrent leurs blessés avec grand soin, les évacuant dans leur dernier rhino en état de marche, Sancta Castra. Ils récitèrent les prières pour les morts et les regroupèrent afin de faciliter la tâche aux aides de l'apothicaire Gideon. Ceux-ci, accompagnés de Frère Harridan le Techmarine et de ses serviteurs furent bientôt sur place, débarquant d'un Drop Pod depuis le Winged Vengeance qui stationnait loin en orbite. Pour autant, les communications n'étaient pas meilleures. Quelqu'engin de forte puissance devait brouiller les ondes à longue distance, et il faudrait sans tarder le réduire au silence...

 

-Je suis désolé, Frère Severian, mais le dignitaire est mort.

 

Le diagnostique était sans appel.

 

-Tout ça pour un mort, maugréa le vieux Chapelain. Enfin, il nous reste ses banques de données indestructibles, ce n'est déjà pas si mal. Et nous avons aussi quelques prisonniers... je saurai bien leur faire dire ce que l'Adepte ne pourra plus nous transmettre.

 

Il se frotta les mains. Sous son casque, un rictus carnassier déforma son visage buriné par presque cinq cents ans de combat...

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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 09:32
Hier, un record de fréquentation a été battu sur mon blog ! 470 pages vues ! Et 100 visiteurs uniques !

Je tenais à vous remercier tous, pour avoir faire exploser le précédent record qui, de mémoire, était de 320 pages et faisait suite à la publication de mon compte rendu du Mesnil en équipe 2009 et surtout de la superbe vidéo d'Aesta pour l'Aquila Crusade.

Encore merci à vous, et au plaisir de vous voir revenir !

-MFT-
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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 09:13
Introduction et considérations générales
 

Depuis maintenant un certain temps, je vois venir régulièrement sur mon blog des demandes, des recherches, concernant un Tactica Dark Angel. Ces pages présentent un ensemble de réflexions que je voudrais proposer comme éléments de réponse à cette interrogation.

 

Il est vrai que, plus que tout autre, le codex Dark Angels dans sa dernière version est particulièrement déroutant. Il faut savoir en effet que ce dernier fut mis en vente sans même avoir été playtesté, conçu dès l'origine comme un prototype, dont on attendait de voir les réactions qu'il susciterait au sein des joueurs sur le point de changer de version 6 mois plus tard. Autant dire que l'accueil fut plutôt frais. Tous ceux qui avaient connus le mince opuscule qui leur tenait lieu de codex depuis la V3 en vinrent très vite à regretter sa vingtaine de feuilles squelettiques. La perte de l'ensemble du matériel exclusif du Chapitre, confisqué par les seules personnages « nommés », ainsi que de toutes leurs règles spéciales à commencer par celle qui était l'identité même du Chapitre, «obstinés » portèrent un mauvais coup à tous les Fils du Lion et à leurs armées. De maigres compensations, beaucoup de poudre aux yeux, et il leur restait leurs figurines sur les bras dont les mines penaudes et attristées ne se consolèrent qu'en se disant qu'il en irait de même pour la nouvelle version du codex Space Marine, qui était annoncée peu après la sortie de la V5. Le codex ork, paru entre temps, n'annonça rien de bon. La surprise et la désillusion furent cruelles.

 

Depuis, les nobles Astartes de la Première Légion en sont réduits à attendre une hypothétique rénovation de leur saint ouvrage, qui n'est malheureusement même pas encore à l'ordre du jour. En fin de comptes, les Dark Angels n'avaient plus rien pour eux, à part le prestige de se dire qu'ils joueraient vraiment pour l'honneur du Chapitre avec un torchon pareil. N'existait-il vraiment aucun espoir ? Las ! Du moins GW leur fit-il la bonté de les consoler en leur proposant « un joli kit de bastion impérial pour Assaut Planétaire ! » (réponse de Phil Kelly lors du GD 2009 lorsque j'abordai la question de savoir si, oui ou non, une nouvelle version, ne serait-ce qu'un correctif, était en préparation). Les concepteurs ne doivent plus jouer à leur jeux que pour les photos de WD depuis longtemps, s'ils pensent qu'un décor, aussi beau soit-il, peut remplacer un codex...

 

Quoiqu'il en soit, puisque vous avez fait l'achat d'une centaine de feuilles de papier glacé sur lequel une illustration vaguement travaillée attirait le regard par son titre éloquent et forcément attirant, à savoir « codex Dark Angels », il est maintenant nécessaire d'essayer d'en tirer tout le parti possible. Commençons si vous le voulez bien par en examiner les points forts et les points faibles.

 

Ses points forts :

  • Vous connaissez celle du fou qui repeint son plafond ?

 

Bon ça résume assez bien les choses, surtout si vous avez sauté les paragraphes précédents parce que vous les trouviez plein de bavardages peu important. Blague à part, voici à mon sens les points « forts » de ce codex :

 

  • Les fumigènes anciennes versions (qui restent ancienne version même en cas d'harmonisation, celles-ci utilisant généralement les conventions PTL). « Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras » : les anciens fumigènes transforment tous les dégâts importants en superficiels quand ils sont activés, ce qui, sauf en cas d'armes à fusions ou de charge, assure à votre véhicule de ne pas exploser, et donc à ses passagers d'accomplir leur mission à peu près comme il faut. Chose qui n'arrivera qu'une fois sur deux avec les nouveaux fumigènes.

  • Un Belial pas cher (et aux performances encore en deça de son prix) mais qui a le mérite de faire basculer vos unités de la Deathwing (DW) en Troupes, ce qui est un gros avantage car ces troupes onéreuses s'accommodent bien d'un personnage aussi bon marché : cela permet de rediriger vos points gagnés vers de l'équipement ou du matériel de soutien. Chose qui n'est pas possible à une armée intégrant quelqu'un comme Lysander.

  • Des Dreadnoughts vénérables, très abordables, quoi que moins bons que les dreadnoughts Space Marines. Ceci dit, le Dread étant l'unité glue des Space Marines, c'est un avantage d'avoir un marcheur pas trop cher et incroyablement résistant (ceux de l'ami Caius Pertinax se sont taillés dans ce domaine une certaine réputation, à commencer par le désormais célèbre « Butcher » Lex).

 

Passons aux points faibles à présent.

 

Ils sont tellement nombreux (chaque entrée ou presque est inférieure à celle du codex SM, ne serait-ce que dans l'arsenal) qu'en dresser la liste ne servirait qu'à allonger une page qui n'en a pas besoin. J'en distinguerai trois principaux :

 

  • Des unités et du matériel d'un niveau égal ou inférieur pour un prix identique voire plus cher encore. Les deux exemples les plus connus sont bien évidemment le bouclier tempête et le land speeder. Je passe sur le matériel qui n'existe pas dans notre codex par rapport au codex SM puisque de toutes façons, vous n'y aurez pas accès...

  • Une liste de matériel disponible pour les améliorations d'escouades ou de personnages très réduite ce qui donne bien souvent des personnages peu efficaces et qu'il est parfois difficile de personnaliser comme on le souhaiterait.

  • Un système très contraignant d'escouades de combat : 5 ou 10, ne pouvant se séparer une fois sorti de réserve ou d'un Drop Pod.

 

Si vous êtes encore en train de lire le présent paragraphe, je vous en félicite : vous avez l'étoffe d'un vrai Dark Angel ! Un combattant qui ne recule devant rien, même dans l'adversité ! Il est amusant de constater que Games Workshop a réussi le magistral tour de force de donner la règle spéciale « obstinés » non plus aux figurines, mais aux joueurs, ce qui est tout de même, avouez-le, assez formidable.

 

Passez ces considérations, je pense qu'avant d'établir un corps de doctrines sur l'utilisation optimale des nos glorieux Frères, il est nécessaire de passer en revue les aptitudes de chacun.


-MFT-

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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 09:10
Analyse des unités
 

Azrael

 

Le Grand Maître Suprême jouit d'un profil intéressant mais d'un coût en points en conséquence. De plus, il ne fait bénéficier personne d'aucune règle spéciale, à l'exception notable de permettre de prendre l'étendard du chapitre, qui n'est pas forcément utile dans une armée classique, et de son porteur de heaume. Cet artefact confère une sauvegarde invu de 4+ à toute unité qui rejoint Azrael. Par conséquent intégrer l'homme et sa dangereuse Epée des secrets dans une escouade qui manque de sauvegarde de ce genre (au hasard des vétérans) donnera à l'ensemble un punch considérable. Ne vous faites pas avoir par le bolter/lance-plasma de maître : tirer à 12ps vous permettra de tirer 2 fois mais vous empêchera de charger. Ce serait assez ennuyeux si vous l'intégrez dans une escouade de corps à corps. L'intérêt de cette arme est donc des plus limitée. Dernière chose à remarquer : il ne possède pas de quoi survivre à une « mort instantanée » hormis sa 4+. Pour 225pts...

 

Ezekiel

 

Certainement le personnage le plus ridicule de toute le codex. Son seul intérêt réside dans sa coiffe psychique à portée illimitée boostée par son cdt 10. Sinon il est inutile : pas d'invu autre qu'un pouvoir qui ne marche qu'une fois par tour, et qui lui consomme automatiquement un pouvoir psychique. Deux attaques de F8 qui le blesse (et l'Empereur sait que c'est facile) et ce ne sera même pas la peine de tenter la première sauvegarde puisque la seconde « mort instantanée » lui fera sauter ses 3 PV sans qu'il soit possible de tenter quoi que ce soit. Le deuxième pouvoir générique Dark Angel est une arme de souffle F 2D6-2 et PA 1D6. Pouvoir donc complétement aléatoire qui peut vous donner la possibilité d'incinérer toute une escouade de Terminators du chaos comme égratigner difficilement une dizaine de gretchins (et sans jamais savoir à quoi s'en tenir sur le sujet avant de tirer). Même si statistiquement 2D6 ont plus de chances de faire 7 qu'autre chose, ne vous y fiez pas, les lois du jeux adorant tricher avec celles des statistiques. Enfin, son pouvoir personnel est une sorte de guerre mentale « light ». N'espérez donc pas éliminez le boss adverse avec un truc pareil car dans la mesure où l'ennemi doit faire un test de cdt ou mourir, les gros chefs ont peu de chance de le rater. En revanche, éliminer le gantelet qui risque de vous exploser la tronche lors de l'assaut qui va suivre est déjà plus tentable (encore que...c'est en général une chance sur 3). Pour finir n'oubliez pas qu'en V5 utiliser l'arme de force compte comme un pouvoir psychique, ce qui vous laisse en définitive le choix entre l'utiliser elle et un pouvoir psy (en général barrière de force pour sa sauvegarde) ou ne pas l'utiliser et récupérer deux pouvoirs. En guise de conclusion, si vous souhaitez le jouer, jouez aussi Azrael et mettez-les dans la même escouade (bonjour les points).

 

Belial

 

N'attendez pas des miracles de lui, la seule chose dont il soit capable c'est de transformer vos précieux Terminators en choix Troupes pour pas cher, ce qui est énorme vu le rôle de ces dernières en V5. Cela vous dégagera l'Elite pour des Dreadnoughts. Je passe sur les divers équipements dont l'Epée du silence à mourir à rire pour dire que si vous voulez éventuellement faire des morts, choisissez sans hésiter la version marteau/bouclier tempête, ce qui lui donnera en passant une meilleure sauvegarde invu. (Eh oui c'est un officier mais les concepteurs ont oublié son halo de fer. Tout va bien dans le meilleur des mondes...)

 

Sammael

 

Il est cher en points, mais sa capacité à faire passer les escadrons d'attaque Ravenwing (RW) en Troupes le rend intéressant également. Sa version sur motojet est préférée en V5 par sa mobilité mais si vous n'aimez pas les motojets, les lance-plasmas lourds ou les robes de mariée sur les officiers Space Marines, il existe toujours sa version sur Land Speeder. On a dit que cette dernière avait perdu beaucoup au cours du passage V4-V5. Dans le domaine de la mobilité, force est de reconnaître qu'il doit sacrifier sa puissance de feu à la vitesse. Cependant, son blindage frontal et latéral de 14 grâce au bouclier de nuit lui permet d'utiliser son plein potentiel au tir sans prendre de dégâts. Son seul défaut réside alors dans sa vulnérabilité au corps à corps.

 

Ces deux derniers personnages ont en outre la possibilité de transformer une escouade de leur choix en escouade de commandement, avec apothicaire (intéressant car ignore la première blessure subie à chaque tour de joueur tant qu'elle n'est pas énergétique, provoquant une mort instantanée ou encore quand lui-même n'est pas engagé au close, ce qui arrive rarement) et porte-étendard (ceux de la 1ere et 2ème Compagnie sont chers mais peuvent être très utile car outre le fait qu'ils accordent une relance des jets de moral -ce qui ne sert à rien dans les armées n'incorporant que de la RW/DW- elles donnent une attaque supplémentaire par figurine au corps à corps).

 

Maîtres de Compagnies

 

Ce sont des choix standard, qui ont pour principal intérêt leurs caractéristiques élevées pour un coût en point correct, et leur accès à un panel -relativement- large d'équipement. C'est donc une unité facile à personnaliser afin de la dédier à des missions spécifiques. Attention toutefois à bien garder en mémoire deux chose. D'une part, les personnages Dark Angels plus encore que les autres ne sont pas capables de renverser à eux seuls une partie, et investir trop de points dedans peut se révéler fatal car ils restent malgré leur invu 4+ à la merci d'une « mort instantanée ». Méfiance donc. D'autre part, le Grand Maître ne disposent pas de la gamme large des codex récents, et se révèle vite assez peu efficace contre trop fort pour lui (en particulier pas de possibilité de relances pour des jets pour toucher comme une arme de maître ou des armes digitales). Il convient donc à mon sens de ne pas trop doter en équipement votre patron afin de vous ménager de la marge pour des unités plus résistantes, tout en lui donnant assez pour qu'il jouisse au maximum des avantages de son profil. Un dernier conseil : n'hésitez pas à confier un bolter-fuseur à votre chef, il saura toujours en faire bon usage. Et c'est vraiment trop bête de périr broyer dans le poing d'un marcheur.

 

Chapelains et Chapelains-Investigateurs

 

Ce sont des puissantes unités de corps à corps, qui sont livrées avec un Crozius Arcanum (arme énergétique) et la règle Litanie de la Haine pour un prix dérisoire, donc un très bon investissement. Attention, ils ont accès à un panel restreint d'options, les Chapelains étant avant tout des boosters d'unité (chose qu'ils font très bien avec leurs Litanies). Ce sont certainement les unités de commandement offrant le meilleur ratio qualité/prix. Seuls les chapelains-investigateurs ont accès aux armures Terminators (sans doute sont-ils considérés comme les seuls à même d'oeuvrer avec la Deathwing et donc d'y avoir accès).

 

Archiviste

 

C'est sans doute l'unité standard la plus ridicule du codex. Un profil inférieur à celui de l'Investigateur pour un coût en points identiques, des pouvoirs complètement nazes et l'absence de possibilité pour lui de récupérer une sauvegarde invu (sauf en armure Terminator ce qui en fait encore grimper le coût) font de lui l'unité la plus absente des tables de jeux. S'il fallait ajouter encore quelque chose, il faut rappeler que l'arme de force fonctionnant en utilisant un pouvoir psychique, il faut donc choisir entre utiliser celle-ci et tenter le pouvoir « bouclier de force » afin de s'assurer une (et une seule) sauvegarde invulnérable. C'est très, très pratique quand on affronte un démon majeur ! De toutes façons le dit démon risque fort de frapper avant vous, de vous passer trois baffes énergétiques qui vous feront sauter vos deux PV, ce qui rendra inutile le « bouclier de force » et inutilisable l'arme de force...

 

L'Archiviste est donc à proscrire et c'est d'ailleurs ce que tous les joueurs que j'ai vu jouer jusqu'ici ont fait.

 

L'escouade de commandement

 

L'escouade de commandement est une unité à ne pas négliger. D'une part, elle ne prend pas de place dans le schéma d'organisation. D'autre part, elle est formée de vétérans, sans peur qui plus est. Enfin, elle a non seulement accès à des options exclusives et intéressantes mais de plus, depuis la parution de l'errata/FAQ Dark Angels sur le site de GW, ils ont accès aux armes spéciales sans restriction de nombre. Il est donc possible de les transformer en unité très dangereuse au close ou ultra-spécialisée contre une certain type d'ennemi. Attention cependant à ne pas les en surcharger : c'est une unité piège au même titre que les vétérans car malgré la présence de l'Apothicaire ancienne version ils n'ont pas la même endurance que des Terminators alors qu'il est facile d'en faire une unité encore plus cher en points. Dans les améliorations de personnages, le champion n'est en rien utile et un peu cher mais peut compléter harmonieusement son escouade. Et puis, il est très charismatique ! Le porte-étendard lui aussi n'est pas forcément utile mais son coût est peu élevé et son bonus lié à la relance des jets de moral peut vite devenir très intéressante quand elle est cumulée avec les rites de batailles. Nous y reviendrons. En dernier lieu, l'apothicaire, même à 30pts, est indispensable, car il accroît la résistance de l'escouade et éventuellement celle des escouades alentours. Il est en particulier très utile pour éviter les surchauffes de lance-plasma. Sans même aller chercher l'unité ultime bardée d'armes énergétiques, les simples vétérans avec épée tronçonneuse ne coûte pas cher et avec quatre attaques en charge, restent intimidants.

 

L'escouade Terminator Deathwing

Statistiquement, cette escouade a la même résistance et la même puissance de feu qu'une escouade tactique, à ceci près qu'elle résistera mieux qu'elle aux tirs de PA 3. Or il est assez rare de se faire tirer dessus par des volées successives de ce genre d'armes. En outre, les prix sont à peu près équivalent. La différence se fait en réalité sur le potentiel au corps à corps : équipés de gantelets énergétiques, ils sont assez redoutables et font la différence par rapport aux marines tactiques. Cette différence est encore accrûe lorsque l'unité reçoit des griffes ou des marteaux, au détriment de sa puissance de feu. Mais comme je viens de le montrer, sa véritable puissance réside surtout au corps à corps, donc il ne faut pas hésiter à les équiper en conséquence ! En dernier lieu, les escouades DW ont la possibilité de mélanger les deux types d'armement : certains préfèrent des escouades « couteau suisse » vraiment mélangée. Cependant ma prédilection va plutôt à une escouade choc doté d'une arme de soutien avec un poing tronçonneur. A noter : la Deathwing est sans peur, ce qui est un gros avantage au tir, mais peut jouer contre vous au corps à corps.

 

Les vétérans de compagnie.

 

Pour moi, l'unité clé du codex. D'une part elles bénéficient d'un large panel d'options, ce qui peut en faire une unité dévastatrice notamment au corps à corps. D'autre part, elle est la seule à pouvoir faire varier son effectif. L'un des principaux problèmes du codex Dark Angel réside dans le fait que l'on se retrouve fréquemment avec un reliquat de points non utilisables assez important. Les vétérans sont l'unité régulatrice par excellence. Enfin, un simple vétéran armé d'un pistolet bolter et d'une épée tronçonneuse est relativement dangereux (4 attaques en charge tout de même).

 

Les Dreadnoughts

 

Soyons clairs : le seul avantage du Dread DA est de pouvoir être promu vénérable, certes avec des caractéristiques moins bonnes, mais surtout à un prix nettement moins élevé (une quarantaine de points en moyenne !). Dans le rôle d'unité glue, il est parfait pour engager une unité dangereuse ou nombreuse et l'immobiliser le temps nécessaire pour que vous trouviez la parade et l'éliminiez. Par contre, avec ses deux attaques CC4, ne vous attendez pas à des miracles de sa part.

 

Le Techmarine

 

Il apparaît très peu sur les tables. Cela tient autant à ses conditions d'utilisation pour réparer quelque chose, extrêmement contraignantes, qu'à son profil, en particulier le fait qu'il ne soit pas un personnage indépendant : sans une suite de serviteur c'est un homme mort (il n'a pas d'invu et ne peut rejoindre d'unité), avec sa suite il ne vaut guère mieux. Il est relativement cher en points et pour corser le tout, n'accorde aucun des bénéfices que ceux des SM classiques apportent grâce à la règle sapeurs. Ecoeurant... Il reste que c'est une belle figurine...

 

Les scouts.

 

Leur passage du statut de Troupes à celui d'Elite a fait couler beaucoup d'encre. Il n'est pas utile ici de reprendre la polémique. Les scouts ont des meilleures caractéristiques individuelles que les scouts standards, mais n'en ont pas les options d'équipement. Ils peuvent être efficace pour intervenir sur un flanc et déloger une unité de tir, ou effectuer des tirs de suppression avec des fusils de sniper. Faites tout de même attention, ils restent très vulnérables.

 

Escouade Tactique.

 

Le seul choix de troupes du codex. Vous en aurez donc forcément deux ! Dans la mesure bien sûr où vous choisissez de ne pas jouer Belial ou Sammael.

L'escouade tactique est peu souple, dans la mesure où elle ne fonctionne que par cinq ou par dix. Elle est robuste, mais parfois chère. N'en attendez pas trop, car ce sont vos troupes de base, mais ils disposent tout de même de quelques avantages : la possibilité de prendre et défendre un objectif, d'ouvrir une attaque pour déblayer le terrain à vos troupes d'assaut, ou soutenir à longue distance avec des escouades de combat dotées d'armes lourdes. Ils peuvent éventuellement monter à l'assaut mais doivent alors tenir lieu de troupes de seconde main, de renforts de seconde vague.

 

L'escouade d'assaut

 

L'escouade d'assaut malgré ce qu'on peut croire n'est pas taillée pour la confrontation avec les unités de close adverse : le coût élevé de l'unité chez les Dark Angels, son inflexibilité (5/10) la rendent ou bien très fragile, ou bien hors de prix. De plus, elle pêche un peu par son manque d'attaque et donc de punch au corps à corps (maigrement compensé par les attaques énergétiques du sergent), comparé à des vétérans. Leur intérêt majeur provient donc de leurs réacteurs dorsaux : ils peuvent attaquer des unités adverses faibles au corps à corps, présenter une menace un peu partout grâce à leur mobilité, et éventuellement en dernière nécessité intercepter un adversaire rapide ou dangereux pour vos lignes, vous laissant le temps de réagir ou d'atteindre vos objectifs.

 

L'escadron d'attaque Ravenwing

 

Unité ultra coûteuse mais disposant d'un gros potentiel : sa mobilité, sa rapidité, peuvent surprendre un adversaire, il vous est en effet possible de le tenir à distance dans une véritable guérilla. Car la Ravenwing a un effectif limité, par conséquent ses motards résisteront assez mal au corps à corps. Évitez-les tant que vous pouvez. La capacité scout dévolue à vos motos permet des attaques de flanc, ce qui n'est pas à négliger pour tromper l'adversaire ou le prendre à revers et constituer ainsi une dangereuse menace, surtout pour ses chars et pièce d'artillerie si vous incorporez des fuseurs ou multi-fuseurs. Toutefois, évitez le plasma (dans la mesure où il n'y a pas d'apothicaire dans l'unité) car perdre une moto à 50pts sur une surchauffe, quand on en a que 6, c'est du gaspillage. La moto d'assaut peut aussi bien recevoir un multi-fuseur ou un bolter lourd, dans le premier cas préférez-la en attaque de flanc, car elle aura toujours quelque chose à se mettre sous la dent. La grande portée du bolter lourd vous permettra d'arroser tout en restant mobile de loin, donc hors de portée (36ps de portée + 12 ps de mouvement = 48ps de portée affective). Le Tornado a perdu de sa puissance en V5 et comme par hasard a augmenté beaucoup en prix dans notre codex, mais sa puissance de feu n'en a pas décliné pour autant, sa résistance se trouvant accrue au prix de sa mobilité. Il reste un utile complément à mon sens, à ne pas négliger pour cause d'idées reçues. Son utilisation est certes plus à réfléchir qu'auparavant, mais n'est-ce pas mieux ainsi ?

 

Escadron d'assaut Ravenwing

 

Composé de Land Speeder, il constitue un bon choix de soutien pour unité RW ou plus généralement pour n'importe quelle armée. Cependant il faut bien voir plusieurs choses. D'une part et de manière générale, les antigraves doivent constamment amener à réfléchir sur l'équilibre à leur faire adopter entre puissance de feu et mobilité. Les Land Speeders ne font pas exception à la règle bien au contraire. D'autre part, le prix élevé de ceux-ci (en raison d'un alignement sur les coûts des Land Speeder équipés de multi-fuseurs) rend ces derniers préférables aux bolter lourds (pour ne pas payer votre bolter lourd à un prix outrageusement élevé eut égard à ses capacités). Ensuite, les Land Speeders équipés d'une seule arme seront ultra mobile pour une puissance de feu intacte mais également du coup très fragiles (ce qui renforce le poids du multi-fuseur, plus décisif sur l'impact de la partie lorsqu'il fait exploser un char ou mourir une grosse créature que le Bolter lourd, (mal) prévu pour les hordes). Le Typhoon est intéressants mai son lance-missile, non aligné sur le codex SM, le rend somme toute peu efficace à part dans les hordes. Le Tornado souffre des problèmes évoqués plus haut. Enfin, il est prudent de ne pas mélanger Land Speeders équipés d'une seule arme et Land Speeders en comptant deux, ce serait supprimer tous les avantages que nous venons de passer en revue.

 

Escouade Devastator

 

L'avantage de l'escouade Devastator est d'être une unité d'infanterie, donc elle peut jouir au maximum des effets d'un couvert. Mais elle n'a pas la mobilité d'un char (elle a cependant une puissance de feu à peu près équivalente), et une fois engagée au corps à corps, elle est -relativement- faible. De plus elle est soumise aux test de moral et de pilonnage, ce qui peut l'affecter particulièrement. En terme de résistance, les chars sont moins vulnérables mais un coup au but chanceux peut le détruire, ce que ne peut guère une arme contre une unité d'infanterie, surtout quand elle est à couvert.

Les Devastators sont chers, surtout une fois équipés d'armes du type canon laser. Toutes leurs armes lourdes vis à vis de la tactique de base sont surtaxées, il vaut mieux leur donner les moins cher et confier les autres aux escouades tactiques afin de ne pas y perdre au change. Les meilleures combinaisons sont certainement 4 bolters lourds, ce qui donne une puissance de feu assez importante, ou quatre Lances-missiles, mais le prix est alors un peu plus élevé. L'avantage des Lance-missiles est d'être polyvalent, et quatre tubes compenseront le manque de Force de l'arme contre les chars lourds, en général. Une solution alternative peut être de mélanger les deux armes.

 

Predators

 

Bien que la chose ne soit pas évidente, la version la plus efficace du Predator est le Destructor. Il présente en effet une puissance de feu solide contre l'infanterie et les véhicules légers, pour un prix très modeste. La version Annihilator se justifie moins que par le passé car son coût est élevé, pour une résistance identique : l'Annihilator peine face aux chars lourdement armés car son châssis ne présente qu'un blindage 11 de flanc. C'est donc un peu quitte ou double et risquer près de 200pts de char est un peu dangereux, surtout dans une armée tournant autour de 1500pts. Certains joueurs notamment ceux de l'édition précédente qui n'ont pas voulu décoller leurs armes, ont adopté une version mixte avec lasers jumelés en tourelle et bolters lourds de flanc. C'est un compromis intéressant, car la puissance de feu est suffisante, polyvalente pour un prix très correct. Elle souffrira toutefois en antichar pur, plus qu'en antipersonnel.

 

Vindicator

 

Ne vous leurrez pas : le Vindicator est plus une arme psychologique qu'une vraie menace. Son impact tenant à son canon, il est assez facile de l'empêcher de tirer vu son blindage (le même qu'un Prédator) en lui passant le moindre dégât, et même de le rendre totalement inutile en lui détruisant son arme ou en l'immobilisant. Il est tout de même assez effrayant et sait parfois rendre d'honnêtes services. Ne vous attendez pas à un miracle pour autant, qui plus est avec les règles de déviation V5.

 

Whirlwind

 

Le Whirlwind souffre parfois d'une mauvaise image parmi les joueurs. Elle est assez largement erronée car le Whirlwind ne coûte pas cher, a une excellente portée, une arme d'artillerie tirant une grosse galette qui peut avec sa F5 occasionner de nombreuses blessures aussi bien à des Marines qu'à des GI, ce qui peut conduire à de nombreux jets de sauvegarde (il a tout de même une PA4) et donc à des pertes qui peuvent à force être très importantes. De plus en fonction de l'ennemi et du terrain, il vous est possible de sacrifier à une Force et une PA moindre pour faire sauter les sauvegardes de couvert adverses, ce qui est absolument redoutable contre des armées d'infanterie légère profitant des couverts pour survivre (au hasard : GI, Eldars et Eldars noirs). Son seul inconvénient provient d'une déviation importante en V5, mais vous avez quand même une chance sur trois de faire hit !

 

Land Raider et Land Raider Crusader

Les Land Raiders et Crusaders sont les plus gros chars à votre disposition, mais aussi les plus chers. Par conséquent, on a tendance à tout miser sur leur résistance, et il vrai que les grands gagnants de la V5 sont eux. Ceci dit, ils restent très vulnérables contre les monstres au corps à corps et les armes à fusion, prenez donc bien garde à votre manière de les jouer. Le Land Raider classique est un excellent soutien, même si dans la plupart des cas le Crusader lui est préférable en raison d'une part de sa capacité de transport, très utile, d'autre part de sa puissance de tir qui se révèle en fait plus efficace à la fois en antipersonnel comme en antichar. Ceci dit, la faible portée de son armement le rend du coup bien plus vulnérable aux menaces citées plus haut.

 

Les transports

 

Traitons rapidement les Drop Pods : ils sont chers et peu efficace. Mon ami Caius Pertinax est à ma connaissance le seul dingue qui joue une armée entièrement podée. Leur arrivée aléatoire, leur déviation, leur coût en points sont de gros désavantages. Ils peuvent toutefois être utile pour lancer un Dreadnought dans les lignes adverses ou une unité sur ses arrières, mais à la vérité les Pods sont surtout efficace en masse, et dans ce domaine les Dark Angels accusent un sérieux déficit par rapport aux Space Marines standard.

 

Rhino ou Razorback ? Choix cornélien. Le Razorback est très apprécié car il dote l'armée d'une arme lourde jumelée supplémentaire, surtout intéressant d'ailleurs avec des canons lasers. Cependant le coût en point s'en ressent, et sa capacité d'emport ne convient pas aux grosses escouades de corps à corps (vétérans) voir aux escouades de fusillade. Le Rhino a l'énorme atout d'avoir un coût en points dérisoire, même amélioré, et du coup remplit parfaitement sa mission de transporter les figurines. C'est le transport par définition : pas cher, robuste, rapide (relativement). De plus, ils peuvent former de véritables murs (dans la mesure où deux Rhinos valent aussi chers qu'un seul Razorback laser équipé semblablement) ou servir de bunkers mobiles ou de fortune à des unités tirant à l'arme lourde depuis leurs trappes supérieures. A vous de trancher en fonction de votre style de jeu d'une part, du nombre d'armes lourdes déjà à votre disposition dans votre liste d'autre part.

-MFT-

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