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18 mars 2017 6 18 /03 /mars /2017 00:19

Scintilla. Planète renommée, opulente et puissante, jalousée et maudite par ses rivales déclassées, rongée par le vice et la corruption des mœurs de ses classes dirigeantes. Surplombant des océans grisâtres pollués au-delà du possible, ses ternes continents d’un brun poussiéreux constituaient pourtant le joyau du secteur Calixis, le cœur de l’Humanité dans cette reculée du domaine de l’Empereur.

Scintilla. La capitale du Seigneur-gouverneur Marius Hax faisait frissonner les légendes. Pas un citoyen calixien qui n’ait entendu parler de Sibellus, la ruche aux milles fastes ; de Tarsus, la ruche aux milles richesses ; de Gun Metal City où les armes résonnent aussi fort que les machines de ses Manufactoria ; d’Ambulon, la mythique Ambulon, la ruche qui marche, la montagne rampante… Pas un citoyen de tout le secteur qui ne connaisse par les pèlerins sur le retour le luxe et la démesure de la cathédrale de l’Illumination, dont les voûtes sont si hautes, si larges et si longues qu’on raconte qu’elles pourraient abriter un croiseur de combat. Pas un citoyen non plus qui ne connaisse les légendes qui entourent le Palais de la Lumière, siège du Seigneur Hax et dont l’inlassable et intarissable activité maintient en vie tout le secteur.

Peu en revanche sont ceux qui ont connaissance d’un palais sinistre, ordonné autour de trois tours ténébreuses qui lui donnent son nom : le Tricorne. Formant sa propre spire de la ruche Sibellus, ce sombre lieu est le siège de l’Inquisition, institution la plus redoutée des hommes et des ennemis de l’Empereur. Dans ses couloirs obscurs, ses chambres secrètes et ses cachots sordides pourrissent les corps de ceux qui, pour avoir trop de choses à se reprocher, n’ont pas encore connu la mort salvatrice et croupissent là, tourmentés par les âmes de ceux qui les ont précédés et dont les cris d’agonie sous d’atroces tortures hantent encore les mûrs.

Sont-ce ces fantômes qui expliquent l’atmosphère lourde et pesante qui plombait les épaules des six silhouettes qui attendaient depuis plus d’une heure et demie devant cette porte, obstinément fermée ? Que ressentaient-ils, quelles étaient les pensées qui plissaient leurs fronts, rendaient nerveuses leurs mains et exacerbaient leurs réactions ? Qu’avaient-ils à se reprocher, ceux qui depuis près de six ans étaient les cinq doigts de la main gauche de l’Empereur ? Et le sixième, sans doute le plus pâle, le plus anxieux et plus effrayé de tous, que craignait-il ?

 

Gaexane plongea la main dans l’une des poches des lourdes robes de l’Ecclésiarchie qu’elle avait choisi de porter ce jour-là et en retira son horologium. Le cadran numérique affichait 11h50. Elle le rangea en maugréant et fourra dans sa poche avec une impatience nerveuse la chaînette d’argent qui reliait l’oignon à la doublure de sa robe. Elle aurait pourtant juré qu’il s’était écoulé une heure depuis qu’elle l’en avait tiré la dernière fois, et qu’il affichait 11h36. Elle ferma les yeux et tenta de faire le point une fois de plus, rassemblant ses arguments et les faits jusqu’à former l’explication, aussi près que possible de la vérité, pour justifier l’échec d’une des plus importantes missions que lui avait confié son maître, l’Inquisiteur Hiérax. Relevant la tête, ses yeux oranges parcoururent par-dessous sa frange châtain la cellule qu’elle menait depuis cinq ans environ au service de l’Empereur à travers les dangers du secteur Calixis, traquant et éliminant la corruption où qu’elle se trouvât.

 

Son fidèle garde du corps semblait impassible. Elle le savait concentré, et devinait la tension qui l’habitait à la façon dont mécaniquement, ses mains refaisaient les mêmes gestes rituels destinés à honorer l’esprit de la machine de son bolter modifié à intervalle régulier. Sa main droite reflétait la faible lumière des torches qui éclairaient le couloir sur son acier poli avec soin, trahissant le bras bionique qui montait jusqu’à l’épaule et remplaçait celui qu’il avait perdu au combat quatre ans auparavant, désintégré par l’arme d’un guerrier nécron. Se sentant observé, il tourna la tête vers l’Interrogatrice. Son visage fermé aux pommettes saillantes et sa mâchoire carrée, ses yeux verts et durs, et jusqu’à la sévère coupe en brosse brune de ses cheveux, exprimaient la désapprobation, ce qui ne lui était pas habituel. Jusqu’alors, il s’était contenté de presser la détente sur ordre, et de sauver la mise de sa cheffe de groupe à de multiples reprises. Persuadé d’être le vecteur de la vengeance de l’Empereur, il n’avait jamais remis en question les décisions de Gaexane. Du moins, jusqu’à cette mission.

 

Gaexane détourna le regard et se souvint de l’absolu dévouement, du courage et de l’abnégation du garde impérial. Ses pensées plongèrent dans ses souvenirs, remontant plus de trois ans en arrière, au fond d’une profonde grotte abritant les rites impies d’une société secrète dont elle avait bien failli être la victime sacrificielle. Seule l’intervention héroïque de Serghar, parvenant à se dégager à l’aide de son bras bionique de l’emprise des cultistes qui le plaquaient au sol avant de loger deux bolts dans la tête de l’hérésiarque dont la lame avait atteint son zénith, l’avait empêché d’être offerte aux Dieux sombres…

 

Serghar quant à lui laisse son regard courir sur le visage de l’Interrogatrice. Svelte, élégante, les traits fins et charmeurs, les sourires de Gaexane était capable d’enjôler n’importe qui mais serait-ce suffisant pour désarmer la colère qui allait suivre ? Il n’était pas dans les habitudes de l’Inquisiteur Hiérax de faire attendre ses meilleurs acolytes, et cela ne présageait rien de bon. Ne lisant rien de réconfortant dans l’expression tendue de Gaexane, Serghar passa à l’homme qui se trouvait assis à côté d’elle. Bien que l’Ecclésiaste soit plutôt menue, la silhouette de l’individu était tellement voûtée qu’il semblait écrasé par l’Interrogatrice. Qui eut pu deviner que deux semaines auparavant il était encore un des danseurs les plus adulés de la noblesse de Scintilla ne pourrait être qu’un menteur. Il s’appelait Haveloc Novus, et il était la cause de tous leurs malheurs. Quand ils l’avaient rencontré, Novus dégageait une splendide prestance et une grâce incroyable mais les épreuves récentes qu’il avait récemment traversé l’avait tellement avili qu’il en était ruiné. Il devait se douter que son destin n’était plus entre ses mains. Sa vie ne tenait plus qu’à un fil, qu’une parole malheureuse, et il n’avait aucune prise sur cela. Dans quelques minutes, sans doute serait-il mort et Serghar savait que selon toute probabilité c’était le sort qui l’attendait. La détresse de l’homme faisait peine à voir.

 

Novus se prit la tête entre les mains et éclata une fois de plus en sanglots. Gaexane lui passa les mains autour des épaules et tenta de le réconforter par une prière, mais cela n’eut manifestement pas l’effet escompté. Il éclata en sanglots et poussa un hurlement déchirant, qui finit d’exacerber les tensions entre les uns.  Peut être cette prière lui rappelait-elle qu’il avait un temps pris quelque liberté avec la vie de zèle et de pénitence qu’on lui avait enseigné à la Schola Progenium ?

 

Une masse sombre drapée de rouge se leva avec un étrange grésillement d’exaspération. La chose, large comme deux hommes, s’approcha avec lenteur du danseur, alors que des dizaines de câbles énergétiques et de flexibles s’agitaient autour de lui comme autant de serpents étranges. Ses larges mécadendrites se resserrèrent autour de lui pour passer dans le couloir encombré. Dans la pénombre, il était impossible de distinguer les traits d’un visage masqué par la capuche, mais un humain normalement intolérant, superstitieux et défiant, n’aurait sans doute guère goûté ce qu’il aurait découvert…

 

-L’Interrogatrice désire-t-elle que je lui fasse une injection ?

 

Dans un bourdonnement désagréable, les multiples bras de la mécadendrite medicae s’activèrent et l’un d’entre eux s’étendit, pointant une seringue hypodermique vers l’épaule de Novus. Une main d’une pâleur cadavérique s’étira à son tour hors de la manche rouge sombre frangée d’un damier blanc et noir et s’apprêta à saisir sa proie quand Gaexane la repoussa sans ménagement.

 

-Non merci Lacrise, ce ne sera pas nécessaire, répondit-il avec fermeté. Vargnas et toi l’avez déjà suffisamment bousillé comme cela, ajouta-t-elle froidement.

 

-Je proteste, émit ce dernier.

 

L’homme se redressa et sortit de l’ombre dans laquelle il se tenait. Rester dans l’ombre ne lui était pas habituel et cela disait assez qu’il était également anxieux.

 

-Tu sais aussi bien que moi qu’il aurait été extrêmement dangereux de le laisser en pleine faculté de ses moyens. Il n’y avait pas d’autres solutions.

 

Gaexane ne répondit rien mais dévisagea d’un regard glacial le psyker assermenté. Elle avait bien du mal à supporter sa détestable égocentricité et son avarice si proverbiale que « faire son Vargnas » était devenu une expression courante parmi eux pour désigner tous ceux qui coupaient les cheveux en quatre pour quelques trônes-gelt. Le psyker albinos, dont les veines bleutées ressortaient horriblement sous sa peau malsaine, s’approcha à son tour. Son armure énergétique légère rutilait malgré l’obscurité savamment entretenue du couloir. Elle semblait briller de mille feux, et la richesse des vêtements de l’individu était tellement déplacée dans un tel contexte de contrition qu’elle se semblait odieuse. Mais au fond d’elle-même, Gaexane devait bien reconnaître qu’il avait raison sur un point : il n’y avait pas eu d’autres solutions que de fabriquer un dérivé ultra-puissant de l’obscura pour empêcher que la chose qui avait pris possession du corps de Novus ne parvienne à ses fins. Mais le corps de Novus y était tellement devenu accro qu’il risquait fort de ne jamais s’en remettre, compromettant totalement l’excellente source qu’il était et qu’ils étaient sensés protéger…

 

-L’Empereur ne nous pardonnera pas un tel échec, et pire encore il ne nous pardonnera jamais ce que nous avons fait pour le réparer, tança une voix tranchante comme du métal.

 

L’Arbitrator Grendll sortit de son mutisme. Elle se redressa, se releva, son long manteau noir frappé de l’insigne du redoutable Adeptus se déploya le long de ses jambes comme les ailes d’un corbeau.

 

-Qu’est-ce que cela pourrait bien changer pour lui ? lui répondit la voix métallique de Lacrise. A ces mots Novus émit un petit cri plaintif.

 

-Après tout ce qu’il a subi ? Tout ce que vous lui avez fait subir ? Et vous voudriez encore aggraver son état ?

 

Elle se planta entre Lacrise et Novus, s’interposant de toute sa stature, ses cheveux d’un violet profond encadrant un sévère visage noir au dur tracé. Son œil droit avait été remplacé par une prothèse suite à une mission qui avait mal tournée. L’œil bionique flamboyait d’un rouge sombre mais peu engageant, quand l’autre brillait froidement d’une bleu turquoise. Elle toisa le technoprêtre tout en se vissant la casquette sur la tête.

 

-Très bien. En toute logique, vous en porterez la seule responsabilité. Je suis formellement déchargé de toutes les conséquences négatives dont l’occurrence est une certitude au taux de probabilité supérieur au seuil critique acceptable. Je dois faire remarquer que la concentration anormalement de phéromone excrétée signifie que…

 

-Boucle-la, Lacrise.

 

La surprise coupa court au débit monotone du technoprêtre. Personne jusqu’ici n’avait jamais osé manquer de respect au représentant du culte de Mars ! La tension était sur le point d’éclater, et peut être bien, avec elle, tout le groupe.

 

Pour ne rien arranger, la porte de l’Inquisiteur Hiérax s’ouvrit enfin…

-MFT-

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4 août 2015 2 04 /08 /août /2015 10:19

La V7 est sans doute une es meilleures versions que 40K ait produit, du moins de mon point de vue. Les armées de closeur diront sans doute l'inverse mais après 12 de domination sans partage depuis la V3, cela fait du bien de joueur enfin à un jeu futuriste plutôt qu'à un Warhammer Battle du futur. Encore une fois c'est mon point de vue.

 

Cependant force est de reconnaître que 40K subit encore quelques critiques :

-Le jeu n'est pas capable de gérer les armées de masse ;

-Ses règles sont très simplifiées et ne donnent pas assez de place aux actions diverses : il reste trop linéaire (je bouge je tire je charge en gros).

 

C'est à ces deux critiques que je propose de remédier avec W40K V7.5.

 

Le principe ? L'introduction d'une phase de "semi-activation" qui ajoute de la diversité d'actions sans rien enlever du jeu de base. Un peu comme un greffon qui viendrait transformer votre jeu sans rien toucher à ses mécanismes.

Chaque unité va disposer de Points d'Action (ou PA) et pouvoir réaliser des actions plus ou moins complexes durant les phases de jeu. Il pourra s'agir d'actions standard ou bien d'actions ayant un impact plus grand dans le jeu mais plus coûteuse en points. On y va pour la suite ?

 

Le tour de jeu commence par la phase d'activation, puis enchaîne les trois phases habituelles.

 

1) Phase d'activation

 

A] Générer des Points Tactiques

  • Le Seigneur de guerre lance 1d3 et ajoute ses points de commandement au-dessus de 7 : ce sont ses Points Tactiques (PT). Le joueur doit en tenir le compte avec un dé ou un marqueur. Ces PT pourront être utilisés par des escouades pour accomplir des actions plus coûteuses.
  • Tout PT non-utilisé au début du tour suivant est perdu et défaussé.
  • Un SdG correspondant à un officier de terrain (ex : Capitaine SM, Officier de la Garde, Big Boss Ork, Autarque eldar, etc) peut relancer le d3.

 

B]Activation des unités

  • Toutes les unités s'activent automatiquement au début du tour et reçoivent 3 PA.
  • S'il y a un personnage dans l'unité, il peut faire un test de commandement : si le test est réussi, son unité gagne un 1PA supplémentaire. Ce test peut être réalisé par un Personnage Indépendant à la place s'il y en a un parmi l'unité. Il ne peut cependant pas gagné plus d'un PA. NB : le SdG n'est pas concerné, il est trop occupé à diriger la bataille.
  • Enfin, l'unité doit être physiquement présente sur la table pour tenter le test. Une unité embarquée ou entrant de réserve ne peut effectuer de test de commandement.

 

C]Remarques

  • On ne peut pas réaliser plus d'une action par phase.
  • Une unité ne peut dépenser plus de 6PA
  • Une unité qui n'a plus de PA n'agit plus. Cela signifie qu'il vous faut au moins 1 PA pour dépenser des PT.
  • Une unité engagée au corps à corps ne peut plus être activée ou réaliser un test de commandement : ils sont bien trop occupés à combattre.

 

2) La phase de mouvement

 

Déplacement standard 1 PA L'unité se déplace normalement
Déplacement prudent 3 PA L'unité bénéficie de la RSU Mouvement à couvert
Déplacement à couvert 4 PA L'unité bénéficie de la RSU Discrétion
Double déplacement 5 PA L'unité peut effectuer 2 Déplacements standards
Tir et Mouvement 6 PA L'unité peut effectuer 1 tir Standard durant la phase de mouvement puis 1 déplacement standard en phase de tir

3) Phase psy

Pas de changements.

 

4) Phase de tir

Tir standard 1 PA L'unité réalise un tir standard. Il peut être remplacé par un sprint, turbo-boost ou mettre les gaz
Tir de suppression 3 PA L'unité ciblée doit faire un test de pilonnage avec un malus de -1 à son Cdt
Tir divisé 4 PA L'untié obitent la RSU Tir Divisé
Recevoir les tirs 5 PA L'unité effectue 1 Tir standard puis reçoit la RSU Discrétion *
Double tir 6 PA L'unité peut effectuer deux tirs standards, sur des cibles différentes.

*On considère que les chars utilisent des systèmes dissimulants (fumigènes, holochamps, etc) ou utilisent les obstacles traversés pour se fournir des couverts.

 

5) Phase d'assaut

Charge standard 1 PA L'unité réalise une charge standard
Charge déterminée 3 PA L'unité peur relancer 1 dé pour déterminer la distance de charge
Charge sous covuerture 4 PA L'untié peut renoncer à l'attaque bonus de charge pour effectuer 1 unique tir par arme. Elle ne peut utiliser d'armes lourdes, sauf au jugé. Les Lances-flammes infligent D3 touches. Une unité peut également lancer une grenade. *
Charge irrésistible 5 PA L'unité gagne la RSU Rage
     

*Si la charge rate, l'unité est tout de même déplacée de la distance obtenue.

 

6)Utiliser des PT en réaction

  • Il est possible d'utiliser des PT en réaction. Ils sont alors conservés durant le tour de l'adversaire et dépenser pour réagir à l'une de ses actions.
Qui-vive 3 PT L'untié désignée tir Au jugé sur une unité adverse si son mouvement lamène dans sa ligne de vue dans un rayon de 24ps d'une de ses figurines. On considère les portées et positions des figurines  partir de leurs positions de départ.
Baisser la tête ! 2 PT Au moment de se jeter à terre, l'unité reçoit immédiatement la RSU Dissimulation et comtpe en tout point comme s'étant 'jetée à terre'. Les unités qui ne peuvent se jeter à terre ne peuvent pas Baisser la tête
Défendez la ligne ! 4 PT

L'untié désignée peut effectuer 1 Tir en Etat d'alerte sur une unité chargeant une unité amie dans un rayon de 12ps.

OU

L'unité désignée reçoit la RSU Contre attaque

 

N'hésitez pas à poster des commentaires ou donner des avis, voire des retours sur des tests que vous auriez effectuer. Je suis très curieux de savoir comment ce système fonctionne réellement.

Merci d'avance !

 

-MFT-

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26 février 2015 4 26 /02 /février /2015 10:43

http://www.games-workshop.com/resources/catalog/product/600x620/01030111001_CodexHarlequins01.jpg

L''autre jour je suis allé me payer ce nouveau supplément au codex eldar, et parce que je suis un foutu fbdm sitôt qu'il s'agit de mes armées fétiches je suis reparti avec une boîte de la nouvelle Troupe en plus de la figurine du Solitaire, et bien sûr des cartes de jeu associées... Aussi après quelques jours de lecture je vous donne mes premières impressions :

 

Le codex est très riche d'illustrations, bigarrées comme doit l'être un codex Arlequins. D'un autre côté cela se fait un peu au détriment du fluff, le texte est intéressant mais elliptique. J'ai un peu l'impression d'avoir tourné la page d'une grande époque du fluff (codex Chaos, Dark Angels, Eldar, Iyanden) pour revenir à quelque chose de plus proche des anciens codex supplément -du point de vue du fluff bien sûr. Notons quand même l'apparition pour la première fois d'une carte de la Toile ainsi qu'une explication courte et pas très satisfaisante de sa nature. La carte est un peu mal légendée mais cela peut laisser planer une ombre de mystère intéressante. Par exemple elle laisse sous-entendre qu'en cherchant bien on pourrait trouver un portail jusque sur l'Antique Terra elle-même...


En terme de règles et de contenu, il y a beaucoup à trouver et à faire, avec en particulier de très nombreuses formations destinées à permettre d'intégrer els Arlequins sous des formes très diverses dans les détachements des Vaisseaux-mondes ou des Eldars noirs. Dans la mesure où les figurines éditées par Games sont à la croisée des chemins entre les deux armées, elles sont donc très réussies et par conséquent ne dépareillerait pas dans aucun détachement. Si certaines figs très vues sur les photos ont des poses ridicules, ce n'est pas rédhibitoire puisqu'il s'agit de grappes plastiques offrant de grandes possibilités. Par ailleurs, si le nouveau Porphète de l'Ombre n'est qu'une copie de la version précédente, de même que le Bouffon Tragique, le Solitaire emporte vraiment la palme et s'impose comme une figurine extrêmement charismatique. Comme quoi, long manteau, capuche et masque sont des atouts indispensables à quiconque souhaite en imposer !

Personnellement je sens que d'ici trois mois j'aurai monté un masque complet... le peindre sera une autre affaire :D !

-MFT-

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27 novembre 2014 4 27 /11 /novembre /2014 21:41

-Monseigneur, nous avons localisé le SCS que nous recherchions. Il est situé dans un Manufactorum annexe de la capitale.

 

Gabriel leva la tête et la détourna de la projection hologramme stratégique qu'il analysait. Les contours verdâtres de Ialeto baignaient la passerelle supérieure d'une couleur vive, s'accrochant à chaque relief des parois blindés du croiseur d'attaque. Le Dark Angel fixa la tablette de donnée que lui tendait Frère Aeren, son porte-étendard. 

 

-Branchez-la.

 

Aussitôt le vétéran s'exécuta. La rotondité verte constellée de points rouges et de symboles militaires fut remplacée par une vue en trois dimension d'un champ de ruines qui avait été autrefois un quartier industriel de la ruche Maeva. Un signal rouge clignotait avec régularité au centre de la projection.

 

-D'où nous viennent ces renseignements ?

 

-L'escouade Harttman patrouillait dans l'un des secteurs que nous avions défini comme abritant potentiellement cette relique. Ils ont été attirés par un signal énergétique émettant sur une fréquence inhabituelle. Les scouts se sont déplacés et ont identifiés la source comme étant le SCS que nous recherchions. Malheureusement ils n'ont pas pu s'en emparer : ils ont été dérangés par des éléments avancés adverses il y a moins de cinq minutes. Ils se sont repliés ici.

 

Un épée ailée s'afficha dans l'angle Nord-Est de la carte tactique. Gabriel étudia la carte encore quelques instants puis demanda un visuel de l'ennemi ainsi qu'une estimation de ses forces. Sa compagnie était prête à se déployer mais il devait garder des réserves et jauger de la force de l'ennemi. Tandis que Frère Aeren partait à la recherche de ces renseignements, il détailla la carte. Au centre, un Manufactorum en ruine offrait des murs solides et quelques barricades pour tenir un camp retranché. Il était relié par un réseau de passerelles formant un coude au nord jusqu'à la position de ses scouts, dans ce qu'il restait d'un bâtiment de l'Administratum. Au Nord-Ouest, la basilique St Donatien l'Intolérant dressait ses massifs éventrés et ses voutes béantes comme une gueule monstrueuse, comme si le saint hurlait de colère. Quelques bâtiments mineurs étaient éparpillés alentours, plusieurs cratères liés aux bombardements d'artillerie qui avaient violemment pris pour cible ce secteur de la ruche la semaine précédente grêlaient le sol.

 

Aeren revint et des images-pix luirent sur l'une des cloisons de la passerelle. Gabriel connaissait déjà l'ennemi qu'il allait devoir affronter. Des Tau. Deux chars antigrav lourdement armés stationnaient devant la cathédrale, plusieurs équipes d'Exo-armures étiraient une ligne Nord-Sud, protégées sur les flancs par de nombreuses escouades d'infanterie Xenos et au centre par une Exo-armure d'une taille stupéfiante, que Gabriel n'avait encore jamais vu. Ils avançaient avec précaution vers le SCS et l'atteindrait d'ici quelques minutés. Gabriel décela immédiatement le point faible du dispositif ennemi : la basilique. Elle était mal défendue, les Dark Angels n'auraient aucun mal à s'en emparer et prendre les Xenos de dos, les forçant à contre-attaquer en basculant leur dispositif. Profitant de cette diversion, il serait possible de s'emparer du SCS et de le mettre en lieu sûr. Gabriel entra les coordonnées d'atterrissage de ses modules d'assaut puis il quitta la passerelle, les pans de sa bure cérémonielle virevoltant avec grâce derrière lui.

 

*

**

Gabriel avait beau l'avoir connu à plusieurs centaines de reprises, le moment était toujours aussi spectaculaire. Les Drop Pods vibraient d'une force considérable à mesure qu'ils descendaient à travers l'atmosphère de la planète. Il ne pouvait le voir mais il savait que le long des flancs du module d'atterrissage le métal était incandescent, la peinture s'écaillait, cornait et brûlait se déchirait vraisemblablement en lambeaux. La vitesse vertigineuse les projetait lui et les vétérans de l'escouade Kardiel droit sur leur objectif. Sanglé étroitement, il détourna la tête pour visualiser l'objectif. L'affichage tactique du Pod dessinait le champ de bataille et illuminait d'un éclat rouge vif les casques sombres et les robes blanches de ses meilleurs hommes. Au centre palpitait toujours le marqueur indiquant la position du SCS, comme un coeur battant régulièrement. La première vague allait s'emparer de l'objectif sans coup férir, les Xenos ne semblaient pas réagir. Ils n'avaient manifestement pas été averti de l'épée qui fondait sur eux, prête à fendre leur tête d'un seul coup, tranchant, précis.

 

Les runes qui indiquaient les premiers modules se rapprochaient à présent de leurs points d'atterrissage. Encore quelques instants. L'ennemi ne bougeait toujours pas. La surprise allait être totale. Et soudain, ce fut l'impact. Presqu'aussitôt, la voix de Frère Silex lança à travers l'intercom :

 

-Objectif sécurisé.

 

-Cible éliminée, clama à son tour le Sergent Ardael.

 

Cela signifiait que l'une des deux escouades de cibleurs avait été éliminée.

 

-Tirs de riposte. Demande de soutien aérien.

 

La voix de Frère Joachim, l'archiviste, résonna à son tour dans le module.

 

-Reçu. Corvus Secutor entame sa passe.

 

Le module d'atterrissage freina subitement sous l'effet de ses rétro-fusées. La décélération brutale écrasa les Dark Angels si fort que tout autre qu'un Astartes en serait mort. Dans un choc de fin du monde, le module s'écrasa au sol, les rivets maintenant les portes explosèrent l'instant d'après. Au même moment, les harnais de sécurité s'ouvraient : les Dark Angels jaillirent du drop pod en hurlant le cri de guerre du Chapitre.

 

*

**

Bien groupés autour de l'étendard sacré de la Troisième Compagnie, l'escouade Aeren couvrait l'extraction du SCS par l'escouade Silex de ses tirs précis de plasma. Deux exo-armures avaient déjà été abattues, et malgré la mise hors de combat de quelques frères tactiques, le plan se déroulait sans accrocs.

 

-Ici Harttman. Frère Joachim une demi-douzaine d'exo-armures débordant au Sud.

 

-Reçu Frère Harttman. Frère Silex continuez vers le site sécurisé, nous assurons les arrières.

 

Un fracas indescriptible lui fit détourner la tête quand les modules de la seconde vague heurtèrent la surface de Ialéto. Les Xenos déchaînèrent un feu d'enfer sur la seconde vague mais rien ne pouvait arrêter la colère des fils du Lion : un premier char antigrav détona dans une gerbe de flammes sous les tirs ajustés des fuseurs. Ardael et son escouade purgèrent la basilique de la présence Xenos, laissant le champ libre à Gabriel pour lancer une charge  décisive sur les lignes arrières des Tau. Dans un rugissement de moteurs et de bolters lourds, le Nephilim apparu et piqua sur la seconde escouade de cibleurs, qui se tenait embusquée et menaçait l'extraction du SCS. Le toit sur lequel ils se tenaient fut volatilisé sous les impacts. Tout se déroulait comme prévu.

 

*

**

 

Gabriel émergea de la poussière soulevée par le déluge de projectiles dont son escouade de vétérans et lui avait la cible. Son armure d'artificier en avait craqué en plusieurs endroits, et plusieurs des siens étaient à terre. Contemplant les corps étendus le temps d'un clin d'oeil, il se retourna d'un geste vif en direction des survivants et pointa Absolution en direction d'un groupe d'Exo-armures Broadside couvertes par une escouade de Guerriers :

 

-Ardiel, Denetor, vengeons nos Frères !

 

Les trois Dark Angels s'élancèrent à l'assaut. Une nouvelle tornade de projectiles s'abattit sur eux, il semblait que toute la ligne Tau du Nord au Sud avait ouvert le feu sur eux. Gabriel vit l'immense exoarmure lever vers lui une arme d'une taille démesurée. La gueule béante de l'arme  fit jaillir un trait de feu pour l'incinérer d'un coup. Gabriel leva son arme, comme une parade, prêt à mourir dans l'honneur.

 

-Attention, Frère ! hurla Denetor.

 

La bourrade qu'il reçu le fit tomber à terre, et il n'eut que le temps de voir disparaître Denetor dans un tourbillon de flammes.

 

-Non ! beugla Gabriel.

 

Il se releva, son arme toujours dans sa main droite, et se jeta sur les exo-armures de soutien. Décuplée par sa rage, son talent et sa force se jouèrent des Xenos comme d'enfants. Absolution fendit en deux un premier drone de défense d'un coup de taille de haut en bas, un revers en balaya un second qui s'écrasa contre la carcasse du Hammerhead. La lente exo-armure qu'il visait essaya de se déplacer pour éviter la charge mais Gabriel fut sur elle en un instant. Absolution lui sectionna le bras gauche à l'épaule, puis perfora la coque blindée de part en part. l'exo-armure fut parcourue d'une espèce de frisson tandis que des ondes électromagnétiques la parcourait en crépitant tandis que Gabriel retirait son arme dans un craquement de métal broyé et de chair. C'est alors qu'il vit un guerrier de feu s'écraser quelques mètres plus loin, projeter par un puissant coup du gantelet énergétique d'Ardiel. Il n'eut pas le temps de voir ce dernier écraser dans son poing blindé le crâne d'un autre Xenos, il s'élançait déjà à la poursuite des Exo-armures qui cherchait à fuir le combat. Ce fut fini en un tour de main. Quelques bolts achevèrent les guerriers de feu s'échappant en courant du carnage. Gabriel se retourna, et fit face au reste de l'armée ennemie, dont chaque bouche à feu était à présent braquée sur lui.

 

"Si je dois mourir, se dit-il avec un sourire, que ma mort soit un sacrifice offert au Chapitre."

 

-Ardael, avec moi, en avant ! lança-t-il à son dernier vétéran.

 

Et sans un remords, il se jeta à l'assaut de l'ennemi.

 

*

**

 

-Gabriel est à terre !

 

La voix du sergent Ardiel galvanisa la Troisième Compagnie d'une énergie vengeresse. Tous savaient parfaitement ce qu'ils avaient à faire. Joachim lança son esprit vers son frère d'armes pour vérifier son état, et constata avec soulagement que s'il était effectivement tombé, les systèmes vitaux de son armure continuaient à le maintenir en vie et que ses blessures ne présenteraient pas de problème pour les ponts médicaux du Winged Vengeance. Néanmoins, il allait certainement devoir passer plusieurs jours entre les mains de l'apothicaire Gidéon.

 

Les Dark Angels tissèrent une toile impénétrable de bolts au-dessus du corps de leur maître, forçant les guerriers Xenos à reculer sous le feu meurtrier. Ils ne parvinrent à trouver refuge nulle part, les salves disciplinées les poursuivant jusque derrière la barricade qui leur servit d'abri de fortune. Taillés en pièce, l'escouade de guerriers ne fut bientôt plus une menace.

 

Plus grande était celle représentée par la Riptide. L'exo-armure géante tenta de s'opposer à la sécurisation en bon ordre du SCS, mais Joachim veillait. Projetant son oeil psychique à travers l'espace-temps proche, il vit précisément l'instant où la machine allait atterrir et l'endroit précis où elle se tiendrait alors. Sa conscience bascula sur le canal d'escouade et une pensée toucha chaque membre de son escorte en même temps qu'il verrouillait son désignateur de tir sur un point encore vide.

 

"A mon signal, feu de toutes les armes sur le point désigné."

 

Les vétérans braquèrent leurs armes et ceci ne fut pas aussitôt fait que soudain l'Archiviste prononça : "Feu !"

 

Chacun pressa la détente. Les terrifiantes armes qu'ils portaient rugirent d'une seule voix un sinistre cantique de vengeance. L'exo-armure n'avait pas posé le pied à terre que celui-ci était emporté, scié au genou par le fuseur de frère Simon. Le géant chancela, tenta un rétablissement mais ses rétro-propulseurs surchauffèrent après avoir été touchés par les deux impacts de frère Petrus, tandis que la tête portant les senseurs de l'armure explosa sous la salve de plasma de Frère Caius. La Riptide s'effondra au sol, et les générateurs dorsaux qui l'alimentaient détonèrent. Des morceaux d'armure furent projetés en tous sens alors qu'un flash lumineux d'une lueur aveuglante consuma la carcasse comme l'aurait fait l'explosion d'un soleil miniature.

 

Mais les Dark Angels ne pouvaient profiter du spectacle dont ils étaient les auteurs. Entamant les versets de la Haine, ils reportèrent leur attention sur les Crisis qui tentaient de déborder le Manufactorum par la gauche. Le Nephilim fit une ressource, environné de tirs xenos, et piqua sur une nouvelle cible, dont un panache de fumée noire marqué bientôt la tombe. A nouveau, Joachim entrevit le futur, et guida le tir de ses frères vers leurs ennemis. En un tour de main, le carnage recommença, et le Commandeur Tau perdit toute sa suite en un clin d'oeil. Il engagea alors ses propulseurs et quitta l'espace du combat, mais fut le seul à pouvoir le quitter. Il n'avait plus de troupes à commander, plus que des cadavres criblés de bolts et de plasma.

 

-Ici Escouade Harttman. Objectif mis en sécurité.

 

Le jour était leur, et la victoire complète. Joachim savoura le travail accompli tandis que le Nephilim effectuait un tonneau de victoire et partait se ravitailler sur les ponts d'envol du Winged Vengeance.

 

-MFT-

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21 août 2014 4 21 /08 /août /2014 02:27

Cette trêve cependant ne dura que le temps de la retraite. Etait-elle le résultat d’un plan ourdi par son retors adversaire ? A mesure qu’il analysait la bataille qu’il venait de livrer, le maréchal Odon se convainquit progressivement qu’il était tombé dans un piège destiné à anéantir ses troupes d’élite. Mais le désastre n’avait pas atteint les proportions sans doute escomptées par l’ennemi. Si en effet il avait perdu l’ensemble de la Vème compagnie blindée, deux des cinq éléments du VIIème et un de ses trois chars superlourds, il avait sauvé les meilleurs éléments de son infanterie et il lui restait encore plusieurs excellentes unités.

D’autre part les eldars aussi avaient souffert de pertes conséquentes, et Karchar Odon connaissait bien ces Xenos. Chaque vie leur était précieuse, et il n’était pas question pour eux de les gaspiller. Aussi Odon changea-t-il de stratégie. Ne connaissant pas les intentions de son adversaire, trop mobile pour être intercepté, il choisit de replier la population et les activités les plus essentielles dans des forteresses fortement tenues, et d’attendre que la lourde machine impériale réponde enfin à sa demande de renforts.

Aussi, délaissant définitivement l’initiative aux Eldars, il renforça ses défenses et attendit de comprendre enfin les objectifs de ces derniers pour la reprendre. Ces derniers laissèrent cependant s’écouler un mois environ avant de se porter à nouveau à l’attaque. Odon mesura alors qu’ils devaient être proches de leurs points de rupture, car les Eldars, qui connaissaient bien les doctrines de la Garde Impériale, n’auraient en temps normal jamais laissé les défenseurs se retrancher ainsi.

Paradoxalement, l’anéantissement de l’Etat-major du DCCVIème lui apporta plus de réconfort que de peines. Si l’attaque eldar le long de la rivière Neska atteignit le QG du général Kellor et le détruisit de fond en comble, ce fut une trop coûteuse victoire. Le défunt officier avait réussi à infliger de très lourdes pertes en matériels comme en guerriers aux Xenos. Certains véhicules ennemis avaient été si endommagés qu’ils furent abandonnés par ces derniers, chose qui arrivait rarement, et les enregistrements pix plus ou moins endommagés retrouvés dans les ruines montrèrent la violence d’un combat acharné jusqu’à la fin. Kellor avait donc trouvé une mort héroïque au service de l’Imperium et il avait su la rendre utile, ce qui n’était pas forcément le cas de bon nombre de généraux morts avant lui.

Seule ombre protée au tableau : l’apparition de la chasse ennemie. Les Eldars avaient emportés la maîtrise du ciel dans le quadrant qu’ils avaient attaqué, et les actions de harcèlement qu’ils menaient à l’encontre des escadrilles impériales minaient le moral des pilotes car chaque mission voyait la disparition d’un ou deux appareils supplémentaires. Néanmoins, s’il ne connaissait pas l’ampleur de la menace, elle montrait une redéfinition de la stratégie eldar, qui manifestement cherchait à temporiser, isoler les éléments et créer des failles dans son dispositif en neutralisant les voies aériennes, essentielles au dispositif impérial. Si les buts ultimes des Xenos lui étaient toujours inconnus, l’amorce d’une stratégie périphérique par ces derniers laissait entendre qu’ils n’avaient plus les ressources nécessaires à une guerre d’envergure. Il semblait bien que le sacrifice de Kellor leur avait brisé les reins. La stratégie qu’il avait adoptée triomphait donc, bien que les renforts se fissent attendre.

-MFT-

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21 août 2014 4 21 /08 /août /2014 02:26

La chance cependant décida de jouer en faveur de l’Imperium. Une tempête de sable frappa le sud du continent principal d’Akamas, et ses steppes furent impraticables à tous les belligérants en raison des vents violents et des tourbillons. Plusieurs appareils furent perdus par la marine impériale, d’autres furent isolés de leurs formations sans plus de dommages. Parmi ces derniers, un Thunderbolt de la CXXVème escadrille, survolant par hasard un quadrant de ce continent, repéra sur ses instruments une forte concentration d’énergie. Poussant vers cette dernière il photographia et relaya les coordonnées d’un ancien portail eldar, à présent en activité.

Le maréchal Odon compris qu’il tenait là une chance inespérée de couper les assaillants de leurs renforts. Il lança donc une attaque blindée massive. L’ensemble de la Vème compagnie blindée du DCCVIème cadien s’élancèrent aux premiers signes d’accalmie et progressa aussi vite que possible. Bientôt, des éléments mécanisés du VIIème se portèrent en avant pour la soutenir. Enfin, sitôt que le temps le permit, une compagnie entière du XLIIème d’infanterie fut déposée au moyen d’une plate-forme skyshield et consolidèrent la position. Appuyé sur ce solide dispositif, Odon lança à l’attaque sa pointe blindée menée par le Relentless Fury, tandis que trois pelotons d’infanterie sécurisaient les ruines d’un vieux Manufactorum.

Le rideau défensif positionné autour du portail tint néanmoins le temps nécessaire, et des renforts eldars inattendus jaillirent de nombreuses directions. Une première concentration de chars lourds s’en prit au Baneblade tandis que les pelotons de Leman Russ étaient harcelés par d’agiles véhicules légers. Contraints de mettre au point mort leur progression pour se former en hérissons, les blindés impériaux décidèrent d’épauler la progression des éléments mécanisés dans les ruines du village de Skellbro, afin que l’infanterie et ses Chimères installent leurs armes lourdes et abattent enfin ces tirailleurs. Soutenus par les pelotons postés dans le Manufactorum, les chars de bataille impériaux opposèrent une résistance farouche aux eldars. Ils ne purent empêcher pourtant la progression de quelques éléments qui se portèrent à la rencontre des escouades mécanisées.

Plusieurs Serpents surgirent soudain dans le dos des défenseurs de l’usine, qui se préparèrent à fusiller à bout portant les assaillants une fois leurs véhicules abattus par les armes lourdes déployés autour de la plateforme Skyshield. Las ! Avant d’avoir pu ouvrir le feu, elles furent toutes neutralisées par une brusque attaque de scouts eldars. Les ruines de Skellbro furent soudain le théâtre de combat de rues et de fusillades sanglantes quand des guerriers aspects tombèrent des cieux, volant sur des motojets blanches ou portés par des ailes scintillantes. Mais le pire fut bien l’atterrissage d’une formation de Falcons dans le dos des blindés impériaux. De leurs soutes émergèrent les terribles Dragons de feu, qui éliminèrent avec le soutien des lasers à impulsion de leurs Falcons des formations entières de blindées. Fixés dans l’usine par l’apparition des Serpents, l’infanterie impériale ne put empêcher le massacre.

Malgré ces rudes assauts portés à l’Imperium, rien n’était encore perdu pour les défenseurs d’Akamas. Odon fit entrer dans la bataille toutes ses réserves, et tonner ses chiens de guerre. L’artillerie impériale déversa la mort, et les milliers de bouche à feu encore en état de tirer lâchèrent leurs salves. L’Imperium rendit coup pour coup, détruisant quelques appareils eldars, étrillant sévèrement leurs guerriers. Un Thunderbolt apparut, mitraillant les colonnes Xenos, alors qu’un second peloton mécanisé approchait enfin de l’objectif après avoir contourné le champ de bataille principal. Mais si une contre-attaque massive parvint à chasser les Rangers de la plateforme d’atterrissage, les forces du maréchal Odon échouèrent à détruire la formation de Serpents. Celle-ci accéléra, délaissant l’infanterie retranchée dans le Manufactorum, pour foncer en direction de Skellbro. Les Dragons de feu rembarquèrent et s’envolèrent en direction d’une autre formation blindée, laissant le Baneblade aux prises avec deux Prismes. Enfin, les dernières réserves eldars entrèrent : une phalange de gardiens défenseurs débarqua de ses Serpents et, se retranchant autour du portail, cloua sur place les éléments motorisés qui menaçaient leur objectif vital. Les véhicules d’attaque rapide dépassèrent les lourdes colonnes impériales pour s’en prendre à leurs batteries de soutien.

Rapidement, la situation devint hors de contrôle pour le maréchal Odon. Ses dernières forces mécanisées et blindées furent détruites par les chasseurs de chars eldars ou anéanties par l’assaut des guerriers aspects dans le village de Skellbro. Le portail, désormais verrouillé par les milices eldars, était inaccessible. Ne restait plus qu’un espoir : une contre-attaque d’infanterie soutenue par l’orage d’acier dont le Relentless Fury avait le secret. Mais au moment où l’infanterie impériale allait sonner la charge, une explosion titanesque assourdit le ciel et la terre. Le Relentless Fury, encerclé par les tirailleurs blindés eldars et leurs terribles Primes, avait sauté. Démoralisés, mais toujours professionnels, les Cadiens tinrent en respect les guerriers xenos depuis leurs positions. Car si l’Imperium avait subi de lourdes pertes, les Eldars avaient été payés de retour. A couvert dans les ruines de Skellbro ils préférèrent harceler de loin leurs adversaires. Le maréchal Odon ordonna à la marine impériale d’extraire ses troupes et d’assurer la sécurité de l’espace aérien car la chasse eldar, qui n’était pas encore apparue, ne tarderait sans plus à le faire. Dans ce qui sembla être une trêve bien compris, les Eldars laissèrent les impériaux partir en bon ordre…

-MFT-

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21 août 2014 4 21 /08 /août /2014 02:25

La soudaineté de l’attaque laissa pantois les forces de défense planétaires, d’autant plus pantois que l’ennemi restait inconnu ainsi que l’étendue de la menace qu’il représentait (encore que la destruction de l’astroport montrait qu’il s’agissait d’un adversaire très dangereux). Regroupées autour de la capitale, Phallax, les forces du VIIème Régiment mécanisé cadien, menées par le maréchal Karchar Odon (le propre frère du fameux Myndoras Odon) embarquaient dans leurs transports blindés, près à se porter vers l’objectif qui leur serait désigné sitôt que les stratèges impériaux les auraient identifiés. A ce stade cependant, beaucoup penchaient vers la thèse d’une attaque des légions renégates, et certains murmuraient déjà que derrière les hauts murs de la cathédrale-laboratoire devaient se cacher des choses bien peu orthodoxes. De plus, l’Imperium devait faire face à un problème délicat : l’étendue sur les quatre continents de la planète de ses sites stratégiques. Avec des ressources en hommes et matériel limitées, la seule réponse que pouvait envisager le léviathan impérial était de se baser sur ses nombreuses plate-formes skyshield largement réparties à la surface de la planète pour lui permettre, tant que lui resterait le contrôle de l’espace aérien, de déplacer rapidement des troupes.

L’état-major du gouverneur Kolb et du maréchal Odon tomba néanmoins des nues lorsqu’il reçut un message de demande urgente d’assistance des Inquisiteurs Strolopp et Von Zimmer. Personne alors ne connaissait l’existence de ces deux personnages, et encore moins leur présence sur Akamas. D’après leurs déclarations, ils avaient rejoints un petit village dominé par un bastion de l’Adeptus Arbites, lequel avait armé la populace pour défendre les deux membres des Saints Ordos. Jugeant qu’il y avait peut être un lien entre cette brusque attaque surprise et la présence insoupçonnée de l’Inquisition sur la planète, le maréchal Odon détacha la IVème compagnie de son VIIème régiment en direction de la localité, appuyée par un solide soutien aérien et la présence d’un des trois Baneblades de la XVIIème compagnie lourde cadienne. L’objectif était d’exfiltrer leurs hôtes indésirés grâce à l’une des plates-formes d’atterrissage présentes dans la région.

Mais les colonnes tardèrent à arriver, et ce retard fut fatal. Dispersées par des sabotages ciblés voire clouées au sol par des tirs venus de nulle part, les éléments de la IVème compagnie furent détachées du Baneblade Relentless Fury et certaines ne purent tout simplement pas atteindre leur objectif. Le maréchal Odon, instruit par l’expérience de son frère Mynduras lors de l’intrusion de Betalis deux ans plus tôt, commença dès lors à suspecter une action eldar. Las, ce ne fut pas d’une grande aide pour l’Inquisition. Malgré un combat acharné dans ce qui furent jadis les quelques rues d’un village à présent en ruine, les assaillants eurent tôt fait de déborder les défenseurs et d’en triompher dans un sanglant corps à corps. Jouant le tout pour le tout, les Inquisiteurs Strolopp et von Zimmer grimpèrent dans leur Chimère au moteur gonflé, mais ne parvinrent jamais à atteindre la plate-forme. L’ennemi, après avoir éliminé par une percée au centre les rares éléments mécanisés et blindés qui avaient atteint à temps la localité, encercla le véhicule qui perdit une chenille et se trouva immobilisé. Les cellules inquisitoriales furent promptement massacrées malgré que le Relentless Fury, après bien des déboires, fut finalement parvenu sur les lieux. Le capitaine Jux, son commandant, ordonna une charge héroïque au milieu des troupes ennemies, ses multiples bouches à feu tonnant et déversant une considérable puissance de feu, mais, leur objectif manifestement atteint, les agresseurs ne demandèrent pas leur reste et s’évanouirent comme des ombres, d’autant qu’un nombre de plus en plus conséquent de renforts entraient en lice. L’aviation impériale elle-même ne put les poursuivre, tenue en respect qu’elle fut par des salves précises d’armes lourdes anti-aériennes.

Cependant, l’adversaire était à présent connu : les enregistrements pix rapportés par l’équipage du Relentless Fury et des rares survivants de l’attaque du poste 371 confirmèrent les soupçons du maréchal Odon : il s’agissait bien d’eldars. Mais quant à savoir leurs objectifs, les stratèges impériaux étaient tous confondus.

-MFT-

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20 août 2014 3 20 /08 /août /2014 14:40

Cependant, l’attaque ork si attendue ne vint pas. Du moins, pas immédiatement Les renforts impériaux arrivaient toujours plus nombreux à mesure que Piscina mobilisait ses forces de défense planétaire et entrainait de nouveaux régiments, à mesure aussi que les Techmarines affectés à la compagnie oeuvraient avec le clergé local de Mars pour reconvertir les rares usines de la planète en usines d’armement. Gabriel sentait que le vent avait tourné en sa faveur, et qu’à présent il soufflait du bon côté. Gazkhull était fini : il avait manifestement jeté toutes ses forces dans une seule bataille qu’il avait voulue décisive, mais s’était brisé sur les pentes de la chaîne de Koth. Du moins c’est ce que pensaient la plupart des officiers et soldats des FDP. Les Dark Angels, eux, ne pensaient pas, ou du moins s’en remettaient pour cela à leur commandant. Pour sa part donc, Gabriel, le seul Dark Angel officiellement autorisé à penser sur cette planète, était moins optimiste. Gazkhull avait toujours su faire preuve d’une satanée ruse animale, et là encore attendait-il probablement le bon moment pour frapper à nouveau. Mais il n’était plus seul maître à décider l’opportunité de ce moment. Il le savait également, le temps jouait contre lui, et l’attaque finale, celle qui devrait décider du sort de Piscina, restait encore à venir et à venir très bientôt.

Le matin du quatrième jour après la première attaque, une silhouette de grande taille se dessina dans la lumière bleutée qui se déversait par la rampe arrière du Dies Irae, et occulta l’aube naissante. Gabriel et les deux contrôleurs se retournèrent et ce qu’ils virent les emplit de joie : Belial, leur chef bien aimé, était de retour.

Gabriel se redressa, et d’un pas lent, calculé pour laisser transparaître cette joie sans  rien n’en laisser afficher, se dirigea vers Belial pour le saluer comme il se devait. Belial répondit à son salut, puis lui serra la main et lui frappa l’épaule. Ses yeux se fixèrent  un bref instant dans les yeux de Gabriel, et sans rien articuler, il lui exprima sa gratitude. Il était impossible de dire ce qu’elle couvrait, mais l’intensité de ce regard laissait soupçonner qu’elle était plus large qu’un remerciement pour le simple intérim qu’il venait d’assurer.  Puis, sans attendre l’officier se dirigea vers la console de commandement.

Belial s’était bien entendu tenu informé durant sa brève convalescence, et avait observé depuis les ponts médicaux de leur croiseur d’attaque tous les développements au sol ainsi que l’exercice du commandement par Gabriel. Il était temps à présent pour lui de reprendre les choses en main. Il observa les cartes holographiques et consulta les derniers rapports, puis il se tourna vers Gabriel.

-Kadillus Harbour doit être repris. Je ne sais pas ce que manigancent encore les Orks ni ce qu’il est advenu de Gazkhull mais il apparaît que la centrale est une ressource en énergie vitale pour eux, et si nous voulons enrayer l’invasion il semble bien qu’il nous faille reprendre ce qui nous a été volé. A en juger par les forces jetées contre nous il y a quatre jours il doit à présent être aux abois et regrouper la plupart de ses troupes pour le prochain assaut. La centrale sera certainement maigrement défendue, aussi n’aurons-nous guère besoin de divertir nos forces.

-Monseigneur, dit Gabriel, je crois pour ma part qu’il s’agit là d’une nouvelle ruse de ce monstre. Il n’est peut être pas opportun de diviser nos troupes alors que nous ne connaissons pas exactement l’étendue des forces peaux-vertes qu’il peut lancer à nouveau dans la bataille. Il sait aussi bien que nous que cette bataille sera décisive.

Belial, malgré l’irritation d’être contredit par son subordonné, ne le tança pas. La défense qu’il avait su orchestrer durant sa blessure l’autorisait, comme commandant de valeur, à émettre un jugement sur la situation qu’il quittait. Mais elle ne l’autorisait pas à plus, et la réponse qu’il forma était tranchante comme une lame monomoléculaire.

-Gazkhull tire sa puissance de ses sources d’énergie, bien que je ne comprenne pas encore comment il s’en prend. Si nous voulons le paralyser et éviter qu’il ne se renforce au-delà de ce que nous sommes capables d’arrêter, il nous faut reprendre cette centrale.

-Il en sera fait selon vos ordres Monseigneur, acquiesça Gabriel qui appréciait très bien les avantages et les limites de sa position.

-Tu prendras le commandement d’une force composée des Deuxième et Septième escouades. Elles ne sont plus qu’à demi-effectif mais je viens d’y promouvoir deux sergents que j’estime être d’une grande qualité. Tu disposeras également d’un peloton motorisé du XVIIème RDP, ainsi que d’un escadron du IIème Blindé. Cela devrait suffire, mais je t’affecte en soutien une batterie du XVIIème, ses mortiers lourds te seront utiles si tu devais rencontrer un peu plus de résistance que prévue.

Gabriel ne répondit pas rien, mais mesura le risque pris par Belial en même temps que l’honneur qu’il lui faisait.  Il lu accordait un bon quart des troupes qui défendaient la chaîne de Koth. Même si les renforts avaient atteint régulièrement les positions impériales durant ces quatre derniers jours, ils n’avaient comblés qu’avec peine les vides les plus cruels et la défense de la chaîne de Koth n’avait toujours pas retrouvé son effectif antérieur. Si la situation des casiers de munition s’était améliorée, et bien que Belial conservât pour lui la quasi-totalité de la puissance de feu à longue portée dont il disposait, la chaîne de Koth risquait de se voir submergée si l’attaque ork se révélait plus forte que ne l’anticipait Belial ou même Gabriel. Mais discuter les ordres ne faisait pas partie des qualités requises d’un Dark Angel, aussi Gabriel salua-t-il son chef et quitta le Damoclès pour se  diriger vers les positions des unités qu’il devait prendre en main.

*

Gabriel eut tout le temps durant les quinze heures que durèrent l’inconfortable voyage jusqu’à Kadillus Harbour de faire plus ample connaissance avec les remplaçants des Frères Azraeth et Menelauis. Frère Kandaran, le nouveau sergent de la Deuxième, était un Dark Angel à la peau très sombre, recruté sur un monde-sauvage en bordure du secteur Zekar. De haute stature, même pour un Astartes, il arborait toujours un fier et noble port de tête, qui laissait penser qu’il avait appartenu à l’aristocratie de son monde natal avant d’être emporté par les « Guerriers des Etoiles ». Son visage, d’une rare dureté jusque dans les moindres traits, semblait naturellement fermé et froid, même s’il laissait l’impression d’une très grande maîtrise martiale et d’une grande compétence tactique. Il était d’ailleurs le commandant en second de son escouade lorsque Frère Azraeth avait été tué par les Orks.

Frère Saariel quant à lui était un personnage d’un autre genre. Plus petit de taille que Gabriel, sa constitution de Space Marine lui conférait une carrure bien plus massive et musculeuse que de commun. Sa mâchoire très droite faisait paraître sa tête comme carrée, toute taillée d’un bloc, et à sa manière Saariel dégageait une impression de robustesse et de solidité extrême, bien supérieure à la normale même chez des Astartes. Son unique œil brun –l’autre avait été perdu au combat de nombreuses années auparavant et remplacée par un cyber-augment- brillait d’intelligence et d’une excitation que Gabriel reconnaissait comme la juste colère du Space Marine, avide d’abattre les ennemis de l’Empereur et toujours prêt à faire son devoir avec zèle. Quoique d’une discipline sans faille, Saariel savait faire preuve d’un certain humour même s’il conservait à tout instant cette gravité propre aux Dark Angels. A l’inverse, Kandaran ne paraissait pas savoir s’en départir, et son visage aurait put être fait d’un marbre froid. S’il répondait bien volontiers aux questions qu’on lui posait, il le faisait de manière laconique, et ne prenait jamais la parole. Pour tout dire, Kandaran semblait particulièrement pieux et presque pénitent.

Accoudé sur son casque, le menton posé sur son poing droit, Gabriel gardait pour l’instant le silence. Dans la pénombre du compartiment du Razorback, Frère Gidéon semblait dormir, ainsi que Frère Aeren, leur nouveau porte-étendard, tandis que Frère Ramiel prenait soin de son armure avec son kit personnel. Il psalmodiait à intervalles réguliers en un bas murmure. Gabriel lui jeta un bref coup d’œil, le temps d’observer la piété méticuleuse que le jeune Dark Angel déployait dans l’entretien et le polissage de sa nouvelle seconde peau. La précédente avait pratiquement disparu sous les nombreuses réparations après qu’elle eut été si cruellement endommagée lorsque Ramiel, avec tant d’héroïsme, se précipita sous les rafales des Orks pour baliser les positions xenos. Gabriel avait fait valoir auprès de Belial cet acte de courage qui avait permit aux survivants d’être extraits d’une conclusion désastreuse et inutile avec le corps de leur chef sans connaissance. Il  savait apprécier ce genre de geste à leur juste valeur, et il s’était de plus pris d’une certaine amitié, très récente il est vrai, pour le jeune frère dont l’ascension n’était pas sans lui rappeler la sienne. C’est donc fort logiquement qu’il avait tout particulièrement insisté sur sa promotion au titre de Champion de la compagnie pendant que lui-même, Gabriel, assurait la continuité du commandement, et à présent que Belial était revenu à la tête de sa formation, Gabriel se trouvait dans une situation d’entre-deux : pressenti pour succéder à Belial, encore fallait-il que ce dernier quitte son commandement. Très certainement, l’actuel Grand Maître de la Troisième Compagnie allait-il lui ouvrir les portes de la Première Compagnie. Ce serait un honneur rare qu’un guerrier aussi jeune que Gabriel, qui n’arborerait un clou de service que d’ici une quinzaine d’années encore, entrasse dans la prestigieuse Deathwing.
Mais quelles sombres épreuves, quels sombres secrets allait-il devoir à nouveau affronter ? Jusqu’à présent chaque progression de l’ancien novice dans la hiérarchie du Chapitre s’était accompagnée de révélations successives qui toutes s’étaient avérées plus ou moins fausses au regard des révélations suivantes. Combien de stades et de pêchés effroyables avait-il encore à endurer ? Gabriel ne pouvait guère que les conjecturer, mais du moins depuis quelque temps s’était-il forgé une conviction très sûre quant au pire des secrets des Dark Angels. Il n’en avait bien entendu jamais rien révélé à personne, même si l’accepter n’avait pas été sans tourments pour son âme et sa foi.

Le clignotement du voyant d’appel sur la console de communication du Razorback le tira de ses médiations. Gabriel se dirigea vers l’avant du véhicule et pressa la rune correspondante au canal appelant. C’était celui de Maître Belial. Il salua son chef et se plaça à l’écoute.

-Frère Gabriel, répondit Belial, il y a du nouveau. Faites immédiatement stopper votre colonne.

Sans attendre, Gabriel passa sur le canal de sa formation et ordonna à celle-ci de s’arrêter sur le champ et de se placer en position défensive.

-Nous sommes en attente de vos instructions, Monseigneur, signala-t-il aussitôt.

-Bien. Le Sergent Naaman me signale qu’il a enfin découvert le site d’atterrissage des Orks, mais il n’y a pas découvert de vaisseaux de transport. Il semble d’après lui que les Orks utilisent un système de téléporteur à long rayon d’action et de grande capacité, ce qui expliquerait pourquoi ces Xenos se soient focalisés sur la capture des principales sources d’énergie du continent. Il signale également qu’un important contingent Ork fait route sur la chaîne de Koth. Nous allons nous procurer une ouverture en profitant de ce mouvement pour frapper au cœur la machine ork et la détruire, afin de les piéger et les exterminer, car le Roc entame sa phase finale d’approche.

Gabriel enregistra mentalement les informations tout en les dépassant. Il voyait déjà très bien où Belial voulait en venir.

-Frère Gabriel, votre contingent va servir de diversion et amener les Orks à se porter à la rescousse de la centrale de Kadillus. Ceci devrait ouvrir la brèche dont j’ai besoin. Votre tâche va donc consister à fixer l’ennemi dans Kadillus Harbour en lui faisait croire jusqu’à ce qu’il soit trop tard que nos intentions sont de reprendre la centrale. Je vous envoie pour cela tous les contingents de la Milice Libre qui défendent la chaîne de Koth, moins une garnison de rigueur. Vous les engagerez comme il vous conviendra. Quant à moi je vais prendre le commandement de nos derniers éléments et attaquer leur site d’atterrissage lorsque vous m’aurez ouvert le chemin. L’Unrelenting Fury quitte en ce moment même sa position pour se mettre en orbite et lâcher nos précieuses escouades Terminators. La victoire est à portée de main, Frère Gabriel. Pour le Lion, le Chapitre et les mânes de nos Frères !

-Pour le Lion, le Chapitre et les mânes de nos Frères ! rugirent tous les Dark Angels.

*

-Nous devrions attendre les renforts envoyés par Belial, suggéra Gidéon. Attaquons en force et écrasons-les.

-Non, répondit Gabriel. Cela risque de laisser les Orks trop s’avancer vers Koth. S’ils arrivent trop près, non seulement ils n’y aura pratiquement plus d’oppositions pour leur faire face mais Gazkhull pourrait juger profitable d’abandonner Kadillus pour s’emparer de la centrale de Koth, et tout cela n’aura servit à rien. Nous allons nous porter sans attendre sur Kadillus afin qu’ils n’atteignent pas le point de retour et viennent sur nous. Nous tiendrons le temps nécessaire à ce que nos renforts les enveloppent et les écrasent tel le marteau sur l’enclume – c'est-à-dire nous.

-Votre volonté sera faite Maître Gabriel, déclara Gidéon avec un sourire.
Gabriel bascula sur la fréquence de la colonne.

-A tous : nous reprenons la route, plein gaz. Nos objectifs demeurent les même. Pour le Lion et Piscina.

*

Scrutant la centrale à la binoculaire depuis la crête derrière laquelle la colonne s’était embusquée, Gabriel put apprécier combien les lieux avaient été transformés par les Peaux-vertes. Si les murs de la centrale étaient toujours ravagés et constellés de poutrelles tordues et d’impacts divers, les rues avaient été dégagées. Ce n’était pas le cas du reste de la ville cependant, et aucun couloir d’accès par Kadillus à l’Est n’était libre des monceaux de gravats. La cathédrale du Lion dominait toujours de ses ruines noircies les lieux, tel un présage. Bon ou mauvais, c’était à Gabriel d’en décider. Les Orks avaient cependant aménagé la centrale à leur manière habituelle, faite des plaques de tôles assemblées n’importe comment, un espace de chaos dont le sens lui échappait. Surtout, de monstrueux câbles desquels jaillissait de temps à autre un éclair bleuté parcouraient en tous sens la centrale de Kadillus, jusqu’à une espèce d’énorme antenne parabolique. A intervalles réguliers, un jet d’énergie pure éblouissant pulsait tel un énorme serpent bleuté hors de la parabole et s’échappait vers les montagnes qui encerclaient Kadillus Harbour.
Attaquer par la ville semblait délicat, mais le seul chemin d’accès dégagé se trouvait à l’opposé de son point d’arrivée. De plus il était sûrement bien défendu, tandis que les Orks ne se gardaient certainement pas autant d’un assaut par l’Est. Enfin, les transports de la Troisième compagnie étaient tous équipés de lames de bulldozer : ils parviendraient à ouvrir un passage dans la ville pour que les Chimères et les camions de la Milice Libre puissent progresser. Gabriel traça donc deux  itinéraires d’attaque et répartit ses troupes en fonction. Il disposa son escadron de Leman Russ en couverture, avec ordre de ne pas passer la crête avant que la colonne n’ait été repérée par l’ennemi. Enfin, son artillerie motorisée devait suivre les VAB et délivrer un soutien d’artillerie à coute portée précis.

Pour maximiser l’effet de surprise, la colonne devait progresser à l’abri de la ligne de crête, jusqu’à l’accès de Kadillus le plus proche de la chaîne de montagnes, puis se scinder et prendre la direction de l’assaut. Les transports s’ébranlèrent. A la satisfaction de Gabriel ils atteignirent sans encombre les faubourgs, puis pénétrèrent la ville sans être repérés. Les Orks ne les attendaient donc pas. La colonne se sépara en deux et progressa rapidement en dépit des décombres. Elle était parvenue à mi parcours quand le Rhino de la deuxième escouade, délayant un vaste
amoncellement de gravats, sauta sur une mine ou un obus non explosé.

La colonne d’attaque fut stoppée nette. Le véhicule, gravement endommagé et déchenillé, ne pouvait plus reprendre sa route. Pire, il bloquait la voie aux autres.

Gabriel maudit la Milice Libre de n’avoir pas équipé ses véhicules d’une lame de bulldozer de série. Il donna des ordres pour qu’elle se fraye un passage le long d’un itinéraire plus long et à peine moins encombré. Cependant ce n’était pas tout. L’explosion alerta quelques peaux-vertes, qui grimpèrent aux postes de surveillance délaissés. Lorsqu’ils aperçurent les colonnes, leurs cris de joie tirèrent toute la centrale de sa torpeur et des centaines d’Orks se ruèrent sur les toits et les murs pour jouir du spectacle. Gabriel saisit cette chance que l’indiscipline des Orks lui offrait. Il donna l’ordre à ses Leman Russ de surgirent sur la ligne de crête et d’anéantir du feu de leurs obusiers le plus d’ennemis qu’ils le pourraient, avant qu’ils ne se mettent à couvert.

La réponse ne fut pas longue. Elle vint sous la forme d’une triple détonation qui éparpilla en lambeaux une trentaine de Peaux-vertes. Rappelés à l’ordre par leurs chefs de bande, les autres se mirent alors à courir vers leurs armes, tandis que des rafales de Bolts lourds zébraient l’air au dessus de leurs têtes et en happaient quelques uns.

Cependant la colonne menée par Gabriel avait assez progressé pour atteindre les avant-postes Orks. Leurs armes lourdes ne purent être mises en œuvre. Percés par les fusils lasers des miliciens, les servants furent mis en déroute avant d’avoir atteint leurs pièces. La colonne passa sans encombre la première chicane d’accès et accéléra à l’intérieur du complexe. Les trois camions qui formaient la queue de la colonne obliquèrent à droite et se rangèrent dans un crissement de pneus le long d’une des quatre unités de production. Leurs escouades sautèrent à terre.
Un rayon d’énergie en zigzag frappa soudainement une Chimère, qui fut percée de part en part. Elle dérapa à gauche et enfonça le pied d’une tour de défense ork.

-Pièce anti-char à gauche, signala Gidéon tandis que la tour s’abattait dans un fatras de poutrelle et un fracas de métal sur le VAB endommagé.

-Pièce neutralisée.

La voix grave et métallique de Kandaran résonna dans le circuit. Il s’était extrait avec ses hommes du Rhino et avait abattu en quelques tirs précis les servants. A présent couvert sur sa gauche, Gabriel détacha deux des trois mortiers motorisés vers l’attaque de l’unité orientale. Bientôt, et malgré quelques pertes, celle-ci fut au mais de la Milice. Il dirigea alors le tir des batteries vers l’unité septentrionale. Descendant lourdement le flanc de la colline, les Leman Russ continuaient de déverser une pluie d’acier sur les défenseurs Orks, en jetant certain définitivement à terre et en clouant un plus grand nombre au sol. La défense, encore désorganisée, lui laissait le temps de porter son effort vers le grand bâtiment Nord. Bientôt, les armes lourdes des  miliciens furent en position dans l’unité orientale et libérèrent un feu meurtrier, bien ajusté. L’attaque prenait bonne tournure.

Les trois chimères qui escortaient son Razorback encerclèrent la cible, et Gabriel fit signe à son escouade de débarquer. Soutenu par les bolters de Kandaran à gauche, qui faucheraient les Orks qui s’aventureraient à découvert pour contre-attaquer, il gardait l’escouade d’Assaut Saariel en embuscade. Levant bien haut l’étendard de la Troisème compagnie, Aeren et le reste de l’escouade se prépara à donner l’assaut de l’accès principal. Gabriel adressa alors un court message d’encouragement  aux Miliciens, puis donna l’ordre d’attaquer.

Un rugissement jaillit des casques des Dark Angels et avec lui les vétérans enfoncèrent la barricade. Les quelques peaux-vertes qui cherchèrent à se mettre en travers de la route furent taillés en pièce sans pitié. A gauche, une escouade de milicien progressait en tiroir à travers les décombres. A droite, l’autre escouade parvint à se frayer un chemin sur la passerelle de maintenance et arrosait les Orks depuis le deuxième étage, hors d’atteinte. Les défenseurs craquèrent, lâchèrent pieds, et fuirent, fauchés par les salves de laser. Gabriel se voyait déjà maître de l’unité principale quand un Ork d’une taille peu commune se ménagea un chemin de sa grande hache de guerre à travers les rangs de l’escouade de gauche.

Les vétérans s’élancèrent vers cette nouvelle menace, d’autant que derrière elle s’en précisait une autre : ralliés, les Orks chargeaient à leur tour vers les Space Marines. Les miliciens ouvrirent le feu et en tuèrent un certain nombre mais ce ne fut pas assez pour stopper leur élan. Une dizaine d’Orks menés par leur Nob contacta les Dark Angels.

Gabriel troua la tête d’un premier d’un bolt bien ajusté, et en neutralisa un second de trois ogives dans le ventre. Il sépara le bras armé d’un troisième, puis se retrouva face au Nob. L’Ork lui porta un violent coup tournant à mi-corps, mais Gabriel para à deux mains de son épée et le champ énergétique trancha le manche de la hache. Cependant l’élan de l’Ork fut tel que le manche heurta avec violence le torse de Gabriel et le jeta à la renverse. Lâchant au bout du mouvement le tronçon désormais inutile, le peau-verte bondit et se jeta littéralement sur lui, les deux bras tendus pour agripper son cou et le broyer de sa force inhumaine. Gabriel ne dut sa vie qu’à un réflexe qui lui permit de se dégager au dernier moment, et l’Ork s’écrasa face contre terre avec un grognement. Un cri de guerre retentit, et Gabriel vit que l’escouade de gauche et celle qu’il avait laissé en soutien se ruait au corps à corps. Les miliciens, armés de leurs baïonnettes, leurs pèles de tranchée et de leur seul courage, venait en aide aux Dark Angels. Mais il ne put rien distinguer d’autre. Il plongea sur son épée qui avait chuté à quelques mètres de lui, évitant la poutrelle d’acier que lui lançait l’Ork. L’empoignant, il se redressa et d’un large revers, ouvrit l’abdomen de la créature. L’Ork beugla mais frappa tout de même Gabriel de son poing droit. Le casque de Gabriel encaissa le choc, bien que la lentille gauche se fissurasse. Rendu borgne par la force des choses, Gabriel recula de deux pas, évitant deux coups supplémentaires. L’ork, tenant ses boyaux dans la main gauche et une lame rouillée dans la main droite, avançait toujours sur lui.

-Maître Gabriel, grésilla une voix faible dans son écouteur droit, on signale trois-cent xenos et une vingtaine de véhicules blindés à quatre heures de route.

Gabriel ne put répondre. Toujours quelque peu sonné par le coup qu’il avait reçu, il para par réflexe un coup tranchant de bas en haut. Soudain l’Ork s’arrêta brusquement, sa bouche grimaçant terriblement. Il chercha à attraper quelque chose derrière lui sans y parvenir. Puis une lame bleutée arracha les chairs et jaillit hors de sa poitrine. Comme un pantin auquel on aurait tranché les fils, ses bras tendus retombèrent lourdement et sa tête s’affaissa. Le cadavre tomba à genoux, laissant apparaître Ramiel. Ce dernier appuya sa botte blindée contre le dos de l’Ork et tira dans un craquement sinistre son épée du dos verdâtre. Le corps sans vie s’effondra sur le sol avec un bruit mat. Le combat était terminé, les Orks exterminés.

Faisant un effort mental, Gabriel reprit ses esprits et prit conscience de l’importance du message qu’il avait reçu. Les renforts Orks arrivaient, ils seraient là dans quatre heures, tandis qu’il en faudrait encore six aux siens pour qu’ils atteignent la bataille. La première phase devait être conclue au plus vite, afin de laisser souffler ses hommes et réapprovisionner.

Laissant là la garnison de miliciens, les Dark Angels rembarquèrent dans leur Razorback et Gabriel fit le point de la situation tactique. Ils n’avaient plus rien à craindre désormais des armes lourdes déployées pour couvrir l’accès principal : elles avaient été annihilés par l’escouade Kandaran et les hommes de Saariel alors que les Orks les déplaçaient pour le remettre en batterie. A présent Saariel et le deuxième peloton mécanisé, enfin sorti du fatras de la cité, prenaient le contrôle du bâtiment sud. Le bâtiment Ouest, matraqué par les Leman Russ, était en ruines. L’antenne parabolique, elle, n’émettait plus.

L’attention de Gabriel fut attirée par un grincement sonore très caractéristique.

-Contre-attaque de marcheurs ! rugit-il. Les armes lourdes, à vous !
Mais elles ne purent tirer. Gabriel distingua avec difficulté les marcheurs, progressant à l’abri de montagnes de gravas, hors de vue des armes lourdes positionnées dans le bâtiment Est.

-Escouades A et C, redéployez vos armes pour couvrir l’accès au bâtiment Sud, ordonna-t-il.

Mais il n’était guère certain que cela suffise. Les Orks étaient bien à couvert, hors de d’atteinte. Ils allaient atteindre le bâtiment sud et y faire un carnage. Sur le toit du bâtiment occidental, un Ork caparaçonné dans un amas hétéroclites de machines étranges apparus, prenant soin de se tenir hors de vue des Leman Russ. Gabriel devait redéployer son dispositif.

-Deuxième colonne, repliez-vous sur le bâtiment Est. Contournez-le et mettez vos armes en batterie dans l’unité Nord. Saariel, donnez leur le temps. Escouade A et C, faites-moi taire ce gêneur.

Aussitôt, l’escouade C fit mouvement et grimpa vers le toit. Les servants de l’autocanon de l’escouade A redéployèrent leur arme, mais furent vaporisés dans une boule de feu incandescente. L’Ork avait déchargé sa curieuse arme à pleine puissance, celle-ci à présent rechargeait dans une pluie d’étincelles bariolées.

-A couvert ! hurla Gabriel. Prolix, intima-t-il au chef de la batterie d’artillerie, toutes vos armes sur le toit Ouest !

-Décrochage, lança Saariel.

Gabriel tourna la tête : l’escouade d’assaut quittait le bâtiment et activait ses réacteurs pour se tirer d’affaire. Sur cinq frères, deux manquaient.

Trois obus éclatèrent sur le toit du bâtiment Ouest,  forçant l’Ork isolé à se mettre à couvert. Bientôt les rafales du Bolter lourd de l’escouade C criblèrent sa position, et l’Ork ne réapparut plus.

Mais le combat se déporta à nouveau vers le centre. Pulvérisant le mur fatigué de leurs masses, plusieurs marcheurs surgirent du bâtiment Ouest et remontèrent vers le bâtiment Nord. Les Orks étaient décidément malins : ils faisaient attention à se tenir hors de vue des Leman Russ.

-Armes lourdes, anéantissaient-les !

Les armes déployées dans le bâtiment Est ouvrirent le feu dans un crépitement : lasers, missiles, obus perforants d’autocanons s’abattirent sur les marcheurs, à présent à découvert. Trois d’entre eux explosèrent, mais les autres répliquèrent. Soudain un feu nourri quoiqu’imprécis jaillit des ruines du bâtiment Sud : des Orks dotés d’imposantes bouches à feu individuelles noyaient littéralement la position de tirs des armes lourdes sous un déluge de plomb. Le rythme du feu impérial se fit immédiatement moins soutenu, les équipages se jetant à couvert ou disparaissant corps et bien dans le torrent de feu libérés par les Pillards.

D’expérience, Gabriel savait que ces Orks là étaient trop coriaces pour que l’escouade Saariel puisse en venir à bout. La destruction des Pillards était la clé de la bataille mais elle demandait un assaut hardi que seule la douzaine de Space Marines qu’ils formaient pourrait mener.

-Premier et deuxième peloton, maintenez le feu sur les marcheurs. Kandaran, contournez les marcheurs avec discrétion et trouvez-vous une bonne position de tir sur les pillards. Attendez mon ordre pour ouvrir le feu. Saariel, vous donnerez l’assaut à mon ordre sur leur position. Escouade Aeren, avec moi : nous allons faire diversion avec le Razorback et obliger les Orks à séparer leurs efforts. Notre objectif sera de donner l’assaut à la position des tireurs Orks. Pilote, ajouta-t-il, contournez le bâtiment Nord et attaquez le long du flanc Ouest.

Le véhicule s’ébranla en marche arrière et prit de la vitesse. Les obus s’abattaient toujours sur la position de l’Ork solitaire. Le Razorback vira à gauche, fonça le long de la façade Nord alors que Kandaran signalait qu’il était en position, et jaillit dans un crissement de chenilles à l’angle. Il remonta à fond de train le long du bâtiment Ouest, surprenant les Pillards.

-Kandaran, feu à volonté.

Les Orks ne purent se ressaisir. A peine avaient-ils tournés leurs armes vers la nouvelle cible qu’une grêle de Bolts les assaillaient, tuant deux d’entre eux. Insensibles à ce qui se jouait derrière eux, les marcheurs continuaient pesamment leurs routes. Un de plus fumait d’une épaisse fumée âcre, arrêté dans son élan. Soulagé du tir de suppression, les servants d’armes relevèrent la tête et un laser perça de part en part un autre marcheur. Cela n’était encore pas suffisant néanmoins pour les arrêter.

Criblant de bolts lourds toutes les ouvertures qui auraient pu permettre à l’ork au plasma de le prendre pour cible, le Razorback continuait sur sa lancée, lorsqu’un autre trait incandescent l’atteignit en plein. Le choc jeta à terre les passagers, et le compartiment intérieur s’embrasa. Le véhicule fit une violente embardée et s’encastra dans un violent choc dans la façade du bâtiment Ouest. Par miracle le toit du Razorback encaissa sans céder les gros blocs de plast-béton qui s’effondrèrent sur lui.

-Sortez ! hurla Gabriel en enclenchant la procédure d’ouverture d’urgence.

De petites explosions retentirent, délogeant les portes et ouvrant un passage médiocre. Avec difficultés, les vétérans s’extirpèrent un à un de la carcasse fumante. Ramiel sortit le dernier, tirant le pilote inanimé de l’habitacle. Gidéon contrôla ses systèmes vitaux, agita la tête faiblement puis appuya son Narthecium contre la nuque de l’infortuné après lui avoir retiré son casque. Une petite piqure, sa seringue se vida, et Frère Gisco partit avec la bénédiction de l’Empereur rejoindre le panthéon des guerriers morts au combat.

-Nous récupèrerons ses glandes plus tard, Frère Gidéon, glissa Gabriel car le temps perdu était déjà grand.

-Certainement pas, répliqua sèchement l’Apothicaire.

-Une fois la victoire acquise vous aurez tout le temps nécessaire.

-Il n’en est pas question.

-Vous m’en répondrez, siffla Gabriel en se remettant debout. Dark Angels en avant. Pour le Lion ! Saariel à vous de jouer.

Les Dark Angels s’élancèrent à l’assaut. Traverser les cent mètres à découvert qu’il leur restait n’était pas une mince affaire, et s’ils étaient hors de vue du tireur isolé, caché par l’épave fumante du véhicule, les Pillards les avaient repérés. Mais à nouveau, le temps qu’ils tournent leurs armes vers eux, l’escouade d’assaut de Saariel se posa dans une volée de grenades, jetant le désarroi parmi les peaux-vertes. Un combat meurtrier s’engagea, tandis que Kandaran, de sa propre initiative, quittait lui aussi de sa position pour se placer dans le dos des marcheurs et mitrailler leur faible blindage arrière de ses bolts vengeurs. Cependant Saariel et ses deux compagnons, s’ils parvinrent à occuper les Orks, ne pouvaient rivaliser face à leurs épaisses musculatures et leur endurance sans commune mesure. Passés les premiers instants, la balance pencha en faveur des Orks et les trois Astartes ne durent leur survie qu’à l’intervention des vétérans. Gabriel tranche de taille un bras armé d’un redoutable kikoup alors qu’un moulinet de Ramiel désarmait un autre Ork d’une tronçonneuse rudimentaire. Moins de deux minutes après qu’ils furent parvenus au contact, les Orks étaient morts. Privés de soutien, pris entre deux feux, les quatre derniers marcheurs furent neutralisés alors que deux d’entre eux tournaient les talons pour assaillir Kandaran.

-Trouvez-moi l’Ork qui commandait la centrale. C’était certainement le tireur isolé. Prenez-le vivant.

Prendre un Ork vivant ne fut pas une partie plaisir, cette espèce étant notoirement dénuée du sentiment de peur à mesure qu’ils croissaient en musculature. Néanmoins, une heure plus tard, le Gro’mek Snaka Plakd’Acié était à genou devant lui dans une cage trop petite pour lui, les mains liées dans le dos par un champ magnétique des plus puissants. Il regarda Gabriel de ses petits yeux rouges et vicieux, lequel le lui rendit bien.

-Frère Severian s’occupera de ton cas, la bête. Crois-moi.

-MFT-

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19 août 2014 2 19 /08 /août /2014 19:50

La voie de l’Errant, Gave Thorpe, Black Library, 2014

Troisième volet d’une trilogie sur le vaisseau-monde d’Alaitoc, écrit par un auteur bien connu pour son affection de la race eldar dont il a écrit au moins deux codex et beaucoup de pan de fluff,. On est donc en sûreté à cet égard : la civilisation eldar telle que le fluff nous le donne à voir sera forcément bien rendue.
Le récit est indépendant des deux autres opus, le lien central restant la description de la civilisation, du peuple et des coutumes d’Alaitoc, l’un des plus grands vaisseaux-mondes, et celui où les enseignements de la Voie pèsent le plus lourd sur les épaules de ses habitants. En l’occurrence ici il agit en contre-modèle, puisque l’intrigue se noue sur le rejet par le principal personnage de ce régime de vie et de ses contraintes. Le récit expose donc les réflexions et sentiments du héros face à ce système et à la pesante société du Vaisseau-monde, qu’il décrit volontiers comme une prison incapable de laisser les individus se développer entièrement à cause des enseignements des Voies, et qui n’offre comme destiné que le Circuit d’Infinité, néant embrumé de fantômes qui ne connaissent pas le repos dans leur pénombre commune. Bref, aucune possibilité pour l’individu de s’exprimer librement.

Pour cette part du moins, le récit est intéressant, et permet d’explorer les motivations des Errants, ceux qui rejettent la Voie et parcourent les étoiles. Mais son traitement est décevant, et méritait sans doute (c’est un comble) un meilleur développement, une analyse plus fine et plus détaillée.

Le reste de l’ouvrage oscille entre passages attendus (un premier combat contre les Orks, pâles ennemis de l’initiation guerrière de tout héros de 40K qui se respecte, le spectacle des Arlequins), des morceaux de bravoure, tel l’expédition sur un ancien monde eldar sis en plein cœur de l’œil de la Terreur, en quête de pierres-esprit, dont l’ambiance oppressante est très bien rendu, et des passages qui confinent au ridicule ou qui ne sont pas crédibles pour deux sous.

Le plus gros reproche que l’on peut cependant faire à Gave Thorpe est de nous fournir un récit d’aventure initiatique expédié en une dizaine de chapitres, avec un héros qui passe pratiquement sans transition de nullité suprême (de drogué il devient Errant et tremble à l’approche d’une paire de Grots, oui de Grots…) au statut de prince pirate renommé car audacieux voire téméraire en l’espace de quatre ou cinq chapitres… bref une transformation beaucoup trop rapide que le procédé de l’ellipse, mal utilisé, ne rend pas crédible pour deux sous. En revanche, l’eldar se trouve très bien dépeint par Gave Thorpe une fois installé comme prince pirate, sa vanité égalant son orgueil (en particulier dans sa relation aux humains), mettant très bien en scène le héros comme un manipulateur, un monstre d’orgueil et une crapule finie, qui sont bien les traits saillants d’un prince pirate pour les humains. Cet aspect du personnage là est donc très bien rendu et expliqué, mais ne compense qu’en partie les points faibles du récit. Quant à la fin de l’histoire, je ne vous la livrerai pas mais elle est très mal exploitée et plus que décevante tant elle n’est absolument pas crédible.

Un roman en demi-teinte donc, dont la tonalité générale un peu décevante est rehaussée par ces éléments assez bien exploités et qui permettent de se faire plaisir malgré tout. Un livre qui n’est pas un must have, mais qui n’est pas non plus entièrement à jeter.

-MFT-

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12 juillet 2014 6 12 /07 /juillet /2014 16:53

On ne peut vraiment parler de véritable V7 sans pouvoir vraiment parler de V6,5, les changements étant à la fois souvent de détail tout en comptant parfois beaucoup, et à la fois bousculés par l'introduction de la phase psy.

Dans l'ensemble, après deux parties test durant lesquelles nous avons testé un scénario classique et un scénarios à objectifs tactiques, je retrouve des éléments que j'aimais bien de la V6 ainsi que ceux que j'aimais moins, avec un gros plus pour la phase psy. Le jeu n'est pas franchement plus fluide que la V6 puisqu'il y a toujours de multiples jets de dés très fragmentés, en revanche je trouve qu'il construit plus l'imaginaire (je m'expliquerai après).

Du côté des trucs qu'on a aimé ne pas voir changer :
-L'accent mis sur le tir. Après 3 versions et quinze ans de jeu où c'était toujours le close qui emportait la décision, le jeu en était devenu extrêmement lassant. Les Orks et Tyranides s'en plaignent mais je pourrais dire la même chose de mes guerriers aspects eldars : cela nous oblige à repenser notre façon de jouer. Du reste les listes Orks full pavés restent assez efficace pour autant que je sache.
-Un panel "relativement" large d'actions possibles pour les figurines, ce qui donne du relief tactique aux parties.
-Un système de règles spés à présent efficace et bien délimité.

Du côté des trucs qu'on a aimé voir changer :
-La distance de charge à couvert est moins aléatoire et c'est une bonne chose.
-La phase de tir est plus fluide et laisse à présent l'opportunité de tirer plusieurs munitions différentes avec des armes qui en ont la possibilité, comme les lances-missiles Cyclones ou Typhoon.
-Les systèmes de composition d'armée sont assez intéressants et pas si mal équilibrés qu'on pouvait le craindre, puisque la possession d'objectifs est à présent une quasi-constante du jeu.
-D'ailleurs la relance du trait de seigneur de guerre n'est pas inutile : les traits génériques ont été réévalués, ce qui n'a pas frappé grand monde et pourtant... Un seigneur de guerre générique reçoit réellement un petit up pas dégueulasse, d'autant plus dans les missions à objectifs tactiques puisqu'il dispose d'une table dédié.
-Evidemment l'introduction de la phase psy (j'y reviendrais également)
-La reprise des effets des dégâts sur les passagers d'un transport : enfin les transports redeviennent intéressants ! Jusqu'à présent en V6 jouer des unités embarquées, en particulier dans des Rhinos, c'était s'attacher soi-même un boulet d'une tonne au pied... A présent les passagers, moyennant un test de cdt, restent pleinement opérationnels et peuvent à nouveau fusiller à bout portant en débarquant...
-Toutes les unités peuvent contrôler un objectif, à concurrence du fait qu'elles ne se fassent pas doubler par des unités de Troupes disposant de la règle "objectif sécurisé".

Du côté des trucs qu'on a pas aimé voir changer :
-Le tableau de dégât des véhicules : le canon laser est encore une fois déclassé, les grands gagnants s'appellent fusion (pour les deux dés et la PA1) et lance-missiles (dont la versatilité profite du système des PC). Si on voulait améliorer la résistance générale des véhicules il fallait s'y prendre d'une autre façon.

Du côté des trucs qu'on aurait aimé voir changer :
-Le système des PC justement. L'idée n'est pas mauvaise mais souffre clairement d'une conception boîteuse : on a aujourd'hui un système qui ressemble furieusement au système des PV avec le blindage à passer, mais sans la sauvegarde d'armure (qui va certes du costaud au misérable). Je ne vois pas bien comment donner une svg d'armure aux véhicules, par contre je pense qu'augmenter d'un point général les véhicules leur redonnerait une robustesse qu'ils ont tout de même perdus avec la V6. Les capacités de saturation AT des armées ont cru plus vite que les valeurs de blindage, et jouer des chars ne disposant pas d'un blindage 12 minimum reste une difficulté. Or c'est le cas de beaucoup de véhicules de transport. Et qui joue encore des véhicules légers régulièrement ? De plus le maintien du système de Premier Sang reste un sérieux handicap à surmonter avec ces véhicules.
-Les objectifs secondaires justement : Premier sang est universellement détesté ou presque, Briseur de ligne ne se justifie guère tactiquement et avantage sérieusement les armées très offensives ou disposant d'unités attaquant de flanc, ce qui impose bien souvent à présent des listes incluant unités de FEP ou d'attaque de flanc, etc etc, bref une certaine standardisation un peu dommage.
-Attention à l'inflation  des règles spé (particulièrement à Apocalypse mais ça a tendance à envahir un peu le jeu de base).
-Enfin de vraies règles de moral : la moitié de la galaxie ignore d'une façon ou d'une autre les règles de moral, et je ne parle même pas de la garde impériale et de ses prêtres à tout faire...

Rien qu'en regardant cette liste on peut constater qu'il y a plus de positif que de négatif. Mais je pense que l'essentiel est encore ailleurs :
-le jeu mise sur la créativité retrouvée des joueurs, qu'elle réussit à encadrer mieux que je ne le pensais au départ. En effet les systèmes de composition d'armée sont très souples et apportent du renouveau : on peut jouer à présent beaucoup plus facilement qu'avant des armées à thèmes mais c'est un risque car les armées de composition classique, qui représentent bien un détachement équilibré, peuvent leur damer le pion aux objos, ce qui est plus important qu'on ne l'a dit. Pour moi c'est une avancée réelle.
-la phase psy est vraiment intéressante et très, très utile. D'une part ses règles sont bien fichues : les pouvoir psy sont aussi dévastateurs qu'en V6 mais plus délicats à lancer : ils sont l'objet d'un constant compromis entre nécessité et dangerosité car plus on lance de dé, plus les perspectives de réussites sont là mais à l'inverse les Périls du Warp aussi et ils sont nettement plus dangereux. On réfléchit donc à deux fois lorsqu'on lance ses pouvoirs psy, particulièrement ceux qui sont importants. Deuxième atout majeur : cela comble en partie un défaut majeur de 40K, le manque d'interactions entre les joueurs. Le jeu entre manifestation et abjuration des pouvoirs est réel et la relation qu'il crée aussi ! Bref la phase psy est vraiment ce qui fait pencher cette version vers une V7 plutôt qu'une V6,5 car elle a très bien rééquilibré les pouvoirs psys qui étaient la plaie béante de la V6.

Les archivistes n'en sont que plus précieux, et les eldars n'ont guère eu besoin d'un up via les FAQ : ils capitalisent un nombre très important de dés additionnels grâce à leurs nombreux psykers, et leurs runes, assez peu utiles en V6, deviennent très intéressantes en V7 avec ce système de dés multiples, d'autant qu'elles sont à usage unique donc il s'agit de peser le pour et le contre au moment de jouer son atout ! Par contre, cela risque d'amener des psykers niveau 2 dans la plupart des listes.

Donc dans l'ensemble je suis très satisfait des règles. J'ai eu l'occasion de regarder le bouquin de photos, qui est beau, il faut bien le dire. En revanche le bouquin de fluff est pauvre comparé au fluff de la V6, et dans l'ensemble il vaut mieux s'y référer.
A noter que les règles des fortifications sont à aller chercher dans forteresses assiégées à présent.

-MFT-

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