Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
7 octobre 2008 2 07 /10 /octobre /2008 06:23

L’unité de vétérans avait franchi les dernières lignes de défenses extérieures et fonçait vers le manufactorum tenu par les hérétiques de Flavia. Aux alentours, les Astartes du Lion combattaient les derniers survivants du chapitre renégat. Une juste colère s’abattait sur ces traitres dont la pugnacité avait volé en éclat suite au bombardement nucléaire. Une grande partie des leurs étaient tombés et les Dark-Angels portaient le coup d’estoc à la tête de la rébellion.  Parallèlement, le 25ème régiment de Carmina opérait une offensive massive dans toute la cité, en purgeant les membres des sectes et les gardes corrompus.
Anticipant la présence des derniers marines du chaos dans le secteur, le frère capitaine Barnard monta une force conséquente pour la mise à mort. Les membres locaux du clergé de Mars qui avaient rompus leurs vœux, faisaient face au coté du « Fléau des infidèles ».
Martinien était comme en transe. Il avançait aux cotés de ses frères, marchant sur l’hérétique. Arrivant à l’intérieur de l’usine qui servait de quartier général, il dirigea son unité vers les bureaux du Magos Fabricator General où se trouvaient les meneurs. Après quelques accrochages violents avec des technoprêtres, l’avancée se fit plus calme. Enfin, il n’y eut plus que des couloirs vides. Reprenant peu à peu pieds, Martinien retrouva une approche plus mesurée. Il semblait évident que quelque chose se préparait. Arrivant au coude d’un couloir menant aux quartiers de commandement, des dizaines de tirs les surprirent et déformèrent les parois de leurs impacts. Avec des reflexes que seuls des Astartes pouvaient avoir, ils esquivèrent autant qu’ils le purent et se replièrent à l’abri du couloir le plus proche. Deux d’entre eux étaient tombés et frère Martial avait perdu son bras gauche.
« Des serviteurs armés de multifuseurs. Au moins une dizaine.
Frère Gérald, percez une ouverture dans cette paroi, nous allons les contourner.
-Bien frère Martinien. »
Pendant que Gérald ouvrait le mur à l’aide de son gantelet énergétique, les demi-cyborgs ne tiraient et ne bougeaient plus, restant stupidement sur place ainsi que leur programmation devait le spécifier.
Une fois le passage ouvert, les vétérans entrèrent prestement se couvrant les uns les autres. Ils commencèrent à longer les machineries ésotériques de cette nouvelle salle quand soudain, sortant de nulle part, ils furent attaqués par un géant bardé de pointes et d’airain. Il maniait une paire de griffes énergétiques démesurées. Les Dark-Angels n’en furent pas décontenancés pour autant et ripostèrent immédiatement par une pluie de bolts et de plasma. Malheureusement pour eux, le colosse bien protégé, fut plus rapide et avant de pouvoir mieux ajuster leurs tirs, il fut sur eux. Il sectionna d’un coup frère Martial et transperça deux autres vétérans. Certains survivants sortirent leurs couteaux de combats alors que Martinien ramassait un lance-plasma à terre. Il tira autant qu’il put mais tous les tirs passèrent à coté du seigneur du chaos. Face à la furie déchainée du « Seigneur des châtiments », car c’était bien lui, les marines tombèrent les uns après les autres. Martinien concentra toute sa rage et fonça tête baissée sur son ennemi. La violence du choc le fit reculer de quelques centimètres malgré sa lourde armure terminator. Le vétéran enchaina d’un magnifique coup de coude à la tête mais encore une fois la protection de son adversaire prévalue. Ce dernier transperça Martinien de ses deux gantelets et le projeta à travers la pièce. Il atterrit lourdement sur une antique machine qui fut réduite en miette par l’impact. Praxius regarda comme une bête fauve les corps autour de lui puis fixa Martinien le reconnaissant comme étant le meneur. Ce dernier se redressa péniblement, vint se placer contre un mur puis s’affaissa de nouveau. Il fixait Praxius qui jubilait et faisait une de ces tirades ridicules dont ses pairs ont le secret. Martinien vit aussi les serviteurs du couloir se positionner à travers l’ouverture qu’il avait faite au lance-plasma. Car ce n’était pas le géant du chaos qu’il visait alors. Dans un ultime effort, le fils du Lion s’était déplacé de manière à ce que Praxius tourne le dos au danger. Complètement inconscient de ce qui l’attendait, le maître du « Fléau des infidèles » avança vers lui. Plusieurs tirs de multifuseurs partirent en même temps et traversèrent Praxius de part en part. Ce fut fini.
« Ce qu’ils sont fatigants à s’écouter parler, pensa Martinien »
Le vétéran Dark-Angel était à terre, appuyé contre un mur. Couvert de nombreuses blessures et d’une armure malmenée, il respira enfin. L’ennemi, était tombé dans son propre piège.
Martinien savait qu’il ne survivrait pas mais il était heureux d’avoir emporté ce traître dans la tombe. Autour de lui, tout n’était que ruine. On entendait au loin des bruits de batailles.
Sans son chef, la révolte de cette planète ne ferait pas long feu.
« Lucie… »
La mort ne vint pas aussi vite qu’il l’aurait cru mais il ne s’en plaint pas. « Que je souffre encore un peu. » Il ne put s’empêcher de regretter ce gâchis et même celui de sa propre mort malgré le peu d’estime qu’il se portait en l’instant. Dans le fond, tout aura eut lieu en vain, se dit-il. De son expérience et de toutes ces souffrances, il ne resterait rien.
« Oh, Empereur ! Quelle folie. »
Avant de sombrer, il crut entendre des bruits de pas.

****

[b]Epilogue[/b]
[b]DESTINATAIRE :[/b] Seigneur Inquisiteur Vivien MORHOME, Ordo Malleus
[b]SOURCE :[/b] Inquisiteur Blaise TERDRE
[b]SUJET :[/b] Vétéran Dark-Angel Martinien, 4ème compagnie
[b]PRORITE :[/b] haute / message haute sécurité crypté
[b]RECEPTION : [/b]XXX.M41
[b]FORMAT DU MESSAGE :[/b] télépathique
[b]CANAL ASTROPATHIQUE :[/b] Affar AYEB
[b]PENSEE DU JOUR :[/b] Mieux vaut une chair meurtrie qu’une âme souillée.

« Cher maître, cette note est un ajout au rapport fait concernant les troubles d’Adelphe III. Je ne le mets qu’en annexe mais lui attribue une importance haute. En effet, un fait troublant est apparu à la conclusion de ce conflit lors de la mort du traitre Praxius (qu’il soit maudit) Le vétéran Dark-Angel Martinien, ayant eu le dernier contact avec le seigneur du chaos, a disparu. Son armure a été retrouvée particulièrement endommagée indiquant que son possesseur, même étant un Astartes, n’a certainement pas survécu. Néanmoins elle était vide et aucune trace n’a pu être relevée sur les lieux expliquant ce phénomène.
Dans la mesure où nous avons eu à faire à un serviteur du chaos qui faillit réaliser un des plus grands cataclysmes démoniaques de ces derniers siècles, je me permets d’avancer l’hypothèse comme quoi le problème se serait déplacé.
Face à ces faits troublants, je sollicite votre bénédiction pour commencer une enquête poussée sur ce mystère ainsi que l’appui de vos « alliés ». Peut-être auront-ils des éclaircissements à nous fournir ? »

[b]FIN DU MESSAGE[/b]

*****
Linual

Partager cet article
Repost0
7 octobre 2008 2 07 /10 /octobre /2008 06:21

« Je sollicite une audience !
-Monsieur, le capitaine est en réunion tactique avec … »
Le planton de la garde n’eut pas le temps finir sa phrase. Martinien le poussa simplement de coté comme s’il s’agissait d’une porte coulissante et entra.
« Pardonnez mon intrusion, frère, mes seigneurs. J’ai conscience de l’aspect peu protocolaire et irrespectueux de ma démarche mais j’insiste pour pouvoir vous parler avant… notre prochaine action. »
Son officier regarda le vétéran, impassible. Il fit un signe aux autres membres de la réunion.
« De toutes façons, nous avions fini. » Dit-il, d’un ton sans appel.
Le colonel Jung, le gouverneur planétaire, le représentant du clergé de Mars, la mère supérieure de l’Ordo Hereticus local et l’inquisiteur Terdre laissèrent le capitaine Dark-Angel quitter la salle, passablement interloqués.
« Je vous écoute frère.
-Est-ce vrai ? A-t-il été décidé de sacrifier entièrement la cité d’Axia ?! »
Barnard fixa sans sourciller Martinien.
« Oui.
-Et vous avez approuvé ?
-Les deux Ordos et les politiques ont voté pour. Le colonel et moi-même étions contre. Cela dit… »
Il fit une pause.
« Cela dit, je comprends leur choix. C’est malheureux mais c’est mathématique. Il est plus logique de sacrifier Axia plutôt que de prendre le risque que Praxius n’arrive à ses fins. Avec le colonel, nous voulions tenter une ultime opération afin éviter cette extrémité. Malgré tout, ils ont préféré la facilité et la prudence.»
Le capitaine expliqua alors comment les enquêteurs de l’inquisition avaient retrouvé la trace du « Fléau des infidèles » dans les sous-secteurs de la cité ruche d’Axia. Secrètement, ces derniers effectuaient des travaux dans les profondeurs des sous-sols. La cité avait été construite sur les anciennes ruines d’une ville datant du moyen-âge technologique. Apparemment, il y avait, enfoui sur place, des mécanismes antiques de contrôle Warp que les terra-formateurs impériaux n’avaient pas repérés à l’époque. D’une manière que le capitaine Barnard supposait peu avouable, l’Ordo Malleus découvrit l’objet de la présence du « maitre des châtiments » sur cette planète. Il s’agissait de l’aboutissement d’une longue quête démoniaque durant laquelle Praxius avait établit sur huit mondes, des agencements et des constructions impies. Suivant une configuration complexe et des rituels effroyables, le maître du chapitre renégat prévoyait de sacrifier en même temps les huit cités ruches rattachées aux planètes pour le dieu du sang. On ne savait pas vraiment quel était l’effet escompté mais on ne tenait pas vraiment à le savoir non plus. Devant l’ampleur du projet, Martinien resta tout d’abord incrédule. Malgré ses années de services où il avait déjà fait face au chaos à maintes reprises, il ne concevait une telle réalisation. Huit planètes en même temps ? Comment avaient-ils obtenus autant d’informations et de certitudes alors qu’il n’y avait pas si longtemps, ils ne comprenaient rien à rien ! Il protesta, discuta mais dut se rendre aux arguments de son supérieur. Son âme refusait d’accepter cette décision mais sa raison convint de s’y soumettre arrache-cœur. Il n’arrivait pas à prendre ce choix en défaut mais il était brisé.
« Je suis surpris, frère, que vous vous soyez à ce point attaché à ces civils. Cela peut-être préjudiciable pour le chapitre si vous vous montrez trop « sensible ». Vu votre expérience et vos faits d’armes, je vous ai écouté mais une telle attitude doit être révisée. Vous ferez une semaine de pénitence auprès de notre vénérable chapelain après le conflit. »
A une autre époque, Martinien aurait pu s’offenser de telles paroles même de la part de son capitaine mais il ne dit mot.
« Je vais donner les ordres pour que notre navire rase la cité à partir de l’orbite basse d’Adelphe III. Nous avons les codes de désactivation des boucliers d’Axia. Ce sera rapide… pour tout le monde.
Vous allez vous préparer pour un assaut sur Flavia et je veux que cette campagne se termine sous sept jours par l’éradication du « Fléau des infidèles ». Ils paieront pour cette infamie. »
Martinien n’écoutait qu’à moitié. Il avait échoué dans sa mission. Il n’avait pu protéger l’humanité car il n’avait pu la protéger elle. Mais son hypocrisie n’irait pas jusqu’à la fuite.
« Permettez-moi de rejoindre notre barge de bataille pour y faire appliquer ces ordres. »
Le frère capitaine Barnard regarda son vétéran un instant, tout de même un peu surpris.
« Très bien Martinien. Sans doute est-ce mieux et nécessaire pour vous affranchir de vos démons. Vous avez vos ordres. Pour le Lion. »

****

Sur le pont de la barge de bataille « La colère du Juste », on pouvait voir une petite planète colorée de vert, de brun et de bleu. Quelques bouts de cotons blancs parsemaient la surface d’Adelphe III. Le commandant de bord, le frère Némiel, veillait au bon déroulement de la mise en orbite. La cible était un petit point noir que Martinien distinguait maintenant depuis dix minutes. Un serviteur encastré dans la structure du vaisseau bougea quand une lumière verte apparut sur une plaque de runes finement ciselées.
« Nous sommes en position, commandant. » Dit une voix monocorde.
Le frère Némiel finit d’écrire à la plume quelque rapport sur un livre relié de cuir. Il se redressa sur son trône de contrôle. Les câbles et les vérins qui l’y liaient grincèrent doucement.
« Conformément à l’ordre reçu par le conseil militaire planétaire d’Adelphe III et validé par le sceau de l’Ordo Malleus, je m’apprête à exécuter le bombardement nucléaire de la cité ruche d’Axia. Code Imperium Lux. A mon commandement et après la seconde validation du frère officier Martinien… »
Ce dernier regardait toujours fixement le petit point noir.
« Frère ? »
Les ignorants sont bénis.
« Martinien, vétéran de la 4ème compagnie du chapitre des Dark-Angels, je confirme l’ordre de bombardement d’Axia.
-Artilleurs, feu à volonté. »
L’équipage exécuta l’ordre et des bruits de machineries se répandirent dans les entrailles du navire. Bientôt cinq sillons blancs se dirigèrent vers la surface. Pendant d’interminables minutes, les projectiles foncèrent à travers l’atmosphère. Martinien observa des points de lumière apparaitre durant quelques secondes. Enfin, il n’y eut plus rien. On ne voyait plus que des volutes grises à l’endroit où se dressait encore quelques minutes auparavant une ville impériale.
« Empereur, ayez pitié. »

****
Linual

Partager cet article
Repost0
7 octobre 2008 2 07 /10 /octobre /2008 06:21

« Non.
-Pardon ?!
-Non, je ne ferai pas l’idiote avec votre équipement. Il va falloir que je nettoie ma fille et sans vouloir vous manquer de respect, je ne suis pas votre boniche. »
Le marine resta un instant abasourdi. Il avait affronté des fanatiques chaotiques et des xénos répugnants durant des siècles mais qu’une simple mortelle se permette une telle impudence !
«Comment osez-vous, femme ?! Je suis un Astartes par l’Empereur ! Les gens tels que vous, nous doivent respect et obéissance, par sa volonté ! »
Martinien les dominait de toute sa hauteur et grondait tel l’orage. Lucie ne se laissa pas démonter.
« Et vous non ?
-Comment ?
-Et vous, non ? Nous sommes trop insignifiants à vos divins yeux pour mériter un peu de respect ? Je vous signale à tout hasard, que je vous ai remercié. Je vous ai soigné vous et votre ami. Je n’ai rien réclamé en échange, il n’y avait pas lieu de le faire mais vous m’avez superbement méprisé. Vous exigez une servitude et une soumission sans condition ! »
A présent, la menace était visible dans son regard. Il s’approcha.
« N’éprouvez-pas ma patience plus avant. J’ai droit de vie et de mort sur vos semblables.
-Charmant… Vous vous occuperez de ma fille ou vous l’exécuterez aussi ? Une grande victoire pour un grand bonhomme. »
La jeune femme tremblait et avait les larmes aux yeux mais elle ne cilla point. Martinien se trouva pour la première fois de sa vie devant un adversaire terrible. Il aurait pu lui briser l’échine d’un geste mais il était malmené par l’aspect irréel de la situation. Cela dépassait les limites de sa conception du monde. Que l’on puisse à ce point être illogique. Un hérétique avait l’esprit corrompu par le chaos, un politicien par le pouvoir et pour un xénos la question ne se posait même pas mais une simple citoyenne impériale…
« Je ne vous comprends pas. » Parvint-il à dire.
Il se détourna et alla vers Mariel s’assurer de son état.
Il regarda le petit orifice dans la paroi qui menait à une gaine d’aération. Il n’y avait pas d’issu possible par là mais si on plaçait l’émetteur assez loin, il y avait une chance de pouvoir contacter l’extérieur. Lui était bien trop grand pour espérer passer dans le conduit. Il avait besoin d’elle.

****

« Je vous respecte, vous savez. »
Martinien ne bougea pas.
« Mais ça n’a rien à voir avec le fait que vous soyez Astartes. Du moins, pas directement.
-Ah ! Pour quelle raison donc ?
-Vous ne devinez pas ?
-Deviner quoi ?
-Ce qui fait la valeur d’un individu. »
Cette fois le marine tourna la tête. Il avait un air d’incompréhension.
« Mais enfin de quoi parlez-vous ?!
-Vous nous méprisez, n’est-ce-pas ? Vous ne nous attribuez pas ou peu de valeur en tant qu’individu. Nous sommes trop insignifiants à vos yeux pour mériter de la considération. Vous vous sentez supérieur à moi. Savez-vous pourquoi ?
-Je suis un Astartes, un élu du Lion et de l’Empereur. Vous, vous n’êtes qu’une femme.
-Vous ne respectez donc que les titres ou vos semblables ? »
Martinien faillit répondre puis réfléchit un instant. Il était vrai que si en général il attribuait de l’importance au statut, il y avait bien des officiers humains ou même d’autres chapitres dont il n’avait pas une très haute opinion. Voyant son hésitation, Lucie enchaina :
« Apparemment, ce n’est pas aussi simple. Du coup, qu’est-ce-qui peut faire la valeur d’un individu ? Son potentiel, peut-être ? »
Le vétéran la regarda semblant acquiescer.
« Je suis un guerrier et ma vie se limite à considérer l’utilité de ce qui m’entoure pour mener à bien ma tâche.
-Non, je ne pense pas que vous ne soyez qu’un guerrier. Vous êtes un élu de l’Empereur. Cela implique plus de responsabilités que d’être une simple machine à tuer.
-...Que devrai-je faire d’autre ?
-Vous êtes les seuls véritables représentants de l’Empereur. Bien plus que n’importe quel membre de l’Adeptus Terra. Vous êtes ses fils et son œuvre. »
Cette fois-ci, Martinien se tourna complètement. Quelques secondes passèrent puis il se leva et alla s’assoir à coté d’elle.
« Qui êtes-vous vraiment ?
-Ah ! Je vois que j’ai votre attention maintenant, peut-être même un peu de considération. Pouvez-vous me dire ce qui a changé ? »
Martinien luttait intérieurement. Il était très irritant pour lui de devoir « subir » une telle joute verbale. Il comprenait vraiment maintenant à quel point il avait ignoré ceux qu’il devait protéger. Pour la première fois dans sa très longue vie, le Dark-Angel se demanda pourquoi l’Empereur avait créé ses semblables pour protéger l’humanité. Il n’avait jamais remis en cause sa tâche mais il ne l’avait jamais vraiment analysée non-plus. Le chapelain Astérios l’avait souvent interpelé sur le sujet mais en lui-même le vétéran avait fait la sourde-oreille. Les batailles n’attendaient pas.
Il réfléchit.
« Très bien, voyons où cela nous mène. Si la valeur d’un individu est son potentiel (ou ses aptitudes) alors sa valeur est comme celle d’un outil mais vous venez de me rappeler que je suis plus qu’un outil car de par ma volonté je suis aussi le prolongement de celle de l’Empereur. Hors donc, si ce n’est ni les titres, ni le potentiel. Qu’est-ce ? »
Il fit une courte pause.
« Ce qui a changé depuis tout à l’heure c’est que vous m’avez … « touché » par vos paroles. Votre valeur a changé pour moi par ce que vous avez fait pour moi…
Nos actes.  Ce sont nos actes qui nous valorisent. »
Lucie sourit.
« C’est un début mais j’y ajouterait une subtilité. J’vais vous poser une question :
Entre un ouvrier qui fait face à un sorcier impie et un marine, qui a le plus de valeur ? »
Martinien fronça les sourcils. Le voilà qui était à nouveau malmené. Elle mettait au même niveau un Astartes et un humain.
« Si je suis la même logique que précédemment, je dirai… qu’ils ont la même valeur au yeux de l’Empereur.
-Vous êtes sûr ?
-N’abusez-pas femme ! Vous ne supposez pas qu’un être humain normal pourrait avoir plus de valeur que nous !?
-Alors qu’est-ce-qui fait qu’un acte a de la valeur ou non ? »
Et c’était reparti. Elle ne lui laissait pas une minute de répit mais le vétéran se prit à apprécier ce duel d’un genre nouveau. Replongeant dans ses pensées, il se dit d’abord que c’était l’aboutissement de l’acte en lui-même qui prévalait mais, en ce cas, quid du courage et de la vaillance ? Dans ce qu’il venait d’énoncer, dans la mesure où on arrivait à ses fins, peu importait qu’on l’ait fait héroïquement ou non. Il commença à entrevoir autre chose. Il était naturel pour un Astartes de faire face à l’impie, c’était sa vocation et sa tâche sacrée. Ca ne le dispensait pas de courage mais ça lui était naturel. L’individu qui n’était pas un guerrier par contre devait faire montre de courage mais c’était idiot ! Pourquoi s’interposerait-il face à une mort certaine ? Alors il eut une vision soudaine de sa vie avant son arrivé au Roc. Il se souvint de choses depuis longtemps enfouies par son conditionnement et sa vie de guerrier. Il lui revint l’attitude fière de sa famille et de son clan lorsqu’il fut choisit par le chapelain recruteur. Il avait eu de la valeur pour eux et par eux. Il s’était substitué à son frère ainé pour le protéger de la disgrâce car il était infirme.
L’ouvrier avait de la valeur car il faisait face pour les siens.
« La valeur d’un individu est la valeur de ses choix et de ses actes. »
Lucie regardait sa fille dormir enfin. Martinien ne dit plus mot et regardait la pénombre. Son regard s’arrêta sur le petit autel dédié au sauveur de l’humanité. Les reflets de la bougie dansaient sur la représentation de l’Empereur. Il lui semblait invraisemblable d’avoir compris ce qu’il venait de comprendre seulement maintenant. Comment pouvait-on vivre si longtemps dans une telle absurdité ? Il n’était pourtant pas idiot.

****
Linual

Partager cet article
Repost0
7 octobre 2008 2 07 /10 /octobre /2008 06:19


La reconquête d’Adelphe III en était à sa troisième semaine et la situation s’enlisait. La mission de Martinien pour faire un prisonnier dans le camp ennemi fut couronné de succès et ce, malgré une forte résistance.
Les renégats furent identifiés comme étant le « Fléau des infidèles ».
Il s’agissait d’un chapitre jeune d’à peine deux mille ans. Son maître, le « Seigneur des châtiments » tel qu’il se faisait appeler, se nommait Praxius. Suite à une longue campagne à l’extérieur des territoires de l’Impérium contre une race xénos inconnue, Praxius choisit de se détourner de l’Empereur. Les détails restèrent inconnus mais le « Fléau des infidèles » commit nombre d’actes de pirateries sanglants et commença à rassembler une flotte de mercenaires de tous bords. Après 8 ans de méfaits, ses forces étaient telles qu’il pouvait prendre d’assaut un petit monde impérial et le soumettre à sa loi.
Les chapitres des « Serres Sanglantes », du « Lion Immaculé » et de la « Volonté Impériale » montèrent une croisade pour aller purger ces traitres. Une campagne de deux ans eut lieu qui se conclut sur l’anéantissement quasi complet des dissidents et la fuite de la barge de commandement adverse dans une faille Warp. L’état du vaisseau semblait si mauvais qu’il fut établit après quelques temps que Praxius n’était plus. Cette conclusion n’avait pas pleinement satisfait l’inquisition qui ne cessa d’enquêter, imperturbable. L’obstination du chasseur de démons, Blaise Terdre, le mena huit ans plus tard sur Adelphe III.
Il semblait acquis que le « Seigneur des châtiments » avait frayé avec le chaos et qu’à présent il lui fallait se distinguer auprès de ses dieux sombres pour pouvoir justifier son existence. Le mystère était de savoir ce qu’il attendait du présent conflit. L’hypothèse de l’Ordo Malleus était que Praxius cherchait à perpétrer on ne sait quel rituel démoniaque nécessitant nombre de victimes. Il avait du vouloir sacrifier la planète et ses habitants mais la présence d’un régiment de la garde et d’une compagnie de Space-Marines l’avait prit de court. Comme Praxius et les siens restaient très discrets,  ils étaient vraisemblablement coincés ici et se cachaient préparant une retraite. Le capitaine Dark-Angel souleva un sourcil dubitatif suite à cette analyse. Le marine renégat torturé par le chapelain interrogateur ne put donner plus d’informations à ce sujet mais Barnard avait l’intuition dérangeante qu’il y avait autre chose.
Les forces loyalistes étaient maîtresses de deux cités ruches en plus de la capitale. Les rebelles régnaient sur les trois dernières villes de la planète. Les forces militaires de celles-ci semblaient s’être ralliées en majorité au chaos.
Ce fut le colonel Jung qui, lors d’un repas au mess, mit à jour la piste évidente à laquelle personne n’avait pourtant pensée. Il s’agissait tout bêtement d’une diversion. Vu la situation actuelle et la mobilisation massive des forces impériales faisant les sièges des différentes cités, sans doute que le seigneur du chaos recherchait quelque artefact tranquillement là où habituellement il n’aurait pu agir à sa guise. Les membres de l’inquisition à table ne semblaient pas particulièrement fiers après cette remarque. Le frère capitaine Barnard esquissa un sourire et frappa chaleureusement dans le dos du colonel.

****

Le crâne explosa en une gerbe de sang et de chair.
« Il y-en-a d’autres que cela tente ?! Misérables chiens ! Sous-race ! Vous n’êtes bon qu’à nous servir. J’avais interdit que quiconque pose le regard sur moi. Je ne supporterai pas d’être sali par votre médiocrité. Au travail à présent ! » Et il exécuta à nouveau un pauvre diable d’un tir de pistolet bolter.
Alors qu’il observait le champion du « Fléau des infidèles », Martinien prit note du moindre détail tactique lié à l’endroit, à sa population et à sa configuration. Son unité s’était introduite discrètement dans les lieux grâce à l’excellent travail de leurs scouts. Il y avait une vingtaine d’adorateurs du chaos armés de fusils et de couteaux, trois Ogryns difformes et enfin le space-marine corrompu accompagné d’un enfant du chaos répugnant. Tout ce beau monde surveillait le travail de forçat d’une centaine de civils « réquisitionnés » pour édifier un temple à la gloire des sombres dieux. Ils n’étaient que le maillon d’une chaîne qui visait à canaliser les énergies du Warp une fois le rituel adéquat exécuté. L’opération en cours, menée par les vétérans de Caliban dans les catacombes de Flavia, constituait une partie d’un travail de sape des forces ennemies et d’une action pour maintenir une pression forte. L’objectif de tout ceci était de laisser le temps et l’opportunité à l’inquisition de vérifier l’hypothèse du colonel Jung.
L’un des compagnons de Martinien parla à voix basse.
 « Ces misérables traitres ne méritent aucune pitié. Comment ont-ils pu se détourner de la lumière de l’Empereur ? Par le Primarque, nous les effacerons du monde ! »
Martinien ne dit rien. Quant il avait entendu le tortionnaire proférer ses injures, il ne s’était pas senti très fier.
« Jamais je n’aurais pu devenir ainsi. » Essaya-t-il de se convaincre mais au fond de lui il savait que c’était faux. Jusqu’à sa rencontre avec Lucie, il devinait que s’il avait été correctement « manipulé », il aurait été facilement corruptible. Intérieurement, il essaya d’avancer que peu ou pas éduqué comme il l’était, il ne pouvait faire autrement que de sombrer. Evidemment, il aurait pu se contenter de suivre docilement et presque fanatiquement les codes du chapitre pour devenir immuable mais il n’était pas une machine. Fallait-il renoncer à son âme pour se sauver soi-même ?! C’était un non-sens. Il sentit au fond de lui une étincelle de révolte face à cette injustice car après tout, comment aurait-il pu être prêt à affronter ses démons sans l’aide d’une personne comme Lucie ?! Il avait eu besoin de sa sagesse. C’était grâce à son aptitude à aider, sans doute développée après ses années à la Schola Imperialis, qu’elle avait pu lui faire entendre raison et le changer en mieux.
C’est alors qu’il comprit une chose qui ne l’avait jamais effleuré auparavant et pour cause, cela faisait partie intégrante de ce à quoi il avait renoncé en devenant Astartes : La descendance. La pleine grandeur et beauté de l’Humanité à travers ce cycle où le vieux essaye de passer au jeune les outils pour apprendre. Non pas transmettre une connaissance tirée d’un livre mais une formation pour être à même d’affronter l’existence via ses propres expériences.
Une communication le tira de ses rêveries et l’informa que tous les autres étaient en place. Il devenait distrait mais curieusement cela le fit sourire. Une demi-seconde plus tard, son sourire disparut et l’enfer se déchaîna :
« Pour le Lion ! » Tonna-t-il.
L’opération fut d’une rapidité exemplaire. Ils étaient accompagnés pour l’occasion de l’unité tactique Raven et d’une dizaine de scouts. Aucun tir ne fut perdu et en moins d’une minute, plus un serviteur du chaos ne fut débout à l’exception du marines renégat. Ce dernier bouillait littéralement de rage et d’amertume. Martinien approcha.
« Reçois la paix de l’Empereur et puisse-t-il te pardonner. »
Son pistolet à plasma émit un rayon bleu vaporisant la tête de son frère déchu.

****
Linual

Partager cet article
Repost0
7 octobre 2008 2 07 /10 /octobre /2008 06:18

« Bienvenu frère Martinien, je suis heureux que vous soyez toujours des nôtres. L’Empereur soit loué, nous avons fini par capter vos signaux.
-Merci frère capitaine. Qu’en est-il de la campagne depuis nos deux semaines d’isolement ?
-Le conflit s’est développé et la cité d’Axia a été reprise. Des agents de l’inquisition ont révélé l’implication d’un chapitre renégat encore inconnu. Son objectif reste à définir mais on peut affirmer qu’il est à l’origine des soulèvements d’Adelphe III.
-Mis à part frère Mariel dont l’état requiert l’attention et le repos, mon unité est opérationnelle. Puis-je reprendre immédiatement du service ?
-Accordé. »
Barnard activa une rune sur la plaque de contrôle et une image tridimensionnelle de la planète apparu. Manipulant les instruments en récitant les litanies d’usage, l’officier Dark-Angel fit apparaitre un plan tactique centré sur la cité ruche du nord : Flavia.
« Nous allons aux renseignements. Il va falloir escorter l’inquisiteur Terdre et sa suite en territoire ennemi. Il y a des mouvements de troupes importants mais surtout, selon nos sources, il y aura des Astartes renégats. Si cela venait à se vérifier, vous devrez tenter de ramener un prisonnier. Je compte sur vous pour que nul autre de ces traîtres ne survive plus longtemps. L’expédition part dans une heure. Durant la mission, vous serez sous les ordres de l’Ordo Malleus. J’ai déjà transmis les détails à votre unité. Bonne chance, frère.
-Pour l’Empereur.
-Par le Lion. »
Martinien s’inclina doucement et prit congé.
L’heure dont il disposait lui laissait le temps d’aller à l’Apothecarion.
Les quartiers-généraux des forces impériales avaient, conformément au schéma standard, une place réservée pour accueillir les structures mobiles de campagne space-marines. C’est là, dans la garnison de la capitale, que la 4ème compagnie s’était installée depuis ses vaisseaux en orbite. Martinien arriva à sa destination et alla près de frère Mariel alité. Ce dernier était toujours dans le coma et gardait le visage crispé par la décharge psychique. On avait assuré que ses chances de recouvrer ses esprits prochainement étaient grandes.
« Voilà, frère. Nous partons de nouveaux. Tu nous manqueras grandement mais je suppose que ta frustration de ne pouvoir participer sera bien plus grande encore. Saches que pour t’inciter à reprendre du service nous allons nous attacher à plus d’efficacité et si tu tardes trop, la campagne se finira sans toi… »
Martinien sembla attendre une réaction.
« Pour l’Empereur, Mariel. »
Il se tourna et regarda Lucie sur une couche à l’autre bout de la pièce. L’apothicaire Gislain finissait juste avec elle. Il alla vers eux.
« J’ai terminé mes examens Martinien. Elles vont bien toutes les deux. Rares ont été les fois où j’ai du exercer mon art sur d’autres que nos semblables. Votre requête était pour le moins originale. » Le sourire aux lèvres, le médecin s’adressa à la jeune femme :
« Une navette à destination d’Axia est prête au départ pour vous emmener dans des structures d’accueil temporaires plus adaptées. Juste le temps pour nous de libérer le reste de la planète. Salutations, madame. Ce fut un réel plaisir.
-Au revoir, maître Gislain. »
Ce dernier salua et s’éloigna vers la sortie. Martinien et Lucie gardèrent le silence un moment sans se regarder. Enfin, elle dit d’un ton plein d’ironie :
« Bien, il est sans doute temps de nous dire au revoir. Je suppose que je dois vous être reconnaissante de nous avoir épargnées.
-Et je suppose que je dois vous être reconnaissant de ne pas m’avoir épargné. » Lui rendit-il, affichant un demi sourire.
« Votre famille vous attend à Axia. Veillez-bien sur eux, Lucie.
-Veillez-bien sur nous, Martinien. »

****
Linual

Partager cet article
Repost0
7 octobre 2008 2 07 /10 /octobre /2008 06:17

« Continue de pleurer tant que tu veux ma puce, tu devras attendre que j’ai fini mon pansement. »
La voix, d’un naturel plutôt autoritaire, laissait filtrer une note joyeuse qui raisonnait dans l’obscurité. Emergeant douloureusement, Martinien ouvrit les yeux et assez vite, son métabolisme génétiquement amélioré lui permit d’y voir plus clair. Calmement, il prit la mesure de la situation. La mère et la petite fille semblaient en bonne santé mais frère Mariel était allongé à terre. La jeune femme faisait ce qu’elle pouvait avec un kit médical pour soulager le guerrier. Martinien réalisa qu’il avait aussi été soigné à la tête.
Ils se trouvaient tous dans un petit abri. Ancien vestige du temps où ces conduits servaient aux mines et non à l’évacuation des eaux, il s’agissait d’un petit local prévu au cas où un effondrement aurait coupé les ouvriers de la surface. Il y avait de quoi s’éclairer, se réchauffer, se soigner, se nourrir et enfin prier. Certaines conserves semblaient encore bonnes. Peut-être que des agents d’entretien de la cité se servaient de ce refuge pour leurs pauses. C’était une aubaine car des éboulis barraient les passages et les parois menaçaient de s’écrouler tant elles avaient été fragilisées.
« Il n’y a pas d’issues, on est coincé. Venez-donc me donner un coup de main plutôt. »
Martinien ne releva pas le ton irrévérencieux de sa compagne d’infortune et vint l’aider à mieux installer son frère.
« Comment sommes-nous arrivés ici ?
-J’ai utilisé une plate-forme mobile munie d’un servo-bras qui trainait dans le coin. Même avec ça, j’en ai chié pour vous basculer dessus. Il a fallu que j’utilise plusieurs pivots et une grosse barre à mine en plus pour avoir un bon angle avec la pince. »
Elle se détourna et alla vers sa fille. Martinien faillit parler pour lui rappeler le respect du à son rang mais elle dégrafa sa blouse et commença à donner le sein à son bébé. Le vétéran supposa que ce n’était pas le meilleur moment pour aborder le sujet, sans compter que les pleurs s’étaient arrêtés. Il en remercia l’Empereur car de par son ouïe plus développée, il en souffrait considérablement.
« Ah, au fait… merci de nous avoir sauvées. »
Elle ne s’était pas retournée et n’avait pas bougé. Martinien se demanda même s’il n’avait pas rêvé les paroles.
« Nous sommes le bouclier de l’humanité par le Lion pour l’Empereur. Il n’est nul besoin de nous remercier. »
Elle se retourna.
« N’empêche, je suis bien contente d’être toujours en vie avec ma petite. »
Ses yeux étaient tout humides.
Martinien ne releva pas. Il commença l’inventaire de l’équipement et vérifia rapidement s’il lui restait des moyens de communications avec l’extérieur. L’esprit-machine de son transmetteur semblait alerte mais dans l’incapacité de joindre quiconque. Il n’était pas judicieux de déblayer un passage dans les gravas. Certaines parois avaient trop souffert et semblaient instables.
« On est là pour un bout d’temps ! » dit la femme.
Martinien soupira bruyamment.
« J’m’appelle Lucie et vous ? »

****

Martinien tournait comme un lion en cage. Sa frustration était presque palpable. Allait-il finir ici ? Avec cette femme et sa fille ? La mort ne l’effrayait pas mais terminer son service pour l’Empereur de cette façon n’était tout de même pas bien glorieux. L’arme à la main, cela aurait été plus acceptable. Dans le fond, ce n’était qu’une injustice de plus. Il était le meneur de son unité de vétérans et c’était un réel honneur mais cela signifiait aussi qu’il n’avait pas été jugé digne de rejoindre les rangs de la Deathwing. Cette éviction avait brisé quelque chose en lui. Il n’avait cessé de se distinguer pour pouvoir faire fléchir la décision des grands maîtres du chapitre mais en vain. Maintenant qu’il avait le temps de ressasser à nouveau, sa colère ressurgit. Il se força à trouver un moyen de sortir de ce piège et cogita de plus belle.

****

Lucie regardait le marine en armure verte examiner le moindre recoin de leur prison. Elle repensa à sa vie et aux enfants de militaires dont elle s’occupait à la schola imperialis. C’était pour la plupart de grands gaillards, parfois turbulents mais souvent écorchés-vifs. La machine impériale les préparait à servir l’Empereur sans se poser de question. La structure scolaire permettait de « mouler » de bons agents de l’Impérium mais au prix d’une jeunesse sacrifiée. C’était une chose qu’elle n’avait jamais vraiment acceptée ni en tant femme, ni en tant que mère. Son mari bien qu’il fut lui-même officier dans la garde, l’avait, contre toutes attentes, soutenu dans ses idées. Elle se souvint de lui et de ses grandes discussions existentielles. Il était vraiment atypique dans cet univers. Il lui parlait beaucoup des légendes sur les Astartes et l’Empereur. Véritablement passionné par l’Histoire et les space-marines car, disait-il, ces derniers étaient l’Histoire.
En observant le Dark-Angel, elle sourit devant ce grand môme qui se prenait tant au sérieux. Elle repensa à son mari et se dit qu’il aurait été bien déçu, le pauvre. Son sourire disparu. C’était avec ce genre d’idées qu’elle avait perdu son travail. Son époux lui manquait terriblement mais vu qu’ils ne seraient bientôt plus de ce monde...

****

Partager cet article
Repost0
7 octobre 2008 2 07 /10 /octobre /2008 06:15

Les sabords sautèrent tous en même temps. La lumière emplissant l’espace, l’escouade de vétérans Dark-Angels sortit comme un seul homme du Drop-pod. Des Ogryns et une dizaine de cultistes  se présentèrent devant elle. Martinien, menant l’unité, fit son choix :
« A droite, au plus proche. Pour le Lion !
-Pour le Lion ! » Crièrent en cœur ses frères.
Une grêle de bolts et des tirs de plasma fauchèrent les Ogryns renégats.
A une dizaine de mètres, le dreadnought vénérable Hériel arrosait de son lance-flammes lourd les équipes d’armes d’appui ennemies. Martinien et son escouade durent finir au contact les mutants répugnants avant de consolider vers les cultistes les plus proches.
L’arrivée des modules de débarquement avaient sonné la mise à mort de la secte du chaos locale. Toutes les forces Dark-Angel qui s’étaient positionnées jusqu’alors, fondirent sur leur proie.
La débâcle fut totale et le sorcier impie qui menait la révolte dans la cité ruche préféra se replier. Un scout armé d’un fusil de sniper eut le temps de le blesser à l’épaule sans pour autant le neutraliser totalement. Le colonel Jung arriva prestement pour établir un périmètre de sécurité et le capitaine Barnard dépêcha quelques Astartes dont Martinien et son escouade pour les appuyer.
Alors qu’ils avançaient dans les ruines de la cité ruche, les vétérans de Caliban eurent rapidement l’occasion de retrouver les traces de sang frais montrant la piste du psyker. La permission leur fut donnée de le prendre en chasse.

****
Alors que le jour diminuait, la température commença à chuter. Bientôt le gel viendrait mordre quiconque aurait eu l’audace de veiller trop tard. Leurs armures les mettaient à l’abri mais il ne s’agissait pas non plus de trop s’isoler du reste de l’armée. La vitesse était de rigueur.
Ils croisèrent des hérétiques en embuscades mais ces derniers ne purent que trouver la mort sous la marche implacable des fils du Lion. L’escouade suivit la piste jusque dans les égouts de la cité où ils durent se séparer en binômes pour pouvoir continuer la traque. En effet, les traces de sang s’étaient diluées dans l’eau sale qui coulait à leurs pieds. Accompagné de son camarade Mariel, Martinien s’enfonça dans l’obscurité poisseuse.
Au bout de dix minutes, il entendit la voix agressive du sorcier du chaos tonner tout près :
« Il suffit femme ! Donne-moi cet enfant ou par les dieux, je vous écorcherai vifs tous les deux ! »
Martinien, surgit dans la salle appuyé par frère Mariel. Le sorcier se retourna, la peur et la rage déformant son visage scarifié. Un serviteur que les Dark-Angels n’avaient pas repéré tout de suite fonça vers Martinien. Ce dernier vida son chargeur dans la carcasse à demi-cybernétisée. Pendant ce temps, le sorcier put prendre frère Mariel de vitesse et lui décocha un trait d’énergie psychique en pleine tête. Le marine recula de trois pas, ses traits crispés par la douleur. Improvisant sans grande finesse, Martinien saisit le serviteur balbutiant et de toute sa force le propulsa contre le chétif sorcier. Ce dernier n’eut que le temps de crier avant d’être écrasé sous la masse. Le vétéran bougea rapidement, cala son pied sur la pince énergétique du cyborg, rechargea et lui ficha un bolt dans le crâne.
Il vit le sorcier encore en vie activer un mécanisme à son poignet. Sans réfléchir, Martinien, saisit la mère, sa fille et frère Mariel. Il les mit le plus à l’abri possible dans le premier petit renfoncement qu’il trouva dans le couloir et les protégea de son corps. L’explosion eut lieu juste après. Quelque chose heurta son crâne et ce fut le néant.

****
Linual

Partager cet article
Repost0
7 octobre 2008 2 07 /10 /octobre /2008 06:14
« Misérable larve. Ton dieu-charogne est bien loin maintenant. Croyais-tu vraiment être à la hauteur face à l’élu de Xiar ! Je suis le béni du dieu sanguinaire. Par ma vol… »
Un éclair remplit la salle.
Le seigneur du chapitre renégat « Fléau des infidèles » regarda stupéfait sa poitrine éventrée. Son regard incrédule croisa celui de Martinien puis, enfin, toute la masse enchâssée dans l’armure dreadnought s’écroula au sol.
« Ce qu’ils sont fatigants à s’écouter parler, pensa Martinien »
Le vétéran Dark-Angel était à terre, appuyé contre un mur. Couvert de nombreuses blessures et d’une armure malmenée, il respira enfin. L’ennemi, était tombé dans son propre piège.
Martinien savait qu’il ne survivrait pas mais il était heureux d’avoir emporté ce traître dans la tombe. Autour de lui, tout n’était que ruine. On entendait au loin des bruits de batailles.
Sans son chef, la révolte de cette planète ne ferait pas long feu.
« Lucie… »

***
(8 semaines auparavant)

« Salutations capitaine, c’est un honneur de combattre à vos cotés.
-Laissons ces courtoisies de coté, colonel. Qu’en est-il de la situation ? »
S’il fut blessé par le ton méprisant de l’Astartes, le colonel Jung n’en laissa rien paraître. Il fit clairement et sans détour un bilan précis du soulèvement d’Adelphe III. Affichant un visage sévère, le frère-capitaine Barnard écoutait attentivement.
Martinien regardait son supérieur prendre connaissance de la situation. Il ne savait pas s’il devait mépriser l’officier de la garde pour son manque d’amour propre ou l’apprécier pour son pragmatisme.
Le 25ème régiment de Carmina avait été dépêché sur la planète afin d’y soutenir les forces locales face à une révolte d’ouvriers. Ce qui ne semblait être qu’une tâche ingrate pour recadrer des citoyens impériaux s’était transformé en une manifestation Chaotique majeure.
Suite à une situation économique médiocre, Adelphe III se noyait depuis une cinquantaine d’années dans une pauvreté terrible. La classe dirigeante s’affichait effrontément dans le luxe en demandant toujours plus d’efforts et de sacrifices aux classes moyennes. Il y eut quelques émeutes que l’Adeptus Arbites avait sévèrement mâtées puis une accalmie de cinq ans suivit. Passé cette période, des manifestations populaires apparurent laissant présager une future révolte. Comme prévu par les autorités, un soulèvement eut lieu dans la cité ruche d’Axia mais ce fut l’ampleur de ce dernier qui fut une surprise. Les forces impériales locales furent dans l’incapacité de juguler la crise et bientôt, il n’y eut plus de nouvelles de la cité. C’est alors que le gouverneur planétaire demanda l’assistance du 25ème de Carmina qui croisait tout proche.
Des membres de l’Ordo Malleus menés par l’inquisiteur Blaise Terdre, se manifestèrent peu après auprès des dirigeants. Ils dénoncèrent une origine chaotique à la crise et requirent l’assistance expresse de tout Astartes dans le secteur. C’est ainsi que la 4ème compagnie des Dark-Angel s’était retrouvée au coté des Carminiens.
La situation n’était pas brillante mais surtout elle était particulièrement confuse. Comme souvent en la circonstance, les forces du chaos ne semblaient pas suivre de logique particulière et laissaient les révoltes éclater dans les cités ruches de la planète. Seule la capitale semblait épargnée. De quoi s’agissait-il ? Le découvrir incombait à l’inquisition mais mater les rebelles était le rôle de la garde et des space-marines. Le frère-capitaine Barnard fut nommé à la tête des « forces de libération » et établit les bases d’une campagne de reconquête d’Adelphe III.
En deux heures, la stratégie était énoncée et les ordres donnés.

*****

Linual
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de -MFT-
  • : Ce blog vise à présenter mes projets en rapport avec mes centres d'intérêts : l'écriture, Warhammer 40K, la reconstitution historique et le travail scientifique qui en découle. Bonne lecture !
  • Contact

Recherche