Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 mars 2009 2 17 /03 /mars /2009 21:13

Les deux Astartes passaient devant les rangs des troupes Ana-Purnienne en formation serrée, au garde-à-vous. Bon nombre d’entre eux étaient blessés, éclopés, des survivants du carnage de la première heure. Gabriel savait que paradoxalement c’était sur de tels hommes que l’on pouvait le plus compter. Leur ardeur au combat se trouverait dans l’action démultipliée par leur désir de revanche et de justice face aux traîtres qui les avaient tant malmené. Malgré les bandages, malgré les cicatrices mal refermées, ils étaient prêts.

 

Severian et lui s’approchèrent de l’Etat-major du Régiment qui allait bientôt passer à l’attaque. Eux aussi semblaient avoir souffert, mais ils affichaient sur leurs visages la rage de vaincre qui emporterait la décision dans les prochaines heures.

 

-Votre rapport, Général ? commanda Gabriel.

 

-Nos rangs ont été reformés mais je n’ai guère plus que le tiers de mon unité sous mes ordres. Le quart de mes compagnies s’est rebellé et a tout bonnement exterminé ce qui manque au régiment.

 

-Etes-vous sûrs de vos hommes à présent ?

 

-Mon Seigneur, s’ils ne se sont pas rebellés lorsqu’ils en avaient l’occasion, c’est qu’ils n’en avaient pas, selon moi, l’intention. Je place la plus entière confiance en mes subordonnés. Nous sommes et resterons à jamais loyaux à l'Empereur. J’espère, une fois ce conflit achevé, faire figurer cela en bonne place sur la bannière du 12ème RDP. C’est un titre de gloire pour ces hommes que d’avoir su rester du bon côté dans les heures les plus dures. D’autant que j’ai appris que bon nombre n’auraient pas fait pareil.

 

-Que voulez-vous dire, Général ?

 

-Eh bien… fit-il un peu mal à l’aise, eh bien j’ai été mis au courant de grandes purges d’officiers dans les états-majors, jusqu’à l’échelle du peloton. L’ampleur m’a déconcerté, je n’aurais jamais cru être à ce point entouré de traîtres et de félons. Vraiment, je suis extrêmement surpris. Qui plus est, ces purges concernent non seulement des unités de la capitale même, mais aussi et en très grands nombre des unités de l’extérieur. Cela m’effraie de penser que des régiments prestigieux en garnison dans les provinces avaient été infiltrés !

 

-Ne vous inquiétez pas quant à votre tête, Général. Elle restera sur vos épaules tant que vous saurez où est votre devoir, et vers qui doit aller votre dévotion. Sur ces bonnes paroles, faites prendre à votre régiment ses positions d’attaque. Assaut dans une heure et quatorze minutes. Le Blade of Righteousness fera feu sur les positions ennemies dans une heure précisément : vous avez intérêt à bien protéger vos hommes. Ses objectifs ne sont qu’à soixante-dix mètres de vos positions.

 

-Oui, mon Seigneur. Il sera fait ainsi que vous le désirez.

 

Gabriel et Severian regardèrent les colonnes s’ébranler et entamer leurs marches vers leurs positions de départ. Le soleil d'Ana-Purna III se levait à peine.

 

-Avez-vous relevé quelque chose d’intéressant dans ces propos ? questionna sur le canal privé Severian.

 

-Qu’il ne s’attendait pas à des purges d’une telle ampleur, et qu’il était préoccupé. Les régiments les plus touchés semblent être les plus prestigieux : son malaise indique même que ces régiments étaient au-dessus de tout soupçon.

 

-J’en étais arrivé au même point. Qu’en concluez-vous ?

 

-Deus hypothèses s’offrent à nous : ou bien l’enquête a été réellement menée, et ces purges visent de réels agents adverses, ou bien quelqu’un de haut placé cible consciencieusement ceux qu’il souhaite éliminer, en prétendant nous faire croire à une infiltration très étendue. La loyauté de ce brave général est inattaquable, aussi les deux hypothèses sont tout à fait valables. Cela ne fait que confirmer mes soupçons, j’ai déjà demandé à la Raven Wing de lancer des reconnaissances à travers tout le pays. J’espère qu’elles seront fructueuses. Si nous parvenons à trouver le QG adverse nous y verrons bien plus clair.

 

-De même je ne préconise un engagement de la 3ème Compagnie qu’avec précaution. S’il y a une taupe, il ne faut pas tomber dans le piège qu’elle nous tend.

 

-Au contraire, la taupe sait que les rebelles n’ont pas les moyens de nous résister et elle fera faire le vide autour de nous. A nous de nous donner à fond pour lui donner le change. De toutes façons rien ne dit qu’elle appartient au Conseil d’Etat-major Général.

 

-Votre analyse est juste, Frère Gabriel. Comme toujours…

 

___________________________________________

 

 

Le tout nouvellement promu sergent Garneray pénétra dans les ruines d’un immeuble, qui faisait le coin de la rue par où allait déboucher son régiment dans quelques instants. Il ne s’attarda pas sur les néons arrachés, les murs éboulés ou criblés de balles, le désordre le plus complet qui régnait dans l’immeuble. L’ascenseur gisait écrasé au fond de sa cage, et l’escalier lui-même était encombré d’épars et de débris.

 

Subrepticement, il glissa un œil par ce qu’il restait d’une fenêtre. La rue semblait dégagée.

 

-Hanoven, appela-t-il, tu me mets ton bolter lourd ici et tu couvriras l’angle du bâtiment en face. Si des tirs partent vers le carrefour, ils ne pourront gicler que de là. Tu fais feu sur tout ce qui bouge, compris ?

 

Progressivement il dispersa ses hommes à travers le bâtiment, et prit lui-même place à plat-ventre sur la terrasse, accompagné par le sniper de l’escouade. Il lui donna quelques recommandations puis redescendit aux étages inférieurs.

 

Au loin les bombardements orbitaux s’achevaient. Ils avaient commencé par frapper peu en avant de leurs positions, puis avaient progressé avec eux à mesure qu’ils avançaient au travers des ruines de la capitale. Tous les civils avaient été évacués vers l’intérieur du périmètre, mais la plupart étaient très éprouvés par le traumatisme d’avoir été attaqué par leurs propres troupes. Ils n’avaient guère pu être enrôlés dans les rangs afin de les regarnir.

 

Un bruit indistinct de moteurs se fit entendre, puis gagna progressivement en puissance et en précision. Le reste du régiment arrivait. Les blindés établirent un périmètre autour du carrefour, tandis que des escouades d’infanterie continuaient leurs progressions ou bien investissaient les immeubles adjacents. Du haut de leurs positions, les hommes de Garneray couvraient toute la scène. Elle ne présentait pas d’accrocs, tout allait pour le mieux. Le bombardement orbital avait ravagé les positions alentours, et rien ne devait avoir survécu à sa violence. Rassuré, Garneray reprit ses jumelles et scruta le bas de la rue. Tout continuait d’aller, toutes les façades étaient sécurisées jusqu’au prochain carrefour.

 

Lorsque le coup de feu claqua et que la tête du soldat Hanoven éclata comme une pastèque, ce fut l’ensemble de l’escouade qui resta ébahie. Un second membre s’effondra, le torse perforé par un projectile.

 

-Tireur isolé ! hurla Garneray. A terre tous !

 

Dans la rue en contre-bas, tous les soldats firent de même.

 

L’instant d’après, « ils » étaient là.

 

De toutes les fenêtres, des tirs fusaient vers la rue. Les façades crépitaient des départs de coups, et toutes les ruines s’illuminèrent de traceuses et d’explosion, dans un formidable spectacle pyrotechnique. Garneray et le 12ème RDP réagirent et, entre les immeubles opposés, c’était un véritable déluge de feu à bout portant. La scène était réellement dantesque. D’aussi haut que pouvait porter le regard dans cette poussière, chaque étage brillait de milles feux. Les combattants étaient à ce point proches qu’ils se lançaient des grenades d’une fenêtre à l’autre. Le désordre était indescriptible.

 

Au sol, des éléments blindés semblaient refermer un piège en déboulant sur les flancs. D’autres tanks prirent à revers les colonnes engagées plus en arrière sur le chemin du 12ème. La pointe avancée jusqu’au carrefour suivant fut annihilée en un rien de temps, et les chars commencèrent à remonter le long de l’axe principal. Une détonation sourde et l’un d’eux explosa en un geyser de flammes: il restait encore des défenseurs et ils ne cèderaient pas. Ces derniers, épaulés par un Leman Russ chasseur de char, opposaient une résistance acharnée. Ils se repliaient et fortifiaient aussitôt leurs positions, semblant être décidés à n’en pas bouger.

 

Garneray rattrapa une grenade qui lui arrivait de l’étage d’en face, et la renvoya aussitôt. Elle éclata avant même d’avoir atteint l’ouverture, projetant des shrapnels partout.

 

« Il était moins une »

 

De son fusil laser, il lacéra un des adversaires qui s’apprêtait à en lancer une autre. Celui-ci bascula à la renverse sur le sol, et la grenade explosa presque aussitôt, soufflant les murs qui s’effondrèrent sur les troupes en contrebas. Il aperçut la gueule d’un lance-missile apparaître derrière l’une des fenêtres, hors de son champ de tir.

 

-Rudolf ! hurla-t-il. Ton lance-grenade, dans cette fenêtre !

 

Trop tard ! Un missile partit mais il ricocha par bonheur sur le blindage du chasseur de tanks qu’il cherchait à détruire. Rudolf ne leur laissa pas le temps de tenter leur chance une seconde fois. Avec un bruit sourd, il expédia une grenade en plein dans le mille et les deux servants furent volatilisés dans l’explosion. Un bruit de chenilles capta l’attention de Garneray. Au bas de l’immeuble, deux terribles Demolisher s’avançaient, menaçant. L’un deux dans un tonnerre digne de l’apocalypse ouvrit le feu et son obus déchira une chimère comme un pétard dans une enveloppe de papier. Conscient du danger, Garneray cria à Rudolf de rappliquer avec son engin.

 

Le chasseur de char loyaliste avait lui aussi bien compris ce danger. Lentement, sa tourelle pivota, mais bien trop lentement, car le second Demolisher lui expédia un obus qui s’écrasa quelques décimètres en avant. Le Chasseur ouvrit à son tour le feu et pulvérisa l’un des agresseurs en l’atteignant à la jonction de la coque et de la tourelle. Un énorme champignon de fumée s’éleva aussitôt puis une série de déflagration achevèrent d’éventrer la bête. La tourelle du Chasseur continua sa rotation vers le deuxième duelliste, mais ce dernier fut plus rapide et cette fois-ci, son obus fit mouche. Il perça un trou béant dans le blindage du mastodonte et l’explosion projeta des éclats mortels qui massacrèrent les malheureux membres d’équipage. La perte du tueur de chars fut fatal au moral des défenseurs. Sentant qu’ils ne pouvaient tenir à présent face à l’assaillant, ils décrochèrent en essayant de garder le maximum de discipline dans leur repli.

 

De là où il était, Garneray avait vu toute la scène et savait qu’il n’avait plus guère de chances de s’en sortir. Il empoigna l’arme de Rudolf, qui gisait à terre à côté de son malchanceux possesseur, la tête percée par un éclat. Il vérifia que la grenade engagée était bien anti-char, arma, visa le bloc moteur du Demolisher et tira. La grenade jaillit et alla s’écraser sur la grille d’aération. Par malheur elle rebondit et éclata sans causer de dommages. Avec horreur, il vit la tourelle se mettre en mouvement, et le canon pointer sa gueule vers lui, Garneray ! Ses yeux s’écarquillèrent  et il vit distinctement l’obus monter à toute vitesse à sa rencontre. Dans le quart de seconde qui suivit la détonation, Garneray et tout l’étage avec lui furent transformé en chaleur et en lumière. Ainsi finit la rapide carrière du sergent Garneray.

 

______________________________________________

 

Partout, les loyalistes refluaient sous les moyens déployés par les traîtres. C’étaient comme si tous les axes de progression leurs étaient connus, comme si chaque couloir de retraite était couvert par leur feu. Des chars surgissaient des rues, et des fantassins du néant. Parfois, on les voyaient se ruer des caves à l’assaut des étages, parfois c’étaient des terrasses qu’ils déboulaient après avoir sauté depuis le toit d’un immeuble voisin. La panique gagna les loyalistes et si certains îlots de résistance se constituaient pour lutter jusqu’à la mort afin de permettre le retrait des autres, bien des hommes abandonnaient leurs positions et couraient au hasard des ruelles, tâchant tant bien que mal d’éviter le feu de l’ennemi qui arrivait de partout. La pagaille s’empara des rues, des immeubles, personne ne savait plus qui commandait ni même où se trouvait son unité, et fréquemment les soldats eux-mêmes ne parvenaient plus à saisir où ils étaient.

 

La contre-offensive dont la victoire était assurée tournait au désastre. Partout des cris, des appels au secours, des explosions, de la fumée. De vague fantômes traversaient les limbes de poussière, la fumée noire et grasse que déversaient des torrents de feu. La bataille tournait au chaos.

 

Paradoxalement, les Dark Angels eux ne rencontrèrent pas de résistance à leur progression, conformément à ce qu’avait prévu Gabriel. Mais depuis quelques minutes, les rapports affluaient depuis l’arrière indiquant la tournure dramatique prise par les évènements. Ayant fait faire halte à sa colonne, il pénétra dans le Damoclès et consulta l’hologramme des opérations. Les informations étaient lacunaires mais elles donnaient un semblant d’idée de ce qu’il se passait.

 

-Manifestement, tous nos mouvements sont connus de l’adversaire. Ils coupent nos colonnes et tombent dans le dos de nos positions depuis des caches préparées d’avance pour l’occasion. Il y a fort à parier que nous même avons déjà dans le dos un fort bouchon que nous ne pourrons faire sauter qu’avec beaucoup de peine. Ils ont certainement dut prévoir ma réaction qui serait de faire mouvement pour porter assistance aux éléments engagés. En agissant vite je peux encore les surprendre dans leur préparation. Voyons la carte… (il cliqua sur une rune qui lui donna un agrandissement du secteur). Bien, nous ferons mouvement par ici. Ces deux bâtiments sont stratégiques et sont déjà certainement occupés. Cependant une attaque depuis les toits devrait les prendre au dépourvu si elle est couplée à une attaque dans le bâtiment même. Je gardais la Death Wing en réserve jusqu’à présent, je crois qu’il est grand temps pour elle d’intervenir. Gamélion, transmettez les coordonnées de ces deux bâtiments aux téléporteurs du Winged Vengeance, et dites leur d’attendre mon signal. Passez moi sur le circuit général.

 

Il prit le microphone de bord et annonça à tous ses hommes :

 

-Frères ! Nos plans ont étés trahis et les FDP sont actuellement en train de se faire exterminer. Nous ne pouvons tolérer cela. Nous allons faire mouvement aux points qui s’affichent actuellement sur vos ordinateurs de bord. Nous risquons de nous heurter à une forte résistance. L’Empereur et le Lion attendent de vous que vous serviez avec honneur. Pour l’Empereur, pas de répit, pas de rémission !

 

Il se tourna vers Gamélion :

 

-Faites mettre en marche.

 

Après quelque minutes de progression, craignant de ne tomber dans quelque embuscade, il parvint sans encombre à hauteur de l’embranchement dangereux. Il fit stopper hors de vue, et fit déployer l’escouade Devastator. En silence, elle investit un immeuble et mit ses armes lourdes en position.

 

Harnaché de ses réacteurs dorsaux, Gabriel se prépara à sauter par dessus le toit de l’immeuble qui dissimulait ses chars aux façades probablement tenues par l’ennemi. Il vérifia du regard l’état de l’escouade Saariel, et donna le signal du départ. La dizaine de Marines s’éleva dans les airs. Aussitôt le Grand Maître ordonna aux Terminators de se téléporter.

 

L’ascension dura moins d’une minute. Il se posa sur le premier toit, et après une courte pause, repartit de plus belle vers la terrasse adverse. Il n’avait pas plus tôt entamé son second saut qu’une rafale troua comme une écumoire le mur du bâtiment d’en face. Des bolts de canon d’assaut… l’attaque avait commencé.

 

Son escouade et lui se posèrent sur le toit de ce dernier et des tirs épars surgirent de l'immeuble qui leur faisait maintenant face. Il ordonna par radio un tir de suppression à la Devastator avant qu’ils ne sautent sur la terrasse de ce dernier. Avec une terrifiante précision, des explosions de taille diverse constellèrent la façade adverse. Alors, il emmena Saariel et ses hommes dans le saut décisif.

 

-Sécurisation du secteur, Frère.

 

La voix de Frère Séleucos résonna dans son communicateur. Son vieux frère d’armes commandait une des deux escouades de la Death Wing qui ravageait en ce moment même les étages du bâtiment dont il s’écartait à présent.

 

-Très bien, continuez ainsi.

 

Trois chapelets de bolts lourds traversèrent le ciel. L’un  d’eux atteignit Frère Mathias qui fut stoppé net, chuta mais parvint à se rétablir in extremis et se mit difficilement à couvert au sol. Un Leman Russ venait d’apparaître à l’angle du bâtiment.

 

-Empereur Tout-puissant, les choses se compliquent. Mes lances-missiles ne peuvent rien contre lui tant qu’il est de face, et dans cette rue, il est inatteignable par mon Prédator. Et je n’ai pas l’intention de risquer mes rhinos à découvert face à ce monstre.

 

L’atterrissage l’obligea à laisser là ses réflexions. Tout au plus eût-il le temps de prescrire le halte-au-feu à la Devastator et de lui donner l’ordre de dégager de l’immeuble, car immanquablement elle allait attirer le feu de l’obusier du tank. Il empoigna la corniche du toit, et d’un coup bascula dans le vide. Il décrivit une large courbe dans les airs, accroché au toit uniquement par son bras gauche et fit irruption à l’étage inférieur par le trou béant qui tenait lieu de fenêtre. Il se reçut dans un roulé boulé magistral et aussitôt, se relevant, il faucha deux renégats d’un large revers d’Absolution. Terrorisés par les Marines qui faisaient irruption par les fenêtre ou l’escalier, les traîtres n’opposèrent pas grande résistance et furent exterminés. Tandis que la moitié de l’escouade continuait sa progression à travers la cage, Gabriel sauta en l’air et de tout son poids, défonça le plancher ébranlé. Il passa à travers ce dernier et se retrouva un étage en dessous. Il se rua sur l’ennemi qui déjà tentait d’abandonner la place en fuyant à travers les pièces. Un de ses bolts fit exploser un garde. Il trancha la tête d’un autre. Il vit avec un sourire quelques adversaires désespérés qui préfèrent se jeter par les fenêtre du sixième étage plutôt que de subir le courroux des Fils du Lion. Soudain, le mur en arrière de lui vola en éclat et le souffle projeta Gabriel à terre.

 

« Diable, le Russ préfère nous démolir tous plutôt que d’éviter de massacrer ses protecteurs. Je vais lui montrer qu’il a eu tort… »

 

Considérant avec justesse que ses hommes arriveraient bien à nettoyer l’immeuble sans lui, il rengaina Absolution et saisit son bolter/fuseur, qu’il portait en bandoulière. Puis, s’étant approché d’une fenêtre, il bondit hors de l’immeuble et passa par dessus le char. Un membre de l’équipage l’aperçut sans doute car le char commença à pivoter sur place, mais trop lentement. Les décombres de la rue l’empêchaient de manœuvrer à sa guise. Gabriel bascula le mode de tir sur l'arme à fusion, et appuya sur la détente. Une boule de feu d'une chaleur effroyable jaillit du canon de l’arme et alla s’écraser sur le bloc moteur de l’engin, qu’elle sembla perforer aussi facilement que du carton. Le Grand Maître se mit à couvert. Un instant plus tard le char implosait avec un telle force que la tourelle fut éjectée et s’écrasa une dizaine de mètres plus loin. Un fantastique champignon noir s’éleva de la carcasse ravagée par un incendie. Le carrefour était sécurisé.

 

La colonne repartit de plus belle à toute allure. Les Terminators furent rapatriés et redéployés au fur et à mesure que la situation l’exigeait. La progression prit à revers l’adversaire, cueillant à découvert un ennemi qui gagnait les positions censées bloquer ses hommes au précédent carrefour. Bientôt ils atteignirent la zone des combats, et, surgissant dans le dos des blindés, dégagèrent les infortunés gardes coincés dans leurs retranchements de fortune. Brisant l’étau par des assauts bien calculés et bien chronométrés, ils forcèrent l’assaillant à abandonner la partie.

 

Jugeant qu’il ne connaissait pas l’étendue des forces qu’il restait à l’ennemi –il pouvait fort bien disposé d’un grand nombre de points fortifiés, de points de ravitaillement, qui auraient empêché toute poursuite- il préféra protéger le repli des survivants. Son action n’avait pas duré plus de quarante minutes, et l’attaque guère plus d’une heure vingt. Il ramenait sur ses positions de départ des unités amputées des trois-quarts.

 

La situation était catastrophique. Les effectifs étaient descendus à un niveau squelettique et aucun renfort ne pouvait être attendu avant au moins deux semaines. Il allait falloir forcer tous les blessés et les civils, jusqu’aux vieillards, pour ramener les effectifs à un niveau à peine suffisant pour assurer la défense du palais et de ses environs. Evidemment il fallait compter avec les pertes de l’ennemi, mais la balance de l’effectif penchait malgré tout en leur défaveur. Et le comble, c’est qu’ils ne pouvaient savoir qui était la taupe infiltrée dans le Conseil d’Etat-major Général. Elle allait se méfier maintenant que son coup était fait. Il fallait la prendre et la neutraliser, aussi il importait de ne rien laisser paraître de ce que l’on soupçonnait.

 

Une nouvelle, toutefois, le satisfaisait au plus au point : la Raven Wing avait localisé le quartier général adverse.

 

 -MFT-

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de -MFT-
  • : Ce blog vise à présenter mes projets en rapport avec mes centres d'intérêts : l'écriture, Warhammer 40K, la reconstitution historique et le travail scientifique qui en découle. Bonne lecture !
  • Contact

Recherche