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17 mars 2009 2 17 /03 /mars /2009 09:47
Le chuintement caractéristique de l’air comprimé qui accompagnait l’ouverture de la soute d’un Arvus Lighter impérial se fit entendre à mesure que s’abaissait le plan incliné qui donnait accès à l’arrière du petit appareil. Avec hâte, Severian émergea de l’engin, qui lui était d’une aide inappréciable lorsqu’il fallait opérer dans la discrétion. Chose qu’un monstre comme le Thunderhawk ne pouvait évidemment pas permettre…

Il se dirigea tout de suite vers les portes du hangar 24, le dernier du pont d’envol du croiseur d’attaque Winged Vengeance. Mais alors qu’il n’avait pas encore parcouru la moitié du chemin, les portes s’ouvrirent et entra le Grand Maître Gabriel, Capitaine de le 3ème Compagnie de Combat. Severian sentit que le Winged Vengeance se mettait progressivement en mouvement.

-Heureux que vous soyez rentré, Frère Severian, fit Gabriel en le saluant. Je n’attendais que vous pour mettre la flotte en route.

-Vous avez bien fait, le temps presse plus que je ne le croyais. La rébellion sur Ana-Purna III est imminente et…

-Elle a déjà commencée, Frère-Chapelain. Nous avons capté un message télépathique lapidaire mais extrêmement préoccupant, qui est malheureusement resté inachevé. Le psyker semblait fou de désespoir et sans doute est-il mort à l’heure qu’il est. J’ai pris la décision de faire marche sitôt que vous seriez de retour.

-Ainsi donc je n’ai pas été assez rapide. Les choses s’engagent mal. Mon informateur est mort et ce sans pouvoir m’indiquer qui est à l’origine de ceci, où il se cache, et qui sont les collaborateurs du Déchu au sein de l’administration impériale. Nous allons devoir combattre à l’aveuglette et je n’aime pas ça du tout.

-Bah, nous sommes les Dark Angels… qui peut se prévaloir des ténèbres face à nous ? fit remarquer avec une pointe d’humour le capitaine.

Derrière son casque mortuaire, un sourire s’esquissa sur le visage du vieux Chapelain.

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Les tirs pleuvaient sur la position du soldat Garneray. Il abrita sa tête derrière le mince parapet que lui procuraient les décombres du hangar C, qu’il était censé protéger. Une violente onde de choc lui arracha son casque et le laissa hagard pendant quelques minutes. Comme dans un rêve, il vit le deuxième classe Ricardo se faire arracher les jambes du tronc par l’explosion d’un obus de mortier, il vit le sergent Léopold se faire décapiter par un tir direct d’autocanon, il vit le lieutenant Grenn tenter de rallier ses hommes en agitant la bannière du 12ème RDP, auquel pendait encore le bras et l’épaule déchiquetée du sergent Gray, le porteur habituel de l’étendard. Le rêve tenait surtout du cauchemar.

Un violent barrage d’artillerie avait encadré sa position une heure plus tôt, quelques minutes après que l’alarme générale se fut déclenchée. Après une demie-heure, un ennemi inconnu épaulé par des tanks avait progressé vers eux, mais ce n’était pas ces assaillants-ci qui avaient décimé la compagnie, ce fût la compagnie du capitaine Stillman. Acculée, sa propre compagnie avait reflué sur les hangars A, B et C, d’où ils pouvaient encore commander la piste d’envol de l’unique astroport d’Ana-Purna III. Les deux autres îlots de résistance avaient succombé aux violents assauts de l’ennemi, et il ne restait plus grand monde dans le dernier pour résister avec efficacité. Garneray récita une prière à l’Empereur en tentant de se convaincre qu’il mourrait avec suffisamment de gloire pour prétendre à Sa pitié lorsqu’il se présenterait à Lui. Un fracas de fin du monde l’assourdit et Garneray présuma qu’il venait de mourir.

Dans cette espèce de torpeur, assommé par le choc sonore qui avait certainement mutilé ses tympans, il vit une grande forme verte sortir d’une gigantesque forme verte, et déverser un torrent de balles tout en poussant un cri affreusement rauque et métallique. Une troisième forme verte s’écrasa dans le mûr du bâtiment B et de nouveaux fantômes, de taille humaine ceux-ci, mais de couleur verte également, en émergèrent fugacement. Des éclairs et des flammes rapides trouaient la poussière soulevée par les combats, labouraient les murs et fauchaient les adversaires qui, l’instant d’avant, s’apprêtaient à déferler sur le soldat Garneray.

Celui-ci émergea difficilement, ses tympans sifflant avec horreur. Il réalisa que les très grandes formes étaient des Drop Pods, celle de taille moyenne, un des vénérables Dreadnought de l’Astartes, et celles de tailles humaines, dont quelques unes, chose étrange, portaient des robes blanches, étaient des Frères de Bataille. L’Elite de l’Imperium arrivait à sa rescousse. Garneray sut que l’Empereur l’avait exaucé.

Du haut de son Thunderawk, qui survolait le champ de bataille à très basse altitude, le Grand Maître Gabriel assistait à l’ensemble du combat. Après que plusieurs salves de missiles de son appareil aient détruit la majorité des chars ennemis, Gabriel jugea que le moment propice de son intervention était arrivé. Ses frères avaient établi un solide périmètre autour de la pointe adverse qui menaçait la piste, et l’artillerie lourde du bombardier avait réduit au silence les tourelles anti-aérienne tombées à l’ennemi.

-Transmettez l’ordre aux Thunderhawk en orbite d’entamer le débarquement du matériel de soutien.

Puis il se tourna vers Severian et l’escouade d’assaut du Sergent Saariel :

-Et maintenant, mes Frères, à nous de jouer ! Ramenons ces traîtres à la lumière de l’Empereur. Pas de pitié, pas de rémission : que pas un n’échappe à Sa juste vengeance.

Et, allumant son réacteur dorsal, il s’élança dans le vide.

Les traînées bleutées de la dizaine de réacteurs qui illuminaient le ciel étaient un spectacle prompt à remonter le moral des malheureux FDP qui, jusqu’à présent, s’étaient proprement fait tailler en pièce. Dans son casque résonna l’hymne de la Juste Dévotion que chantait Severian, puis, alors qu’ils approchaient du toit du hangar A, ce dernier entonna les Litanies de la Haine, qui furent reprises par tous.

Les trois-cent kilos qu’il pesait défoncèrent avec aisance le toit en tuiles noires du Hangar A. Gabriel se posa en plein milieu d’un groupe de rebelles. Ses réacteurs mirent le feu à plusieurs d’entre eux et ils s’allumèrent comme des torches en poussant d’horribles hurlements. Une odeur de chair brûlée se dégagea, et devant la scène l’un des opposants de Gabriel se mit à vomir à gros bouillon. D’un large revers du bras gauche, Gabriel faucha comme du blé mûr avec son pistolet bolter ceux qui avaient réchappés à la crémation.

Au loin il vit les grands arcs bleus électriques du Crozius Arcanum de Severian trancher avec une égale facilité les têtes, les bras, les torses, dans de grandes gerbes écarlates. Gabriel s’élança à son tour dans le carnage.

Il perfora d’un coup deux de ses adversaires, décapita un troisième opposant d’un revers, et foula du pied la bannière de compagnie des traîtres. Il aperçut dans la foule des fuyards la casquette d’un officier, et reconnut aux deux galons le capitaine qui les menait. Un rapide saut de réacteurs l’amena sur lui. Il suffit alors d’un moulinet pour faire sauter des mains l’arme crépitante d'étincelles que brandissait l’officier renégat, et il l’empala sur Absolution, sa propre épée énergétique.

La pagaille était à son comble, les soldats qui s’enfuyaient tentaient comme des fourmis de s’échapper par les portes, les brèches des murs, sans qu’il fut possible que tous puissent passer. Bon nombre périssaient broyés au sol, écrasés dans leur chute par la masse des autres. Ils furent décimés par Gabriel et ses hommes aussi bien au pistolet bolter que dans une furieuse mêlée. Une fois le hangar nettoyé, Gabriel jeta un œil au dehors. Les assaillants refluaient en désordre, poursuivis par les motos ou les Land Speeders de la Raven Wing, qui y faisaient un grand massacre. Certains étaient tout simplement démembrés par les bolts explosifs de différents calibres crachés par les bolters jumelés, les bolter lourds ou même les canons d’assaut. D’autres étaient hachés par les épées tronçonneuses des Frères de Bataille. Le carnage était indescriptible tant il était général. Là bas au loin, une boule de feu s’éleva dans une déflagration sonore, marquant la tombe d’un blindé que des anti-gravs équipés de Multi-fuseurs avaient pris en chasse.

-L’Astroport est sous contrôle, Frère Gabriel.

 Frère Bethor, le vétéran qui commandait son escouade de commandement, fit son rapport à travers le canal d’escouade. Bethor était l’un des membres les plus respecté du Chapitre depuis qu’il avait récupéré l’étendard de la Compagnie, submergé par une marée de genestealers sur Durganion XIII. Il avait de plus survécu à la très dure campagne de Piscina durant laquelle il s’était couvert d’honneurs, et Gabriel sentait toute l’immense fierté et le prestige qu’il y avait à servir à ses côtés, pour lui comme pour ses hommes.

-Très bien, excellent travail, Troisième Compagnie. Faites faire le relevé des pertes pendant que je prend contact avec le Damoclès.

-Bien Frère Gabriel.

Après quelques minutes, le relais stratégique et tactique du poste avancé de commandement que constituait le fort utile et fort précieux Damoclès lui donna des nouvelles de l’ensemble du front. Elles n’étaient pas bonnes. Les positions impériales avaient succombées sous les attaques venues à la fois de l’extérieur et de l’intérieur, et l’Administratum central même était menacé. Très localisée, très bien étudiée, l’opération menaçait de mettre rapidement hors de nuire le gouverneur et son conseil, ce qui revenait à remporter la victoire sur l’ensemble de la planète. Trop centralisée, la chaîne de commandement serait rompue dès les premiers engagements. Une fois ceci fait, les loyalistes ne pouvaient que déposer les armes ou mourir, ce qui probablement reviendrait au même. Isolés, sans instructions ni nouvelles, ils seraient coupés les uns des autres et exterminés successivement. Non, la situation n’était guère brillante. Le rapport des pertes était lui plus engageant : un mort, dix-huit blessés dont trois critiques, qui devaient d’urgence être ramenés au croiseur si l’on voulait qu’ils survivent. Les autres pouvaient continuer à se battre. Le vénérable Abannias avait été en partie handicapé par la surcharge de ses systèmes de visée, conséquence d’un mauvais tir de laser, mais il n’en avait pas moins écrasé ses adversaires sous son poing de combat. De toutes façons, disait-il, point n’est besoin de viseur sur un lance-flammes… A présent que Frère Harridan, le Techmarine, s’occupait de lui, il serait vite à nouveau opérationnel.

-Gabriel à Damoclès. Transmettez au Winged Vengeance l’ordre de téléporter nos deux escouades de la Première Compagnie en se calibrant sur la balise du Palais du Gouverneur. Ordre prioritaire, à exécuter d’urgence. Terminé, Frère Gamélion.

-Bien reçu, Frère.

Une fois ceci fait, Gabriel et l’escouade Saariel réintégrèrent leur Thunderhawk. Celui-ci repartit en direction du Palais, tandis que Severian prenait la tête de la colonne de secours, dont les rhinos fraîchement débarqués s’élancèrent à travers les décombres vers le même objectif.

-MFT-
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