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18 décembre 2008 4 18 /12 /décembre /2008 15:45

Mais qu’est-ce qu’ils faisaient ?! Orlan perdait un litre de sueur à chaque seconde qui passait alors qu’il vérifiait fébrilement son émetteur. Il observa les gravures d’états de l’appareil, récita à nouveau les paroles de configuration pour l’esprit de la machine puis frappa soudain le couvercle sous le coup du stress. Tout de suite après, il se mit à caresser l’objet inanimé, totalement paniqué :
« Non, non. Je suis désolé, je ne voulais pas. Hein, esprit ? Tu me lâches pas, dis ? »
Orlan ne faisait pas le fier mais il était trop tard pour reculer. Que lui avait-il pris ? Il n’était pourtant d’un naturel audacieux ou engagé. Néanmoins, il n’avait pas eu le choix. Ayant découvert les préparatifs de ses supérieurs pour détourner des armes de l’Empereur-dieu, ce petit scribe anonyme aurait voulu faire la techno-autruche mais lorsqu’il avait découvert l’arsenal amassé ses dernières années, le souffle lui avait manqué. « Que voulaient-ils faire ? Une nouvelle grande croisade ?! » Ca ne laissait présager rien de bon et inévitablement il subirait des dommages collatéraux. Il fallait se dédouaner car lorsque les autorités s’en mêleraient, il ne ferait pas bon être aux cotés des responsables. C’était pour ces raisons et d’autres moins avouables qu’Orlan Atelius se trouvait hors des enceintes du palais du gouverneur d’Adelphe III à essayer de recontacter les forces impériales en orbite. Ayant eu vent du passage d’un croiseur militaire pour un ravitaillement, il avait saisie l’opportunité pour joindre une autorité extérieure à la planète. Sur place, il ne pouvait faire confiance à personne. Lors d’un premier contact, il fut soulagé de voir qu’à priori on le prenait au sérieux mais il déchanta vite lorsqu’on lui demanda de participer plus avant en allant installer un cantique-codé dans le réseau de l’esprit de défense du palais. Il ne croyait pas un instant avoir été assez discret ou même avoir correctement appliqué les consignes néanmoins il l’avait tout de même fait. A présent, son seul espoir était de plaider sa cause et de s’enterrer loin, très loin de tout ce bazar.
« Répondez, bon sang ! » Orlan commença à craindre que ses interlocuteurs ne soient eux-mêmes corrompus et que ce manège ne fut destiné qu’à le confondre.
« S’il-vous plait…
_ Nous vous entendons. »
Le fonctionnaire impérial sourit avant de se rendre compte que la voix ne provenait pas de l’émetteur. Il leva lentement les yeux vers une silhouette démesurée éclairée par la lune. Il lâcha un cri étouffé en voyant le visage défiguré du géant. Ses traits semblaient figés dans un éternel rictus de haine et de douleur. Le regard d’acier qui filtrait à travers cette peau malmenée paralysa le petit homme.
« Je suis le frère Mariel du chapitre des Dark-Angels. Nous venons porter la parole de l’Empereur en ce lieu de perdition. »
*
L’assaut du palais du gouverneur avait débuté dans l’heure de la prise de contact avec Orlan et l’escouade de vétérans de Mariel écumait les couloirs.
« Encore des fous ou des idiots qui trahissent celui qui a tout sacrifié pour eux. Quelle pitié, songea Mariel. C’en était à se demander si l’humanité méritait d’être sauvée. » Tout de suite après, le vétéran s’en voulu d’avoir eu une telle pensée. Le Lion et l’Empereur s’était battu pour ce noble dessin. Qui était-il pour remettre en question leur sagesse ?
Son pistolet bolter tonna et le tiers d’un garde renégat parti dans une explosion écarlate. Les six frères de l’unité de vétérans se tenaient à ses cotés, marchant implacablement à travers le palais et scandant les chants sacrés de la purification. Mariel était satisfait de pouvoir à nouveau se battre avec des vétérans de la 4ème compagnie. Il avait perdu ses compagnons de la précédente formation ici même sur Adelphe III. A l’époque, il n’avait pu être à leurs cotés de par la blessure psychique qui figea à jamais les traits de son visage. Sar Mariel avait très mal vécu cette épreuve. Il avait du assurer ensuite le commandement d’une unité tactique. Trente et un ans étaient passés jusqu’à ce qu’une autre unité « d’anciens » puisse à nouveau être constituée. S’il le pouvait encore, il sourirait de l’ironie. Aujourd’hui, il menait ses camarades comme jadis le frère Martinien le faisait sur la même planète où il avait disparu.

La progression allait bon train. L’effet de surprise avait été total et bientôt le palais serait complètement sous contrôle. L’auspex en sa possession indiqua à Mariel qu’un groupe d’individu essayait de rejoindre une plate-forme d’atterrissage non loin de là où ils se trouvaient : Les rats quittaient le navire. Avertissant son capitaine, le fils du Lion indiqua qu’ils se mettaient en route pour intercepter les fuyards.
*
Le fonctionnaire Orlan avait averti la barge de bataille « La colère du Juste » d’une hérésie se tramant au cœur même du palais gouvernemental de son monde. En effet, il s’était avéré qu’une grande quantité d’armes et d’équipement avaient été détournée. Le techmarine du bord avait fourni à Orlan un mouchard à implanter dans le système d’information. Ce qu’il y trouva suffit à décider le frère-capitaine Barnard à engager dans l’heure l’assaut du bâtiment. L’opération semblait se dérouler de manière satisfaisante car les forces de défenses planétaires ne bougeaient pas et seule la garde du palais se battait. Menant les opérations depuis son Land-raider de commandement, le capitaine Barnard avait accueilli l’humain Orlan le temps que tout soit fini.
Ce dernier était à la fois terrorisé et émerveillé. Il observait les Astartes de l’Empereur en action. Les légendes avaient pris vie sous ses yeux. Il avait bien agi et il en était fier. L’élite de l’humanité se tenait à ses coté et l’avait même accueilli. Il déployait une volonté terrible pour ne pas pleurer. Il avait bien agi et il ne se sentait presque plus coupable d’avoir fait ce qu’il avait fait en parti à cause de l’administratrice Keïla. Cette salope qui l’avait toisé et jeté comme une merde après tout ce qu’il avait donné pour elle. Ce soir, elle paierait pour sa trahison envers l’Empereur et envers lui. Oui, il avait bien agi.
*
Mariel pressa l’avance ne voulant pas rater ses proies. Alors qu’ils se déplaçaient sous le feu des gardes du palais, les lasers ennemis entamaient à peine leurs armures vertes. A contrario, leurs bolters et leurs fuseurs faisaient des ravages terribles. Rapidement, ils arrivèrent à la piste de décollage. L’unité se regroupa juste à l’ouverture pour voir ce qu’elle allait affronter. Mariel jeta un coup d’œil aussi discret que possible et se repositionna aussitôt.
« Des Astartes ! Des traitres. » Ses compagnons se tendirent un court instant. L’un d’eux dit :
« L’Empereur a voulu que nous soyons ici pour leur infliger leur juste punition. Avez-vous pu identifier leur appartenance ? » Mariel bougea la tête négativement et activa une rune de connexion pour joindre son capitaine. Il lui fit un bilan de la situation :
« Ils portent une livré noire. Peut-être s’agit-il de la Légion de l’archi-hérétique. J’en ai vu une dizaine et vingt gardes du palais. Il y a deux transports et je crois avoir distingué un des traitres en armure dreadnought. La plate-forme est trop vaste et l’ennemi trop loin pour que nous puissions l’atteindre directement. Je préconise un assaut plus distant pour paralyser les transports, puis nous tiendrons la position derrière les containers à gauche en attendant des renforts.
_ Ici Barnard, j’approuve. Je vous envoie les unités autoportées. Je compte sur vous, il ne faut pas qu’ils s’échappent. »
L’escouade s’élança à grands pas sur l’aire de décollage, les armes à fusion essayant de se rapprocher assez près des véhicules et les autres couvrant leurs frères. Les renégats furent prompts à réagir comme le devaient des guerriers de cette trempe. Aucun effet de surprise n’était à attendre de toute façon. Le transport le plus proche eut un soubresaut sous l’effet du tir au but d’un fuseur mais le dernier aéronef ne put être atteint. Un marine renégat était tombé ainsi que quelques humains. Ils avaient fait de leur mieux mais malheureusement leur chance était passée. Mariel fit se replier son unité sous les tirs adverses dont un toucha le frère Vivien sur son paquetage dorsal. Le choc fut tel qu’il propulsa le Dark-Angel au-dessus des containers, par delà le bord de la plate-forme. Il disparu dans le vide. Mariel jura et se remit en position pour tenir le siège le temps qu’arrive les renforts. Il remarqua une attitude curieuse de ses adversaires car ils essayaient de récupérer le corps de leur camarade. Peut-être avait-il quelque chose de valeur sur lui ? Mariel fit s’intensifier le feu pour les en empêcher. Entendant le bruit des réacteurs dorsaux au loin, les Astartes renégats abandonnèrent le terrain et partirent tous dans le dernier transport. Quelques secondes plus tard mais quelques secondes trop tard, les escouades d’assaut arrivèrent sur la plate-forme. Mariel se redressa et se permit un soupir. Pourquoi voulaient-ils reprendre leur complice ? Pour ses gènes ? Le chaos avait plus tendance à voler qu’à sauvegarder.
*
« Ce que vous avez fait est courageux, Orlan. Il est bon de voir que même le plus humble de ses serviteurs puisse faire preuve de grandeur d’âme. »
L’homme n’en croyait pas ses oreilles. Il était gonflé d’orgueil et tellement heureux. En phase avec tout ce qui l’entourait, c’était comme s’il flottait.
« Monseigneur me fait trop d’honneur. Je suis heureux d’avoir pu servir l’Empereur. »
Il y eut un grésillement et Orlan reconnut le bruit caractéristique d’une communication entrante :
« Capitaine, ici frère Mariel. La zone est sécurisée mais l’action est un échec. Seul un transporteur a été neutralisé et un traitre occis. Les autres ont pu s’enfuir. Frère Vivien est tombé. Les unités d’assaut viennent d’arriver, je me dirige vers le corps de l’ennemi pour identification.
_ Un Thunderhawk a été appelé dans cette éventualité pour donner la chasse. Nous discuterons de votre pénitence plus tard.
_ Empereur tout puissant…
_ Que se passe-t-il ? »
Il n’y eut pas de réponse et un silence pesant tomba dans le Land-Raider. Le visage du capitaine se mua en une expression sévère. Il prit le communicateur et coupa le haut-parleur.
« Mariel ?
_ Capitaine, l’Astartes porte nos blasons et symboles !
_ Mariel, vous sécurisez l’endroit. Personne ne quitte la plate-forme ou n’y vient sans mon accord express. Cessez toutes communications jusqu’à mon arrivée. Suis-je clair. »
Il y eut un blanc.
« A vos ordres frère. »
Le capitaine se tourna vers le chapelain investigateur Astérios :
« Conduisez le scribe Orlan sur notre barge mon ami et … procédez. »
Le géant sombre au facies de mort acquiesça. Il prit sans ménagement l’humain et l’emmena à l’extérieur avant que ce dernier n’ait le temps de réaliser ce qui lui arrivait.
« Ici le capitaine Barnard. La zone de la plate-forme de décollage ouest est isolée et mise en quarantaine. Nul ne doit s’y rendre sans mon autorisation. » Il fit une pause et regarda droit devant lui comme s’il voyait au travers les parois de son blindé. Il s’adressa à son second sans tourner la tête :
« Une dizaine, peut-être plus… Il nous faut du renfort. La troisième compagnie est la plus proche, contactez-là. »
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