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7 octobre 2008 2 07 /10 /octobre /2008 06:17

« Continue de pleurer tant que tu veux ma puce, tu devras attendre que j’ai fini mon pansement. »
La voix, d’un naturel plutôt autoritaire, laissait filtrer une note joyeuse qui raisonnait dans l’obscurité. Emergeant douloureusement, Martinien ouvrit les yeux et assez vite, son métabolisme génétiquement amélioré lui permit d’y voir plus clair. Calmement, il prit la mesure de la situation. La mère et la petite fille semblaient en bonne santé mais frère Mariel était allongé à terre. La jeune femme faisait ce qu’elle pouvait avec un kit médical pour soulager le guerrier. Martinien réalisa qu’il avait aussi été soigné à la tête.
Ils se trouvaient tous dans un petit abri. Ancien vestige du temps où ces conduits servaient aux mines et non à l’évacuation des eaux, il s’agissait d’un petit local prévu au cas où un effondrement aurait coupé les ouvriers de la surface. Il y avait de quoi s’éclairer, se réchauffer, se soigner, se nourrir et enfin prier. Certaines conserves semblaient encore bonnes. Peut-être que des agents d’entretien de la cité se servaient de ce refuge pour leurs pauses. C’était une aubaine car des éboulis barraient les passages et les parois menaçaient de s’écrouler tant elles avaient été fragilisées.
« Il n’y a pas d’issues, on est coincé. Venez-donc me donner un coup de main plutôt. »
Martinien ne releva pas le ton irrévérencieux de sa compagne d’infortune et vint l’aider à mieux installer son frère.
« Comment sommes-nous arrivés ici ?
-J’ai utilisé une plate-forme mobile munie d’un servo-bras qui trainait dans le coin. Même avec ça, j’en ai chié pour vous basculer dessus. Il a fallu que j’utilise plusieurs pivots et une grosse barre à mine en plus pour avoir un bon angle avec la pince. »
Elle se détourna et alla vers sa fille. Martinien faillit parler pour lui rappeler le respect du à son rang mais elle dégrafa sa blouse et commença à donner le sein à son bébé. Le vétéran supposa que ce n’était pas le meilleur moment pour aborder le sujet, sans compter que les pleurs s’étaient arrêtés. Il en remercia l’Empereur car de par son ouïe plus développée, il en souffrait considérablement.
« Ah, au fait… merci de nous avoir sauvées. »
Elle ne s’était pas retournée et n’avait pas bougé. Martinien se demanda même s’il n’avait pas rêvé les paroles.
« Nous sommes le bouclier de l’humanité par le Lion pour l’Empereur. Il n’est nul besoin de nous remercier. »
Elle se retourna.
« N’empêche, je suis bien contente d’être toujours en vie avec ma petite. »
Ses yeux étaient tout humides.
Martinien ne releva pas. Il commença l’inventaire de l’équipement et vérifia rapidement s’il lui restait des moyens de communications avec l’extérieur. L’esprit-machine de son transmetteur semblait alerte mais dans l’incapacité de joindre quiconque. Il n’était pas judicieux de déblayer un passage dans les gravas. Certaines parois avaient trop souffert et semblaient instables.
« On est là pour un bout d’temps ! » dit la femme.
Martinien soupira bruyamment.
« J’m’appelle Lucie et vous ? »

****

Martinien tournait comme un lion en cage. Sa frustration était presque palpable. Allait-il finir ici ? Avec cette femme et sa fille ? La mort ne l’effrayait pas mais terminer son service pour l’Empereur de cette façon n’était tout de même pas bien glorieux. L’arme à la main, cela aurait été plus acceptable. Dans le fond, ce n’était qu’une injustice de plus. Il était le meneur de son unité de vétérans et c’était un réel honneur mais cela signifiait aussi qu’il n’avait pas été jugé digne de rejoindre les rangs de la Deathwing. Cette éviction avait brisé quelque chose en lui. Il n’avait cessé de se distinguer pour pouvoir faire fléchir la décision des grands maîtres du chapitre mais en vain. Maintenant qu’il avait le temps de ressasser à nouveau, sa colère ressurgit. Il se força à trouver un moyen de sortir de ce piège et cogita de plus belle.

****

Lucie regardait le marine en armure verte examiner le moindre recoin de leur prison. Elle repensa à sa vie et aux enfants de militaires dont elle s’occupait à la schola imperialis. C’était pour la plupart de grands gaillards, parfois turbulents mais souvent écorchés-vifs. La machine impériale les préparait à servir l’Empereur sans se poser de question. La structure scolaire permettait de « mouler » de bons agents de l’Impérium mais au prix d’une jeunesse sacrifiée. C’était une chose qu’elle n’avait jamais vraiment acceptée ni en tant femme, ni en tant que mère. Son mari bien qu’il fut lui-même officier dans la garde, l’avait, contre toutes attentes, soutenu dans ses idées. Elle se souvint de lui et de ses grandes discussions existentielles. Il était vraiment atypique dans cet univers. Il lui parlait beaucoup des légendes sur les Astartes et l’Empereur. Véritablement passionné par l’Histoire et les space-marines car, disait-il, ces derniers étaient l’Histoire.
En observant le Dark-Angel, elle sourit devant ce grand môme qui se prenait tant au sérieux. Elle repensa à son mari et se dit qu’il aurait été bien déçu, le pauvre. Son sourire disparu. C’était avec ce genre d’idées qu’elle avait perdu son travail. Son époux lui manquait terriblement mais vu qu’ils ne seraient bientôt plus de ce monde...

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